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Karl Polanyi

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Karl Polanyi (1886-1964) est né à Vienne, et fut le frère aîné de Michael Polanyi. Nés dans une famille unie et prospère, les deux frères s'orientent dans leur jeunesse vers des idéaux socialistes. Mais, alors que Michael Polanyi va vite s'en écarter pour inspirer les idées libérales et certains auteurs de l'école autrichienne prestigieux comme Friedrich Hayek, Karl Polanyi continuera toujours dans sa poursuite de vouloir contrer les idées de l'économie de marché.

Après avoir étudié le droit et la philosophie, Karl Polanyi est nommé avocat en 1912. Il fut ensuite officier de cavalerie dans l'armée austro-hongroise pendant la Grande Guerre et finit invalide suite à un combat sur le Front russe. Après la guerre, il a soutenu le premier gouvernement républicain en Hongrie. Lorsque ce dernier fut renversé par la révolution communiste, il a fui vers Vienne. Là, il a publié "Der Oesterreichische Volkswirt", un journal socialiste, qui a existé de 1924 à 1933. Il a ensuite déménagé en Angleterre, puis en Amérique, où il a enseigné et où il a publié ses œuvres les plus importantes, dont la plupart à titre posthume.

La critique de l'économie de marché

Karl Polanyi considérait que le capitalisme était la cause fondamentale de la Première Guerre mondiale, du fascisme et de la grande dépression des années 1930. Il fît remonter les maux du capitalisme à la révolution industrielle, qui fut pour lui une révolution extrême et radicale qui a enflammé les esprits des sectaires. La révolution industrielle portait en elle, selon Karl Polanyi, une nouvelle croyance totalement matérialiste qui donnait à croire que tous les problèmes humains pouvaient être résolus grâce à une quantité illimitée de produits matériels.

Il avance deux arguments principaux cinglants contre l'économie de marché. Tout d'abord, la Grande Dépression des années 1930 est pour Karl Polanyi, une panne de marché systémique et universelle à partir de laquelle les économies de marché du monde entier ne pourraient jamais plus se relever. Ensuite, Karl Polanyi affirme que l'économie de marché n'est qu'une étape récente dans l'histoire de l'humanité et qu'elle n'est que transitoire dans le développement humain.

Karl Polanyi soutient que le concept de l'économie de marché est né simultanément avec les physiocrates français et l'émergence de l'institution du marché comme mécanisme de la détermination des prix par l'équilibre des forces de l'offre et de la demande. Il niait de façon étrange qu'aucune société n'ait existé, avant le dix-neuvième siècle, qui ne soit soumise au principe du marché. Encore plus fort, de toute l'histoire de l'humanité, accentue-t-il, le profit et les bénéfices réalisés par la vertu de l'échange n'ont jamais joué un rôle important dans l'économie humaine.

Il développa sa théorie du double mouvement. Pour Karl Polanyi, la pauvreté n'est pas un échec personnel, c'est un produit social. Et c'est plus précisément un produit de la révolution industrielle. La grande souffrance des pauvres n'est pas le résultat d'une loi naturelle, mais le résultat du fonctionnement du capitalisme, un produit social qui doit être changé. Le premier mouvement est donc constitué par la perturbation de la société causée par les marchés capitalistes. Cela a été suivi par un second mouvement de demande de protection des pauvres par l'Etat.

Il préférait l'utilisation du terme "personne" à celui d'individu. Car, convenait-il, la personne conserve des relations saines malgré "l'influence manipulatrice d'une société de marché", tandis que les individus sont des unités personnelles isolées dont l'humanité totale a été éliminée pour favoriser l'efficacité du marché. Certes, Karl Polanyi acceptait l'idée que chaque personne est un acteur économique qui affecte la vie d'innombrables autres personnes. Mais, dans une économie de marché, précise-t-il, cet effet est aveugle et impersonnel, car la marchandisation de l'économie réduit les personnes à de simples individus qui font partie d'un calcul économique de la rentabilité.

Les limites du libéralisme économique face aux infrastructures sociales

Le travail de Karl Polanyi remet en question les fondements du libéralisme économique en soulignant les limites inhérentes à une approche débridée du marché. Il critique l'idée selon laquelle les marchés peuvent fonctionner de manière optimale sans intervention des institutions et met en évidence les conséquences sociales et humaines du libéralisme économique non régulé.

A. Exposition des critiques libérales envers l'intervention des institutions dans l'économie

Les défenseurs du libéralisme économique soutiennent que les institutions doivent minimiser leur intervention dans l'économie et permettre aux marchés de s'autoréguler. Selon eux, l'intervention excessive des institutions entrave l'efficacité des marchés, freine l'innovation et limite la liberté individuelle. Ils préconisent une approche de "laissez-faire" où les forces du marché sont censées guider les décisions économiques.

