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Albert Hirschman

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Albert Hirschman
Économiste

Dates (1915-2012)
Albert-O-Hirschman.jpg
Tendance Hétérodoxe
Nationalité Allemagne Allemagne
puis
États-Unis États-Unis
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Citation
Interwikis sur Albert Hirschman

Albert Otto Hirschman est né le 7 avril 1915 à Berlin, mort le 10 décembre 2012. Économiste de formation, il est iconoclaste, c'est-à-dire qu'il n'appartient pas au modèle dominant des économistes néo-classiques et qu'il est inclassable parmi les autres économistes, bien que se situant sous une certaine influence de Joseph Schumpeter et de John Maynard Keynes. Il a commencé à étudier l'économie politique à l'Université de Berlin. Mais la montée des idées nazis et l'anti-sémitisme le font émigrer à Paris. Il poursuit ses études à HEC Paris. En 1935 et 1936, il se rend à Londres pour suivre des cours économie à la London School of Economics. Au cours de l'été 1936, il s'engage comme volontaire dans l'armée républicaine espagnole et en janvier 1937, il reprend ses études universitaires à Trieste, en Italie où il passe un doctorat en économie. Les lois de Mussolini le pousse alors à s'engager comme volontaire dans l'armée française jusqu'à la défaite de juin 1940.

Bien qu'économiste et formé au management de l'entreprise, il est aussi un auteur prisé par les sociologues. Lui-même s'apparente à l'épistémologie sociologique de Robert K. Merton et aux effets de la sérendipité en sciences sociales :

« Mais vous savez, l'idée de considérer plus particulièrement les effets non voulus des actions humaines est sans doute une attitude commune à toute sociologie. C'est en tout cas une attitude qui fait partie depuis très longtemps de la tradition sociologique. Je crois pour ma part que poursuivre dans cette voie, étudier toujours plus précisément les effets non intentionnels des actions humaines, reste un but essentiel de l'analyse de la société ». [1]

Albert Hirschman a conclu dans son livre, Vues Rivales sur la société de marché, rejoignant en ceci, l’analyse de Joseph Schumpeter, que l'activité du marché conduit à la fois à la paix et à l'ordre, mais qu’en même temps, le capitalisme menace aussi ses propres fondements moraux. Le point d'équilibre entre ces deux cas particuliers dépend de nombreux facteurs qui exigent une étude au cas par cas. Il montre que dans les écrits du XVIIIe siècle, le capitalisme fut conceptualisé pour re-canaliser les colères et les passions qui avaient dévasté l'Europe dans les guerres de religion et d'autres guerres civiles ou internationales au cours du XVIe siècle et du XVII esiècle. De puissantes forces pré-capitalistes existaient dans le capitalisme même. Le marché, estimé par Adam Smith et par ses contemporains, avait remplacé les passions colériques par des intérêts plus calmes.

La théorie du développement centrée sur l'esprit d'entreprise

Dès 1958, Albert Hirschman écrit un livre sur la théorie du développement marquant son originalité tant par rapport à l'approche théorique néo-classique que par sa rivale, la théorie marxiste. Pour Albert Hirschman, il ne s'agit pas de recenser les facteurs de développement ou de dénoncer les cercles vicieux qui entravent la croissance mais de comprendre comment s'amorce le processus de la croissance et de prendre les décisions déclenchant la combinaison des ressources potentielles et des capacités latentes. À l'époque où il écrit son livre émerge la théorie comportementaliste de la firme avec des auteurs comme James G. March, Richard Cyert ou Herbert Simon. Il en conclut que les pays sous-développés souffrent d'un manque de « prise de décision ». Cette paralysie des énergies a des causes multiples : premièrement, des inhibitions ou des craintes au changement individuel ou du groupe qui freinent la prise de décision ; deuxièmement, les prises de décisions sont quelquefois dirigées vers des biens matériels réels inappropriés pour la croissance ou sur des effets de levier spéculatifs avec une haute préférence pour la liquidité à court terme sans espoir de développement à moyen ou à long terme. Les modèles théoriques de croissance élaborés par les économistes ne sont pas d'une grande utilité, à l'époque où Albert Hirschman précise ses pensées. Ces théories sont trop focalisées sur le rôle joué par l'épargne et sur les opportunités d'investissement.

