Vous pouvez contribuer simplement à Wikibéral. Pour cela, demandez un compte à adminwiki@liberaux.org. N'hésitez pas !


Propagande

De Wikiberal
Aller à la navigation Aller à la recherche

La propagande désigne un ensemble de moyens ou pratiques visant à influencer, de façon directe ou indirecte, l'opinion ou la perception publique des événements, des personnes ou des enjeux. Généralement, la propagande est utilisée de façon à manipuler, endoctriner ou embrigader une population et la faire agir et penser dans une direction intentionnelle.

Définition courante

La propagande consiste dans la diffusion massive d'informations d'une façon persistante dans le but de diriger des idées ou opinions afin d'appuyer ou rejeter une position, un intérêt ou une justification d'ordre politique, sociale ou économique.

La propagande est souvent associée à l'idée qu'elle servirait à l'occultation de faits, mais elle n'est pas nécessairement ou totalement mensongère, elle peut s'appuyer sur une interprétation de la vérité ou une part de vérité. La distinction entre information et propagande peut devenir de plus en plus floue à mesure que les techniques d'information deviennent de plus en plus sophistiquées. Le but de la propagande n'est pas de propager des mensonges, mais de répondre tant à la "libido de pouvoir" des individus et qu'à leur refus d'assumer leurs responsabilités. Jacques Ellul, dans son livre Propagandes (1962), développe ce point de vue. Le mensonge propagandiste n'est pas dans les faits, mais dans les intentions et les interprétations[1].

Propagande-Huxley.jpg

L'usage de la propagande se distingue de l'usage de la violence physique, elle est liée aux techniques de persuasion et au caractère émotionnel des individus, elle s'insinue dans l'opinion des masses et s'instaure dans les sentiments collectifs. L'expression visible de la propagande est l'agitation ou la mobilisation suite à une certaine production médiatique. L'expression invisible de la propagande est la violence psychique exercée par l'opinion publique à l'encontre des individus visés.

Psychologie des foules et fabrication du consentement

Gustave Le Bon, auteur de la Psychologie des foules (1895), a identifié trois moyens d'entraîner une foule et la déterminer à commettre un acte : l'affirmation, la répétition et la contagion.

  • Affirmation : plus elle est brève et sommaire, plus elle constitue un moyen sûr de faire pénétrer une idée dans l'esprit des foules.
  • Répétition : l'affirmation exerce influence et autorité à condition d'être constamment répétée, et malgré l'absence de démonstration ou preuves, elle est acceptée comme une vérité démontrée.
  • Contagion : la certitude ainsi fabriquée forme l'opinion et les motifs d'action de la foule : « dans les foules, les idées, les sentiments, les émotions, les croyances possèdent un pouvoir contagieux aussi intense que celui des microbes ».

L'information sur les événements est présentée de façon biaisée de manière à accentuer ces mêmes croyances et emballement émotifs. La force irrésistible de la « vérité populaire » exerce son pouvoir sur les individus grâce à la fascination, le prestige, l'admiration ou le charme.

Voir aussi

Citations

  • L’hégémonie idéologique et culturelle précède la victoire politique. (Antonio Gramsci)
  • En politique, ce qui est cru devient plus important que ce qui est vrai. (Talleyrand)
  • Vous n'avez pas besoin d'une arme pour garder les moutons - encore moins les cochons. Tout ce dont vous avez besoin est d'une histoire. (...) Cuius regio, eius religio. A moins d'être fou, on croit ce que le souverain, personne ou institution, nous ordonne de croire. (Mencius Moldbug, 30/11/2012)
  • Si l'on peut vous amener à poser les mauvaises questions, on n'a pas à se soucier des réponses. (Thomas Pynchon)
  • Tous les manuels d'histoire du monde n'ont jamais été que des livrets de propagande au service des gouvernements. (Marcel Pagnol)
  • La victime de la manipulation mentale ignore qu'elle est une victime. Les murs de sa prison lui sont invisibles, et elle se croit libre. (Aldous Huxley)
  • La philosophie nous enseigne à douter de ce qui nous paraît évident. La propagande, au contraire, nous enseigne à accepter pour évident ce dont il serait raisonnable de douter. (Aldous Huxley)
  • Qu'il ait le droit à la parole ou pas, le peuple [même s'il ne veut pas la guerre] peut toujours être amené à obéir aux dirigeants. C'est facile. Tout ce que vous devez faire, c'est leur dire qu'ils sont attaqués, et dénoncer les pacifistes pour manque de patriotisme et mise en danger du pays. Cela fonctionne de la même manière dans n'importe quel pays. (Goering, selon G. M. Gilbert, Nuremberg Diary, cité par Ron Paul le 4 août 2017[2])
  • La propagande est à la démocratie ce que la violence est à un État totalitaire. (Noam Chomsky)
  • Les accoutumances émotionnelles et les habitudes intellectuelles propres à la masse des hommes créent les conditions dont les exploiteurs du sentiment et de l'opinion ne font que profiter. (John Dewey)
  • Dans la mesure où pratiquement tous les intellectuels sont employés dans les multiples ramifications de l’État, on ne devrait guère être surpris que la plupart de leur production surabondante, par action ou par omission, soit de la pure propagande étatiste. (Hans-Hermann Hoppe)
  • Ce n'est pas un hasard si les États du monde entier veulent éduquer les enfants. L'éducation étatique est censée témoigner de la bonté de l'État et de sa préoccupation pour notre bien-être. La véritable explication est moins flatteuse. Si la propagande de l'État peut prendre racine à mesure que les enfants grandissent, ces enfants ne seront pas une menace pour l'appareil d'État. Ils attacheront les chaînes à leurs propres chevilles. (Lew Rockwell)

Notes et références

Liens externes


La liberté guidant le peuple.png Accédez d'un seul coup d’œil au portail consacré au libéralisme politique.