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Éducation entrepreneuriale

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L'éducation entrepreneuriale vise à faire comprendre le processus de l'action entrepreneuriale dont l'intention est de satisfaire la demande (un ou plusieurs besoins) de consommateurs ou d'utilisateurs. La pédagogie entrepreneuriale[1] vise à faire comprendre les efforts organisés d'un individu ou d'un groupe d'individus travaillant dans une dynamique commune pour atteindre un objectif commun.

Le premier cours en entrepreneuriat fut dispensé aux Etats-Unis à l’Université d’Harvard en 1947. Dans les années 1950, Joseph Schumpeter affirmait que l’étude des entrepreneurs était importante pour la santé économique d’un pays. Le conseil de l'économiste autrichien est encore plus valable au XXIème siècle. L'entrepreneur joue un rôle de modèle dans la société dans la mesure où son action n'est pas caricaturée négativement et que son apport à la société ne soit pas méprisée.

La formation à l'entrepreneuriat

L'éducation entrepreneuriale peut être scindée en trois parties sous le triptyque : à - pour - par. Les deux premières visions sont étroitement liées dans le système de formation, d'accompagnement et d'éducation. Une première vision, l’éducation à l’entrepreneuriat, considère l’entrepreneuriat comme un objet d’enseignement[2]. Elle vise les notions en lien avec l’économie et le monde des affaires. Les élèves doivent mieux comprendre de quoi il est question lorsque la notion d’entrepreneuriat est évoquée dans la vie courante. La seconde vision, l’éducation pour l’entrepreneuriat, est plus impliquante. Elle considère l’entrepreneuriat dans sa dimension d’orientation professionnelle ou de carrière entrepreneuriale. Elle développe chez les élèves les compétences nécessaires à la création, à la reprise, à la transmission et à la gestion d’entreprises. Son objectif est de former de futurs entrepreneurs. Une troisième vision, l'éducation par l’entrepreneuriat, considère l’entrepreneuriat comme un outil d’enseignement et d’apprentissage. Elle développe chez les élèves des caractéristiques à valeurs entrepreneuriales communes avec le principe d'apprendre. L'idée n'est pas de former à l'entrepreneuriat mais d'adopter une attitude entrepreneuriale[3] afin d'enseigner et d'apprendre[4]. Son but est de former des élèves plus autonomes, plus libres et donc plus entreprenants dans la vie en général. L'éducation entrepreneuriale dépasse le cadre scolaire puisque la culture entrepreneuriale s'impose à tous[5].

Prise dans le sens d'objet d’étude, l'éducation entrepreneuriale est assimilable à l'entrepreneuriat éducatif. Elle peut se définir comme un processus d'apprentissage entrepreneurial offrant aux individus la capacité de reconnaître plus facilement des sources d'opportunités commerciales, de mieux percevoir leurs perspectives à court ou à moyen terne, de s'appuyer sur leur orientation entrepreneuriale naturelle ou révélée par l'apprentissage scolaire[6], d'accroître leurs connaissances, de relever leurs capacités et de conforter leurs compétences[7] pour les exploiter. L'éducation à l'entrepreneuriat serait ainsi l'étude des processus de découverte dans lesquels un individu s'efforce de faire preuve de créativité, de prise de risques et de traduire ses idées en action.

L'éducation à l'esprit d'entreprendre[8] ou la pédagogie à posture entrepreneuriale correspondent à l'autre branche de l'éducation entrepreneuriale. Elles visent à influencer les attitudes[9], les comportements, les valeurs ou les intentions des individus à l'égard de l'entrepreneuriat. Le choix peut être une carrière possible ou le renforcement chez eux de l'appréciation de leur rôle positif dans la communauté. Un individu entreprenant[10] a une disposition positive, flexible et adaptable au changement, le considérant comme normal et comme une opportunité plutôt qu'un problème. Par conséquent, l'éducation doit permettre à cet individu de prendre confiance en lui/en elle, d'être à l'aise face à l'insécurité, aux risques, à la difficulté, à l'ambiguïté et à l'inconnu. Elle doit lui donner la capacité d'initier des idées créatives, de les développer, individuellement ou en collaboration avec d'autres, et de les mener à bien d'une manière déterminée.

