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'''Ronald Coase''', né le [[29 décembre]] [[1910]] et décédé le [[1er septembre]] [[2013]] fut un économiste britannique, considéré comme le père fondateur de la théorie des [[coûts de transaction]] (sous-branche de la nouvelle économie institutionnelle) et lauréat du [[Prix Nobel d'Économie]] en [[1991]]. Il fait partie des économistes qui ont fait naître l'[[analyse économique des institutions]], l'[[analyse économique du droit]] et le courant [[néo-institutionnalisme|néo-institutionnelle]]. Précurseur, ses idées théoriques ont permis de faire évoluer les droits de propriété sur la [[bande de fréquence]] (radio, télévision, téléphonie).
'''Ronald Coase''' (né le 29 décembre [[1910]]) est un économiste britannique, considéré comme le père fondateur de la théorie des [[Ronald_Coase#Co.C3.BBts_de_transaction|coûts de transaction]] (sous-branche de la nouvelle économie institutionnelle) et lauréat du [[Prix Nobel d'Économie|Prix Nobel]] en [[1991]]. Il fait partie des économistes qui ont fait naître l'[[analyse économique des institutions]].




== Coûts de transaction ==
== Coûts de transaction ==
Dans son célèbre article ''The nature of the firm'' ([[1937]]), Coase s'attache à répondre à la question suivante: Pourquoi émergent dans l'océan de la coopération inconsciente des îlots de pouvoir conscient? Autrement dit, pourquoi existe-t'il des [[entreprise]]s?
Selon Coase, le recours au [[marché]] a un coût (remettant en cause l'hypothèse néoclassique d'information parfaite).


En 1937, dans un article passé inaperçu, il pose cette question métaphysique : pourquoi y a-t-il une [[entreprise]] plutôt que rien ?
Dans son célèbre article ''The nature of the firm'' ([[1937]]), '''Ronald Coase''' s'attache à répondre à la question suivante : ''Pourquoi émergent dans l'océan de la coopération inconsciente des îlots de pouvoir conscient ?'' Autrement dit, il pose cette question métaphysique, pourquoi toutes les transactions ne passent pas par le marché mais qu'elles nécessitent l'existence d'organisations comme l'[[entreprise]] ? Selon Ronald Coase, le recours au [[marché]] a un coût (remettant en cause l'hypothèse néoclassique d'information parfaite) et les entreprises existent pour réduire ces coûts. Cette analyse est exemplaire de l'[[épistémologie]] [[réalisme|réaliste]] de Ronald Coase. Ceci fut révolutionnaire.


C’est, selon lui, parce que le recours au [[marché]] occasionne des coûts, et que les entreprises existent pour réduire ces coûts. Ça peut sembler tout bête, c’était pourtant révolutionnaire. Quand on parle de coûts, il ne s’agit pas seulement des coûts de vente, mais aussi des coûts de transaction, qui sont tous ceux occasionnés par la recherche d’un partenaire sur le marché, par la négociation et la signature d’un [[contrat]], etc. Les entreprises réduisent les coûts de transaction en substituant l’ordre hiérarchique à la [[L'Offre et la demande (loi de)|loi de l’offre et de la demande]]. Exemple : au lieu de négocier chaque jour l’embauche de main d’œuvre, elle a sous [[contrat]] des salariés qui doivent obéir aux ordres qui leur sont donnés.
Les coûts de l'utilisation du mécanisme des prix ressortent de trois grandes catégories :
# Les coûts de découvertes des prix adéquats qui ne sont pas totalement éliminés par les intermédiaires. Quand on parle de coûts, il ne s’agit pas seulement des coûts de vente, mais aussi des coûts de transaction, qui sont tous ceux occasionnés par la recherche d’un partenaire sur le marché
# Les coûts de négocier et de conclure un [[contrat]] séparé pour chaque échange. Par exemple, au lieu de négocier chaque jour l’embauche de main d’œuvre, l'entreprise a des salariés sous [[contrat]] qui doivent obéir aux ordres qui leur sont donnés.
# Les coûts de coordination quand les tâches sont incertaines


Bien évidemment, l’organisation hiérarchique a ses propres défauts, et l’on voit souvent la firme recourir à des processus inverses de désintégration pour retrouver de la compétitivité grâce à l’aiguillon de la [[concurrence]].
Les entreprises réduisent les coûts de transaction en substituant l’ordre hiérarchique à la [[L'Offre et la demande (loi de)|loi de l’offre et de la demande]]. L'analyse de Ronald Coase a des implications sur l'explication de la structure formelle et informelle de l'organisation. Car, bien évidemment, l’organisation hiérarchique a ses propres défauts et l’on voit souvent la firme recourir à des processus inverses de désintégration pour retrouver de la compétitivité grâce à l’aiguillon de la [[concurrence]].


Coase souligne par ailleurs l’importance de l’information. Elle se paie. Elle accapare des ressources. Il arrive un moment où la quête d’information coûte plus cher qu’elle ne rapporte. A ce moment-là, il vaut mieux renoncer. Mais cela ne signifie pas que mon comportement est irrationnel, bien au contraire, comme je l’expliquais plus haut. J’accepte mon ignorance relative, en connaissance de cause. Le coût de l’information est une donnée fondamentale, l’œuf de Colomb de Coase : car si l’information était gratuite et parfaite, elle serait disponible partout, et toute incertitude aurait disparu. Ce faisant, les entreprises n’auraient plus lieu d’être, et la planification centralisée serait possible. Heureusement, tel n’est jamais le cas.
Coase souligne par ailleurs l’importance de l’information. Elle se paie. Elle accapare des ressources. Il arrive un moment où la quête d’information coûte plus cher qu’elle ne rapporte. À ce moment-là, il vaut mieux renoncer. Mais cela ne signifie pas que le comportement est irrationnel, bien au contraire. J’accepte mon ignorance relative, en connaissance de cause. Le coût de l’information est une donnée fondamentale, l’œuf de Colomb de Coase. Car, si l’information était gratuite et parfaite, elle serait disponible partout et toute incertitude aurait disparu. Ce faisant, les entreprises n’auraient plus lieu d’être et la planification centralisée serait possible. Donc, l'entreprise ne peut grossir de façon illimitée. Il existe des frontières entre elle-même et le marché. Une entreprise tend à s'accroître jusqu'au point où les coûts pour organiser une transaction supplémentaire à l'intérieur de l'entreprise deviennent égaux aux coûts pour réaliser la même transaction au moyen de l'échange sur le marché, ou par les coûts d'organisation dans une autre entreprise.


