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Virgil Storr

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Virgil Storr
Économiste

Dates
Virgil-Henry-Storr.jpg
Tendance École autrichienne
Nationalité États-Unis États-Unis
Articles internes Autres articles sur Virgil Storr

Citation
Interwikis sur Virgil Storr

Virgil Storr (Virgil Henry Storr) est un économiste de l'école autrichienne, élève de Don Lavoie et de Peter Boettke. Il est influencé également par l'herméneutique. Il fut directeur en chef de la revue Studies in Emergent Order.

L'esclave entrepreneur

Dans son livre, "Les esclaves entreprenants et les pirates maîtres" (2004), Virgil Storr explore la culture économique des Bahamas. Il présente deux idéaux types d'entrepreneurs qui dominent la vie économique aux Bahamas à l'ère coloniale : l'esclave entrepreneur et le maître pirate. Le premier sert de soutien aux hommes d'affaires bahaméens. il travaille dur, il est créatif et il est productif. Le maître pirate, de son côté doit son succès par la ruse et la tromperie. Ces prototypes, selon Virgil Storr peuvent servir à comprendre la structure des entreprises bahaméennes actuelles comme étant les héritières de ces deux traditions : la piraterie du XVIIe et du début du XVIIIe siècle et l'esclavage des XVIIIe et XIXe[1].

Pour comprendre la structure économique d'une communauté particulière et les entrepreneurs qui en font partie, nous révèle Virgil Storr, il nous faut au préalable écouter et découvrir quelles histoires sont racontées dans ce pays. Il existe beaucoup de mythes qui sont largement partagés et crus. Souvent, des héros sont admirés qui servent de modèles entrepreneuriaux. Dans le cadre des Bahamas, le contexte culturel venant des textes écrits et des communications orales présente donc les deux types d'entrepreneurs, ceux qui souhaitent devenir des profiteurs et ceux qui vont à la recherche d'un profit.

Historiquement, la piraterie fut un moyen dominant de faire des affaires aux Bahamas parce que le sol était aride et donc, l'alternative du développement agricole était peu attrayante, à la différence des autres îles des Antilles. Les pirates des Bahamas étaient spécialisés dans le pillage des bateaux et ne souhaitaient développer leur esquive thalassocratique que de façon furtive. Ils n'avaient pas d'ambition de conquête territoriale. Virgil Storr avance également un argument institutionnel favorable à l'institutionnalisation de la piraterie. Ils partageaient le trésor de manière équitable. L'attaque des navires ou le naufrage fortuit des cargos de marchandises a permis le développement d'activités ponctuelles mais rentables aux XVIIIe et XIXe siècles. Les locaux avaient pour missions de tracter les navires plus près de la côte. Lorsqu'ils ne le pouvaient pas, ils emportaient les marchandises et la légende laisse entendre que l'équipage ou les passagers étaient laissés à l'abandon loin du récif. L'activité « extractive » de la piraterie a connu un regain de développement grâce au blocus pendant la guerre civile américaine et à la contrebande de rhum pendant l'ère de la prohibition.

Pour étayer sa thèse, Virgil Storr cite de longs passages de livres d'histoire utilisés aux Bahamas pour démontrer que le « maître pirate » est solidement ancré dans la culture bahaméenne. Par conséquent, soutient-il, l'entrepreneur bahaméen d'aujourd'hui qui suit ce modèle entrepreneurial a tendance à être limité dans sa confiance entrepreneuriale avec un horizon temporel d'action entrepreneuriale court. Ceci implique qu'ils ont des taux élevés de préférences temporelles (comme les pirates), ce qui se traduit par un service client médiocre, un manque d'industries à forte intensité de capital et un taux d'épargne relativement faible.

Comme il y avait un manque de terres agricoles propices pour la culture du coton et du sucre, il n'y avait pas de travaux collectifs imposés aux esclaves sur les plantations. Ceci a eu un effet direct positif sur la santé physique des esclaves bahaméens. Les familles étaient de structure nucléaire favorisant l'entraide et une main d'œuvre accessible pour l'exploitation agricole de leurs propres parcelles de terrain. Virgil Storr explique ce modèle entrepreneurial sous l'angle du mythe du "rêve américain", c'est à dire de la réussite par l'effort, ce que les esclaves se sont transmis de génération en génération.

