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Etats-Unis (histoire jusqu'en 1865)

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Histoire des États-Unis

L'histoire des États-Unis d’Amérique jusqu'en 1865 est celle d'une colonisation de l'Amérique du Nord qui donne naissance par une guerre d'Indépendance à un nouvel État. La jeune république s'étend aux dépens des Britanniques, des Mexicains et des Indiens mais son extension accentue les différents entre Nord et Sud. Une guerre civile refonde les États-Unis.

La colonisation de l’Amérique du Nord

La colonisation de l’Amérique du Nord est menée au début du XVIIe siècle par trois nations européennes. Les Espagnols fondent le premier établissement permanent en 1565 à Saint Augustine en Floride. L’autorité espagnole va s’étendre de la Floride à la Californie sur une grande partie de l’ouest américain.

Les Français, installés à Québec en 1608, progressent vers les Grands Lacs et descendent la vallée du Mississippi, fondant la Louisiane au début du XVIIIe siècle.

La colonisation anglaise, avec la fondation de Jamestown en 1607, est avant tout une colonisation de peuplement, menée par des minorités politiques et religieuses, préférant l’expatriation plutôt que de renoncer à leur foi ou à leurs convictions. Les Pères Pèlerins, puritains fuyant la persécution, arrivent en 1620 sur le Mayflower dans la baie de Plymouth, à l’origine de la colonie du Massachusetts.

Searchtool-80%.png Article détaillé : Pacte du Mayflower.
Searchtool-80%.png Article détaillé : Colonie de Plymouth.

Les puritains fondent d’autres colonies en Nouvelle-Angleterre : le New Hampshire (1629), Rhode Island (1644) et le Connecticut (1662). La vie spirituelle austère, le caractère religieux souvent intolérant se combinent à un enseignement de qualité (Harvard est fondé en 1636) et une activité commerciale intense.

À la différence de la France et de l’Espagne, l’Angleterre accorde un statut de large autonomie à ses colonies. La première constitution pour la Virginie date de 1609. Mais les colonies méridionales, la Virginie (1607), le Maryland (1632), les Carolines (1663) et la Georgie (1732) se distinguent nettement des colonies du Nord. L’économie agricole repose sur l’esclavage dans le cadre de la grande plantation et de la traite atlantique.

En 1664, les Anglais prennent possession des colonies hollandaises de New York (originellement Nouvelle Amsterdam), New Jersey et Delaware et en 1681 les quakers fondent la Pennsylvanie. Ces trois ensembles n’ont de point commun que le lien de la dépendance à l’égard de la couronne et la lutte contre des ennemis communs, l’Indien et le Français.

La Guerre d’Indépendance

La disparition de l’empire colonial français d’Amérique du Nord (1763) entraine des revendications de plus grande indépendance de la part des colonies. Refusant les taxes visant à l’amortissement des dettes de la guerre de Sept ans, les colons s’appuient sur le principe « Pas d’impôts sans représentation ». L’obstination de la métropole provoque de violentes réactions. La Boston Tea Party (16 décembre 1773) suivie par une répression brutale réussit à faire l’unité des colonies qui envoient des représentants à Philadelphie en un premier Congrès continental (1774). La Guerre d’Indépendance commence avec la bataille de Bunker Hill (18 juin 1775). Le deuxième Congrès continental confie à George Washington le commandement de l’armée et les Treize colonies adoptent une déclaration d’Indépendance (4 juillet 1776) suivie des articles de confédération (15 novembre 1776).

Searchtool-80%.png Article détaillé : Révolution américaine.

L’unanimité est loin de régner parmi les colons : une partie reste fidèle à la couronne, et les loyalistes comptent parmi eux le fils de Benjamin Franklin et beaucoup d’autres restent neutres. L’armée de volontaires dirigée par Washington subit des échecs face aux troupes de mercenaires de la couronne. Mais l’intervention de la France (1778) qui entraîne à sa suite l’Espagne (1779) et les Pays-Bas (1780) va permettre de faire pencher la balance en faveur des Américains.

Après la capitulation de Cornwallis à Yorktown (19 octobre 1781), le traité de Versailles (3 septembre 1783) reconnaît l’indépendance des États-Unis et leur souveraineté sur les territoires entre l’Atlantique et le Mississippi, des Grands Lacs à la frontière de la Floride.

Naissance d’un État fédéral

La viabilité incertaine du nouvel État à la structure confédérale, les désordres dans l’armée provoquent la réunion d’une Convention constitutionnelle à Philadelphie (25 mai 1787) qui sous la présidence de Washington, va élaborer la Constitution des États-Unis (17 septembre 1787). Elle s’efforce de concilier le renforcement du pouvoir central et le souci d’indépendance des États. Ratifiée par 11 États en 1788 (la Caroline du Nord et Rhode Island ne devaient l’approuver qu’avec retard), elle était entrée en application par l’élection du premier président : George Washington (1789-1797).