Les institutions ne tombent donc pas du ciel, elles sont produites par l’[[économie]] ou répondent à des nécessités économiques. Car en effet, aux côtés des coûts de transaction du marché (confiance en la robe d’un avocat, négociation et application des [[contrat]]s), il y a des coûts de transaction managériaux (établissement, maintien ou changement de l’organisation de l’entreprise, fonctionnement, etc) et aussi des coûts de transaction [[politique]] (liés au maintien ou au changement de l’entité politique, au fonctionnement de celle-ci également, c’est-à-dire les dépenses courantes des fonctions régaliennes de l’[[Etat]]).
Les institutions ne tombent donc pas du ciel, elles sont produites par l’[[économie]] ou répondent à des nécessités économiques. Car en effet, aux côtés des coûts de transaction du marché (confiance en la robe d’un avocat, négociation et application des [[contrat]]s), il existe des coûts de transaction managériaux (établissement, maintien ou changement de l’organisation de l’entreprise, fonctionnement, etc) et aussi des coûts de transaction [[politique]] (liés au maintien ou au changement de l’entité politique, au fonctionnement de celle-ci également, c’est-à-dire les dépenses courantes des fonctions régaliennes de l’[[État]]).


== Théorème de Coase ==
== Théorème de Coase ==


Avec Coase, se pose la question de la définition et du coût des droits de [[propriété]]. Jusqu’alors, on appliquait aveuglément le principe pollueur-payeur de [[Arthur Cecil Pigou|Pigou]]. Le « coût social » d’une [[pollution]] étant supérieur au « coût privé » pour l’entreprise, il faut donc taxer (ou subventionner dans le cas inverse). L’intervention de l’Etat est donc toujours de mise.
{{citation bloc | Si les coûts de transaction sont nuls, les agents concernés par un [[externalité|effet externe]] négocieront spontanément une solution qui rétablit une allocation des ressources [[optimum de Pareto|Pareto-optimale]] et cela, quelle que soit la définition des droits de propriété.|Théorème de Coase}}


Or on sait bien à présent que l’[[Etat]] ne peut pas ne pas substituer ses propres préférences à celles des particuliers. Et bien sûr, parler des « préférences de l’Etat » ne veut rien dire. C’est une expression qui anthropomorphise l’Etat. L’Etat, en lui-même, ne peut avoir de préférence. Les hommes qui composent cet Etat, eux seuls, peuvent en avoir. Ce que Coase montre, c’est qu’il est plus efficient de laisser pollué et pollueur négocier entre eux. Et peu importe quelle est la répartition initiale des droits de [[propriété]]. Par exemple, si une usine a un droit de propriété sur l’air environnant, qui lui permette de polluer librement, les propriétaires du camping voisin vont le transformer en champ de carottes. Si tous, et donc y compris les propriétaires dudit camping, ont un droit sur l’air environnant, qu’ils peuvent vouloir pollué ou non pollué, ils vont s’entendre avec l’usine pour qu’elle leur achète leur droit, de telle sorte qu’elle puisse continuer à polluer comme bon lui semble. Quelle que soit l’attribution au départ des droits, si on laisse les parties négocier librement, la solution choisie est la même et elle est efficiente. Les [[droit]]s se déplacent vers ceux pour qui ils ont la plus grande valeur, et ce déplacement est efficient.
Avec Coase, se pose la question de la définition et du coût des droits de [[propriété]]. Jusqu’alors, on appliquait aveuglément le principe pollueur-payeur de [[Arthur Cecil Pigou|Pigou]]. Le « coût social » d’une [[pollution]] étant supérieur au « coût privé » pour l’entreprise, il faut donc taxer (ou subventionner dans le cas inverse). L’intervention de l'État est donc toujours de mise.


Mais il faut pour cela que les coûts de transaction soient nuls. S’ils ne le sont pas, les négociations entre les propriétaires du camping et l’usine peuvent être longues et difficiles. C’est dans ce cas qu’une intervention extérieure est nécessaire. Les institutions existent non pas seulement pour réduire les coûts de transaction ; elles existent parce que les coûts de transaction ne sont pas nuls.
Or on sait bien à présent que l’[[État]] ne peut pas ne pas substituer ses propres préférences à celles des particuliers. Et bien sûr, parler des « préférences de l'État » ne veut rien dire (voir aussi le [[Kenneth_Arrow#Le théorème d'Arrow|théorème d'Arrow]]). C’est une expression qui anthropomorphise l'État. L'État, en lui-même, ne peut avoir de préférence. Les hommes qui composent cet État, eux seuls, peuvent en avoir. Ce que Coase montre, c’est que le principe établi par Pigou repose sur un modèle néo-classique où il n'existe pas de coût de transaction. Dans ce cas, et uniquement, dans ce cas, il est plus efficient de laisser pollué et pollueur négocier entre eux. Et peu importe quelle est la répartition initiale des droits de [[propriété]], que la propriété soit celle d'une partie, le pollueur, ou appartenant au pollué. Par exemple, si une usine a un droit de propriété sur l’air environnant, qui lui permette de polluer librement, les propriétaires du camping voisin vont le transformer en champ de carottes. Si tous, et donc y compris les propriétaires dudit camping, ont un droit sur l’air environnant, qu’ils peuvent vouloir pollué ou non pollué, ils vont s’entendre avec l’usine pour qu’elle leur achète leur droit, de telle sorte qu’elle puisse continuer à polluer comme bon lui semble. Quelle que soit l’attribution au départ des droits, si on laisse les parties négocier librement, la solution choisie est la même et elle est efficiente. Les [[droit]]s se déplacent vers ceux pour qui ils ont la plus grande valeur et ce déplacement est efficient.


