Vous pouvez contribuer simplement à Wikibéral. Pour cela, demandez un compte à adminwiki@liberaux.org. N'hésitez pas !
Vieille droite américaine
La vieille droite américaine était un mouvement politique qui s'est opposé au New Deal et à l'expansion du gouvernement fédéral aux États-Unis dans les années 1930 et 1940. Elle prônait des valeurs individualistes, la liberté économique et la limitation du pouvoir étatique. Ce mouvement comprenait une diversité d'opinions, allant de la stricte interprétation constitutionnelle à la décentralisation extrême, et s'opposait également à l'interventionnisme étranger. Bien qu'elle ait exercé une influence significative, notamment au Congrès, la vieille droite a progressivement perdu de l'importance avec le temps, marquant un déclin au cours des années 1950.
Les principes du libéralisme de la vieille droite
- . Minimisation du rôle de l'État. Albert Jay Nock, écrivain et théoricien politique, était un ardent défenseur de la réduction du rôle de l'État dans la société. Il prônait la limitation des pouvoirs gouvernementaux et la préservation de la liberté individuelle en minimisant l'intervention de l'État dans les affaires économiques et sociales.
- . Protection des libertés individuelles. H. L. Mencken, écrivain et journaliste acerbe, était un fervent défenseur des libertés individuelles et de la liberté d'expression. Il critiquait souvent les politiques interventionnistes du gouvernement qui, selon lui, menaçaient les libertés fondamentales des citoyens américains.
- . Défense des droits des États et de la souveraineté locale. Robert Taft, sénateur de l'Ohio et figure dominante de la vieille droite, était un farouche défenseur des droits des États et de la souveraineté locale. Il s'opposait aux initiatives du gouvernement fédéral visant à empiéter sur les prérogatives des États et plaidait en faveur d'une plus grande autonomie des gouvernements locaux dans la prise de décision.
- . Opposition au collectivisme et au progressisme. Frank Chodorov, écrivain et éditeur, était un critique virulent du collectivisme et du progressisme. Il s'opposait aux politiques interventionnistes du gouvernement et prônait un retour aux principes du libéralisme classique, mettant l'accent sur la primauté de la liberté individuelle et de la propriété privée.
Débats internes et diversité de points de vue
- . Variété des opinions. La vieille droite américaine comptait une diversité remarquable d'opinions, allant de la stricte interprétation constitutionnelle à la décentralisation extrême du pouvoir. Certains membres, tels que Howard Buffett et John W. Bricker, prônaient une stricte interprétation de la Constitution des États-Unis, soutenant que le gouvernement fédéral devait se conformer strictement aux limites établies par celle-ci. D'autres, comme Herbert Hoover et Senator Taft, étaient en faveur d'une décentralisation extrême du pouvoir, plaidant pour une plus grande autonomie des États et une réduction significative de l'autorité fédérale. Cette diversité de perspectives permettait des débats animés au sein de la vieille droite et reflétait les différentes visions de l'avenir de l'Amérique.
- . Questions politiques en débat. Les membres de la vieille droite étaient également divisés sur plusieurs questions politiques importantes. En ce qui concerne les tarifs douaniers par opposition au libre-échange, certains membres, comme Frederick C. Smith, soutenaient la nécessité de maintenir des tarifs douaniers élevés pour protéger l'industrie nationale. D'autres, comme Thomas Fleming, prônaient une politique de libre-échange pour favoriser une économie plus dynamique et compétitive. De même, la question de l'immigration suscitait des divergences d'opinions au sein de la vieille droite. Des membres comme John T. Flynn étaient favorables à des restrictions strictes à l'immigration, arguant que cela permettrait de protéger les emplois et la culture américaine. En revanche, d'autres membres, tels que Murray Rothbard, prônaient l'ouverture des frontières, estimant que l'immigration était bénéfique pour l'économie et la société américaines. Ces débats internes témoignaient de la complexité des positions et des idéologies au sein de la vieille droite américaine.
