Vous pouvez contribuer simplement à Wikibéral. Pour cela, demandez un compte à adminwiki@liberaux.org. N'hésitez pas !


Deirdre McCloskey

De Wikiberal
Aller à la navigation Aller à la recherche
Deirdre McCloskey
Économiste

Dates 1942
Deirdre McCloskey
Tendance
Nationalité États-Unis États-Unis
Articles internes Autres articles sur Deirdre McCloskey

Citation
Interwikis sur Deirdre McCloskey

Deirdre Nansen McCloskey (Ann Arbor, Michigan, le 11 septembre 1942) est depuis 1995 une femme économiste favorable au libre marché. Avant elle était un homme et se prénommait Donald. Elle se définit comme postmoderne, libertarienne, féministe et aristotélicienne. Ses centres principaux de recherche incluent les origines du monde moderne, l'utilisation abusive des statistiques significatives en économie et d'autres sciences, et l'étude du capitalisme, entre autres.

Ses principales contributions ont porté sur l' histoire économique de la Grande-Bretagne (commerce du XIXe siècle, histoire moderne, agriculture médiévale), la quantification de l'enquête historique (cliometrics), la rhétorique économique, la rhétorique des sciences humaines, la méthodologie économique, la vertu, l'éthique, l'économie féministe, l'économie hétérodoxe, le rôle des mathématiques dans l'analyse économique et l'utilisation (parfois mauvaise) des statistiques significatives en économie et, dans sa trilogie sur « L'ère bourgeoise », les origines de la révolution industrielle.

Depuis 2024, elle est président de la Société du Mont-Pèlerin.

Biographie de Deirdre McCloskey

McCloskey est né fils aîné de l'universitaire Robert G. McCloskey, professeur à l'Université de Harvard et de la poétesse Helen Stueland. Elle a soutenue sa thèse en 1970 intitulée : « Economic Maturity and Entrepreneurial Decline: British Iron and Steel 1870-1913 » à l'université de Havard.

Marié pendant trente ans et père de deux enfants, il décide de devenir une femme en 1995, à l'âge de 53 ans. Elle a relaté son expérience dans un ouvrage : Crossing: A Memoir (University of Chicago Press, 1999) salué comme un livre important de l'année par le New York Times. Elle y décrit l'émergence croissante de son identité féminine, sa transition chirurgicale et sociale comme femme et son divorce, malgré l'opposition de son épouse. Le livre décrit sa nouvelle vie, et la poursuite de sa carrière en tant qu'économiste académique.

McCloskey plaide en faveur des droits des personnes et des organisations de la communauté LGBT. Elle a joué un rôle clé lors de la controverse à propos de la théorie de Blanchard, de Bailey, et de Lawrence et dans le débat sur le livre de J. Michael Bailey, The Man Would Be Queen, sur les raisons pour lesquelles les femmes transsexuelles désirent cette transformation d'homme en femme.

McCloskey s'est décrite comme une femme « littéraire, quantitative, postmoderne, pro-marché, progressiste, épiscopalienne, bostonienne du Midwest qui était autrefois un homme ». Elle affirme être une chrétienne libertaire non « conservatrice » !(McCloskey, Deirdre. "Informal Biographical Remarks". DeirdreMcLoskey.com. Retrieved 3 January 2014.)

Carrière universitaire

McCloskey a obtenu son diplôme de premier cycle et d'études supérieures en économie à l'Université de Harvard. Sa thèse, supervisée par Alexander Gerschenkron, a remporté en 1973 le Prix David A. Wells.

En 1968, McCloskey est devenu professeur adjoint d'économie à l'Université de Chicago, où elle est restée pendant 12 ans, devenant professeur agrégée en économie en 1975, et professeur associée en histoire en 1979. Son travail à Chicago est marqué par sa contribution à la révolution cliométrique dans l'histoire économique. Elle a formé plusieurs générations d'économistes majeurs de l'École de Chicago. Ses cours ont été la source d'inspiration de son livre The Applied Theory of Price.

