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Arabie saoudite
L’Arabie saoudite, en forme longue le royaume d'Arabie saoudite (المملكة العربية السعودية), est une monarchie absolue islamique dirigée par la famille Saoud depuis sa création en 1932 par Ibn Séoud. Occupant 80 % de la péninsule arabique, c'est le plus grand pays du Moyen-Orient avec une superficie de plus de deux millions de km2, et le deuxième par sa superficie des pays du monde arabe, après l'Algérie.
L’Arabie saoudite illustre bien la thèse libertarienne selon laquelle un État n'est pas le résultat d'un « contrat social », mais de la conquête et de la guerre. Les guerres ayant permis l'accession au pouvoir d'Ibn Saoud firent ainsi 500 000 morts entre 1901 et 1932.
La découverte de pétrole en mars 1938 transforme le pays sur le plan économique et marque le début d'une alliance stratégique avec les États-Unis concrétisée par le Pacte du Quincy en 1945, qui en échange d'un accès au pétrole, engage les États-Unis à protéger militairement la dynastie des Saoud. L'Arabie saoudite est une sorte de « PME familiale » dirigée par les Saoud au plan politique et les Al ash-Sheikh, descendants d'Abdelwahhab (1703-1792, fondateur du wahhabisme) au plan religieux. C'est aussi un État-providence qui répartit la manne pétrolière en « programmes sociaux » pour assister sa population, comme l'Algérie et d'autres États producteurs de pétrole.
Selon l'indice de liberté économique de la Heritage Foundation, l'Arabie saoudite est classée parmi les pays modérément libres économiquement (score de 62,1 sur 100 en 2016), proche de la France (62,5), de l'Italie (61,7) ou de l'Afrique du sud (62,6).
En 2017, le prince héritier Mohammed ben Salmane, partisan d'une modernisation du pays (droits des femmes, assouplissement du rigorisme religieux, diversification économique, lutte contre le déficit budgétaire...), lance une opération anticorruption qui vise surtout à asseoir son pouvoir et éliminer des factions adverses au sein des Saoud. Son plan Vision 2030 vise d'abord à sortir de la pétro-dépendance.
Droits de l'Homme
Ce pays (un Daesh qui a réussi, selon certains analystes) ne respecte pas les droits de l'Homme. Aucune manifestation ou culte d'une autre religion que l'islam ne sont acceptés, et ceux qui expriment à ce titre une opinion différente sont déclarés apostats et passibles de la peine de mort. La liberté de religion de la population non musulmane d'origine y est très restreinte et doit s'exercer exclusivement dans le domaine privé. On évaluait pourtant en 2017 le nombre d'athées en Arabie saoudite à 5 % de la population[1]</ref>, c'est-à-dire davantage qu'aux États-Unis (3,1 % en 2014[2]).
Le droit est basé sur la charia ainsi que sur la coutume. Il comporte des pratiques que l'on pourrait qualifier de pré-moyenâgeuses : lapidation pour adultère, peine capitale pour apostasie, trafic de drogue, enlèvement, homosexualité ou sorcellerie, coups de fouet pour détention de bouteilles de vin ou critique des autorités religieuses (cas du bloggeur Raif Badawi en 2013), « aveux » obtenus sous la torture, pas d'assistance d'un avocat avant le procès, absence de sécurité juridique des accusés, persistance de l'esclavage (théoriquement aboli en 1968), droits des femmes très limités, etc.
Le poids économique du pays dans le monde autorise cependant beaucoup de concessions de la part des autres États. On notera ainsi la nomination particulièrement grotesque en 2015 de l’Arabie saoudite au comité consultatif du Conseil des droits de l’Homme de l'ONU. Le pays est depuis 2015 en guerre au Yémen contre les insurgés houthistes chiites, une ingérence dans la guerre civile yéménite que l'Occident se garde bien de critiquer.
Citations
- « Pourquoi ces dirigeants [des pays du Maghreb et du Proche-Orient] ont-ils si peu utilisé leurs énormes ressources financières issues des exportations de pétrole pour financer l’éducation de leur population et le développement technologique ? Probablement parce que la tradition coranique leur offre un pouvoir discrétionnaire incompatible avec le progrès technique et l’organisation démocratique de la société civile. (...) Le prosélytisme agressif des dirigeants musulmans autoritaires conduit à la victimisation des sociétés musulmanes en premier lieu et des sociétés chrétiennes en second lieu, toutes deux entraînées dans une spirale de haine : endoctrinés dès leur plus jeune âge, beaucoup de musulmans n’ont pu développer leur propre personnalité et sont les outils de leurs dirigeants politiques et religieux autoritaires. Ces contraintes sociales et civiques entravent depuis des siècles la dynamique des sociétés musulmanes. » (Jean-Daniel Clavel[3])
- « L’idéologie wahhabite de l’Arabie saoudite est presque exactement la même que celle de l’Etat islamique, elle est un véritable État, possède les lieux saints de l’Islam, et défie ouvertement la communauté internationale en jouant un double jeu que tout le monde connaît mais que peu osent dénoncer. » (Aurélien Marq[4])
Notes et références
- ↑ (en) [pdf]"Global Index of Religiosity and Atheism"
- ↑ PEW Research
- ↑ Jean-Daniel Clavel, L'AGEFI, 28 avril 2017
- ↑ Pour vaincre l’islamisme, détruire Daech ne suffit pas, Causeur, 19 juin 2017
Bibliographie
- 1995, Keith Wade, "Full Employment-A Lesson from the Deserts of Saudi Arabia. The true minimum wage is nothing at all", The Freeman, February, Vol 45, n°2, pp121-123
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