Analyse économique des catastrophes

En compagnie de Peter Boettke, Virgil Storr s'est intéressé à l'analyse économique des catastrophes (Disasters economics), qui est une sous-branche de l'économie du développement, et qui consiste à examiner les catastrophes et la reprise de la vie économique et sociale après un sinistre (guerre, pandémie, inondation, ouragan, etc.), en utilisant les outils de la science économique.

Virgil Storr et Peter Boettke ont écrit un article, en 2002, dans l'American Journal of Economics and Sociology, intitulé « Post-classical Political Economy », qui a créé le cadre intellectuel guidant les recherches de 2005 à 2010 des espaces politiques et sociaux dans la Nouvelle-Orléans, sur le remaniement de l'économie, après le passage de l'ouragan "Katrina".

En août 2005, en effet, l'ouragan Katrina sur la côte du Golfe du Mexique a provoqué des événements naturels horribles aux États-Unis, principalement dans la Nouvelle-Orléans. Le centre Mercatus de l'université George Mason s'est alors engagé à étudier le processus de résilience économique au cours des cinq années suivantes pour comprendre comment les communautés allaient résister, comment elles permettraient de reconstruire les relations sociales qui ont été littéralement balayées par l'ouragan, et comment cette reconstruction se produirait, vue sous l'angle de l'intersection des institutions économiques et financières, des institutions politiques et juridiques et des institutions sociales et culturelles.

Les résultats des analyses des discours des différents intervenants lors d'une catastrophe sont très intéressants. Si on s'intéresse uniquement aux interventions des politiques publiques locales sur l'impact de la reprise sociale et économique, on omet d'observer que la reprise s'est produite au départ dans les quartiers et par l'entraide de voisinage. L'influence des juridictions politiques ne reflète pas avec précision la qualité ou la durabilité de la reprise. Les victimes de catastrophes ont une capacité à exploiter le capital social, afin d'assurer leur survie, de façon rapide et extraordinaire. Ainsi, il existe un leadership qui émerge quasi spontanément du secteur bénévole et communautaire, ce qui est essentiel pour promouvoir le rétablissement rapide d'une population locale.

Les résidents qui prennent des décisions concernant leur retour, sur un lieu qui a un connu un désastre, sont très dépendants des signaux contradictoires ou incorrects des autorités publiques. En même temps, sur le terrain, les organisations communautaires, les entreprises, les associations et les institutions religieuses aident les familles à prendre des décisions éclairées en matière de choix de reconstruction. Les entreprises ré-ouvrent, les services religieux reprennent et les autres phénomènes similaires envoient des signaux positifs aux communautés qui hésitent encore à revenir.

Informations complémentaires

Notes et références

  1. Bien que se référençant à la tradition entrepreneuriale des Bahamas, l'approche de Virgil Storr peut aussi s'appliquer dans d'autres îles qui ont connu les épopées de la piraterie et de l'esclavage que ce soit dans l'océan atlantique pour les Antilles ou dans l'océan indien comme l'île de Mayotte.

Publications

De 2002 à 2009

  • 2007,
    • a. The Market as a Social Space, Mercatus Center - George Mason University, Working Paper n°77
    • b. commentaire du livre de Theodore A. Burczak, Socialism after Hayek, Review of Austrian Economics, Vol 20, pp313-316
    • c. avec B. Butkevich, "Subalternity and entrepreneurship: Tales of marginalized but enterprising characters, oppressive settings and haunting plots", Entrepreneurship and Innovation, 8(4), pp251–260
  • 2008,
    • a. avec Emily Chamlee-Wright, The Entrepreneur’s Role in Post-Disaster Community Recovery: Implications for Post-Disaster Recovery Policy, Mercatus Policy Series, Policy Primer 6, Arlington, VA: Mercatus at George Mason University
    • b. avec Nona P. Martin, "On perverse emergent orders", Studies In Emergent Order, Vol 1, pp73-91
    • c. avec Nona P. Martin, I’se a Man: Political Awakening and the 1942 Riot in the Bahamas, The Journal of Caribbean History, 41, (1 & 2)
    • d. B’ Rabby as a True-True Bahamian: Rabbyism as Bahamian Ethos and Worldview in the Bahamas’ folk tradition and the works of Strachan and Glinton- Meicholas, The Journal of Caribbean Literatures
    • e. "The market as a social space: On the meaningful extraeconomic conversations that can occur in markets", The Review of Austrian Economics, Vol 21, n°2-3, septembre, pp135-150
    • f. avec Emily Chamlee-Wright, dir., "The political economy of hurricane katrina and community", Cheltenham: Edward Elgar
  • 2009,
    • a. avec Emily Chamlee-Wright, "Club Goods and Post-Disaster Community Return", Rationality and Society, November, Vol 21, n°4, pp429-458
    • b. avec Emily Chamlee-Wright, "Filling the Civil Society Vacuum: Post-Disaster Policy and Community Response", Mercatus Policy Series, Policy Comment n°22, Février, Arlington, VA: Mercatus Center, George Mason University
    • c. "North’s Underdeveloped Ideological Entrepreneur", In: Emily Chamlee-Wright, dir., "The Annual Proceedings of the Wealth and Well-Being of Nations, 2008-2009", Vol 1, Beloit College Press, ISBN 978-0-578-02883-5, pp99-115
    • d. avec Nona P. Martin, "Demystifying Bay Street: Black Tuesday and the Radicalization of Bahamian Politics in the 1960s", Journal of Caribbean History, 43 (1)
    • e. avec Emily Chamlee-Wright, "There’s no place like New Orleans: sense of place and community recovery in the ninth Ward after Hurricane Katrina", Journal of Urban Affairs, 31(4), pp615–634
    • f. "Why the Market? Markets as Social and Moral Spaces", Journal of Markets & Morality, Vol 12, n°2, Fall, pp277-296