Mais ces théories négligent l'essentiel. Le principal handicap qui affecte le développement économique, c'est la déficience d'un esprit entrepreneurial. Le rôle des institutions bancaires ou administratives est de favoriser les projets qui, par le jeu de la complémentarité des investissements, suscitent des investissements en chaîne. Or, cet ordre complémentaire des investissements ne peut être effectué par une puissance omnisciente et omniprésente comme le présente la doctrine de la croissance équilibrée. Car le développement de plusieurs grandes industries par une politique nationale volontariste de développement économique conduit miraculeusement, pensent les théoriciens de la croissance équilibrée, au même instant, à une offre globale. L'éventualité que cette offre rencontre précisément la demande des consommateurs exige des hypothèses implicites d'intégration des économies externes. Mais, nous précise Albert Hirschman, cette théorie néglige surtout l'apparition des déséconomies, c'est-à-dire qu'elle empêche le processus de destruction créatrice, mis en valeur par Joseph Schumpeter. La véritable stratégie de développement est donc celle qui présente le développement comme une chaîne de déséquilibres. « La complémentarité des investissements fait que l'accroissement de la production dans un secteur contraindra les secteurs qui lui sont reliés à augmenter leur offre. »[2]. Aussi, il est important d'analyser l'ampleur des investissements induits par les différents projets en amont et en aval. Ces effets se réalisent par séquences non synchronisées et par chevauchement de plusieurs projets complémentaires ou alternatifs.

Suivant l'influence néo-autrichienne de John Hicks, Alfred Hischamn préconise de tracer les chemins de la croissance. C'est-à-dire que l'industrialisation doit commencer par les entreprises terminales et remonter les filières, quitte à importer les biens semi-ouvrés nécessaires et de favoriser les projets exigeant beaucoup de capital, à savoir les industries à forte intensité capitalistique, le secteur traditionnel se chargeant des activités à forte intensité de main d'œuvre. Aussi, il définit le rôle de l'État et de l'aide étrangère à susciter des déséquilibres tout en permettant de les dépasser. Cela implique une polarisation de la croissance par un contrôle incertain dans la transmission inter-régionale et internationale de la croissance, qui peuvent déclencher des effets involontaires de freinage ou d'accélération de l'aide publique ou de l'aide externe.

Théorie de la sortie, de la protestation et de la loyauté : Exit, voice and loyalty

En 1970, Albert Hirschman a écrit un livre qui continue de peser dans les pensées des auteurs en organisation, en économie et en sciences politiques : Exit, Voice and Loyalty, signifiant littéralement en français, « Sortie, Voix et Loyauté ». Il représente les formes de comportement des individus face au mode de fonctionnement des organisations et les effets de ces comportements sur le risque de déclin de ces organisations qui tentent ou non de réagir à ces évènements ou qui les déclenchent.

La sortie exprime l'idée de l'évasion, de la fuite (cas fiscal par exemple), mais aussi de l'exil forcé (cas des criminels australiens) voire de l'expulsion politique (cas de Victor Hugo). La voix (protestation interne) ou la fidélité ne sont que des formes intermédiaires, le temps de retarder la fuite et de donner à la protestation ses pleins effets. Une simple menace de départ peut être interprétée comme une protestation pressante. Pourtant, la fidélité est une attitude différente de la protestation. Elle manifeste de la confiance envers ses dirigeants et de la patience à supporter son mécontentement. L'individu peut être convaincu que les dirigeants font ce qu'ils peuvent, et qu'une solution va être rapidement trouvée ; ou la fidélité est une forme de procrastination, celle de remettre au lendemain une décision délicate et lourde de conséquences pour quitter l'organisation. Mais comme le formule Guy Bajoint en 1988, il manque à la typologie d'Albert Hirschman une quatrième catégorie, celle de l'apathie. Cette attitude est également une forme de mécontentement, mais elle se donne l'apparence de la loyauté (fausse conviction, faible attachement au système d'interaction, rupture du partage des valeurs, dialogue hypocrite vis-à-vis de ses dirigeants, éloignement de la confiance dans les objectifs communs) mais pour contenir une forme de résignation, de compliance, de passivité et de repli sur soi[3]. Albert Hirschman intègre cette forme d'apathie en la dénommant le « loyalisme inconscient » qu'il explique par la théorie de la dissonance cognitive de Leon Festinger. Le coût d'entrée dans le groupe se révélant élevé (financier, concours, test, statut, cooptation, renommée, forme symbolique de la liturgie d'intronisation, références des pairs), le membre insatisfait admet plus difficilement qu'il s'est trompé et continue plus longtemps à justifier sa décision à ses propres yeux.