B. Argumentation contre l'idée de la "main invisible" et de la régulation automatique des marchés

Polanyi remet en question l'idée de la "main invisible" avancée par les libéraux, selon laquelle les marchés s'autorégulent naturellement pour atteindre l'efficacité économique optimale. Il souligne que cette vision néglige les inégalités, les externalités négatives et les déséquilibres sociaux qui peuvent découler de l'absence de régulation. Polanyi affirme que les marchés ont besoin d'infrastructures sociales pour garantir la protection des individus et l'équité sociale.

C. Discussion sur les conséquences sociales et humaines du libéralisme économique débridé

L'approche débridée du libéralisme économique peut entraîner des conséquences sociales et humaines néfastes. En l'absence de régulations sociales, les travailleurs peuvent être exploités, les inégalités peuvent s'accroître et l'accès aux biens essentiels peut être restreint. Les infrastructures sociales, telles que les lois du travail, les systèmes de protection sociale et les régulations environnementales, sont nécessaires pour atténuer ces effets et promouvoir le bien-être collectif.

En somme, les critiques de Karl Polanyi envers le libéralisme économique mettent en lumière les limites de l'autorégulation des marchés et soulignent l'importance des infrastructures sociales pour atténuer les conséquences sociales et humaines négatives. Ces débats remettent en question l'idée d'un libéralisme économique sans entrave et mettent en avant la nécessité de régulations pour garantir un équilibre entre les intérêts économiques et sociaux.

L'illusion économique (economics fallacy)

Karl Polanyi (1968: "The Economy as Instituted Process") a conçu le terme d'illusion économique (economics fallacy) pour se référer à la pratique des chercheurs qui analysent tous les systèmes économiques au travers d'un regard théorique qui suppose que l'économie englobe tous les horizons de l'activité sociale (pas uniquement l'échange de marché) et que le comportement d'une personne est automatiquement un comportement calculateur et rationnel. Par exemple, la théorie néoclassique constitue le cas paradigmatique de l'illusion économique compte tenu du point de vue méthodologique et ontologique qu'elle englobe en analysant à la fois les activités commerciales et les activités économiques non marchandes et de son axiome de l'individu au comportement calculateur et rationnel. Et il n'y a pas un chercheur de la lignée de Karl Polanyi qui ne fustige la prémisse de Gary Becker selon laquelle l'approche économique s'applique à tous les comportements humains.

Annexes

Publications

  • 1936,
    • a. avec John Lewis, Donald K. Kitchin, dir., "Christianity and the Social Revolution", New York: Charles Scribner’s Sons
    • b. "The Essence of Fascism", In: John Lewis, Karl Polanyi, Donald K. Kitchin, dir., "Christianity and the Social Revolution", New York: Charles Scribner’s Sons
  • 1944, "The great transformation" ("La grande transformation")
    • Traduction en anglais en 1945, "Origins of Our Time: The Great Transformation", Victor Gollancz, London
    • Nouvelle édition en anglais en 1957, "The great transformation", Boston: Beacon Press
    • Nouvelle édition en anglais en 2001, "The Great Transformation: The Political and Economic Origins of Our Time", Boston: Beacon
  • 1945, "Universal capitalism or regional planning?", London Quarterly of World Affairs, Vol 1, pp1–6
  • 1947, "Our obsolete market mentality", Commentary, Vol 3, pp109–117
    • Repris en 1968, In: George Dalton, dir., "Primitive, Archaic, and Modern Economies: Essays of Karl Polanyi", New York: Anchor, pp59-77
  • 1957,
    • a. avec Conrad Arensberg, Harry W. Pearson, dir., "Trade and Market in the Early Empires: Economics in History and Theory" ("Commerce et marchés dans les premiers empires"), The Free Press, Glencoe, Illinois
      • Traduit en français en 1975, "Les systèmes économiques dans l’histoire et la théorie", Paris: Larousse
    • b. "Aristotle Discovers the Economy", In: Conrad Arensberg, Harry Pearson, dir., "Trade in Market in Early Empires. Economies in History and Theory", The Free Press, Glencoe Illinois & The Falcon’s Wing press
    • c. "The Economy as Instituted Process", In: Conrad Arensberg, Harry Pearson, dir., "Trade in Market in Early Empires. Economies in History and Theory", The Free Press, Glencoe Illinois & The Falcon’s Wing press, pp243-270.
  • 1968,
    • a. "Dahomey and the Slave Trade"
    • b. "The Economy as Instituted Process", In: G. Dalton, dir., "Primitive, Archaic, and Modern Economies: Essays of Karl Polanyi", Garden City: Double Day Anchor, pp139–174
    • c. "Bücher, Karl", In: David L. Sills, dir., "International encyclopedia of the social sciences", Vol 3, London: Macmillan and the Free Press, pp163-165
  • 1971, "Carl Menger's Two Meanings of Economic", In: G. Dalton, dir., "Studies in Economic Anthropology" (American Anthropological Association)
    • Traduction en italien en 1997, “I due significati di ‘economico’ in Carl Menger”, Inchiesta, XXVII, N°117-118, pp100-106
  • 1977, "Forms of Integration and Supporting Structures", In: Harry W. Pearson, dir., "Karl Polanyi - The Livelihood of Man" ("Le mode de vie de l'homme"), New York, N.Y.: Academic Press, pp35–43