Or, le talent et le tempérament ne peuvent pas être enseignés. il existe une distinction entre les éléments tangibles de l'esprit d'entreprise qui peuvent être enseignés et ceux qui ne le sont pas. Comment les enseignants peuvent-ils accomplir cette tâche dans les salles de l'université sachant que les entrepreneurs sont plutôt orientés vers l'action et que leur apprentissage se fait par l'expérience et la découverte ?[11] Plus précisément, les entrepreneurs apprennent par la pratique, par l'expérimentation, par l'adaptation et par la résolution de problèmes concrets. Les modèles d'enseignement dans l'éducation à l'entrepreneuriat doivent être plus innovants que la forme traditionnellement utilisée[12] (jeu de simulation[13], répondre à des jeux concours[14], méthode par vidéo[15], études de cas, ateliers, gestion de projets[16], groupes de discussion et apprentissage en équipe).

Les pratiques d'apprentissage peuvent se situer à l'intérieur de l'établissement scolaire ou universitaire </ref>, à distance via les technologies numériques ou dans le cadre d'actions[17] qui se situent à l'extérieur de l'école comme par exemple stimuler les élèves à s'insérer dans des associations, ce qui permet de renforcer leur sentiment d'auto-efficacité dans leurs capacités entrepreneuriales futures[18]. Bien souvent l'efficacité de la formation et de l'accompagnement des entrepreneurs[19] se réalise par une rupture[20] de la linéarité des modèles scolaires ancrées dans les modèles mentaux des individus.

Quelle est l'approche pédagogique la plus courante dans l'enseignement de l'entrepreneuriat ?

L'enseignement de l'entrepreneuriat est souvent abordé de manière pratique et orienté vers l'action. Ainsi, les approches pédagogiques les plus courantes sont celles qui permettent aux étudiants d'acquérir des compétences pratiques en matière de création et de gestion d'entreprise.

Parmi ces approches pédagogiques, on retrouve souvent :

  • L'apprentissage par la pratique : Les étudiants apprennent en créant leur propre entreprise ou en travaillant sur des projets réels en partenariat avec des entreprises existantes. Ils sont ainsi confrontés à des défis concrets qui leur permettent d'acquérir des compétences pratiques et de développer leur créativité.
  • L'approche basée sur les études de cas : Les étudiants étudient des exemples concrets d'entreprises qui ont réussi ou ont échoué dans leur démarche entrepreneuriale. Cette approche permet aux étudiants de comprendre les différents défis et opportunités auxquels les entrepreneurs peuvent être confrontés.
  • L'approche par la simulation : Les étudiants travaillent sur des simulations de création et de gestion d'entreprise. Cette approche permet aux étudiants de tester leurs compétences dans un environnement sûr et de développer leur capacité à prendre des décisions en situation de stress.
  • L'approche par l'accompagnement : Les étudiants travaillent en étroite collaboration avec des entrepreneurs expérimentés qui les guident dans leur démarche entrepreneuriale. Cette approche permet aux étudiants de bénéficier de l'expertise et de l'expérience de personnes ayant déjà créé et géré une entreprise.

En somme, les approches pédagogiques dans l'enseignement de l'entrepreneuriat sont souvent orientées vers l'action, la pratique et la collaboration avec des acteurs du monde de l'entreprise.

L'entrepreneuriat dans l'enseignement supérieur

En général, les compétences incluent les connaissances, les aptitudes, les attitudes et les comportements nécessaires pour mener à bien une activité. Dans le cadre plus précis de l’entrepreneuriat, l’enseignement dans les instituts supérieurs et dans les universités[21] favorise le développement de plusieurs compétences :

  • Les compétences managériales : la capacité à résoudre les problèmes, la capacité d’organisation, de planification, de prise de décision, de prise de responsabilité,
  • Les compétences sociales : la coopération, le travail en groupe, la capacité d’apprentissage en autonomie
  • Le renforcement des traits de la personnalité : la confiance en soi, la motivation continue, l’esprit critique, la capacité de réflexion personnelle, la résilience, l’endurance et la persévérance
  • Les compétences entrepreneuriales : la découverte des opportunités, le jugement, le sens de l’action, la créativité, la capacité de concrétiser des idées, la capacité de gestion, de relations stimulantes, le sens des affaires

Il existe encore de par le monde des agitateurs de la terreur[22] qui associent sans réflexion ou précaution l'idée d'entreprise et de société libérale. Ils craignent que les entreprises privées s'ingèrent peu à peu dans l'espace de l'éducation en lui privant tout recul d'objectif de citoyenneté et de neutralité[23]. Hors, l'enseignement de l'esprit d'entreprise préconise des méthodes d'apprentissage actif[24] ou expérientiel qui permettent aux étudiants de sortir de la salle de cours, notamment grâce à l'utilisation de la technologie. L'intégration de ces méthodes dans les programmes d'enseignement est une étape progressive dans l'efficacité de l'éducation à l'esprit d'entreprise. Pourquoi agiter le drapeau rouge d'un danger de faire de chaque individu l'acteur de sa propre entreprise ? Il s'agit certainement ceux qui souhaitent l'asservissement à un système de pensée qui ne prône pas l'épanouissement de tous les individus.

