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Révolution
Une révolution permet la substitution plus ou moins soudaine et plus ou moins violente d'un pouvoir à un autre. Les révolutions sont des moments particuliers de l'histoire politique d'un pays, où son destin bascule au bénéfice d'un nouvel ordre social.
Les deux modèles reconnus de révolution sont la Révolution française de 1789 et la Révolution soviétique de 1917. En dehors de ces deux modèles, il est difficile de définir des critères (violence, soudaineté, degré de bouleversement, action collective) susceptibles de décrire précisément si un changement de régime politique constitue ou non une révolution.
Le terme de révolution est parfois utilisé dans des usages métaphoriques. On parle notamment de Révolution industrielle (transformation rapide et importante des moyens industriels) et de Révolution agricole (transformation profonde de l'agriculture).
Origine du terme
C'est autour de 1660, avec la Restauration anglaise, que le terme de révolution apparaît en politique. Le bas latin revolutio avait le sens de « retour du temps », « cycle », concernant notamment la courbe décrite par un astre. Après la Renaissance, les médecins l'emploient pour désigner le cycle de l'activité cardiaque et ses dangereuses fluctuations. De là probablement le sens actuel de bouleversement dans l'ordre social, plutôt que de cycle périodique, plus rassurant.
La Chine utilise les deux idéogrammes 革命 (gémìng), mot à mot : changement (革) de mandat (命), avec l'idée implicite que le mandat confié par le ciel (天, tiān) peut passer d'un gouvernement néfaste à un gouvernement meilleur.
Optique libérale et libertarienne
Par principe, la tradition libérale anglo-saxonne récuse la logique révolutionnaire. Burke a ainsi vertement critiqué la Révolution française pour ses excès, alors même que la Glorious Revolution avait été précédée en Angleterre par une révolution beaucoup plus violente marqué par le régicide et la proclamation de la République, un siècle plus tôt.
Pour autant, un autre courant libéral, plus continental celui-là, reconnaît dans le phénomène révolutionnaire (français et américain) des vecteurs majeurs de liberté. Par conséquent, pour ces auteurs, il faudrait alors distinguer une logique révolutionnaire libérale et une logique révolutionnaire collectiviste, dont le modèle reste la révolution soviétique.
Pour les libertariens, le droit naturel est dans son essence une théorie profondément révolutionnaire :
- Un exemple notable de l’emploi des droits naturels à des fins révolutionnaires est évidemment la Révolution américaine, qui s’inspira d’un progrès dans le sens radical de la théorie lockéenne au XVIIIe siècle. Comme Thomas Jefferson le disait lui-même, le fameux libellé de la Déclaration d’Indépendance n’a fait que résumer avec éclat ce que tous les Américains pensaient à l’époque. (Murray Rothbard, L'Éthique de la liberté)
Citations
- Les révolutions sont toujours faites au nom de principes admirables, formulés par deux ou trois grands hommes mécontents de leur sort et qu'on n'a pas couverts d'honneurs comme ils le méritaient. (Sacha Guitry)
- À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes. (John F. Kennedy)
- La France est le plus révolutionnaire des pays conservateurs. C'est un frondeur paralytique. Nos archives regorgent d'analyses perspicaces de nos défaillances, de propositions ingénieuses destinées à y remédier. Les analyses ont presque toutes été applaudies ; les propositions n'ont presque jamais été appliquées. D'où la manie révolutionnaire, qui est le spasme de la faiblesse. (Jean-François Revel)
- Une fois que l’État obtient un droit limité à l’usage de la force pour façonner les habitudes des gens et planifier l’économie, il engendre un mouvement constant vers la tyrannie. Seul l’esprit révolutionnaire peut inverser le processus et refuser au pouvoir cet usage arbitraire de l’agression. Il n’y a pas de juste milieu. Sacrifier un peu de liberté pour une sécurité imaginaire finit toujours mal. (Ron Paul, discours d'adieu au Congrès, 14/11/2012)
- C'est le XXe siècle qui a considérablement terni, aux yeux de l'humanité, l'auréole romantique qui entourait la révolution au XVIIIe siècle. Les hommes ont fini par se convaincre, à partir de leur propre malheur, que les révolutions détruisent le caractère organique de la société, qu'elles ruinent le cours naturel de la vie, qu'elles annihilent les meilleurs éléments de la population, en donnant libre champ aux pires. Aucune révolution ne peut enrichir un pays, tout juste quelques débrouillards sans scrupules sont causes de morts innombrables, d'une paupérisation étendue et, dans les cas les plus graves, d'une dégradation durable de la population. (Alexandre Soljenitsyne, 1993)
- La Révolution n’est pas un dîner de gala. (Mao Tse Tung)
- Déjà, nous ne savons littéralement presque rien de la Révolution et des années qui la précédèrent. Tous les documents ont été détruits ou falsifiés, tous les livres récrits, tous les tableaux repeints. Toutes les statues, les rues, les édifices, ont changé de nom, toutes les dates ont été modifiées. Et le processus continue tous les jours, à chaque minute. L’histoire s’est arrêtée. Rien n’existe qu’un présent éternel dans lequel le Parti a toujours raison. (George Orwell, 1984)
Voir aussi
Bibliographie
- 1961, Thomas H. Stevenson, "Revolutions Liberal and conservative", The Freeman, July, Vol 11, n°7, pp38-49
Articles connexes
- Révolution française, Penser la Révolution française
- Glorieuse Révolution d'Angleterre
- Révolution américaine et Les origines de la Révolution américaine
- Révolution anarcho-capitaliste
- Révolution conservatrice
- Révolution industrielle
- Privatisation révolutionnaire
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