Littérature secondaire

  • 1968,
    • George Dalton, "Introduction", In: George Dalton, dir., "Primitive, Archaic, and Modern Economies: Essays of Karl Polanyi", Garden City: Double Day Anchor, ppix-liv
    • George Dalton, dir., "Primitive, Archaic, and Modern Economies: Essays of Karl Polanyi", Garden City: Double Day Anchor
  • 1977,
    • Ilona Ducyznska, "Karl Polanyi: Notes on His Life", In: Harry W. Pearson, dir., "Karl Polanyi, The Livelihood of Man", New York: Academic Press, ppxii–xiii
    • Douglass North, "Markets and Other Allocation Systems in History: The Challenge of Karl Polanyi", Journal of European Economic History, Vol 6, pp703-716
    • Harry W. Pearson, dir., "Karl Polanyi - The Livelihood of Man" ("Le mode de vie de l'homme"), New York, N.Y.: Academic Press
  • 1981, M. Hechter, "Karl Polanyi’s social theory", Politics and Society, 10(4), pp399–429
  • 1984, F. Block, M. Sommers, "Beyond the economistic fallacy: The holistic social science of Karl Polanyi", In: T. Skocpol, dir., "Vision and method in historical sociology", Cambridge: Cambridge University Press, pp47–84
  • 1990,
    • György Litván, "Karl Polanyi in Hungarian Politics (1914–64)", In: Kari Polanyi-Levitt, dir., "The Life and Work of Karl Polanyi: A Celebration", Montreal: Black Rose Books, pp30–37
    • Ferenc Múcsi, "The Start of Karl Polanyi’s Career", In: Kari Polanyi-Levitt, dir., "The Life and Work of Karl Polanyi: A Celebration", Montreal: Black Rose Books, pp26-29
  • 1991, M. Bienefeld, "Karl Polanyi and the contradictions of the 1980s", In: D. Salée, dir., "The legacy of Karl Polanyi: Market, state and society at the end of the twentieth century", London: Macmillan, pp3–5
  • 1994, Endre J. Nagy, "Brotherhood’s Golden Age: Karl and Michael Polanyi", In: Kenneth McRobbie, dir. "Humanity, Society and Commitment: On Karl Polanyi", Critical Perspectives on Historic Issues, Montreal: Black Rose Books, pp4-83
  • 1995, E. Helleiner, "Great transformations: A Polanyian perspective on the contemporary financial order", Studies in Political Economy, Vol 48, pp149–164
  • 1997, M. Bernard, "Political economy and the counter movement: Karl Polanyi and the second great transformation", In: D. Salée, dir., "The legacy of Karl Polanyi: Market, state and society at the end of the twentieth century", London: Macmillan, pp75–89
  • 1999,
    • V. Birchfield, "Contesting the hegemony of market ideology: Gramsci’s ‘good sense’ and Polanyi’s ‘double movement’", Review of International Political Economy, 6(1), pp27–54
    • Santhi Hejeebu, Deirdre McCloskey, "The Reproving of Karl Polanyi", Critical Review, Vol 16, n°3-4, pp285-314
    • H. Lacher, "The politics of the market: Re-reading Karl Polanyi", Global Society, 13(3), pp313–326
  • 2000, J. Kelsey, "Polanyi revisited: Globalisation and its contradictions in the new millennium", In: M. Richardson, dir., "Globalisation and international trade liberalisation: Continuity and change", London: Edward Elgar, pp170–183
  • 2001, Bob Jessop, "Regulationist and Autopoieticist Reflections on Polanyi’s Account of Market Economies and Market Society", New Political Economy, Vol 6, n°2, pp213-232
  • 2002, S. Plociniczak, "Action économique et relations sociales: La notion d’encastrement chez Karl Polanyi et Mark Granovetter", Paris: Université Paris 13
  • 2003,
    • Fred Block, "Karl Polanyi and the Writing of The Great Transformation", Theory and Society, Vol 32, n°2, pp275-306
    • J. -L Laville, "Avec Mauss et Polanyi, vers une théorie de l’économie plurielle", Revue du MAUSS, vol 21, n°1, pp237-249
  • 2004, R. Munck, "Globalization, labor and the ‘Polanyi problem’", Labor History, 45(3), pp251–269
  • 2005, J. Maucourant, "Avez-vous lu Polanyi ?", Paris, La Dispute
  • 2006,
    • Allan Carlson, "The Problem of Karl Polanyi", The Intercollegiate Review, pp32-39