De 2010 à 2014

  • 2012, avec Stefanie Haeffele, "Post-Disaster Community Recovery in Heterogeneous, Loosely-Connected Communities", Review of Social Economy, Vol 70, n°3, pp295–314
  • 2013,
    • a. "Understanding the Culture of Markets", New York: Routledge
    • b. avec Solomon Stein, "The difficulty of applying the economics of time and ignorance", Review of Austrian Economics, Vol 26, n°1, pp27-37
    • c. avec J. Arentz, Frédéric Sautet, "Prior-knowledge and opportunity identification", Small Business Economics, Vol 41, n°2, pp461-478

De 2015 à 2019

  • 2016,
    • a. avec Peter J. Boettke, dir., "Revisiting Hayek’s Political Economy" (Advances in Austrian Economics, Volume 21), Emerald Group Publishing Limited
    • b. avec Peter J. Boettke, "Prelims", In: Peter J. Boettke, Virgil Henry Storr, dir., "Revisiting Hayek’s Political Economy" (Advances in Austrian Economics, Volume 21), Emerald Group Publishing Limited, ppi-vii
    • c. avec Solomon Stein, "The Nature of the Market in Mises and Weber", In: Luca Fiorito, Scott Scheall, Carlos Eduardo Suprinyak, dir., "Including a Symposium on Austrian Economics in the Postwar Era" (Research in the History of Economic Thought and Methodology=, Vol 34A, Emerald Group Publishing Limited, pp73-91
  • 2019,
    • a. avec Stefanie Haeffele, "Hierarchical Management Structures and Housing the Poor: An Analysis of Habitat for Humanity in Birmingham, Alabama", The Journal of Private Enterprise, 34(1), Spring, pp15-37
    • b. avec Ginny Seung Choi, "Do Markets Corrupt Our Morals?", Palgrave Macmillan
    • c. avec S. G. Choi, "A culture of rent seeking", Public Choice, Vol 181, pp101–126
    • d. avec Stefanie Haeffele, "Understanding nonprofit social enterprises: Lessons from Austrian economics", The Review of Austrian Economics, 32(3), pp229–249
    • e. "Ludwig Lachmann's peculiar status within Austrian economics", The Review of Austrian economics, Vol 32, n°1, pp63-75

Depuis 2020

  • 2021,
    • a. avec Laura Grube, Stefanie Haeffele, Jordan K. Lofthouse, “Crisis as a Source of Social Capital: Adaptation and Formation of Social Capital during the COVID-19 Pandemic", Cosmos + Taxis, Vol 9, n°5-6, pp94-108
    • b. avec Stefanie Haeffele, Jordan K. Lofthouse, Laura Grube, "Essential or not? Knowledge problems and COVID-19 stay-at-home orders", The Southern Economic Journal, Vol 87, n°4, pp1229-1249
    • c. avec Stefanie Haeffele, "Rhetoric as a Way of Limiting the Range of Acceptable Policy Positions", The Journal of Private Enterprise, 36(1), Spring, pp1-16

Littérature secondaire


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