En 1979, à la suggestion de la Wayne Booth in English de Chicago, elle s'est tournée vers l'étude de la rhétorique économique. Plus tard, à l'Université de l'Iowa, elle a publié The Rhetoric of Economics (1985) et cofondée avec John S. Nelson, Allan Megill et d'autres un Institut et Programme d'études supérieures, le Project on Rhetoric of Inquiry. McCloskey a publié 16 livres et près de 400 articles dans les nombreux domaines de ses recherches.

Professeur émérite d'économie, d'histoire, d'anglais et de communication à l'Université de l'Illinois à Chicago (UIC), elle y est également professeur adjointe de Philosophie and Classics et a été, pendant cinq ans, professeur invitée de philosophie à l'Université Erasmus de Rotterdam. Depuis octobre 2007, elle a reçu six doctorats honoris causa. En 2013, elle a reçu le prix commémoratif Julian L. Simon du Competitive Enterprise Institute pour son travail examinant les facteurs dans l'histoire ayant mené à l'avancement dans la réalisation humaine et la prospérité.

La linguistique comme modèle pour l'économie

La linguistique comme modèle pour l'économie est l'une des principales propositions de Deirdre McCloskey. Elle soutient que l'économie devrait s'inspirer davantage des méthodes et des approches utilisées en linguistique pour améliorer sa compréhension du monde. Cette perspective reflète une critique profonde de l'approche traditionnelle de la rhétorique économique, qui tend souvent à emprunter des méthodes issues des sciences physiques.

Deirdre McCloskey considère que l'économie est avant tout une discipline sociale et humaine, tout comme la linguistique. Elle affirme que la nature complexe des phénomènes économiques et sociaux nécessite des outils d'analyse adaptés, qui prennent en compte la richesse et la diversité des interactions humaines. C'est dans cette optique qu'elle préconise d'adopter une approche plus qualitative, narrative et linguistique dans l'étude de l'économie.

Voici quelques aspects importants de la perspective de Deirdre McCloskey sur l'utilisation de la linguistique comme modèle pour l'économie :

1. Récits et narration : Deirdre McCloskey valorise le pouvoir des récits et de la narration dans l'analyse économique. Elle considère que les histoires et les récits sont essentiels pour comprendre les comportements économiques, les motivations des individus, ainsi que les évolutions économiques à travers le temps.

2. Sémantique et pragmatique : Deirdre McCloskey accorde une importance particulière à la signification des mots et des discours dans l'économie. Elle s'intéresse à la manière dont les acteurs économiques utilisent le langage pour communiquer, persuader et façonner les normes sociales et économiques.

3. Contextualisation : selon Deirdre McCloskey, il est essentiel de considérer le contexte social, historique et culturel dans l'étude des phénomènes économiques. Les interactions économiques ne peuvent être complètement comprises en dehors de leur contexte social spécifique.

4. Rupture avec les méthodes quantitatives : Deirdre McCloskey critique l'usage excessif des méthodes quantitatives, en particulier l'obsession pour les tests de significativité statistique dans les sciences économiques. Elle considère que ces méthodes peuvent souvent réduire la complexité des phénomènes économiques et conduire à des conclusions simplistes.

En adoptant une approche plus proche de la linguistique, elle invite les économistes à considérer les concepts économiques comme des éléments d'un langage, qui véhiculent des significations et des valeurs culturelles. Cette perspective plus holistique peut permettre une meilleure compréhension des phénomènes économiques et sociaux complexes, tout en reconnaissant la nature profondément humaine de l'économie.

L'évolution de ses idéologies politique et économique

Deirdre McCloskey relate son parcours à travers différentes idéologies politiques et économiques, mettant en lumière son cheminement intellectuel et ses changements de perspectives au fil du temps.

