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Théorie du ruissellement
La Théorie du ruissellement est un terme politique, utilisé principalement par les antilibéraux pour critiquer certains aspects du libéralisme économique. Aucun économiste ne s'en réclame ni ne l'a théorisée. On parle en anglais de Trickle-down economics.
Une expression avant tout politique
La théorie du ruissellement est une expression politique. On la retrouve généralement dans la bouche de Jean-Luc Mélenchon et autres politiques très marqués à gauche.
Elle ne correspond cependant à aucune théorie économique. Comme le résume Jean-Marc Vittori : « il n’existe aucune "théorie du ruissellement". En économie, il y a pourtant des myriades de théories. De l’emploi, du décollage, du contrôle des exportations, du choix public, du prix, des jeux, du commerce, et tutti quanti. À lui seul, Jean Tirole, le grand théoricien prix Nobel , a écrit trois livres dont le titre commence par « Théorie de ». Et dans une science très bousculée est parue en mai dernier une inévitable « Fin de la théorie ». Mais jamais personne n’a publié une quelconque théorie du ruissellement, pas plus qu’une théorie du genre ou une théorie de l’économie maraîchère dans le Haut-Vivarais. »[1]
Kent Smetters, de Wharton, écrit ainsi : « ce n'est qu'une phrase choc négative ». Et le professeur Joao F. Gomes, aussi de Wharton, de résumer : « J'ai un peu de mal avec la terminologie et l'idée de l'économie de retombée. Bien que chacun dans la presse populaire ait une description quelque peu différente de ce que cela signifie, ce n’est pas quelque chose que nous avons testé ou sérieusement théorisé en tant qu’économistes. »[2]. C'est un terme caricatural, politique, qui n'a aucun fondement économique. « Décrire l'économie de l'offre comme une théorie du ruissellement équivaut à ce que les partisans de l’offre décrivent leurs détracteurs comme des communistes, une étiquette qui serait certainement également rejetée » ajouter Kent Smetters.
La théorie du ruissellement est-elle vérifiée ?
La théorie du ruissellement n'étant pas une théorie économique et n'ayant pas de théoriciens, elle n'a pas été vraiment étudie. On observe néanmoins que les baisses de taux d'imposition ont généralement un effet positif sur les recettes fiscales, par un effet Laffer. Baisser les impôts permet bien souvent d'avoir plus de moyens pour aider ceux dans le besoin. Voir une liste détaillée d'exemples ici.
On peut également observer une théorie proche, celle de l'effet Cantillon. Cet effet, théorisé par Richard Cantillon au XVIIIe siècle, observe que l'inflation se propage de manière différente selon les produits. Au XXIe siècle, l'effet Cantillon se constate avec la formation de bulles sur les marchés boursiers, et l'enrichissement continu des plus riches quand ils bénéficient des largesses des banques centrales. L'action des banques centrales enrichit une ploutocratie, par « ruissellement » du nouvel argent sur les personnes les mieux placées pour en bénéficier.
Perspective libérale
Si le libéralisme a indéniablement le bilan économique le plus solide parmi les différentes philosophies politiques, les libéraux ne le défendent pas pour des raisons utilitaristes mais pour des raisons philosophiques et morales. Laisser à chacun le fruit de son travail, et ne pas faire de la fiscalité un outil punitif n'a pas comme fondement une supposée « théorie du ruissellement »,
On notera la contradiction inhérente au terme chez les antilibéraux : donner plus d'argent aux contribuables par des baisses d'impôts ne marcherait pas, mais donner de l'argent par le biais de dépenses publiques keynésiennes marcherait par contre, et ce même avec un effet de multiplicateur keynésien...
Citation
- « Quand les riches maigrissent, les pauvres meurent de faim » (proverbe chinois)
Notes et références
Voir aussi
Liens externes
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