Informations complémentaires

Notes et références

  1. * James O. Fiet, 2001, "The pedagogical side of entrepreneurship theory", Journal of Business Venturing, Vol 16, pp101-117
    • James O. Fiet, 2001, "The theoretical side of teaching entrepreneurship", Journal of Business Venturing, Vol 16, pp1-24
  2. H. Davies, 2002, "A review of enterprise and the economy in education", Norwich, UK: Her Majesty’s Stationery Office
  3. M. L. Harris, S. G. Gibson, 2008, "Examining the entrepreneurial attitudes of US business students”, Education Training, Vol 50, n°7, pp568-581
  4. 2009, P. Kearney, "Enterprising ways to teach and learn", Principles and practice, Tasmania, Australia: Enterprise Design Associates Pty Ltd
    • 2014, E. Leffler, A. Falk-Lundqvist, "What about students’ right to the “right” education? An entrepreneurial attitude to teaching and learning", In: A. W. Wiseman, dir., "International Perspectives on Education and Society", Vol 23, pp191-208
  5. T. Pilsh, B. Shimshon, 2007, "Enterprise for all", London, UK: The Smith Institute
    2014, D. Young, "Enterprise for all. The relevance of enterprise education", London, UK: Department for Business, Innovation and Skills & Prime Minister’s Office
  6. L'approche entreprenante est susceptible de favoriser l’orientation professionnelle des jeunes en multipliant les contacts avec les milieux extérieurs à l’école.
    • 2004, Denis Pelletier, "L’approche orientante : la clé de la réussite scolaire et professionnelle", Sainte Foy (Québec), Septembre éditeur
  7. 2005, L. Galloway, M. Anderson, W. Brown, L. A. Wilson-Edwardes, "Enterprise skills for the economy", Education + Training, Vol 47, n°1, pp7-17
  8. 1998, J. Bechard, J. Toulouse, "Validation of a didactic model for the analysis of training objectives in entrepreneurship", Journal of Business Venturing. Vol 13, n°4, pp317-332
    • 2013, A. L. Pardo, "Is Business Creation the Mean or the End of Entrepreneurship Education? A Multiple Case Study Exploring Teaching Goals in Entrepreneurship Education", J. Technol. Manag. Innov., Vol 8, n°1
  9. 2006, D. Chang, S. M. Lee, S.-B. Lim, R. D. Pathak, W. Li, "Influences on students' attitudes towards entrepreneurship: a multi-country study", The International Entrepreneurship and Management Journal, Vol 2, n°3, pp351-366
  10. Un individu entreprenant est capable, voire anxieux, d'assumer des responsabilités. Il est un communicateur, un négociateur, un influenceur, un planificateur et un organisateur efficace.
  11. 2005, C. Henry, F. Hill, C. Leitch, "Entrepreneurship education and training: can entrepreneurship be taught? Part I", Education + Training, Vol 47, n°2, pp98-111
    • 2005, C. Henry, F. Hill, C. Leitch, "Entrepreneurship education and training: can entrepreneurship be taught? Part II", Education + Training, Vol 47, n°3, pp158-169
  12. 2006, M. Bennett,"Business lecturers' perception of the nature of entrepreneurship", International Journal of Entrepreneurial Behaviour & Research, Vol 12, n°3, pp165-188
  13. 2002, K. Hindle, "A grounded theory for teaching entrepreneurship using simulation games", Simulation & Gaming, Vol 33, n°2, pp236-241
  14. Estèle Jouison, Florence Krémer, 2019, "Comment un jeu concours peut modifier l’attitude de lycéens vis-à-vis de l’entrepreneuriat", Entreprendre & innover, Vol 42-43, n°3, pp37-49
  15. 2009, E. A. Kleijn, K. Verduyn, I. Wakkee, "Filming entrepreneurship", International Review of Entrepreneurship, Vol 7, n°3
  16. 1991, A. Boberg, C. McMullan, "The relative effectiveness of projects in teaching entrepreneurship", Journal of Small Business & Entrepreneurship, Vol 9, n°1, pp14-24
  17. Olga Bourachnikova, Caroline Merdinger-Rumpler, 2019, "Quels enjeux pédagogiques pour une formation entrepreneuriale fondée sur l’apprentissage par l’action ?", Entreprendre & innover, Vol 42-43, n°3, pp61-71
