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Mathieu Molé
Mathieu Molé | |||||
homme politique | |||||
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Dates | 1781-1855 | ||||
Tendance | libéral conservateur | ||||
Nationalité | France | ||||
Articles internes | Autres articles sur Mathieu Molé | ||||
Citation | |||||
Interwikis sur Mathieu Molé | |||||
Le comte Louis-Mathieu Molé est un homme politique français né à Paris le 24 janvier 1781 et mort au château de Champlâtreux (Seine-et-Oise) le 23 novembre 1855. Il a été ministre de la Justice sous l'Empire, de la Marine et des Colonies sous la Restauration, des Affaires étrangères et président du Conseil (1836-1837) sous la Monarchie de Juillet, ce qui témoigne d’une grande souplesse d’échine de la part de ce libéral conservateur.
Une rapide ascension
Fils d’un conseiller au Parlement de Paris mort sur l’échafaud, destin qui a contribué à le rapprocher de François Guizot et de Louis-Philippe, il connaît l’exil en Suisse et en Angleterre. Il a vingt-six ans lorsqu'il débute en littérature par ses Essais de morale et de politique (1806), qui font l’éloge du régime impérial et dont la seconde édition est accompagnée d'une vie de Mathieu Molé (1584-1656), Premier président du Parlement de Paris sous la Fronde et ancêtre de l'auteur. Entré au Conseil d’État en 1806, il incite Napoléon à reconnaître la religion juive. Préfet (1806), conseiller d’État, directeur des Ponts et chaussées puis comte d’Empire (1809), très en faveur, il devient Grand Juge (1813-1814). Discret sous la première Restauration, il retrouve ses fonctions au Conseil d’État et aux Ponts et Chaussées pendant les Cent Jours (1815) mais se compromet le moins possible. Nommé à la Chambre des Pairs par Louis XVIII, il vote la mort du maréchal Ney. Après avoir été ministre des Colonies dans le gouvernement du duc de Richelieu (1817-1818), il va siéger avec les royalistes constitutionnels à la chambre des Pairs.
Le ministre de Louis-Philippe
La Monarchie de Juillet le voit occuper un rôle de premier plan. Il est ministre des Affaires étrangères dans le premier gouvernement formé en 1830 mais il entre en conflit avec Talleyrand, ambassadeur à Londres, qui communique directement avec le roi. Président du conseil et ministre des Affaires étrangères, il va rester au pouvoir de façon quasi continue de 1836 à 1839 à la grande satisfaction de Louis-Philippe et au grand dépit de François Guizot qui quitte le gouvernement en 1837 et entre dans l’opposition au sein de la grande coalition aux côtés de Thiers et d’Odilon Barrot. En août 1838, Louis-Philippe lui fait l'honneur insigne de se rendre chez lui au château de Champlâtreux et d'y présider un conseil des ministres. La scène a été immortalisée par un tableau d'Ary Scheffer offert par le roi à son chef de gouvernement. Lors de la discussion de l'adresse de 1839, il sait tenir tête avec talent à Guizot au grand étonnement de ses adversaires et de ses amis.
Après sa démission, il espère revenir au pouvoir, Louis-Philippe ne croyant pas à la pérennité d’un gouvernement dominé par Guizot, mais ce ne devait être qu’une illusion.
Il est élu à l'Académie française le 20 février 1840 et il devait y recevoir Alexis de Tocqueville et Alfred de Vigny.
Son nom est plusieurs fois mis en avant dans plusieurs crises et, en février 1848, Louis-Philippe le charge, mais en vain, de former un ministère pour tenter de sauver la Monarchie de Juillet.
Élu à l’Assemblée constituante en septembre 1848, il siège à droite et exerce une certaine influence. Il proteste contre le coup d’État du 2 décembre 1851.
Un jugement d'historien
« Riche, recevant fastueusement dans son château familial de Champlâtreux, il a l’esprit, les manières, la conversation et le scepticisme d’un grand seigneur du XVIIIe siècle. Napoléon et Louis-Philippe se sont toqués de lui, ce qui lui vaut bien des jalousies. Émotif, valétudinaire, susceptible, ce gringalet de boudoir a servi avec autant de grâce désinvolte tous les régimes qui se sont succédés en France depuis Napoléon. Il n’a point trop de conviction, beaucoup de savoir-vivre, un peu de savoir-faire, c’est un homme de cour. [...] C’est exactement ce que cherche Louis-Philippe, et ce qui lui plaît chez Molé : il veut un homme qui le serve, un Premier ministre qui soit sa bouche et sa plume. » (Guy Antonetti, Louis-Philippe, 1994, p. 7)
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