Politiquement, la sortie est initiée par deux motivations : l'une est gagnée par la crainte ou la terreur, par exemple la répression sociale et religieuse en Europe aux XVIe et XVIIe siècle a occasionné des départs massifs vers les nouvelles terres d'Amérique. Mais la conquête de l'Ouest fut un symbole de la recherche du mieux-être par une autre forme de motivation positive, la fuite en avant. La sortie n'est donc pas nécessairement une motivation de l'échec. En économie, le choix des consommateurs entre différents concurrents est un élément comportemental positif de l'individu. Et l'achat d'un autre produit ou service ne provient pas forcément du mécontentement de l'habitude d'achat d'un autre produit ou service. La concurrence est donc une organisation économique salutaire pour la bonne gestion des organisations, même si les économistes du choix public en viennent à des conclusions inverses et fallacieuses[4].

Albert Hirschman analyse que le comportement de la protestation interne (Voice) est un phénomène apparu dans les années 1950 et 1960 aux États-Unis. Il s'est manifesté avec la protestation des consommateurs (mouvement consumériste du naderisme, du nom de son leader Ralph Nader), mais aussi des minorités afro-américaines (Martin Luther King) ou de la revendication syndicale, puisque la légitimation de la grève a permis d'obtenir sur son propre lieu de travail ce qu'il fallait aller chercher ailleurs, auparavant.

Typologie des organisations en fonction de leur réaction à la fuite et à la protestation :

  • Celles qui réagissent à la fois à la fuite et à la protestation interne (associations, partis politiques, entreprises ayant quelques clients importants)
  • Celles qui réagissent à la fuite, mais qui sont insensibles à la protestation interne (entreprises avec clients multiples)
  • Celles qui réagissent à la protestation interne, mais pas à fuite (famille, tribu, nation, Églises, système politique avec parti unique non totalitaire)
  • Les groupes insensibles à la fuite et à la protestation (système politique totalitaire avec parti unique, groupes terroristes, gangs criminels)

Théorie de la comparaison sociale par l'effet du tunnel

Albert Hirschman utilise la métaphore d'un automobiliste, pris dans un embouteillage au milieu d'un tunnel. Il est d'abord pris par l'angoisse puis par l'énervement. Il se réjouit pourtant de voir soudain l'autre file de voitures progresser vers la sortie du tunnel. L'effet tunnel désigne donc un contexte d'incertitude où l'observation de l'amélioration de la situation d'autrui transfère un contenu informationnel qui éclaire (positivement) sur son propre sort. Un individu peut donc retirer une satisfaction de la simple observation de l'enrichissement d'autrui. Lorsque les journaux télévisés parlent de la sortie de crise des Etats-Unis ou de la bonne santé économique de la Chine, ils provoquent un effet tunnel chez certains européens, appréciant positivement cette information même si leur sort est désespéré.

