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Trappe à pauvreté

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La Trappe à pauvreté est un concept économique et social désignant une situation dans laquelle des individus, des familles ou des communautés sont bloqués dans la pauvreté sans moyen d'en sortir en l'absence d'intervention extérieure. On parle de poverty trap en anglais.

C'est un concept largement politisé et souvent utilisé par les politiques interventionnistes pour justifier telle ou telle mesure publique visant à « aider » ceux qui seraient bloqués dans la trappe à pauvreté ; si la trappe à pauvreté est une réalité, les mesures préconisées sont rarement les bonnes.

Quelques causes de la trappe à pauvreté

De nombreux phénomènes sociaux, dus à des dispositifs d'assistance, cantonnent certaines populations dans une situation peu enviable : chômage, bas salaire, mauvais logements, etc. Ce phénomène est particulièrement développé en France. Par exemple, une famille qui perçoit le RSA (revenu de solidarité active), l'allocation logement, etc., n'est pas incitée à prendre un emploi payé au SMIC (salaire minimum), compte tenu de la dégressivité des prestations.

Le SMIC est une autre cause de blocage dans la trappe à pauvreté. Son existence, et en particulier son niveau très élevé en France ont « obligé » les pouvoirs publics à mettre en place des allègements massifs de charges autour du SMIC, rendant extrêmement coûteux pour un chef d'entreprise d'augmenter ses salariés autour du SMIC. Ainsi, « pour assurer une augmentation de 100 euros à son salarié, l’employeur [d'un salarié au SMIC] doit assumer une augmentation de 483 euros de sa charge financière »[1]. On parle de « trappe à bas salaires » pour définir l'effet du SMIC trop élevé, qui cantonne les salariés au salaire minimum, sans espoir d'en sortir.

Dans le langage politique, on peut rapprocher cette notion de celle d'assistanat qui vise elle aussi la désincitation que créent les politiques publiques pour trouver un travail. On peut aussi rapprocher la notion de celle d'effet de seuil : en mettant des plafonds d'accès à certaines aides, les pouvoirs publics créent des incitations à ne pas gagner plus et à rester dans une situation de pauvreté. Comme le relevait la direction du Trésor en 2014 : « aux alentours du smic, lorsque l'on gagne plus, on paye plus d'impôt sur le revenu. [C]ette hausse de la fiscalité ne vient pas seule. En gagnant plus, ces travailleurs subissent les « effets de seuil ». Ils perdent souvent un grand nombre d'avantages fiscaux et d'aides sociales : dégrèvement sur la taxe d'habitation, allocation logement et autres prestations sociales. Des effets en cascade qui sont très lourds pour les smicards à temps plein »[2].

Les écoles économiques et sociologiques les plus interventionnistes voire socialistes insistent sur le rôle d'éléments relativement subis comme l'éducation ou la famille, généralement dans une approche visant à justifier l'interventionnisme étatique. Ces facteurs ont bien sûr un rôle, mais résumer la trappe à pauvreté à cela, ou prôner le déversement d'argent public comme solution est rarement adapté. Dans une logique encore plus victimaire, le wokisme contemporain va chercher jusque dans l'esclavage ou la colonisation des excuses pour justifier la pauvreté actuelle. Pour leur couleur de peau (« privilège blanc »), certains devraient être punis.

Citations

« Reconnaître un droit à l'assistance, c'est une des plus grandes fautes qu'un pays puisse commettre. Rien n'est plus dissolvant que la charité légale, ni de nature à exercer de plus funestes ravages. [...] À quoi bon, en effet, se priver et économiser pour l'avenir ? [...] Cette institution éteint tout sentiment d'honneur et de dignité chez ceux qui y recourent ; [...] elle entretient l'hostilité entre les diverses classes de la population.  »
    — Émile Chevallier, La loi des Pauvres et la société anglaise, 1895

Informations complémentaires

Notes et références

Bibliographie

Voir aussi


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