La [[impôt|taxation]] peut alors éloigner de l’efficience. Si, en s’équipant en filtres, une usine échappe à la taxe, la solution n’est pas efficiente : l’efficience, c’est la pollution. Car le coût des filtres est plus élevé que le coût de la transformation du camping en champ de carottes.
Mais il faut pour cela que les coûts de transaction soient nuls. S’ils ne le sont pas, les négociations entre les propriétaires du camping et l’usine peuvent être longues et difficiles. C’est dans ce cas qu’une intervention extérieure est nécessaire. Les institutions existent non pas seulement pour réduire les coûts de transaction ; elles existent parce que les coûts de transaction ne sont pas nuls. Et, Ronald Coase veut démontrer qu'il existe sur le marché de nombreux cas où des entrepreneurs exercent leur talent, effectivement pour faciliter l'internalisation des coûts de transaction (par exemple, les agents immobiliers ou les assureurs). Ceci signifie que l'institution "État" n'est pas nécessairement obligatoire pour régler tous les cas de figure d'existence des coûts de transaction. L'existence même de l'entrepreneur est due à la présence des coûts de transaction. Ceci se vérifie tous les jours dans les activités de négoce. Si l’État est désigné comme le seul capable d'agir dans ce principe, il empêche l'émergence de solutions par des individus et, donc, conduit à la faillite du marché.  


Le théorème de Coase est un formidable défi aux juristes. Si la [[propriété]] peut être définie comme le droit d’exclure autrui d’un bien, alors elle a un caractère absolu. Ce qui signifie qu’autrui ne peut empiéter sur ma propriété en faisant appel à l’[[intérêt général]], ou à quoi que ce soit. Le fait que le droit de propriété ne peut être déduit ou transféré que par le consentement du propriétaire en fait un droit absolu.
De façon opportuniste, le théorème de Coase fut un formidable défi aux juristes utilitaristes et le détournant de sa signification première en l'appuyant sur le critère d'efficience. Or, la [[impôt|taxation]] et la réglementation éloignent et bloquent l’efficience du marché<ref>Si, en s’équipant en filtres, une usine échappe à la taxe, la solution n’est pas efficiente : l’efficience, c’est la pollution. Car le coût des filtres est plus élevé que le coût de la transformation du camping en champ de carottes.</ref>. Si la [[propriété]] peut être définie comme le droit d’exclure autrui d’un bien, alors elle a un caractère absolu, précisent-ils. Ce qui signifie qu’autrui ne peut empiéter sur ma propriété en faisant appel à l’[[intérêt général]], ou à quoi que ce soit. Le fait que le droit de propriété ne peut être déduit ou transféré que par le consentement du propriétaire en fait un droit absolu.


[[Richard Posner|Posner]] ajoute que l’efficience justifie le caractère absolu du droit de propriété, dans le cas où les coûts de transaction sont faibles. S’ils sont élevés, la reconnaissance de droits absolus est inefficiente. Par exemple, je ne puis avoir un droit de propriété absolu sur les ondes, car je ne puis empêcher celles-ci de pénétrer dans ma maison. Des mécanismes alternatifs doivent être mis en place : règles de [[responsabilité]], instauration d’un domaine éminent, ''zoning''. Autrement dit, dès que les coûts de transaction empêchent les droits de propriété d’être achetés sur le [[marché]] par ceux qui les valorisent le plus, ces droits doivent être définis à l’avance le mieux possible de manière autoritaire ; ensuite, on laisse jouer le mécanisme des responsabilités et/ou on réglemente.
[[Richard Posner|Posner]] ajoute que l’efficience justifie le caractère absolu du droit de propriété, dans le cas où les coûts de transaction sont faibles. S’ils sont élevés, la reconnaissance de droits absolus est inefficiente. Par exemple, je ne puis avoir un droit de propriété absolu sur les ondes, car je ne puis empêcher celles-ci de pénétrer dans ma maison. Des mécanismes alternatifs doivent être mis en place : règles de [[responsabilité]], instauration d’un domaine éminent, ''[[zoning]]''. Autrement dit, dès que les coûts de transaction empêchent les droits de propriété d’être achetés sur le [[marché]] par ceux qui les valorisent le plus, ces droits doivent être définis à l’avance le mieux possible de manière autoritaire ; ensuite, on laisse jouer le mécanisme des responsabilités et/ou on réglemente.


Les théoriciens de l'Ecole autrichienne contestent le théorème de Coase en raison de la [[subjectivité de la valeur]], et le considèrent plutôt comme un principe [[utilitarisme|utilitariste]] :
Les théoriciens de l'[[École autrichienne]] contestent le théorème de Coase en raison de la [[subjectivité de la valeur]] et le considèrent plutôt comme un principe [[utilitarisme|utilitariste]] :
:Aussi longtemps que les valeurs de part et d'autre sont réelles ou générales, le théorème de Coase est correct. Cependant, si ces valeurs sont psychologiques ou ne sont pas partagées par tous, il est incorrect. ([[Walter Block]], ''Ethics, Efficiency, Coasian Property Rights, and Psychic Income: A Reply to Harold Demsetz'', Review of Austrian Economics, 8, 1995, 64)
{{citation bloc | Aussi longtemps que les valeurs de part et d'autre sont réelles ou générales, le théorème de Coase est correct. Cependant, si ces valeurs sont psychologiques ou ne sont pas partagées par tous, il est incorrect. |[[Walter Block]], ''Ethics, Efficiency, Coasian Property Rights, and Psychic Income: A Reply to Harold Demsetz'', Review of Austrian Economics, 8, 1995, 64, [http://mises.org/journals/rae/pdf/rae8_2_4.pdf]}}


