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Système postal

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Le fonctionnement du système postal est un bon exemple du fonctionnement d'un monopole public.

L'exemple des États-Unis

La distribution du courrier aux États-Unis n'a pas toujours été le monopole de l'US Mail. Ainsi, Lysander Spooner, un théoricien anarcho-individualiste américain, créa-t-il un système concurrent aux prix deux fois moindres que ceux du système public.

Depuis la mise en place du monopole public, son bilan est particulièrement mauvais. Étudions la période récente. Pour 2009, les pertes estimées de l'US Post sont attendues à 7 milliards de dollars, et le même niveau pour 2010. Et pourtant, depuis 1950, le prix du timbre ne cesse d'augmenter plus vite que l'inflation. En 1950, le timbre coûtait trois cents. S'il avait suivi l'inflation, il serait en 2009 à 30 cents, alors qu'il est déjà à 44 cents... 14 centimes qui représentent 20 milliards de dollars par an pour l'économie[1]. Cela s'explique, comme en France, par le pouvoir des syndicats qui, de grève en grève, ont réussi à obtenir l'un des meilleurs traitements de tout le pays. Les libéraux ne demandent pas la remise en cause du droit de grève mais la fin du monopole pour permettre aux acteurs d'utiliser d'autres services. Au final, 80 % des revenus partent aujourd'hui en frais de personnel, contre 50 % chez les principaux concurrents de l'US Mail (concurrence ouverte uniquement sur certains secteurs). Les études menées aboutissent à la conclusion qu'un débutant est, à qualification égale, payé entre 25 à 30 % plus cher que dans le privé[1].

Parallèlement, la qualité du service pour le consommateur n'a cessé de se dégrader : le facteur passait deux fois par jour en ville, désormais plus qu'une seule fois, et il est envisagé de supprimer le passage du samedi.

C'est sur les secteurs ouverts à la concurrence que des progrès notables ont pu être accomplis, grâce à l'émulation introduite par FedEx ou UPS.

Autres exemples

Pour le cas du britannique, Ronald Coase, prix Nobel d'économie en 1992, montra les faux prétextes de la nationalisation de la poste au XVIIe siècle : elle fut réalisée essentiellement afin que la royauté puisse espionner les conspirateurs, alors qu'un secteur concurrentiel aurait pu exister.

Regard libéral

Dans le domaine postal comme tant d'autres, le monopole, qu'il soit accordé à une entreprise privée ou publique, n'est pas la solution. En effet, il grave dans le marbre un privilège qui peut avoir une justification temporaire mais devra évoluer avec le temps. Ainsi, si un système dominant a pu être imposé dans certaines circonstances au XIXe siècle, il ne répond plus en rien à la situation actuelle marquée par les nouvelles technologies, et la baisse rapide des affranchissements classiques. Ainsi, de 15 milliards de lettres traitées en 2000, la poste indienne était tombée à 6 milliards en 2008[2].

En interdisant toute concurrence, le monopole postal interdit au consommateur de bénéficier potentiellement de nombreuses innovations. À l'inverse, la concurrence incite à l'évolution du secteur en permettant aux meilleures initiatives d'émerger. Dans les pays où la concurrence est libre, ce sont les opérateurs privés, soumis aux impératifs de la concurrence, qui tirent le mieux leur épingle d'un jeu aux règles évoluant très rapidement. D'anciens monopoles publics comme Deutsche Post ou TNT se sont ainsi diversifiés avec succès pour tirer profit de l'augmentation du volume de colis et de livraisons expresses liés au e-commerce, tandis que la poste belge, dans laquelle a investi un fonds de capital-investissement, a fortement augmenté son efficacité. À l'inverse, la Royal Mail britannique, entièrement publique, n'a, sous la pression des syndicats, pas mené les réformes nécessaires pour s'adapter et est aujourd'hui 40 % moins efficace que ses concurrents.

Une justification souvent invoquée pour le monopole postal est la nécessité de délivrer le courrier au même prix sur tout le territoire. À cette remarque on peut apporter plusieurs objections :

  • d'une part, si cet impératif devait être maintenu, il peut toujours être assuré par une entreprise privée qui a vocation à faire du profit contre une rémunération publique. C'est ce qui existe déjà dans certains secteur économiques.
  • d'autre part, une telle mesure, en faisant subventionner ceux qui choisissent de vivre à la campagne par les citadins ou ceux qui n'écrivent pas de courrier est foncièrement injuste. La liberté de choisir son lieu de résidence implique d'en supporter aussi les conséquences.
  • en outre, alors que les questions d'écologie sont de plus en plus importantes dans nos sociétés contemporaines, subventionner l'étalement des habitations et la pollution associée est pour le moins contradictoire avec la volonté de préserver l'environnement.
  • enfin, le besoin d'un service postal pour unifier le territoire, s'il a pu avoir une réalité dans le passé, n'en a plus guère avec les nouveaux moyens de communication.

Informations complémentaires

Notes et références

  1. 1,0 et 1,1 "A Better Way to Go Postal", The Wall Street Journal, 24 août 2009, p.13, [lire en ligne]
  2. "Postal services: sort it out", The Economist, 31 octobre 2009, p.14, [lire en ligne]

Bibliographie

  • 1939, Ronald Coase, Rowland Hill and the Penny Post, Economica, Vol 6, nov, pp423-435
  • 1955, Ronald Coase, "The Postal Monopoly in Great Britain: An Historical Survey", Economic Essays in Commemoration of the Dundee School of Economics 1931-1955, Coupar Angus
  • 1966, Rockford Fresnel, "Postmen Against the State", Innovator, June
  • 1967,
    • Dominick Armentano, "Do We Really Need A Post Office?", The Reporter of Direct Mail Advertising, Mars
    • Donald S. Patten, "The Private Local Posts of the United States: New York State", Vol. 1 [aucun volume suivant n'a été publié], London
  • 1971, Rick Weyna, "Private Mail Service: Free Enterprise At Work", The Alternative Educational News Service, December 6, pp1-2
  • 1975,
    • Robert Poole, "Getting Big Brother Out of the Mailbox", Reason, November, p54
    • George L. Priest, "The History of the Postal Monopoly in the United States", Journal of Law and Economics, Vol 18, April, pp33-80
  • 1987,
    • Douglas Adie, "Deregulating, Divesting and Privatizing the United States Postal System", Santa Monica: Reason Foundation Policy Paper, 16 juillet
    • Robert Albon, "Privatize the Post: Steps Toward a Competitive Service", London: Center for Policy Studies
    • Melvin D. Barger, Free-Market Mail Is on the Horizon, The Freeman, août, Vol 37, n°8
    • Stephen Moore, "Privatizing the U.S. Postal Service", In: Stephen Moore et Stewart M. Butler, dir., "Privatization: A Strategy for Taming the Federal Budget: Fiscal Year 1987", Washington, DC. Heritage Foundation
  • 1988, Douglas Adie, "Getting The Postal Service to Deliver: Privatization Would Work", Wall Street Journal, 31 mars
  • 1989,
    • Douglas Adie, "Monopoly Mail: Privatizing the United States Postal Service", New Brunswick, N.J.: Transaction Publishers
    • Douglas Adie, "Avoiding Half Measures in the Plan to Privatize Canada Post", Financial Times of Canada, 27 novembre, p46
  • 2000, Edward Hudgins, dir., Mail @ the Millennium: Will the Postal Service Go Private?, Cato Institute press

Voir aussi

Lien externe


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