  • . Débuts en tant que socialiste anarchiste. McCloskey évoque ses débuts en tant que socialiste anarchiste, une période où elle adhérait à des idées politiques radicales qui remettent en question la structure du pouvoir et de l'autorité dans la société. En tant que socialiste, elle croyait probablement en la nécessité d'une révolution pour abolir les inégalités et créer une société sans classes.
  • . Devenir une ingénieure sociale interventionniste. Au fil du temps, McCloskey évolue vers une approche interventionniste en tant qu'ingénieure sociale. Cela implique qu'elle croyait en la capacité de l'État ou des autorités publiques à intervenir dans l'économie et la société pour corriger les déséquilibres, favoriser la justice sociale et stimuler la croissance économique.
  • . Graduelle adoption de l'école autrichienne d'économie. Au cours de son parcours académique et intellectuel, McCloskey embrasse progressivement les principes de l'école autrichienne. Celle-ci met l'accent sur les concepts de libre marché, de concurrence et de respect des droits de propriété. Elle rejette généralement l'interventionnisme étatique, considérant que les interventions gouvernementales peuvent souvent entraîner des conséquences indésirables et perturber l'efficacité du marché.
  • . Une vision holistique de l'économie. À travers ces différentes étapes de son évolution intellectuelle, McCloskey semble avoir développé une vision holistique de l'économie. Elle reconnaît que l'économie ne peut être comprise uniquement à travers une seule lentille idéologique ou théorique, mais qu'elle est le résultat d'une interaction complexe entre des facteurs économiques, politiques, sociaux et culturels.
  • . Le cheminement de la pensée. En partageant son parcours à travers ces différentes idéologies, McCloskey souligne l'importance de l'évolution de la pensée et de la disposition à remettre en question ses croyances. Son cheminement intellectuel illustre l'idée que l'acquisition de nouvelles connaissances et l'examen critique des idées préconçues peuvent conduire à de nouvelles perspectives et approches dans l'étude de l'économie et de la société.

En conclusion, l'évolution des idéologies politique et économique de Deirdre McCloskey démontre une ouverture d'esprit et une capacité à adopter différentes perspectives dans sa recherche de compréhension de l'économie. Cette évolution de pensée l'a finalement conduite à embrasser l'école autrichienne et à développer une vision holistique de l'économie, intégrant différentes influences et facteurs pour mieux saisir les complexités du monde économique.

Adopter une approche humanomics

Deirdre McCloskey fait valoir l'importance de l'adoption d'une approche humanomics, une approche qui place l'être humain au centre de l'analyse économique. Elle suggère que pour comprendre pleinement les mécanismes économiques et les décisions prises par les individus et les sociétés, il est essentiel d'intégrer des disciplines et des domaines d'études plus vastes que ceux généralement utilisés dans l'économie traditionnelle.

  • . Réintégrer les arts et les sciences humaines. En embrassant l'approche humanomics, McCloskey invite à la réintégration des arts et des sciences humaines dans l'étude de l'économie. Elle souligne que les êtres humains ne sont pas de simples acteurs rationnels, mais des êtres complexes influencés par des émotions, des valeurs, des normes sociales et des contextes culturels. Pour comprendre pleinement les motivations et les comportements économiques, il est essentiel de prendre en compte ces dimensions plus larges de l'expérience humaine.
  • . L'économie en tant qu'expression de la culture. En considérant l'économie comme une expression de la culture, McCloskey met en lumière le lien étroit entre les valeurs et les pratiques économiques d'une société donnée. Elle suggère que l'économie n'est pas simplement un ensemble de mécanismes abstraits et impersonnels, mais une manifestation tangible des choix moraux et éthiques de la société dans son ensemble.
  • . Comprendre les influences réciproques. L'approche humanomics permet également de mieux comprendre les influences réciproques entre l'économie et d'autres domaines de la vie humaine. Par exemple, l'économie peut influencer la littérature et les arts en reflétant les préoccupations et les changements sociaux, tandis que les idées et les valeurs exprimées dans la culture peuvent également façonner les décisions économiques des individus et des institutions.
  • . Élargir la portée de la recherche économique. En adoptant une approche humanomics, McCloskey suggère que la recherche économique peut s'enrichir en puisant dans des sources plus diverses. Les économistes peuvent s'ouvrir à de nouvelles perspectives en explorant des récits littéraires, des œuvres cinématographiques, des pièces musicales, des événements historiques et des questions philosophiques qui ont des implications économiques.
  • . La place de la subjectivité et de la complexité. Une approche humanomics prend en compte la subjectivité et la complexité des choix économiques individuels et collectifs. Plutôt que de réduire l'expérience humaine à des équations mathématiques et des modèles abstraits, cette approche reconnaît la richesse des motivations et des décisions humaines qui peuvent être difficiles à quantifier mais essentielles pour une compréhension holistique de l'économie.