Deux partis politiques s’opposent. Les fédéralistes, dirigés par Alexander Hamilton, souhaitant renforcer le pouvoir fédéral, et, très méfiants à l’égard des forces populaires, sentiment renforcé par la Révolution française, mettent en place sous la présidence de John Adams (1797-1801) une législation répressive. L’autre parti, celui des disciples de Thomas Jefferson, prend le nom de parti républicain démocrate avant de se définir comme le parti démocrate vers 1828, soucieux du respect du droit des États. Au pouvoir avec Jefferson (1801-1809), ils doivent compter avec la Cour suprême, bastion fédéraliste. Une longue période de paix intérieure, l’ « ère des bons sentiments » s’ouvre, qui se poursuit avec James Madison (1809-1817) et James Monroe (1817-1825).

L’expansion à l’ouest

La jeune nation étend rapidement son territoire : de nouveaux Etats sont créées, Vermont (1791), Ohio (1803), Kentucky (1792), Tennessee (1796). En 1803, Napoléon vend à Jefferson pour 15 millions de dollars l’immense Louisiane, ce qui fait quasiment doubler le territoire de l’Union. Entrainé malgré elle dans le conflit entre la France et l’Angleterre, la jeune république affronte les Anglais dans la Guerre de 1812, qui se termine sans résultats par le traité de Gand (1814). La frontière avec le Canada est fixée par l’accord de 1818 et la Floride cédée par l’Espagne en 1819.

Jefferson avait envoyé dès 1804 Meriwether Lewis et William Clark dans une expédition dans le bassin du Mississippi : ils atteignent la Columbia dans l’Oregon et ouvre une voie vers la Côte du Pacifique. Après une longue contestation, les Etats-Unis se voient confirmer par l’Angleterre la possession de l’Oregon (traité du 15 juin 1846). Dans le Sud-Ouest, des colons américains fondent la république du Texas en 1835-1836 qui est annexée en 1845 d’où une guerre contre le Mexique (1846-1848). Par le traité de Guadalupe Hidalgo (2 février 1848), les Etats-Unis annexent les deux cinquièmes du territoire mexicain : le Texas, la Californie, et les futurs Etats de l’Utah, du Nevada, de l’Arizona et du Nouveau Mexique. La frontière entre les deux Etats est fixée définitivement par la convention de Gadsden (1853).

Cette conquête de l’Ouest s’accompagne d’un refoulement général des Indiens à l’ouest du Mississippi. Ces territoires de l’ouest étaient considérés comme des terres fédérales. La loi agraire de 1820 avait prévu qu’elles seraient découpées en parcelles égales vendues à bas prix avec des facilités de crédit. D’où un mouvement de nomadisme exceptionnel contribuant à créer un Etat n’ayant rien de commun avec l’Europe. L’unité est maintenu grâce à de nouveaux moyens de communication : les canaux (canal de l’Erié, 1827) puis les chemins de fer à partir de 1829.

Cette expansion provoque une poussée démocratique qui se manifeste par l’arrivée au pouvoir d’Andrew Jackson, élu en 1828. Cette nouvelle génération de démocrates pratique le « système des dépouilles » (spoils system). Mais le Sud, bastion démocrate, réaffirme aussi le droit des Etats, ce qui provoque une vive tension, momentanément résolue par le compromis de Henry Clay. La culture du coton devenu prééminente avait renforcée dans le Sud l’économie esclavagiste et accentuée la divergence d’intérêt avec le nord industriel, les sudistes favorables au libre échange, les nordistes au protectionnisme.

Vers la guerre civile

Lors de l’admission des nouveaux territoires dans l’Union, les sudistes s’efforcent de maintenir l’équilibre entre États libres et États esclavagistes. Le gouvernement fédéral doit sans cesse recourir à des compromis : le compromis du Missouri (1820), le compromis de 1850, le compromis du Kansas-Nebraska (1854). La création du parti Free-Soil (1848) et le retentissement de La Case de l’Oncle Tom, le roman de Mrs Beecher Stowe (1852) font de l’abolitionnisme un important mouvement d’opinion qui aboutit à la création du nouveau parti républicain (1854).

Le parti démocrate s’étant divisé, les élections de 1860 voient triompher Abraham Lincoln, anti-esclavagiste modéré. Le Sud décide de faire sécession : sept États réunis à Montgomery (février 1861) forment une Confédération présidée par Jefferson Davis. Trois États esclavagistes (Kentucky, Maryland, Missouri) restent néanmoins dans l’Union. La guerre civile dite Guerre de Sécession commence le 12 avril 1861 et ne devait s’achever que le 9 avril 1865 (reddition du général Lee). Lincoln proclame l’abolition de l’esclavage pendant le conflit mais est assassiné le 14 avril, quelques jours après la victoire de l’Union.

Searchtool-80%.png Article détaillé : Guerre de Sécession.



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