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Jerome Tuccille

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Jerome Tuccille
journaliste
Dates 1937 - 2017
Tuccille.jpg
Tendance libertarien
Nationalité États-Unis États-Unis
Articles internes Autres articles sur Jerome Tuccille
Citation
Interwikis sur Jerome Tuccille

Jerome Tuccille, né le 30 mai 1937 dans le Bronx à New York, et décédé le 16 février 2017 à Severna Park, dans le Maryland, est l'auteur de plus de 25 livres couvrant un large éventail de sujets. Il est diplômé en psychologie (B.S.) au Manhattan College. De 1971 à 1973, il a enseigné à la New School for Social Research à New York.

Son activité intellectuelle libertarienne

Jerome Tuccille défend un point de vue anarchiste dans le numéro d'avril 1969 de la publication The New Guard. Il s'est ensuite pratiquement converti à la position libertarienne. Sa relation avec Murray Rothbard[1] dans le mouvement libertarien était très forte. Il a commencé par écrire un livre de synthèse sur l'anarcho-capitalisme qu'il a appelé le libertarianisme radical afin de montrer que le radicalisme implique de pousser la logique de ses arguments jusqu'au bout de sa pensée. Mais il s'est surtout fait connaître dans le milieu libertarien grâce à son livre, écrit en 1971, Ça commence habituellement avec Ayn Rand, une satire socio-politique[2] au travers du mouvement libéral objectiviste, en vogue aux États-Unis à cette époque-là, avec des personnages aux opinions caricaturées, produisant au final un effet comique. Pour Murray Rothbard (1971), ce livre est salutaire à la pensée libertarienne car l'esprit corrosif et la satire donnent une perspective rationnelle. Le sens de l'humour maintient en phase avec la réalité, ce qui est généralement connu sous le vocable de bon sens. Ce livre n'est pas et ne se prétend pas être un livre d'histoire universitaire. Jerome Tuccille est un romancier. Les portraits des personnes qu'il dresse et les événements du mouvement objectiviste qu'il relate sont ceux d'un roman et n'entrent pas dans le cadre du travail d'un journaliste d'investigation. Il ne s'agit pas d'une reconstitution d'une scène de vie mais la vérité littéraire révélée par un romancier, avec sa perception aiguë de l'essence du mouvement objectiviste en reconstituant les événements à travers son imagination vive et hyperbolique. Son livre de 1999, Ça commence toujours avec Ayn Rand reprend son livre de 1971 là où il s'était arrêté avec quelques commentaires sur plusieurs présidents des États-Unis de la fin du XXe siècle en étant discret sur le mouvement libertarien après 1974.

Dans une lettre adressée au Libertarian Forum en 1969, il utilise la métaphore de Moloch pour symboliser l'État. Il préconise d'affamer le Moloch[3]. Si on prive de nourriture l'animal, alors l'État disparaîtra. La meilleure façon de tuer une bête féroce, écrit Jerome Tuccille, est de l'affamer à mort et donc de lui retirer ce type particulier de nourriture qui le maintient en vie, en bonne santé et en toute-puissance. L'État, tout comme Moloch, prospère grâce au sacrifice humain. Il exige une part importante de la productivité humaine sous la forme monétaire des impôts qu'il convertit en outils de coercition pour opprimer le peuple, celui même dont il exige sa nourriture. Jerome Tuccille prévient donc que l'action d'un libertarien est de pouvoir de temps à autre donner une ou deux sensations de faim à la bête insatiable. Il cite alors ses actions personnelles dans cet objectif comme son adhésion à la War Resisters League (Ligue des résistants à la guerre) par laquelle il s'engage à retenir la partie fiscale de sa facture de téléphone mensuelle, qui était largement utilisée pour financer la guerre au Vietnam en 1969. Afin de faire tomber Moloch de son piédestal, il s'est engagé à refuser de payer la surtaxe, une taxe de vente sur les achats contre remboursement. Mais plus que tout, sa décision impliquante fut de nature « religieuse ». Après mûre réflexion, si on peut le croire sans cynisme, il s'est engagé radicalement afin de devenir ministre ordonné de l'Église de la Vie Universelle, et ceci pour obtenir certains avantages comme la réduction d'impôts. Alors, prévient-il en tacticien de la résistance fiscale, si chacun de nous trouve les astuces afin de priver l'État de ses ressources fiscales, tout en restant dans la légalité, alors celui-ci cessera de croître.