En conclusion, l'adoption d'une approche humanomics selon Deirdre McCloskey permet de briser les frontières entre l'économie et d'autres domaines des sciences humaines, apportant ainsi une compréhension plus complète et nuancée des dynamiques économiques, tout en accordant une place centrale à l'expérience humaine dans toute sa diversité et sa complexité.

Éthique en économie

Deirdre McCloskey critique l'approche éthique utilitariste généralement adoptée par les économistes. Elle remet en question la réduction des expériences humaines au simple calcul du plaisir ou de la douleur, considérant cette approche comme insuffisante et inadéquate d'un point de vue éthique. McCloskey met en avant la nécessité d'une compréhension plus holistique de l'éthique dans le contexte de l'économie.

  • . Limitations de l'utilitarisme. L'approche utilitariste, qui se base sur la maximisation du plaisir et la minimisation de la douleur, repose sur l'idée que les individus sont des agents rationnels cherchant à maximiser leur bien-être personnel. McCloskey critique cette vision simpliste de la nature humaine, soulignant que les êtres humains sont beaucoup plus complexes que de simples calculs d'utilité. L'éthique utilitariste tend à ignorer les dimensions morales et culturelles qui guident les actions et les choix économiques.
  • . L'économie comme une expression de valeurs. Pour McCloskey, l'économie n'est pas simplement une question d'efficacité économique ou de maximisation des bénéfices, mais plutôt une expression des valeurs et des normes de la société. Les décisions économiques sont souvent influencées par des considérations éthiques, telles que l'équité, la justice, la durabilité environnementale et le respect des droits de l'Homme. Ces aspects éthiques ne peuvent être réduits à des calculs utilitaristes.
  • . Une vision holistique de l'éthique. McCloskey plaide pour une vision plus holistique de l'éthique en économie, qui intègre la complexité des valeurs humaines et des décisions économiques. Cette approche reconnaît que les choix économiques sont influencés par des facteurs éthiques, sociaux, culturels et historiques, et que les conséquences de ces choix peuvent avoir un impact profond sur les individus et la société dans son ensemble.
  • . Dépasser les frontières de l'économie traditionnelle. En remettant en question l'approche utilitariste, et en mettant en avant l'éthique holistique, McCloskey appelle à dépasser les frontières strictes de l'économie traditionnelle. Elle encourage les économistes à s'ouvrir à des perspectives interdisciplinaires et à tenir compte des dimensions éthiques dans leurs analyses économiques.
  • . L'importance de l'éthique dans la prise de décision économique. Enfin, McCloskey souligne l'importance de considérer l'éthique dans la prise de décision économique, que ce soit au niveau des politiques publiques, des entreprises ou des choix individuels. Une réflexion éthique approfondie peut contribuer à des décisions plus justes, équitables et durables, prenant en compte le bien-être de tous les acteurs impliqués.

En conclusion, Deirdre McCloskey met en évidence la nécessité de repenser l'approche éthique en économie, dépassant les conceptions utilitaristes réductrices pour adopter une vision plus complète et holistique. En considérant l'économie comme une expression des valeurs et en intégrant les dimensions éthiques dans l'analyse économique, nous pouvons mieux comprendre les implications morales des choix économiques et chercher des solutions plus équitables et responsables pour le bien-être de la société dans son ensemble.