==Enoncé du théorème de Coase==
En effet, Coase laisse de côté (comme la plupart des autres économistes) l'impossibilité de conduire des comparaisons interpersonnelles de l'utilité subjective. En outre, il oublie que les coûts de transactions ne sont jamais nuls. Pour cette raison, [[Gary North]] écrit en plaisantant que le théorème de Coase est un exemple d'externalité : bénéfices privés pour Coase et coûts pour ceux qui adoptent son approche<ref>[[Gary North]], [http://www.garynorth.com/freebooks/docs/pdf/the_coase_theorem.pdf The Coase Theorem], 1992.</ref>. [[Hans-Hermann Hoppe]] (''La Grande Fiction - l'État, cet imposteur'') condamne l'approche de Coase comme contraire à l'éthique de la propriété privée, car relevant d'une "éthique de maximisation de la richesse globale" qui s'affranchit de toute notion de justice, et qui n'est par ailleurs pas cohérente puisqu'il est impossible de savoir ''ex ante'' si une action aboutit à maximiser la richesse globale.


''Si les coûts de transaction sont nuls, les agents concernés par un [[externalité|effet externe]] négocieront spontanément une solution qui rétablit une allocation des ressources Pareto-optimale, et cela, quelle que soit la définition des droits de propriété.''
Mais, il serait temps maintenant de discuter du véritable message de Ronald Coase, au lieu d'inverser ses critiques d'un système pareto-optimal :


==Voir aussi==
{{citation bloc | Et le débat se poursuit, 47 ans après la publication du "problème du coût social" (Coase, 1960), l'essai est reconnu comme la source des idées en question. Il n'y a qu'un seul problème : Ronald Coase soutient que le théorème qui porte son nom transmet une idée qui est l'antithèse du message qu'il avait l'intention de donner. Mon point de vue est que pratiquement toutes les critiques du théorème de Coase ne parviennent pas à apprécier le message réel que Coase destinait aux « coûts sociaux » et elles sont donc, pour l'essentiel hors de propos. Tragiquement, parce que nous nous sommes concentrés sur ce qu'il ne disait pas, nous n'avons pas compris ce qu'il disait. Par conséquent, nous n'avons pas suffisamment apprécié ni nous n'avons suffisamment critiqué son message réel.|[[Glenn Fox]], [[2007]], p273<ref>"And the debating continues, 47 years after the publication of “The Problem of Social Cost” (Coase 1960), the essay recognized as the source of the ideas in question. There is only one problem: Ronald Coase maintains that the theorem that bears his name conveys an idea that is antithetical to the message that he intended. My view is that virtually all of the criticism of the Coase theorem fails to appreciate the actual message that Coase intended with “Social Cost” and is, therefore, essentially irrelevant. Tragically, because we have focused on what he was not saying, we have not grasped what he was saying. Consequently we have been neither sufficiently appreciative nor sufficiently critical of his actual message." [[Glenn Fox]], [[2007]], p273</ref>}}
* [[Coûts de transaction]]


== Bibliographie sélective ==
== Notes et références ==
{{références | colonnes = 2}}


* [[1935]],
** a. The problem of duopoloy reconsidered, Review of economic Studies, 2, feb, pp137-143
** b. avec Ronald F. Fowler, Bacon production and the pig-cycle in Great Britain, Economica, 2, may, pp142-167
** c. avec Ronald F. Fowler, Bacon production and the pig-cycle in Great Britain : a rejoinder    Economica, 2, nov, pp423-428
** d. avec Ronald F. Fowler, Bacon production and the pig-cycle in Great Britain : a explanation    Economica, 4, feb, pp55-82


* [[1937]],
== Publications ==
** a. The nature of the firm    Economica, vol 4, pp386-405 ([http://people.bu.edu/vaguirre/courses/bu332/nature_firm.pdf version en-ligne])
*** Repris en [[1952]], In [[George Stigler]] et Kenneth E. Boulding, Dir., Readings in Price Theory, Chicago, pp105-158
*** Repris en [[1986]], In Louis Putterman, Dir., The economic nature of the firm : a reader, Cambridge : Cambridge University press, pp72-85
*** Repris en [[1988]], In Jay B. Barney et William G. Ouchi, Dir., Organisational Economics, Jossey-boss Management series, Jossey-boss Social and Behavioral Science series, San Francisco and London : Jossey-boss, pp80-98
*** Repris en [[1988]], in The firm, The market and the Law, Coase R.H, ed, The University of Chicago Press, Chicago and London, pp33-55
*** Repris en [[1999]], In: [[Nicolai J. Foss]], ed. The Theory of the Firm: Critical Perspectives in Business and Management, Vol II. London: Routledge
** b. Some notes on monopoly prices    Review of Economic studies, 5, oct, pp17-31
** c. Commentaire du livre de E. B. Alderfer, Earnings of Skilled Workers in a Manufacturing Enterprise, 1878-1930, Economica, New Series, Vol. 4, No. 13 (Feb.), pp115-116 
** d. Commentaire du livre de E. H. Phelps Brown, The Framework of the Pricing System, Economica, New Series, Vol. 4, No. 16 (Nov.), pp. 476-477


* [[1938]],
:Pour une liste détaillée des œuvres de Ronald Coase, voir [[Ronald Coase (bibliographie)]]
** a. Business Organization and the Accountatn    12 articles in The Accountant du 1er octobre au 17 décembre
*** Repris en [[1952]], Solomons D, ed, Studies in Costing, London, Sweet and Maxwell, pp105-158
*** Repris en [[1973]], In LES Essays on cost, Buchanan J.M and Thirlby G.F, eds, New York University Press, New York and London, pp95-132
** b. avec Edwards R.S et Ronald F. Fowler, Published balanced sheets as an aid to economic investigation : some difficulties, Accounting Research Association Publication, n3
** c. Commentaire du livre de Terence H. O'Brien, British Experiments in Public Ownership and Control, 5 (n.s.) Economica, pp485-487


* [[1939]], Rowland Hill and the Penny Post, Economica, 6; nov, pp423-435
== Littérature secondaire ==
* [[1939]], avec R.S. Edwards et Ronald F. Fowler, The Iron and Steel Industry 1926-1935: An Investigation Based on the Accounts of Public Companies, Special Memorandum No.49 of the London and Cambridge Economic Service.