Opposition au New Deal
- . Horreur face à la révolution rooseveltienne et au collectivisme. La vieille droite américaine était profondément horrifiée par ce qu'elle percevait comme la révolution rooseveltienne initiée par le président Franklin D. Roosevelt dans le cadre de son New Deal. Les membres de la vieille droite considéraient que les politiques du New Deal menaçaient les fondements de la liberté individuelle et de l'économie de marché en promouvant un interventionnisme accru de l'État et en introduisant des programmes de redistribution de la richesse. Ils voyaient dans ces politiques une forme de collectivisme qui sapait les principes fondamentaux du libéralisme classique.
- . Critique du dépassement des limites démocratiques et de l'expansion du pouvoir gouvernemental. En réaction au New Deal, la vieille droite critiquait vivement le dépassement des limites démocratiques et l'expansion du pouvoir gouvernemental centralisé. Ils dénonçaient le recours excessif aux décrets présidentiels et aux agences fédérales pour mettre en œuvre les politiques du New Deal, soulignant que cela sapait les principes de séparation des pouvoirs et de contrôle démocratique. De plus, ils mettaient en garde contre les dangers d'un gouvernement fédéral de plus en plus intrusif dans la vie des citoyens et des entreprises.
Opposition à l'interventionnisme étatique à l'étranger
- . Critique de l'engagement dans des guerres à l'étranger. La vieille droite américaine se distinguait par sa critique de l'engagement des États-Unis dans des guerres à l'étranger. Des figures telles que Robert A. Taft et Howard Buffett exprimaient une profonde préoccupation pour la préservation des intérêts nationaux américains. Ils remettaient en question les motivations derrière les interventions militaires à l'étranger et mettaient en garde contre les conséquences néfastes pour la sécurité et la liberté des États-Unis.
- . Défense de la non-intervention. La vieille droite défendait vigoureusement le principe de non-intervention dans les affaires étrangères des autres nations. Des personnalités comme Murray Rothbard et Frank Chodorov s'opposaient fermement à la politique étrangère agressive et aux alliances internationales, soulignant que l'interventionnisme compromet la souveraineté nationale et entraîne des conflits inutiles. Ils prônaient une approche de la politique étrangère basée sur la diplomatie et le respect de la souveraineté nationale, plutôt que sur l'usage de la force militaire à des fins impérialistes.
Le déclin progressif de la vieille droite américaine
Le déclin progressif de la vieille droite américaine peut être attribué à plusieurs facteurs interconnectés. Tout d'abord, les changements politiques et idéologiques au sein du Parti républicain ont contribué à la marginalisation de la vieille droite. L'émergence de factions plus interventionnistes et néoconservatrices a éclipsé les voix de la droite classique, qui prônait la non-interventionnisme et la limitation de l'État.
De plus, l'évolution des priorités nationales et internationales a modifié le paysage politique, détournant l'attention de certaines des questions fondamentales défendues par la vieille droite, telles que la réduction du gouvernement et la protection des libertés individuelles. Les nouveaux défis géopolitiques et les engagements internationaux ont souvent relégué les principes de non-intervention au second plan.
Les divisions internes au sein du mouvement conservateur ont également affaibli la vieille droite. Les désaccords sur des questions clés telles que les politiques commerciales, l'immigration et la politique étrangère ont fragmenté la droite politique, sapant ainsi sa capacité à mobiliser un front uni.
En outre, l'émergence de nouvelles forces politiques et idéologiques, telles que le néoconservatisme et le libertarianisme moderne, a attiré l'attention et l'adhésion de nombreux conservateurs, réduisant ainsi l'influence de la vieille droite. Ces mouvements offraient des perspectives et des solutions différentes aux problèmes contemporains, ce qui a progressivement éclipsé les idéaux traditionnels de la vieille droite.
Enfin, les changements sociaux et culturels au sein de la société américaine ont également joué un rôle dans le déclin de la vieille droite. L'évolution des valeurs sociales et des attitudes envers le rôle du gouvernement a influencé les opinions politiques, érodant ainsi la base de soutien traditionnelle de la vieille droite.
Bibliographie
- 1984, Murray Rothbard, "Life in the Old Right", Chronicles, August
- 2000, Joseph Stromberg, "Mere Isolationism: The Foreign Policy of the Old Right", The Freeman, février, vol 50, n°2