    • Kari Polanyi Levitt, "Keynes and Polanyi: The 1920s and the 1990s", Review of International Political Economy, Vol 13, n°1, pp152-177
  • 2007,
    • Dieter Bögenhold, "Polanyi", In: Robert E. Weir, dir., "Encyclopedia of American Social Class", Vol. II, Westport CT: Greenwood Press, pp620-621
    • K. Gemici, "Karl Polanyi and the Antinomies of Embeddedness", Socio-Economic Review, Vol 6, n°1, pp5–33
    • Morris Silver, "Redistribution and Markets in the Economy of Ancient Mesopotamia: Updating Polanyi", Antiguo Oriente, Vol 5, pp89-112
  • 2009, Chris Hann, Keith Hart, "Learning From Polanyi", In: Keith Hart, Chris Hann, dir., "Market and Society: The Great Transformation Today", Cambridge: Cambridge University Press, pp1-16
  • 2010,
    • Gareth Dale, "Karl Polanyi: The limits of the market", Cambridge: Polity
    • Andrea Migone, "Embedded markets: A dialogue between F.A. Hayek and Karl Polanyi", The Review of Austrian Economics, vol 24, n°4, décembre, pp355-381
  • 2011,
    • Michele Camagni, "Karl Polanyi’s Institutional Theory: Market Society and Its ‘Disembedded’ Economy", Journal of Economic Issues, Vol XLV, n°1, pp177-197
    • Alexander Ebner, "The Polanyi Problem and Transnational Markets", In: Josef Falke, Christian Joerges, dir., "Karl Polanyi, Globalisation and the Potential of Law in Transnational Markets", Oxford: Hart, pp19-41
    • Alexander Ebner, "Polanyi on Markets, Democracy and the Crisis of Liberalism", In: Jürgen G. Backhaus, dir., "Beginnings of Scholarly Economic Journalism", Münster: Lit, pp15-29
    • Josef Falke, Christian Joerges, dir., "Karl Polanyi, Globalisation and the Potential of Law in Transnational Markets", Oxford: Hart
  • 2012, Martin Höpner, Armin Schäfer, "Embeddedness and Regional Integration: Waiting for Polanyi in a Hayekian Setting", International Organization, Vol 66, juillet, pp. 429-455
    ('Contraste entre la vision libérale de l'union européenne de Friedrich Hayek et la vision social-démocrate de Karl Polanyi)
  • 2015,
    • Ayse Bugra, "Hayek and Polanyi on choice and inevitability", Teoria politica, Vol 5, pp317-328 (en)
    • Rafael Galvão de Almeida, Ramón Vicente García Fernández, "Hayek versus Polanyi: espontaneidade e desígnio no capitalismo", ("Friedrich Hayek contre Karl Polanyi : spontanéité et conception dans le capitalisme"), Revista Econômica, Vol 17, n°1, pp89-111
    • Peter Lindsay, "Polanyi, Hayek, and the Impossibility of Libertarian Ideal Theory", Polity, July, Vol 47, n°3, pp376–396
  • 2017,
    • Ola Innset, "Markets, Knowledge and Human Nature: Friedrich Hayek, Karl Polanyi and Twentieth-century Debates on Modern Social Order", European History Quarterly, Vol 47, n°4, pp679-700
    • Taesuh Cha, "Re-reading Friedrich Hayek and Karl Polanyi in the Late-Modern Condition of Fragility", Political Studies Review, Vol 15, n°3, pp391-403
  • 2018, Jean-Michel Servet, Les modernités de Karl Polanyi, A propos de Karl Polanyi, Conrad M. Arensberg, et Harry W. Pearson (eds), Commerce et marché dans les premiers empires. Sur la diversité des économies
  • 2019, André Tiran, "Éthique et philosophie politique chez Karl Polanyi", Itinerari di ricerca storica, n°1, pp25-44
  • 2022, Solène Morvan-Roux, Jean-Michel Servet, André Tiran, "Pourquoi relire Karl Polanyi au XXIe siècle ?", L'Économie politique, Vol 1, n°93, pp102-112

Citations

  • Mêlant l’histoire et l’anthropologie, la démarche de Polanyi était très novatrice pour son temps. Sa pensée converge avec celle de Marcel Mauss, l’anthropologue et grand théoricien du don et du contre-don : la réalité de l’économie est plurielle, masquée par l’analyse utilitariste qui réduit le champ de la pensée économique et entraîne une rupture totale entre l’économique et le vivant. Devenu un classique de l’économie, La Grande Transformation met parfaitement en perspective cette réalité. (Pascal Vandenberghe, Antipresse N°95)

Liens externes