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Pour voir les publications qui ont un lien d'étude, d'analyse ou de recherche avec les travaux et la pensée de l'auteur : [[Ronald Coase (littérature secondaire)]]


* [[1940]], avec Edwards R.S et Ronald F. Fowler, The iron and steel industry 1926-1935 : an investigation based on the accounts of public companies    London and Cambridge Economic service Memorandum, n49 
==Voir aussi==
* [[1940]], avec Ronald F. Fowler, The analysis of producers expectations, Economica, 7, aug, pp280-292
* [[Coûts de transaction]]
* [[1945]], Price and output policy of state enterprise : a comment    Economic journal, 55, april, pp112-113 
* [[1946]], BBC enquiry    Spectator, 176, p446 
* [[1946]], The marginal cost controversy,    Economica, august, 13(51), pp169-182
: - Repris en 1988 In The firm, the market and the law, The University of Chicago Press, Chicago and London, pp75-93 
* [[1946]], Monopoly pricing with intercorrelated costs and demands    Economica, 13, nov, pp278-294 
* [[1947]], The economics of uniform pricing systems    Manchester School of Economics and Social Studies, 15, may, pp139-156 
* [[1947]], The marginal cost controversy : some further comments    Economica, 14, may, pp150-153   
* [[1947]], The origin of the monopoly of Broadcasting in Great Britain    Economica, 14, aug, pp189-210   
* [[1948]], Wire broadcasting in Great Britain    Economica, 15, aug, pp194-270 
 
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* [[1955]], Full costs, costs changes and prices : comment,    presented at the conference, Business concentration Princeton : Princeton University press
* [[1959]], The federal communications commission. The Journal of Law and Economics, 2:1--40
 
* [[1960]], The problem of Social cost,    Journal of Law and Economics, vol 3, ocotber, pp1-44,
: - Repris dans William Breitt and Harold M. Hoechman, ed, Readings in microeconomics, 2nd ed, Hinsdale, II: Dryden Press
: - Repris en 1973, In: Robert Staaf et Francis Tannian, eds, Externalities. New York: Dunnellen.
: - Repris en 1991, In James L. Doti and Dwight R. Lee, editors, The Market Economy: A Reader, pages 248--257. Roxbury Publishing Company, Los Angeles
* [[1964]], The Regulated Industries: Discussion, American Economic Review 54:194-197
 
* [[1966]], In Honor of Aaron Director, Journal of Law and Economics, Vol. 9, (Oct.), p1
 
* [[1972]], Durability and monopoly, Journal of Law and economics, 25, april, pp143-49
* [[1972]], Industrial Organization: A Proposal for Research, in: Victor R. Fuchs, Economic Research: Retrospective and Prospect, 3, NBER General Series, no. 96, 59-73 ,Cambridge, Mass, National Bureau of Economic Research, Inc.;
: - Repris en 1988, In: R.H. Coase, The Firm, the Market, and the Law, University of Chicago Press
* [[1974]], The Lighthouse in Economics, Journal of Law and Economics, 17, 357-76;
: - Repris en 1988, In: R.H. Coase, The Firm, the Market, and the Law, University of Chicago Press
* [[1974]], The market for goods and the market for ideas. The American Economic Review, 64(2):384--391
* [[1974]], "The Choice of the Institutional Framework: A Comment." Journal of Law and Economics 17: 494-95.
* [[1975]], Marshall on method, Journal of Law and Economics, 18, pp. 25-32.
* [[1976]], Adam Smith's view of Man,    Journal of Law and Economics, 19, October, pp529-46 
* [[1977]], Introduction to Economic Forces at Work: Selected Works by Armen A. Alchian.    Indianapolis, Ind.: Liberty Press
* [[1977]], The Wealth of Nations. Economic Inquiry 15 (July): 309-325
** Repris en [[1994]], In: Essays on Economics and Economists, Ronald Coase, Dir., Chicago: Univ. Chicago Press
* [[1977]], Economics and contiguous disciplines. In M. Perlman, ed., The Organization and Retrieval of Economic Knowledge. Boulder, CO: Westview Press, 481-91
 
* [[1982]], How Should Economists Choose, American Enterprise Institute for Public Policy Research, Wasington;
: - Repris en 1994, In: R.H. Coase, Essays on Economics and Economists, University of Chicago Press
* [[1984]], The new institutional economics,    Zeitschrift fr die gesamte staatswissenschaft, 140, pp229-231
* [[1988]],
** a. The Firm, the Market, and the Law, University of Chicago Press
** b. Notes on the Problem of Social Cost, In Ronald Coase, The Firm, the Market and the Law. University of Chicago
** c. The 1987 McCorkle Lecture: Blackmail, 74 VA. L. REV. 655
** d. The Nature of the Firm: Origin, Meaning, and Influence, Journal of Law, Economics, and Organization. 4 (1): 3–59
 