Une approche éthique holistique en économie : au-delà de l'utilitarisme

Deirdre McCloskey souligne l'importance d'une approche éthique complète qui prend en compte les trois niveaux d'éthique, en reconnaissant les aspirations individuelles, les relations sociales et les questions transcendantales. Cette approche holistique pourrait permettre une meilleure compréhension des décisions économiques et sociales et contribuer à des choix plus équilibrés et responsables pour le bien-être de la société dans son ensemble.

  • . Profitabilité et allocation des ressources. McCloskey souligne que l'approche utilitariste, qui repose sur la maximisation des profits et de l'utilité, n'est pas nécessairement déraisonnable ou immorale dans la plupart des cas. Elle mentionne que l'évaluation de la profitabilité est un élément important à prendre en compte lorsqu'il s'agit d'allouer des ressources, que ce soit pour ouvrir un nouveau café, un salon de coiffure ou une usine. Du point de vue privé, une proposition est généralement jugée bonne si elle est rentable, mais du point de vue social, cela dépend aussi des retombées positives ou négatives sur la communauté environnante.
  • . Le test du profit comme correctif. L'approche du test du profit est considérée par McCloskey comme une sorte de correctif du marché. Elle explique que si une proposition commerciale est privée et rentable, cela implique souvent qu'elle est socialement bénéfique. Cependant, elle reconnaît qu'il peut y avoir des exceptions lorsque les projets entraînent des effets néfastes importants pour la société.
  • . Les trois niveaux d'éthique. En abordant la question de l'éthique en économie, McCloskey propose une approche plus large et plus nuancée. Elle suggère qu'il y a trois niveaux d'éthique à considérer : l'intérêt personnel (self-cultivation), comment nous traitons les autres et comment nous abordons les aspects transcendants de la vie.
  • 1. L'intérêt personnel (Self-Cultivation). McCloskey met en avant l'idée que l'intérêt personnel, tel que l'apprentissage et la culture de soi, n'est pas mauvais en soi. Elle considère que l'amélioration de soi-même peut être une responsabilité humaine, et qu'en tant qu'êtres humains, nous devons prendre soin de notre bien-être physique et mental.
  • 2. Le traitement des autres. L'éthique traditionnelle aborde souvent la manière dont nous traitons les autres. McCloskey souligne l'importance de l'éthique dans les interactions humaines, en évitant de nuire intentionnellement à autrui et en agissant avec compassion, justice et respect envers les autres membres de la société.
  • 3. Le niveau transcendant. McCloskey introduit le concept d'un niveau transcendant d'éthique, qui va au-delà des intérêts personnels ou des relations humaines. Elle suggère que les êtres humains aspirent souvent à quelque chose de plus profond et sacré, qu'il s'agisse d'aspirations spirituelles, religieuses ou de valeurs profondément ancrées qui donnent un sens à leur vie. McCloskey fait remarquer que l'économie en tant que discipline se concentre souvent sur les aspects matériels, utilitaires et pragmatiques de la vie, et elle suggère que cette perspective ne capture pas les aspects transcendantaux de l'existence humaine. L'économie traite de l'intérêt personnel et des intérêts des autres, mais elle ne répond pas aux questions fondamentales sur le sens et le but de la vie.

Le rôle de l'éthique dans le capitalisme

Deirdre McCloskey met en avant une perspective intéressante sur le capitalisme en le considérant comme un système éthique en lui-même. Selon elle, le capitalisme repose sur des principes fondamentaux qui ont une dimension éthique importante.