Informations complémentaires

Notes et références

  1. Albert Hirschman, 1995, « Vertus et limites de la prise de parole en public. Entretien avec Albert Hirschman », Politix, Vol 8, n°31, p29
  2. * 1960, Anonyme, commentaire du livre d'Albert Hirschman, The strategy of economic development, Tiers-Monde, tome 1, n°4. p552
  3. Bien que d'apparence peu coûteuse, l'apathie s'avère très onéreuse dans certaines organisations. Par exemple, dans les gangs criminels, l'attitude de repli sur soi jette le doute sur sa loyauté. Dans certaines sectes, le manque de prosélytisme est un motif d'exclusion. Dans les milieux politiques extrémistes, la tiédeur des convictions est porteuse d'éloignement par les autres membres. À l'armée, l'apathie conduit les chefs à mettre ces membres en première ligne etc.
  4. Jacques Leruez, commentant l'ouvrage d'Albert Hirschman en 1972, décrivant la mise en concurrence des transports publics au Nigérian, vient à en conclure que le déficit de l'entreprise publique fut comblé par le Trésor public, et que la concurrence a donc aggravé le déclin de l'entreprise publique ferroviaire car ses responsables n'avaient pas de motivation à améliorer le service.
    « Par contre, si le monopole public avait été complet, autrement dit si les usagers n'avaient pas eu d'échappatoire, leurs protestations inévitables eussent sans doute poussé les pouvoirs publics à amender le service fourni, ne fût-ce que pour des raisons électorales. Cela va à l'encontre de l'idée courante que la concurrence est bonne dans tous les cas, même pour les entreprises publiques ».
    Bien évidemment, l'argument est fallacieux car la gestion d'une entreprise publique ou privée exige un esprit entrepreneurial, c'est-à-dire la capacité d'interprétation des signaux du marché, y compris de ses usagers et de réagir ou, mieux, d'anticiper ces signaux par une adaptation de son service. En fait, le transport public ferroviaire est mort car le système politique y a placé des dirigeants endoctrinés à leurs schèmes mentaux. Ils demeurèrent donc présomptueux en croyant que le règne de la règle du système électoral gouvernait aussi l'ordre du marché. Si une véritable règle de la concurrence existât, comme le précise Jacques Leruez, il eut fallut qu'elle s'établît aussi dans la décision des choix budgétaires en temps réel et non aux termes échelonnés des échéances électorales. »

Publications

  • 1938,
    • a. « Note su due recenti tavole di nuzialita della popolazione italiana », Giornale degli economisti, janvier
    • b. « Les finances et l’économie italienne : situation actuelle et perspectives », Supplément du bulletin quotidien, 123 (1), juin
  • 1939, « Italie », L’activité économique, vol. 15, pp16-17
  • 1958, The Strategy of Economic Development, Yale University Press, (ISBN 0300005598)
  • 1962,
    • a. avec Charles Lindblom, "Economic Development, Research and Development, Policy Making: Some Converging Views", Behavioral Science, April
    • b. The strategy of Economic Development, Yale University Press
      • Traduit en français en 1964, La stratégie du développement économique, Paris: Les éditions ouvrières
  • 1963, Journeys Toward Progress: Studies of Economic Policy-Making in Latin America", Greenwood Press, (ISBN 0837101069)
  • 1970, Exit, Voice, and Loyalty: Responses to Decline in Firms, Organizations, and States, Harvard University Press, (ISBN 0674276604)
    • Traduit en italien en 1970, "Lealtà, defezione, protesta", Bologna, Il Mulino
    • Traduit en français en 1972, Face au déclin des entreprises et des institutions, Paris, Ed. Ouvrières (Economie et humanisme)
  • 1973, avec M. Rothschild, “The Changing Tolerance for Income Inequality in the course of Economic Development”, the Quarterly Journal of Economics, 87(4), pp544-566
  • 1974, Exit, Voice and Loyalty: Further Reflections and a Survey of Recent Contributions, Social Science Information 13 (February), pp7–26
  • 1977, The Passions and the Interests: Political Arguments for Capitalism Before Its Triumph, Princeton: Princeton Univ. Press
    • Traduit en français, Les passions et les intérêts : Justifications politiques du capitalisme avant son apogée, (ISBN 2130524311)
  • 1981, "Essays in Trespassing: Economics to Politics and Beyond", Cambridge, U.K.: Cambridge University Press
  • 1982,
    • a. "Shifting involvement, private interest and public action", Oxford: Blackwell, (ISBN 2012792812)
    • b. “Rival Interpretations of Market Society: Civilizing, Destructive, or Feeble”, Journal of Economic Literature, December, Vol 20, n°4, pp1463-1484
  • 1984,
    • a. L'Économie comme science morale et politique, (ISBN 2020068230)
    • b. "Against Parsimony: Three Easy Ways of Complicating Some Categories of Economic Discourse", American Economic Review, May, 74 (2), pp89-96
  • 1986,
    • a. "Rival Views of Market Society", New York: Viking
      • Nouvelle édition en 1992, "Rival Views of Market Society: And Other Essays", Cambridge, MA: Harvard University Press
    • b. "Vers une économie politique élargie", Paris, Ed. de Minuit (ISBN 2707310778)
  • 1991, "The Rhetoric of Reaction: Perversity, Futility, Jeopardy", The Belknap Press of Harvard University Press, Cambridge, MA
    • Traduit en français en 1991, "Deux siècles de rhétorique réactionnaire", Paris: Fayard(ISBN 2213026483)
  • 1993, "Exit, Voice, and the Fate of the German Democratic Republic", World Politics, Vol 45, pp173–202
  • 1994, "L’analyse du changement : Quelques convergences avec Michel Crozier", In: F. Pavé, dir., L’Analyse stratégique : Autour de Michel Crozier, Paris, Seuil
  • 1996, « Mêler les sphères publiques et privées : prendre la commensalité au sérieux », Critical Review, 11, Fall
    • Traduction en français en 1997, In: Albert Hirschman, dir., La morale secrète de l’économiste, Paris : Les Belles Lettres
  • 1997, La Morale secrète de l'économiste, Paris : Les Belles Lettres, (ISBN 2251441107)