* [[1991]], The Institutional Structure of Production, AER, 82, pp713-19
** Repris en 1991, In: [[Oliver Williamson]] et [[Sidney G. Winter]], Dir., The Nature of the Firm: Origins, Evolution, and Development.  New York: Oxford University Press
: - Repris dans Alfred Nobel Memorial Prize Lecture in Economic Science, University of Chicago Law School
: - Repris en 1994, In Essays on Economics and Economists (U Chi Press
: - Repris en 1991, In Journal des Economistes et des Etudes Humaines, Vol II, n4, december 1991 pp431-439 followed by a bibliography from 1935 to 1990
* [[1991]], The Nature of the Firm: Meaning. Oxford, Oxford University Press
* [[1991]], The Nature of the Firm: Influence. The Nature of the Firm. Origins, Evolution, and Development, [[Oliver Williamson]] et [[Sidney G. Winter]], Oxford, Oxford University Press: 61-74
* [[1993]], Coase on Posner on Coase : comment,    J. Inst theoretical econ, March, 149(1), pp96-98 
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==Citations sur Ronald Coase==
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* Coase était un économiste remarquable, au sens où c'était un esprit indépendant, rigoureux, créatif, avec des idées applicables qui nous expliquent le monde qui nous entoure — un véritable penseur, en d'autres termes. Extrêmement rigoureux, il est connu pour avoir élaboré un théorème éponyme (sur la façon dont les marchés excellent à répartir les ressources et les nuisances comme la pollution), postulat qu'il a énoncé sans un seul mot de mathématiques, mais qui est aussi fondamental que bien des choses qui ont été écrites dans cette discipline. Outre son « théorème », Coase a été le premier à expliquer pourquoi les entreprises existent. ([[Nassim Nicholas Taleb]], ''Jouer sa peau: Asymétries cachées dans la vie quotidienne'')
* [[2004]], Francesco Parsi, Coase Theorem and Political Markets, In: [[Charles K. Rowley]] et Friedrich Schneider, Dir., The Encyclopedia of Public Choice II. Dorderecht: Kluwer Academic Publishers: 85-91


* [[2005]], Laurent Carnis, [http://pcpe.libinst.cz/nppe/1_2/nppe1_2.pdf Coase and the Economics of Crime], New Perspectives on Political Economy, Volume 1, Number 2, pp1–31
== Liens externes ==


*{{fr}}{{pdf}}[http://www.eyrolles.com/Chapitres/9782708120006/Chap1_Coase.pdf L’entreprise, le marché et le droit] Éditions d’Organisation, 2005, extrait Chapitre 1 : L'entreprise, le marché et le droit


== Textes ==
* {{fr}}[https://www.contrepoints.org/2013/09/04/137687-ronald-coase-prix-nobel-economie Présentation de Ronald Coase], [[Emmanuel Martin]]
* {{fr}}[https://www.contrepoints.org/2017/01/21/278415-ronald-coase-a-apporte-a-leconomie Ce que Ronald Coase a apporté à l’économie], article [[Contrepoints]]
* {{fr}}[http://blog.georgeslane.fr/post/2005/08/22/45-ronald-h-coase-prix-nobel-de-sciences-economiques-1991 Ronald H. Coase, prix Nobel de sciences économiques 1991] par [[Georges Lane]]
* {{fr}}[https://www.cairn.info/revue-reflets-et-perspectives-de-la-vie-economique-2002-2-page-111.htm Le « théorème de Coase », une réflexion sur les fondements microéconomiques de l’intervention publique], Bertrand, É. & Destais, C. (2002)
* {{en}}[http://www.lib.uwo.ca/programs/generalbusiness/coase.html RONALD H. COASE (1910 - )] Notes biographiques et bibliographiques de la Bud Johnston Library


== Archives audio ==


* Fiches sur les lauréats du prix Nobel d'économie réalisé par Problèmes économiques, La Documentation Française [http://www.ladocfrancaise.gouv.fr/revues/pe/prixnobel/peprixnobel.pdf]
* [http://files.libertyfund.org/files/979/CoaseMP3.mp3 The Intellectual Portrait Series: A Conversation with Ronald H. Coase], Interview de Ronald H. Coase par [[Richard Epstein]], en [[2002]], Indianapolis: Liberty Fund, partie de "The Intellectual Portrait Series: Conversations with Leading Classical Liberal Figures of Our Time"
* Compilation d'article : ''L'entreprise, le marché et le Droit'', Organisation


==Liens externes==


* [http://www.catallaxia.org/article.php?sid=599 L'Invention de l'Etat - les outils de l'économiste] {{fr}}
{{Portail économie}}
* [http://blog.georgeslane.fr/post/2005/08/22/45-ronald-h-coase-prix-nobel-de-sciences-economiques-1991 Ronald H. Coase, prix Nobel de sciences économiques 1991] par [[Georges Lane]] {{fr}}
* [http://www.lib.uwo.ca/business/coase.html RONALD H. COASE (1910 - )] Notes biographiques et bibliographiques de la Bud Johnston Library


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Ronald Coase
économiste

Dates (1910-2013)
Ronald Coase (copyright Coase Institute (http://coase.org))
Tendance analyse économique des institutions
Nationalité Royaume-Uni Royaume-Uni
Articles internes Autres articles sur Ronald Coase

Citation
Interwikis sur Ronald Coase

Ronald Coase, né le 29 décembre 1910 et décédé le 1er septembre 2013 fut un économiste britannique, considéré comme le père fondateur de la théorie des coûts de transaction (sous-branche de la nouvelle économie institutionnelle) et lauréat du Prix Nobel d'Économie en 1991. Il fait partie des économistes qui ont fait naître l'analyse économique des institutions, l'analyse économique du droit et le courant néo-institutionnelle. Précurseur, ses idées théoriques ont permis de faire évoluer les droits de propriété sur la bande de fréquence (radio, télévision, téléphonie).


Coûts de transaction

Dans son célèbre article The nature of the firm (1937), Ronald Coase s'attache à répondre à la question suivante : Pourquoi émergent dans l'océan de la coopération inconsciente des îlots de pouvoir conscient ? Autrement dit, il pose cette question métaphysique, pourquoi toutes les transactions ne passent pas par le marché mais qu'elles nécessitent l'existence d'organisations comme l'entreprise ? Selon Ronald Coase, le recours au marché a un coût (remettant en cause l'hypothèse néoclassique d'information parfaite) et les entreprises existent pour réduire ces coûts. Cette analyse est exemplaire de l'épistémologie réaliste de Ronald Coase. Ceci fut révolutionnaire.