En 1974, alors membre du Free Libertarian Party de New York, il se présente comme candidat libertarien au poste de gouverneur de New York. Il a été le premier candidat tiers (hors républicain et démocrate) de l'histoire de New York à diffuser des publicités télévisées. Il a reçu l'approbation de George F Will et a également obtenu un article dans le magazine Newsweek. Cependant, en 1977, il quitte le mouvement libertarien, annonçant son départ dans un article du 29 avril 1977 du National Review, « Adieu l'utopie - L'échec du libertarianisme », et se proclame alors conservateur.

Son activité biographique de chefs d'entreprise et ses guides financiers

Jerome Tuccille a continué à écrire des livres, y compris un certain nombre de biographies de personnes ayant réussi comme Alan Greenspan mais aussi des chefs d'entreprise à la renommée internationale comme Rupert Murdoch, Donald Trump ou des entreprises familiales comme la famille de vignobles Gallo et la famille Hunt du Texas. King of Media (publié à l'origine avec un titre différent) raconte l'histoire du magnat des médias, Barry Diller, et de son règne sur l'un des plus grands royaumes du divertissement et de l'information au monde. Hemingway et Gellhorn est une biographie d'Ernest Hemingway et de sa troisième épouse, Martha Gellhorn. Il a fait l'objet d'une émission spéciale sur la chaîne HBO en 2012 avec Clive Owen et Nicole Kidman dans les rôles des personnages.

Il a écrit plusieurs guides financiers dont The Optimist's Guide to Making Money dans les années 1980, L'esprit de l'argent, et La nouvelle loi fiscale et Vous. Il a été vice-président des services d'investissement T. Rowe Price, et a travaillé à partir de 1975 dans le domaine de l'investissement comme courtier et analyste de surveillance.

Son activité littéraire

La Galerie des fous est son avant-dernier livre. Il raconte l'implication de sa famille dans le vol de huit peintures impressionnistes hors de prix dans une galerie d'art de New York. Son dernier livre fut The Roughest Riders: the Untold Story of the Black Soldiers in the Spanish-American War. Il a également écrit des livres de fiction sous les pseudonymes de Paul Marano et de Jack Daniels.

Information complémentaires

Notes et références

  1. ↑ Par exemple, il a aidé Murray Rothbard à sélectionner des livres libéraux à réimprimer dans la série « Tradition individualiste de droite en Amérique » chez Arno Press.
  2. ↑ Comme le formule Murray Rothbard, dans sa critique du livre dans The Libertaian Forum, en 1971, « Nous sommes entourés de fanatiques belliqueux et sans humour, d'âmes anéanties qui croient que pour être sérieux au sujet de leurs valeurs, l'esprit et l'humour doivent être jetés à la poubelle ».
  3. ↑ Moloch ou Molech était une divinité dont le culte était pratiqué dans la région de Canaan. Il apparaît dans la Bible lorsque des enfants lui sont sacrifiés par le feu pour le nourrir.

Bibliographie

De 1968 à 1976

De 1977 à 2019

  • 1982, "Inside the underground economy", New York, N.Y.: New American Library
  • 1983, "How to Profit on Wall Street", Plume
  • 1994, "Politics as a Noble Calling: The Memoirs of F. Clifton White", Jameson Books (IL)
  • 1998, "Barry Diller: The Life and Times of a Media Mogul", Birch Lane Press
  • 2002, "Alan Shrugged: Alan Greenspan, the World's Most Powerful Banker", Wiley
  • 2004, "Kingdom: The Story of the Hunt Family of Texas", Beard Books
  • 2011,
    • a. "The Double: Churchill, Hitler, and the Duel Over Rudolf Hess", Createspace Independent Publishing Platform
    • b. "Hemingway and Gellhorn: The Untold Story of Two Writers, Espionage, War, and the Great Depression", Createspace Independent Publishing Platform
  • 2012, "After the Murder of Jesus Christ", Createspace Independent Publishing Platform
  • 2013, "The Double", Createspace Independent Publishing Platform
  • 2015, "The Roughest Riders: The Untold Story of the Black Soldiers in the Spanish-American War", Chicago Review Press

Littérature secondaire

  • 1973, Robert Booth Fowler, commentaire des livres de Richard King, "The Party of Eros: Radical Social Thought and the Realm of Freedom", de Murray B. Levin, "Political Hysteria in America: The Democratic Capacity for Repression" et de Jerome Tuccille, "Radical Libertarianism: A New Political Alternative", The American Political Science Review, Vol 67, n°3, Sep., pp991-992
  • 1986, Andreas K. Winterberger, "Chronist einer Trennung. Zur Wiederauflage zweier Bücher des amerikanischen Radikallibertären Jerome Tuccille"[Chronique d'une séparation. Sur la réédition de deux livres du libertarien radical américain Jerome Tuccille], Criticón, n°94, März/April



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