  • . Liberté de choix. Au cœur du capitalisme se trouve la liberté de choix. Les individus sont libres de prendre des décisions économiques et de faire des choix sur la manière dont ils souhaitent dépenser leur argent, où ils veulent travailler, et comment ils veulent gérer leurs affaires. Cette liberté de choix implique le respect de l'autonomie des individus, car ils ont le droit de décider par eux-mêmes ce qui est le mieux pour eux sur le plan économique.
  • . Responsabilité individuelle. Le capitalisme met également l'accent sur la responsabilité individuelle. Les acteurs économiques sont responsables de leurs actions et de leurs décisions. Les entrepreneurs prennent des risques en lançant de nouvelles entreprises, et ils sont responsables de leurs réussites ou de leurs échecs. De même, les consommateurs assument la responsabilité de leurs choix de consommation et de leurs dépenses.
  • . Respect des droits de chacun. Dans une économie capitaliste, les droits de propriété et les droits contractuels sont respectés et protégés. Cela signifie que les individus ont le droit de posséder des biens et des ressources, et les contrats qu'ils concluent avec d'autres parties sont considérés comme légalement contraignants. Le respect des droits de chacun est un pilier éthique essentiel du capitalisme, car il garantit l'équité et la sécurité juridique dans les échanges économiques.

En mettant l'accent sur ces valeurs éthiques, McCloskey soutient que le capitalisme favorise un système économique dans lequel les individus peuvent prospérer tout en respectant les droits et la dignité de chacun. Cette approche éthique souligne que le capitalisme n'est pas simplement une quête effrénée du profit, mais plutôt un système basé sur la liberté, la responsabilité et le respect mutuel.

La trilogie sur le rôle de la bourgeoisie dans la révolution industrielle

La trilogie de Deirdre McCloskey, composée de The Bourgeois Virtues (2006), Bourgeois Dignity (2010) et Bourgeois Equality (2016), constitue une exploration exhaustive et provocante de l'histoire économique et sociale à travers le prisme de la bourgeoisie. Publiée par l'University of Chicago Press, cette trilogie s'est imposée comme une référence majeure dans le domaine des sciences sociales et économiques.

  • . "The Bourgeois Virtues" (2006). Dans ce premier volume, Deirdre McCloskey examine les valeurs morales et éthiques qui ont sous-tendu l'émergence et l'ascension de la bourgeoisie en Europe. Elle met en avant des vertus telles que la prudence, la justice, la tempérance et la courage, soutenant que ces valeurs ont joué un rôle essentiel dans le développement du capitalisme et de la prospérité économique.
  • . "Bourgeois Dignity" (2010). Le deuxième volume approfondit l'analyse en se concentrant sur le concept de dignité bourgeoise. McCloskey soutient que le respect accru accordé à la bourgeoisie a été un facteur clé dans la transformation économique et sociale des sociétés occidentales. Elle explore comment la dignité bourgeoise a contribué à briser les anciennes hiérarchies sociales et à favoriser la mobilité sociale.
  • . "Bourgeois Equality" (2016). Le dernier volet de la trilogie examine la question de l'égalité bourgeoise et affirme que les idées, plutôt que le capital ou les institutions, ont été le moteur de l'enrichissement du monde moderne. Elle soutient que la montée des idées libérales, telles que la liberté individuelle et l'égalité devant la loi, a été un facteur déterminant dans l'essor économique mondial depuis le XVIIIe siècle.

Ensemble, ces trois ouvrages offrent une vision panoramique de l'histoire économique, sociale et intellectuelle, tout en défiant les idées reçues sur le rôle de la bourgeoisie dans le développement de la civilisation occidentale. La trilogie de Deirdre McCloskey propose une analyse audacieuse et stimulante qui continue d'influencer les débats contemporains sur le capitalisme.

La réfutation du concept brut d'accumulation du capital comme cause du progrès

Le concept traditionnel d'accumulation du capital, popularisé par des économistes tels qu'Adam Smith, a longtemps été considéré comme le moteur principal de la richesse dans une économie. Selon cette approche, plus une nation accumule de ressources productives telles que les machines, les infrastructures et les bâtiments, plus elle est susceptible de prospérer sur le plan économique.

Toutefois, Deirdre McCloskey soulève des interrogations[1] sur cette vision simpliste de la richesse. Elle soutient que la prospérité d'une nation ne découle pas uniquement de l'accumulation de capital, mais résulte également d'autres facteurs essentiels qui interviennent dans le développement économique.