Les coûts de l'utilisation du mécanisme des prix ressortent de trois grandes catégories :

  1. Les coûts de découvertes des prix adéquats qui ne sont pas totalement éliminés par les intermédiaires. Quand on parle de coûts, il ne s’agit pas seulement des coûts de vente, mais aussi des coûts de transaction, qui sont tous ceux occasionnés par la recherche d’un partenaire sur le marché
  2. Les coûts de négocier et de conclure un contrat séparé pour chaque échange. Par exemple, au lieu de négocier chaque jour l’embauche de main d’œuvre, l'entreprise a des salariés sous contrat qui doivent obéir aux ordres qui leur sont donnés.
  3. Les coûts de coordination quand les tâches sont incertaines

Les entreprises réduisent les coûts de transaction en substituant l’ordre hiérarchique à la loi de l’offre et de la demande. L'analyse de Ronald Coase a des implications sur l'explication de la structure formelle et informelle de l'organisation. Car, bien évidemment, l’organisation hiérarchique a ses propres défauts et l’on voit souvent la firme recourir à des processus inverses de désintégration pour retrouver de la compétitivité grâce à l’aiguillon de la concurrence.

Coase souligne par ailleurs l’importance de l’information. Elle se paie. Elle accapare des ressources. Il arrive un moment où la quête d’information coûte plus cher qu’elle ne rapporte. À ce moment-là, il vaut mieux renoncer. Mais cela ne signifie pas que le comportement est irrationnel, bien au contraire. J’accepte mon ignorance relative, en connaissance de cause. Le coût de l’information est une donnée fondamentale, l’œuf de Colomb de Coase. Car, si l’information était gratuite et parfaite, elle serait disponible partout et toute incertitude aurait disparu. Ce faisant, les entreprises n’auraient plus lieu d’être et la planification centralisée serait possible. Donc, l'entreprise ne peut grossir de façon illimitée. Il existe des frontières entre elle-même et le marché. Une entreprise tend à s'accroître jusqu'au point où les coûts pour organiser une transaction supplémentaire à l'intérieur de l'entreprise deviennent égaux aux coûts pour réaliser la même transaction au moyen de l'échange sur le marché, ou par les coûts d'organisation dans une autre entreprise.

Les institutions ne tombent donc pas du ciel, elles sont produites par l’économie ou répondent à des nécessités économiques. Car en effet, aux côtés des coûts de transaction du marché (confiance en la robe d’un avocat, négociation et application des contrats), il existe des coûts de transaction managériaux (établissement, maintien ou changement de l’organisation de l’entreprise, fonctionnement, etc) et aussi des coûts de transaction politique (liés au maintien ou au changement de l’entité politique, au fonctionnement de celle-ci également, c’est-à-dire les dépenses courantes des fonctions régaliennes de l’État).

Théorème de Coase

«  Si les coûts de transaction sont nuls, les agents concernés par un effet externe négocieront spontanément une solution qui rétablit une allocation des ressources Pareto-optimale et cela, quelle que soit la définition des droits de propriété. »
    — Théorème de Coase

Avec Coase, se pose la question de la définition et du coût des droits de propriété. Jusqu’alors, on appliquait aveuglément le principe pollueur-payeur de Pigou. Le « coût social » d’une pollution étant supérieur au « coût privé » pour l’entreprise, il faut donc taxer (ou subventionner dans le cas inverse). L’intervention de l'État est donc toujours de mise.

Or on sait bien à présent que l’État ne peut pas ne pas substituer ses propres préférences à celles des particuliers. Et bien sûr, parler des « préférences de l'État » ne veut rien dire (voir aussi le théorème d'Arrow). C’est une expression qui anthropomorphise l'État. L'État, en lui-même, ne peut avoir de préférence. Les hommes qui composent cet État, eux seuls, peuvent en avoir. Ce que Coase montre, c’est que le principe établi par Pigou repose sur un modèle néo-classique où il n'existe pas de coût de transaction. Dans ce cas, et uniquement, dans ce cas, il est plus efficient de laisser pollué et pollueur négocier entre eux. Et peu importe quelle est la répartition initiale des droits de propriété, que la propriété soit celle d'une partie, le pollueur, ou appartenant au pollué. Par exemple, si une usine a un droit de propriété sur l’air environnant, qui lui permette de polluer librement, les propriétaires du camping voisin vont le transformer en champ de carottes. Si tous, et donc y compris les propriétaires dudit camping, ont un droit sur l’air environnant, qu’ils peuvent vouloir pollué ou non pollué, ils vont s’entendre avec l’usine pour qu’elle leur achète leur droit, de telle sorte qu’elle puisse continuer à polluer comme bon lui semble. Quelle que soit l’attribution au départ des droits, si on laisse les parties négocier librement, la solution choisie est la même et elle est efficiente. Les droits se déplacent vers ceux pour qui ils ont la plus grande valeur et ce déplacement est efficient.

Mais il faut pour cela que les coûts de transaction soient nuls. S’ils ne le sont pas, les négociations entre les propriétaires du camping et l’usine peuvent être longues et difficiles. C’est dans ce cas qu’une intervention extérieure est nécessaire. Les institutions existent non pas seulement pour réduire les coûts de transaction ; elles existent parce que les coûts de transaction ne sont pas nuls. Et, Ronald Coase veut démontrer qu'il existe sur le marché de nombreux cas où des entrepreneurs exercent leur talent, effectivement pour faciliter l'internalisation des coûts de transaction (par exemple, les agents immobiliers ou les assureurs). Ceci signifie que l'institution "État" n'est pas nécessairement obligatoire pour régler tous les cas de figure d'existence des coûts de transaction. L'existence même de l'entrepreneur est due à la présence des coûts de transaction. Ceci se vérifie tous les jours dans les activités de négoce. Si l’État est désigné comme le seul capable d'agir dans ce principe, il empêche l'émergence de solutions par des individus et, donc, conduit à la faillite du marché.