  18. Mathilde Aubry, Aurélien Le Rouxel, 2019, "L’investissement associatif des étudiants favorise leurs sentiments d’auto-efficacité entrepreneuriale et professionnelle", Entreprendre & innover, Vol 42-43, n°3, pp50-60
  19. L'accompagnement entrepreneurial fait passer l'apprenti entrepreneur dans une dimension professionnelle avec la présence de partenaires du monde économique (chambres de commerce, chambres de métier, club de créateurs, banques, consultants, experts comptables, conseils juridiques, notaires, etc.) qui inscrivent leurs actions dans une démarche d’apprentissage entrepreneurial. Il s'effectue à diverses étapes du processus entrepreneurial et pas seulement au niveau de la création, bien que celui-ci soit une étape importante qui demande plus d'appui (P. Albert, A. Fayolle, S. Marion, 1994, "L'évolution du système d'appui à la création d'entreprises", Revue Française de Gestion, n°101, pp100-112) dans une phase où la jeune de la création est la plus fragile (S. Sammut, 1994, "Comment aider les petites entreprises jeunes ?", Revue Française de Gestion, septembre – décembre, pp28-41). Dans la phase de la création d’entreprise, l'accompagnement est davantage relié à la gestion des obstacles administratifs. Il ne s'agit pas seulement de recevoir des candidats potentiels à la création d'entreprise mais de programmer aussi des actions collectives de sensibilisation à l'esprit d’entreprise, chose qui peut se faire dans les écoles primaires dès le plus jeune âge de raison. Les démarches d'accompagnement entrepreneuriales font partie, désormais, des préoccupations socio-économiques des collectivités locales. L’ensemble des partenaires à l'accompagnement entrepreneurial joue un rôle de courtier de l’information et de la formation en faisant remonter la correspondance ou non du couple ressources et compétences qui sont nécessaire dans chaque étape de l'accompagnement entrepreneurial. Plus que les effets directs sur la création d'entreprises nouvelles ou la diminution des faillites précoces, l'accompagnement entrepreneurial favorise l’émergence des valeurs entrepreneuriales en mobilisant un réseau dense et intense de ressources locales marchandes et non marchandes.
    Bibliographie sur l'accompagnement des entrepreneurs.
    • 2006, J. Audet, P. Couteret, "Le coaching comme mode d’accompagnement de l’entrepreneur", Revue internationale de psychosociologie, vol 12, pp139-157
    • 2007, M. Bayad, S. Persson, "L’accompagnement des porteurs de projets par le coaching entrepreneurial", Revue internationale de psychosociologie, vol 13, pp147-168
    • 2012, H. Cloet, P. Vernazobres, "La place du coaching dans l’accompagnement de l’entrepreneuriat : l’évolution des idées et des pratiques en France, sa traduction dans les faits en Languedoc-Roussillon", Management et Avenir, n°53, pp121-141
  20. Anaïs Prétot, Édouard Schlumberger, Caroline Verzat, 2019, "Disrupter la formation et l’accompagnement des entrepreneurs : le cas LiveMentor", Entreprendre & innover, Vol 42-43, n°3, pp104-114
  21. M. Klofsten, 2000, "Training entrepreneurship at universities: A Swedish case”, Journal of European Industrial Training, Vol 24, n°6, pp337-344
  22. C. Laval, 2004, "L’école n’est pas une entreprise : le néo-libéralisme à l’assaut de l’école publique", Paris, La Découverte
  23. P. McCafferty, 2010, "Forging a ‘neoliberal pedagogy’ : The enterprising education agenda in schools", Critical Social Policy, vol 30, n°4, pp541-563
  24. M. K. Salemi, 2002, "An illustrated case for active learning", Southern Economic Journal, Vol 68, n°3, pp21-731

Bibliographie

Voir aussi

- Les entrepreneurs en éducation


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