  • 1. L'application intelligente du capital, du travail, de la terre et des droits de citoyenneté. McCloskey insiste sur l'importance de l'application intelligente du capital, du travail, de la terre et des droits de citoyenneté. Il ne suffit pas d'accumuler des ressources, mais il est crucial de les utiliser de manière judicieuse et efficace pour créer de la valeur ajoutée.
  • 2. Rôle clé de l'innovation et de la créativité. Pour McCloskey, la richesse découle également de l'innovation et de la créativité. Les nouvelles idées, les inventions et les découvertes technologiques jouent un rôle fondamental dans la génération de richesse et d'opportunités économiques.
  • 3. Le facteur humain : travail et rôle des citoyens. Elle souligne également le rôle essentiel du facteur humain dans la prospérité économique. La qualité et la productivité du travail des individus sont des éléments déterminants pour la création de richesse. De plus, le respect des droits de citoyenneté et l'implication active des citoyens dans la vie économique contribuent à une société prospère.

Dans son livre Bourgeois Equality: How Ideas, Not Capital or Institutions, Enriched the World, Deirdre McCloskey explore une idée révolutionnaire : le rôle prépondérant des idées dans la transformation d'un monde marqué par la pauvreté apparente en un monde d'enrichissement croissant. McCloskey remet en question les facteurs traditionnels et couramment acceptés, tels que l'accumulation de capital ou les changements institutionnels, en tant que causes principales du grand enrichissement. Elle défend l'idée que les idées sont le moteur de ce bouleversement, un point de vue qui déplace le débat sur l'économie et le développement vers un nouveau paradigme.

L'idée maîtresse de McCloskey est que l'économie n'est pas simplement une question de ressources matérielles ou de richesse matérielle. Au lieu de cela, elle affirme que les idées et les idéologies ont façonné la trajectoire de la prospérité et du changement. Elle soutient que le grand enrichissement ne découle pas de l'accumulation de capital ou de l'évolution des institutions, mais plutôt de l'évolution des croyances et des valeurs au sein de la société.

Selon McCloskey, les idées et les valeurs qui ont émergé au cours de l'ère bourgeoise ont révolutionné la manière dont les individus perçoivent le commerce, l'entrepreneuriat et l'innovation. Les idées de liberté, d'égalité devant la loi et de dignité humaine ont joué un rôle essentiel dans la création d'un environnement propice à l'innovation, à l'entreprise et à la prospérité. Elle affirme que la liberté et l'égalité sont des idées intrinsèquement liées, car la liberté de poursuivre ses propres intérêts et la liberté d'innover sont des éléments essentiels de l'égalité. L'idée d'égalité ne concerne pas l'égalité économique, mais englobe l'égalité devant la loi et l'égalité de dignité.

McCloskey soutient que le bouleversement idéologique qui a eu lieu pendant l'ère bourgeoise a conduit à une transformation économique majeure. Au lieu de mépriser la classe marchande et les entrepreneurs, la société a commencé à les admirer et les respecter. Cela a ouvert la voie à une culture de l'entreprise, de l'innovation et de l'investissement, ce qui a entraîné une croissance économique sans précédent.

En résumé, l'idée fondamentale de Deirdre McCloskey dans son livre Bourgeois Equality est que l'évolution des idées, en particulier l'adoption des valeurs de liberté, d'égalité et de dignité humaine, a été le principal moteur du grand enrichissement. Selon McCloskey, les idées sont plus importantes que l'accumulation de capital ou les changements institutionnels dans la création de richesse et de prospérité dans le monde. Cette perspective remet en question de manière significative les idées conventionnelles sur l'économie et le développement, en mettant l'accent sur le rôle central des idées dans la transformation économique.

En résumé, McCloskey invite à une approche plus globale pour comprendre la création de richesse dans une économie. Plutôt que de se limiter à la simple accumulation de capital, il est essentiel de considérer l'utilisation intelligente du capital, l'innovation, la créativité et le rôle du facteur humain. Une telle vision complète permet de mieux appréhender les sources de la prospérité économique et de favoriser un développement économique équilibré et durable. En remettant en question le concept traditionnel d'accumulation du capital, elle met en avant l'importance de considérer tous les éléments qui contribuent véritablement à la richesse et au bien-être d'une société.

