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Victor de Broglie

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Victor de Broglie
homme politique

Dates 1785 - 1870
Victor, 3rd duc de Broglie.jpg
Tendance libéral conservateur
Nationalité France France
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Citation
Interwikis sur Victor de Broglie

Achille Léonce Victor Charles de Broglie dit Victor de Broglie, prince puis (1804) 3e duc de Broglie, est un homme politique français né à Paris le 29 novembre 1785 et mort dans la même ville le 25 janvier 1870. Il a été président du Conseil sous la Monarchie de Juillet et membre des Doctrinaires.

Une jeunesse libérale

Fils de Victor de Broglie (1756-1794), prince de Broglie, il a neuf ans lorsque son père est exécuté sur l'échafaud révolutionnaire. Sa mère, Sophie de Rauzan (1764-1828), incarcérée à Vesoul, peut s'évader grâce à l'aide d'un serviteur et passe en Suisse. Elle ne revient en France avec ses enfants qu'après le 9 thermidor et épouse en 1796 Marc-René de Voyer de Paulmy d'Argenson (1771-1842), opposant à Napoléon Ier puis, comme député libéral, à la Restauration puis à la monarchie de Juillet. Il se charge de l'éducation du jeune homme, lui conserve la terre de Broglie, le fait exempter de la conscription sous l'Empire et lui inculque des idées libérales avancées. Il n’éprouve d’enthousiasme ni pour Napoléon, qu’il sert au Conseil d’État (auditeur en 1809), ni pour Louis XVIII qui lui confère la pairie (1814) : en 1815, il appartient à la petite minorité qui refuse de voter la mort du maréchal Ney. Il épouse le 15 février 1816 à Livourne Albertine de Staël-Holstein (1797-1838), fille de Madame de Staël. En 1817, il rencontre Guizot et se lie aux doctrinaires, Prosper de Barante, Royer-Collard, Charles de Rémusat. Il prend ses distances avec ses amis de gauche, dont l’étroitesse d’esprit et l’orientation révolutionnaire l’inquiète. Il partage avec Guizot les affinités protestantes, les sympathies anglomanes, un strict libéralisme politique et le souvenir commun d’un père guillotiné sous la Terreur.

Le ministre de Louis-Philippe

Il se rallie à la monarchie de Juillet et entre au ministère du 11 août 1830 comme ministre de l’instruction publique, s’affirmant tout de suite partisan du rétablissement de l’ordre et devenant un des champions de la résistance. Son indépendance d’esprit, son élévation de pensée, ses airs supérieurs de froideur aristocratique le rendent respectable mais non populaire.

Il entre dans le ministère du 11 octobre 1832 comme ministre des Affaires étrangères et en sort le 1er avril 1834 désavoué par la Chambre à l’occasion du traité avec les Etats-Unis. Il revient au pouvoir comme président du conseil (1835-1836) mais n’y reste guère à son grand soulagement et refuse désormais tout proposition de ministère sous le règne de Louis-Philippe.

Fin de carrière

Élu député de l’Eure (1849), il devient l’un des chefs de la droite sous la Seconde République et se retire de la vie politique après le coup d’état de Louis-Napoléon. Il rédige plusieurs essais politiques, notamment ses Vues sur le gouvernement de la France (1870), qui vont être la référence politique de son fils, Albert de Broglie, et qui vont inspirer les lois constitutionnelles de 1875.

Membre libre de l'Académie des sciences morales et politiques en 1833, il en devient membre titulaire en 1866. Il est également élu à l'Académie française le 1er mars 1855.

Sources

  • Guy Antonetti, Louis-Philippe, Paris, Librairie Arthème Fayard, 1994
  • « Victor de Broglie (1785-1870) » , dans Robert et Cougny, Dictionnaire des parlementaires français (1789-1891), 1889-1891
  • Benoît Yvert (dir.), Premiers ministres et présidents du Conseil depuis 1815. Histoire et dictionnaire raisonné, Paris, Perrin, 2002, pp. 112-115



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