De façon opportuniste, le théorème de Coase fut un formidable défi aux juristes utilitaristes et le détournant de sa signification première en l'appuyant sur le critère d'efficience. Or, la taxation et la réglementation éloignent et bloquent l’efficience du marché[1]. Si la propriété peut être définie comme le droit d’exclure autrui d’un bien, alors elle a un caractère absolu, précisent-ils. Ce qui signifie qu’autrui ne peut empiéter sur ma propriété en faisant appel à l’intérêt général, ou à quoi que ce soit. Le fait que le droit de propriété ne peut être déduit ou transféré que par le consentement du propriétaire en fait un droit absolu.

Posner ajoute que l’efficience justifie le caractère absolu du droit de propriété, dans le cas où les coûts de transaction sont faibles. S’ils sont élevés, la reconnaissance de droits absolus est inefficiente. Par exemple, je ne puis avoir un droit de propriété absolu sur les ondes, car je ne puis empêcher celles-ci de pénétrer dans ma maison. Des mécanismes alternatifs doivent être mis en place : règles de responsabilité, instauration d’un domaine éminent, zoning. Autrement dit, dès que les coûts de transaction empêchent les droits de propriété d’être achetés sur le marché par ceux qui les valorisent le plus, ces droits doivent être définis à l’avance le mieux possible de manière autoritaire ; ensuite, on laisse jouer le mécanisme des responsabilités et/ou on réglemente.

Les théoriciens de l'École autrichienne contestent le théorème de Coase en raison de la subjectivité de la valeur et le considèrent plutôt comme un principe utilitariste :

«  Aussi longtemps que les valeurs de part et d'autre sont réelles ou générales, le théorème de Coase est correct. Cependant, si ces valeurs sont psychologiques ou ne sont pas partagées par tous, il est incorrect.  »
    — Walter Block, Ethics, Efficiency, Coasian Property Rights, and Psychic Income: A Reply to Harold Demsetz, Review of Austrian Economics, 8, 1995, 64, [1]

En effet, Coase laisse de côté (comme la plupart des autres économistes) l'impossibilité de conduire des comparaisons interpersonnelles de l'utilité subjective. En outre, il oublie que les coûts de transactions ne sont jamais nuls. Pour cette raison, Gary North écrit en plaisantant que le théorème de Coase est un exemple d'externalité : bénéfices privés pour Coase et coûts pour ceux qui adoptent son approche[2]. Hans-Hermann Hoppe (La Grande Fiction - l'État, cet imposteur) condamne l'approche de Coase comme contraire à l'éthique de la propriété privée, car relevant d'une "éthique de maximisation de la richesse globale" qui s'affranchit de toute notion de justice, et qui n'est par ailleurs pas cohérente puisqu'il est impossible de savoir ex ante si une action aboutit à maximiser la richesse globale.

Mais, il serait temps maintenant de discuter du véritable message de Ronald Coase, au lieu d'inverser ses critiques d'un système pareto-optimal :

«  Et le débat se poursuit, 47 ans après la publication du "problème du coût social" (Coase, 1960), l'essai est reconnu comme la source des idées en question. Il n'y a qu'un seul problème : Ronald Coase soutient que le théorème qui porte son nom transmet une idée qui est l'antithèse du message qu'il avait l'intention de donner. Mon point de vue est que pratiquement toutes les critiques du théorème de Coase ne parviennent pas à apprécier le message réel que Coase destinait aux « coûts sociaux » et elles sont donc, pour l'essentiel hors de propos. Tragiquement, parce que nous nous sommes concentrés sur ce qu'il ne disait pas, nous n'avons pas compris ce qu'il disait. Par conséquent, nous n'avons pas suffisamment apprécié ni nous n'avons suffisamment critiqué son message réel. »
    — Glenn Fox, 2007, p273[3]

Notes et références

  1. Si, en s’équipant en filtres, une usine échappe à la taxe, la solution n’est pas efficiente : l’efficience, c’est la pollution. Car le coût des filtres est plus élevé que le coût de la transformation du camping en champ de carottes.
  2. Gary North, The Coase Theorem, 1992.
  3. "And the debating continues, 47 years after the publication of “The Problem of Social Cost” (Coase 1960), the essay recognized as the source of the ideas in question. There is only one problem: Ronald Coase maintains that the theorem that bears his name conveys an idea that is antithetical to the message that he intended. My view is that virtually all of the criticism of the Coase theorem fails to appreciate the actual message that Coase intended with “Social Cost” and is, therefore, essentially irrelevant. Tragically, because we have focused on what he was not saying, we have not grasped what he was saying. Consequently we have been neither sufficiently appreciative nor sufficiently critical of his actual message." Glenn Fox, 2007, p273


Publications

Pour une liste détaillée des œuvres de Ronald Coase, voir Ronald Coase (bibliographie)

Littérature secondaire

Pour voir les publications qui ont un lien d'étude, d'analyse ou de recherche avec les travaux et la pensée de l'auteur : Ronald Coase (littérature secondaire)

Voir aussi

Citations sur Ronald Coase

  • Coase était un économiste remarquable, au sens où c'était un esprit indépendant, rigoureux, créatif, avec des idées applicables qui nous expliquent le monde qui nous entoure — un véritable penseur, en d'autres termes. Extrêmement rigoureux, il est connu pour avoir élaboré un théorème éponyme (sur la façon dont les marchés excellent à répartir les ressources et les nuisances comme la pollution), postulat qu'il a énoncé sans un seul mot de mathématiques, mais qui est aussi fondamental que bien des choses qui ont été écrites dans cette discipline. Outre son « théorème », Coase a été le premier à expliquer pourquoi les entreprises existent. (Nassim Nicholas Taleb, Jouer sa peau: Asymétries cachées dans la vie quotidienne)

Liens externes

Textes

Archives audio



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