Informations complémentaires

Notes et références

  1. Son livre The Bourgeois Virtues: Ethics for an Age of Commerce a été le premier de la trilogie, publié en 2006. Le deuxième, Bourgeois Dignity: Why Economics Can't Explain the Modern World a été publié en 2010, et le troisième, Bourgeois Equality: How Ideas, Not Capital or Institutions, Enriched the World est paru en 2016.

Publications

Pour une liste détaillée des œuvres de Deirdre McCloskey, voir Deirdre McCloskey (bibliographie)

Littérature secondaire

  • 1990, Daniel Hammond, "McCloskey's Modernism and Friedman's Methodology: A Case Study with New Evidence", Review of Social Economy, Vol 48, Summer, pp158-171
  • 1996,
    • Jack High, commentaire du livre de Donald McCloskey, "Knowledge and Persuasion in Economics", Business History Review, vol 70, n°2, summer, pp262-267
    • Leda M. Paulani, "Idéias sem Lugar: sobre a retórica da economia de McCloskey", In: José M. Rego, dir., "Retórica na Economia. São Paulo: Bienal
  • 1999, Leda M. Paulani, "Modernidade e Discurso Econômico: ainda sobre McCloskey", Revista de Economia Política, Vol 4, n°76, oct-dec
  • 2010, Stephen T. Ziliak, "Deirdre N. McCloskey", In: Ross B. Emmett, dir., "The Elgar companion to the Chicago school of economics", Edward Elgar Publishing, pp301-305
  • 2015, Vincent Geloso, "Deirdre Mccloskey, Kirznerian Growth and The Role of Social Networks", Economic Affairs, Vol 35, n°3, pp453-463
  • 2016,
    • Peter Boettke, Rosolino Candela, "A Combustible Combination: McCloskey on Ideas, Institutions, and Economic Performance through Time", Faith and Economics, Vol 68, pp41–45
    • Allen Mendenhall, Commentaire du livre de Deirdre McCloskey, "Bourgeois Equality: How Ideas, Not Capital or Institutions, Enriched the World", Quarterly Journal of Austrian Economics; Vol 19, n°2, Summer, pp214–22
    • Mikayla Novak, "Deirdre McCloskey, Kirznerian Growth and the Role of Social Networks: Comment", Economic Affairs, Vol 36, n°2, pp217–220
  • 2019, Yann Legendre, "Deirdre McCloskey, libertarienne d’un autre genre" (Portrait), Le Monde, 31/12/2019 (p. 24)
  • 2020,
    • Erwin Dekker, Pavel Kuchař, "Bourgeois Knowledge: The Incomplete Closure of the Epistemological Break in the Work of Deirdre McCloskey", Journal of Contextual Economics – Schmollers Jahrbuch, Vol 140, n°3-4, pp301–317
    • Alberto Mingardi, "Re-Evaluating the Bourgeoisie: A Parallel between Deirdre McCloskey and Sergio Ricossa", Journal of Contextual Economics – Schmollers Jahrbuch, Vol 140, n°3-4, pp319–339
    • Martha C. Nussbaum, "Identity, Equality, Freedom: McCloskey’s Crossing and the New Trans Scholarship", Journal of Contextual Economics – Schmollers Jahrbuch, Vol 140, n°3-4, pp271–282
    • Joseph Persky, "John Stuart Mill, Virtues and the Laboring Classes, with Notes on McCloskey", Journal of Contextual Economics – Schmollers Jahrbuch, Vol 140, n°3-4, pp341–353
    • Stephen T. Ziliak, "Deirdrest", Journal of Contextual Economics – Schmollers Jahrbuch, Vol 140, n°3-4, pp229–234

Liens externes



Adam Smith.jpg Accédez d'un seul coup d’œil au portail économie.