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Droite

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La droite s'est toujours définie par opposition à la gauche ou inversement. Originellement, la droite rassemblait autour de l'opposition au « progrès », plutôt qu'autour d'un projet véritablement assumé. Les gens de droite sont à ce titre souvent des conservateurs, prônant la défense d'un modèle existant ou passé. Le positionnement du libéralisme face à la droite ou à la gauche est plus complexe qu'une opposition ou une adhésion, comme l'illustre le diagramme de Nolan ou la célèbre citation de José Ortega y Gasset via Raymond Aron : « Qu'on soit de droite ou qu'on soit de gauche, on est toujours hémiplégique. »


Le libéralisme est-il de droite ?

En toute rigueur, le libéralisme ne peut être classé ni à droite ni à gauche. En déduire qu'il est centriste serait aussi une erreur, sauf à dire qu'il est éloigné tant des tendances redistributives de la gauche (et aussi de la droite) que des tendances autoritaires de la droite (et aussi de la gauche), ces deux types de tendances reposant sur l'étatisme et l'interventionnisme, réprouvés par les libéraux :

« Les conservateurs veulent tous être votre papa, qui vous dit ce qu'il faut faire et ne pas faire. Les sociaux-démocrates veulent tous être votre maman, qui vous nourrit, borde vos draps et vous mouche. » (David Boaz, Libertarianism: A Primer)

Ou encore :

« Les libéraux sont « ailleurs » et il est erroné de les situer à droite ou à gauche. Ils sont favorables à la liberté individuelle dans tous les domaines, précisément parce que la vie des hommes ne peut pas se découper en tranches, avec une partie économique, une partie sociale ou une partie familiale. » (Pascal Salin)

Si on tient à tout prix à coller des étiquettes politiques sur les libéraux, on aura :

La confusion est à son comble quand on voit des étatistes forcenés se proclamant libéraux (c'est parfois le cas de l'extrême droite nationaliste), ou sont considérés à tort comme des libéraux (alors que ce sont des conservateurs ou des néoconservateurs), et des anti-libéraux dont l'antilibéralisme repose sur une idée fausse du libéralisme, alors qu'ils seraient en fait très proches des libéraux s'ils pouvaient écarter leurs idées reçues ! Le libéralisme sert souvent de repoussoir, tant chez les gens de droite qui refusent le laissez-faire, la liberté d'expression ou la liberté des mœurs, que chez les gens de gauche, qui refusent le marché, l'entreprise et la liberté économique : droite et gauche se retrouvent souvent pour flétrir ce qu'ils appellent « l'ultra-libéralisme », alors qu'il s'agit en fait du libéralisme le plus classique qui combat l'étatisme et l'interventionnisme.

En réalité, l'épouvantail du libéralisme (ou de l'« ultralibéralisme ») est une aubaine pour tous les politiciens, de droite comme de gauche, car le véritable ennemi de la politique est bien le libéralisme, qui, en minimisant le rôle de l'État, tend à arracher leur pouvoir aux politiciens pour le redonner à la société civile.

Historique

En France, historiquement, à partir de 1789, les libéraux constituent un mouvement de gauche jusqu’à la fin du XIXe siècle. Benjamin Constant est le chef de la gauche libérale. Alexis de Tocqueville siège au centre gauche et il en sera de même plus tard de Léon Say, le petit-fils « libéral-conservateur » de Jean-Baptiste Say, ou encore d’Yves Guyot[1] et de Jules Simon.

Selon les pays et les circonstances, les libéraux se retrouvent à « gauche » (lorsque le libéralisme économique est majoritaire et que le conservatisme s'exerce sur les mœurs : cas des États-Unis, ou de la France du XIXe siècle), à « droite » (inversement quand l'interventionnisme économique et les services publics sont majoritaires, mais les mœurs relativement libres : cas de la France) ou « nulle part » (cas du Royaume-Uni où le parti libéral de Lloyd George n'a pas survécu à la Deuxième Guerre mondiale).

« S'il fallait désigner une catégorie de Français qui détestent le libéralisme plus encore que les autres, alors ce seraient les politiques. Presque tous consacrent une partie de leur activité à dénoncer ses prétendus méfaits. Aucun grand ténor ne le tient en estime [...] et depuis la Libération - en fait depuis les années 1920 - personne, à droite ni à gauche, ne s'est jamais tenu à une politique libérale.
À gauche comme à droite cette allergie au libéralisme est d'autant plus curieuse que les deux camps pourraient y retrouver des racines et y nourrir un projet : la gauche, revendiquant l'héritage des grands mouvements de lutte contre la tyrannie, devrait aimer le mot même de « libéralisme », la promesse de progrès qu'il porte en lui, son culte de la différence. La droite, plus soucieuse, elle, d'ordre et d'épanouissement personnel, devrait chérir cette doctrine fondée sur un droit à la réussite garantissant la stabilité sociale. L'une et l'autre devraient y trouver, surtout, comme le montrent les expériences étrangères, les moyens et les instruments pour enfin lutter efficacement contre le chômage qu'elles dénoncent justement comme le fléau de notre temps, le cancer de notre pays.
Pourquoi cet aveuglement collectif de la gent politique, qui entretient celui du pays ? Parce que les hommes politiques français sont comme leurs compatriotes : ils tiennent à leur emploi ! »
Extrait de L'Aveuglement français, de Philippe Manière, 1988.

Citations

  • « Qu'on soit de droite ou qu'on soit de gauche, on est toujours hémiplégique. » (Raymond Aron)
  • « Les libéraux ne sont pas à droite, ils sont « ailleurs » et on ne peut pas leur appliquer des étiquettes - droite ou gauche - dont seuls les constructivistes peuvent être affublés. » (Pascal Salin)
  • « Le libéralisme est à l’opposé de la droite conservatrice ou réactionnaire. Je m’en sens très éloigné. Je suis beaucoup plus proche de ceux qui défendent les droits de l’homme, fussent-ils anarchisants. Il n’est pas question de défendre les privilèges ni les rentes de situation. Dans ses Soirées de la rue Saint-Lazare (ouvrage publié en 1849), Gustave de Molinari met en présence un socialiste, un conservateur et un économiste (mot alors synonyme de « libéral »). Les deux premiers sont généralement d’accord parce qu’ils veulent construire la société à leur guise, tandis que le troisième est presque toujours en désaccord avec eux. Ce n’est pas pour rien que l’auteur a été qualifié d’anarcho-capitaliste : le libéral est un anarchiste qui défend la propriété ! » (Pascal Salin)
  • « Que la droite française ne soit pas libérale n‘a pas besoin d‘être démontré. Qu‘il suffise de comparer sa pratique depuis 50 ans aux propositions constitutives du libéralisme. Il est plus intéressant alors, pour finir, de se demander pourquoi la droite refuse l‘idée même de se dire libérale. La raison de ce paradoxe profond réside dans le fait qu‘un système reposant sur la poursuite de l‘intérêt personnel, qui explique que c‘est parce que chacun pratique le self-love que tous s‘enrichissent, est difficile à comprendre pour beaucoup et heurte la morale commune de presque tous. En outre, l‘idée d‘ordre spontané est pour beaucoup une énigme. Mais surtout, cet ordre ramène les hommes de l‘État à leur juste mesure, c‘est-à-dire peu de chose. » (Serge Schweitzer, Libres ! 100 idées, 100 auteurs)

Informations complémentaires

Notes et références

Bibliographie

Voir aussi

Liens externes


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