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Jean Calvin

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Jean Calvin
Théologien

Dates 1509-1564
Jean Calvin
Tendance Réformateur protestant
Nationalité France France
Articles internes Autres articles sur Jean Calvin

Citation
Interwikis sur Jean Calvin

Jean Cauvin, dit Calvin (Noyon, Picardie, 10 juillet 1509 - Genève, 27 mai 1564), est un réformateur religieux chrétien français.

Biographie de Jean Calvin

Il instaure un régime politique théocratique à Genève qui durera de 1541 jusqu'à sa mort en 1564. Le "pape de Genève", juriste de formation, réforme les mœurs aussi bien que les croyances en installant une discipline très stricte, à la limite du totalitarisme (censure, immixtion dans la vie privée des gens pour surveiller leur comportement, prison et châtiments corporels pour les déviants, bannissement de la ville, etc.), rappelant la dictature théocratique de Savonarole à Florence de 1494 à 1498. Il ne s'oppose pas à la condamnation à mort de l'athée Jacques Gruet en 1547, ni à celle de Michel Servet en 1553 (théologien dont il dénonçait la doctrine opposée à la Trinité[1]).

Influence de Calvin sur le développement du capitalisme

Selon Max Weber, si Martin Luther a contribué à l'essor du rationalisme moderne, c'est dans le calvinisme que le capitalisme trouve sa véritable source.

En effet, si Luther transforme la représentation du travail, il reste attaché à une vision conservatrice du monde. Le calvinisme exercera, lui, une influence proprement révolutionnaire. Weber en trouve l'origine dans les effets psychologiques exercés chez les fidèles par le dogme calviniste de la prédestination (ou plus précisément, comme le souligne Leo Strauss, dans l'interprétation qui a été faite de ce dogme).

Selon Calvin, Dieu a de toute éternité destiné certains hommes au salut et condamné les autres à l'enfer (dogme du double décret ou de la prédestination). Le fidèle calviniste va alors chercher dans son activité professionnelle les signes de sa confirmation : la réussite dans la recherche des richesses lui semblera être le témoignage de son statut d'élu. Seuls, en effet, les élus peuvent avoir du succès dans l'activité que Dieu a donné à accomplir aux hommes pour sa plus grande gloire, c'est-à-dire dans le Beruf (la profession) comme vocation. Certains caricatureront cette valorisation du travail et de la richesse comme « un refuge contre l'angoisse de la damnation »...

Pour s'assurer de leur statut d'élu, les calvinistes vont ainsi transformer leur vie en une recherche méthodique des richesses dans le cadre de leur profession. C'est dans cette ascèse, centrée sur l'acquisition rationnelle de richesses, que le capitalisme trouvera l'impulsion fondamentale à son essor. En outre, le fait que les "œuvres" n'assurent pas le "salut" (mais peuvent seulement en témoigner) entraîne une séparation marquée entre le séculaire et le religieux : les "affaires temporelles" peuvent ainsi prospérer sans une mauvaise conscience liée à l'enrichissement.

Les calvinistes s'en tiennent à la Bible seule, et non à la tradition chrétienne qui les a précédés, ce qui leur permet de rejeter certains interdits traditionnels. Calvin est ainsi le premier à lever l'interdiction que l'Église faisait peser sur le prêt à intérêt (interdiction qu'elle enfreignait elle-même, avec les banquiers du pape), car pour lui l'Écriture n'interdit pas ce type de prêt, appelé « prêt de production », qui n’entre pas dans le cadre du devoir de charité contrairement au « prêt d’assistance ».

Citations

  • « Calvin combinait en lui-même la double fonction de dictateur politique et de professeur de religion. Pour Calvin, rien ne comptait, ni la liberté ni le droit n'étaient importants, à l'exception de sa doctrine et de sa suprématie. Selon la doctrine de Calvin, le soutien au calvinisme était la finalité et l'objet de l’État, et cela impliquait de maintenir la pureté de la doctrine et l'austérité stricte dans le comportement des gens. » (Murray Rothbard, 1979)

Informations complémentaires

Notes et références

  1. « Si Servet vient à Genève, je ne tolérerai pas qu'il en sorte vivant ! » (lettre à Farel du 13 février 1546).

Publications

  • 1536, "Institutio religionis Christianae"
    • Traduit en anglais en 1960, "Institutes of the Christian Religion", 2 vols, Philadelphia: Westminster Press, coordonnateur: John T. McNeill

Littérature secondaire

  • 1897, Eugene Choisy, "La théocratie de Genève au temps de Calvin", Genève
  • 1899, E. Doumergue, "Jean Calvin. Les hommes et les choses de son temps", Vol 1, Lausanne
  • 1926, Henri Hauser, "A propos des idées économiques de Calvin", In: "Mélanges d'histoire offerts à Henri Firenne", Vol 1, Brussels pp211-224
  • 1927, E. Doumergue, "Jean Calvin. Les hommes et les choses de son temps", Vol 7, Lausanne
  • 1929, R. N. C. Hunt, "Calvin’s Theory of Church and State", Church Quarterly Review, Vol CVIII, pp56-71
  • 1930,
    • Talcott Parsons, "Calvin, Jean", In: Edwin R. A. Seligman, dir., "Encyclopaedia of The Social Sciences", Vol III, New York: MacMillan
      • Nouvelle édition en 1937, "Calvin, Jean", In: Edwin R. A. Seligman, dir., "Encyclopaedia of The Social Sciences", Vol III, New York: MacMillan, pp151-153
  • 1937, Marc E. Cheneviere, "La pensée politique de Calvin", Paris: Éditions "Je sers"
  • 1950, John T. McNeill, dir., "John Calvin on God and Political Duty",
    • Seconde édition en 1956, New York: Liberal Arts Press
  • 1964, John T. McNeil, "John Calvin on Civil Government", Journal of Presbyterian History, Vol 42, pp71—91
  • 1968, John T. McNeill, "Calvin, John", In: David L. Sills, dir., "International encyclopedia of the social sciences", Vol 2, London: Macmillan and the Free Press, pp258-260

Voir aussi

Liens externes


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