Littérature secondaire

  • 1972, Jacques Leruez, commentaire du livre d'Albert Hirschman, Exit, voice and loyalty, Responses to decline in firms, organisations and States, Revue française de science politique, Vol 22, n°4, pp914-916
  • 1974,
    • Brian Barry, commentaire du livre d'Albert Hirschman, "Exit, Voice and Loyalty", British Journal of Political Science, Vol 4, January, pp79-107
    • Samuel E. Finer, “State-Building, State Boundaries and Border Control: An Essay on Certain Aspects of the First Phase of State-Building in Western Europe, Considered in the Light of Rokkan-Hirschman Model", Social Science Information, Vol 13, August–October, pp79–126
  • 1976, Michael Laver, "Exit, Voice, and Loyalty revisited: The Strategic Production and Consumption of Public and Private Goods", British Journal of Political Science, Vol. 6, Oct., pp463–482
  • 1981, Jean-Marc Pillu, commentaire du livre d'Albert O. Hirschman, Les passions et les intérêts, Politique étrangère, Vol 46, n°2, pp498-499
  • 1986, G. O'Donnel, "On the Convergence of Hirschman's Exit, Voice and Loyalty and Shifting Involvements", In: A. Foxley et al, dir., Development, Democracy and the Art of Trespassing - Essays in Honor of A. O. Hirschman, Notre Dame (Indiana), University of Notre Dame Press
  • 1991, François Bourricaud, « La rhétorique réactionnaire selon Hirschman », Commentaire, 14 (55), Automne, pp589-591
  • 1992, J. Affichard, « Albert O. Hirschman et la question des inegalites », Esprit, 186, novembre, pp174-178
  • 1993,
    • Luca Meldolesi, Aux origines du possibilisme d'Albert Hirschman, Revue française de science politique, Vol 43, n°3, pp379-411
    • Ma Shu-Yun, "The Exit, Voice, and Struggle to Return of Chinese Political Exiles", Pacific Affairs, Vol 66, n°3, Autumn, pp368–385
  • 1995, Luca Meldolesi, "Discovering the Possible: The Surprising World of Albert O. Hirschman", Notre Dame, IN: University of Notre Dame Press
  • 1997, Lars P. Feld, "Exit, Voice and Income Taxes - The Loyalty of Voters", European Journal of Political Economy, pp455-478
  • 2015, Keith Dowding, "Albert O. Hirschman, Exit, Voice and Loyalty: Responses to Decline in Firms, Organizations, and States", In: Martin Lodge, Edward C. Page, Steven J. Balla, dir., "The Oxford Handbook of Classics in Public Policy and Administration", Oxford: Oxford University Press
  • 2019, Cyrille Ferraton, Ludovic Frobert, "Hirschman, Albert. O.", In: Alain Marciano, Giovanni Battista Ramello, dir., "Encyclopedia of Law and Economics", New York: Springer, pp1085-1088


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