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Robert Taft

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Robert A. Taft, né le 8 septembre 1889 à Cincinnati, dans l'Ohio et décédé le 31 juillet 1953 à New York, était un homme politique américain, reconnu pour son rôle majeur au sein du Parti républicain pendant la première moitié du XXe siècle. Il est souvent considéré comme l'un des plus importants législateurs conservateurs de son époque, et se rattache au courant paléoconservateur et isolationniste.

Biographie

Robert Alphonso Taft était le fils de William Howard Taft, qui deviendra plus tard le 27e président des États-Unis. Il a grandi dans une famille politique influente, ce qui a sans aucun doute nourri son intérêt et son engagement ultérieur dans le domaine de la politique. Après avoir obtenu son diplôme de droit de l'université de Yale en 1913, Taft a exercé la profession d'avocat avant de se lancer dans la politique. Il a été élu au Sénat des États-Unis en 1938, où il a représenté l'État de l'Ohio pendant près de quinze ans, jusqu'à sa mort en 1953.

Robert Taft était un fervent défenseur du conservatisme et du libéralisme classique. Il s'est opposé à l'expansion du gouvernement fédéral et a préconisé une plus grande autonomie pour les États américains et les individus. Il était également un critique de la politique étrangère interventionniste, soutenant une approche plus modérée et prudente dans les relations internationales.

En tant que membre du Sénat, Taft a joué un rôle clé dans la rédaction et la promotion de nombreuses législations majeures, notamment dans le domaine des questions économiques et sociales. Il a été un fervent défenseur de la réduction des impôts, de la limitation des dépenses publiques et de la protection des droits individuels.

La carrière politique de Robert Taft a été marquée par plusieurs tentatives infructueuses pour accéder à la présidence des États-Unis. Malgré son influence et son soutien au sein du Parti républicain, il n'a jamais réussi à obtenir la nomination présidentielle. Néanmoins, son héritage politique reste significatif, et il a grandement influencé la pensée conservatrice aux États-Unis.

Les principes du conservatisme de Robert Taft

  • . Opposition au gouvernement centralisé et aux grandes dépenses publiques. Robert Taft était fermement opposé à l'expansion des pouvoirs du gouvernement fédéral. Il croyait que le gouvernement centralisé avait tendance à empiéter sur les libertés individuelles et les droits des États, ce qui pouvait mener à une forme de tyrannie douce. Il voyait dans la décentralisation une protection essentielle contre l'abus de pouvoir. C'est pourquoi, il avançait que l'intervention gouvernementale excessive dans l'économie et la vie des citoyens risquait de créer une dépendance vis-à-vis de l'État, de freiner l'initiative privée et de limiter la liberté individuelle. Il craignait que cela ne conduise à une bureaucratie inefficace et coûteuse, incapable de répondre de manière flexible et efficace aux besoins réels de la population.
  • . Opposition à la législation New Deal de Roosevelt. Robert Taft s'est opposé vigoureusement aux programmes du New Deal de Franklin D. Roosevelt, qu'il considérait comme une extension dangereuse du pouvoir fédéral. Il critiquait ces initiatives pour leur approche centralisée et leur tendance à étendre l'influence du gouvernement sur l'économie. Selon lui, les programmes du New Deal n'étaient pas seulement inefficaces, mais aussi prohibitivement coûteux. Il soulignait que ces programmes, financés par des emprunts massifs et des augmentations d'impôts, alourdissaient la dette nationale et nuisaient à la stabilité économique à long terme. IL croyait que le libre marché, plutôt qu'une intervention gouvernementale massive, était la meilleure solution pour relancer l'économie et réduire le chômage.
  • . Défenseur des droits individuels et de la constitutionnalité. Robert Taft a pris une position forte contre la décision de Roosevelt de criminaliser toutes les transactions privées en or. Il voyait cette mesure comme une atteinte aux libertés économiques fondamentales et un dépassement des pouvoirs exécutifs. Taft plaidait pour le respect strict de la Constitution et des droits individuels contre de telles mesures d'urgence. Pour lui, la liberté économique était indissociable de la liberté individuelle. Il pensait que la capacité des individus à disposer librement de leurs biens et de leurs transactions économiques était un pilier essentiel d'une société libre. En défendant ces libertés, Taft cherchait à préserver un cadre où l'initiative privée pouvait prospérer sans l'ingérence excessive du gouvernement.
  • . Lutte contre les syndicats et la régulation du travail. Robert Taft a joué un rôle clé dans la promulgation de la Taft-Hartley Act de 1947, une législation visant à rééquilibrer les relations entre les employeurs et les syndicats. Cette loi imposait des restrictions aux activités syndicales et cherchait à prévenir les abus de pouvoir de ceux-ci. La Taft-Hartley Act permettait aux États de passer des lois "Right to Work", qui interdisaient les accords de "closed shop" (obligation d'adhérer à un syndicat pour être employé). Taft voyait cela comme une manière de protéger les droits des travailleurs individuels contre la coercition syndicale et de promouvoir une plus grande flexibilité sur le marché du travail.
  • . Priorité à la responsabilité budgétaire. Robert Taft critiquait vigoureusement les déficits budgétaires et les dépenses publiques excessives, qu'il voyait comme une menace pour la stabilité économique à long terme. Il considérait que les dépenses non contrôlées et les emprunts massifs menaient à l'inflation, alourdissaient la dette nationale et créaient des pressions fiscales injustes pour les générations futures. Il prônait une gestion fiscale stricte et équilibrée, en insistant sur la nécessité de réduire les dépenses publiques inutiles et d'équilibrer le budget. Il croyait dans la réduction des impôts comme moyen de stimuler la croissance économique et d'encourager l'initiative privée. Pour Taft, une gestion budgétaire responsable est essentielle pour maintenir la confiance des citoyens dans leur gouvernement et assurer une prospérité durable.

L'isolationnisme de Robert Taft

  • . Rejet des alliances militaires et des engagements internationaux. Robert Taft s'est opposé à l'intervention militaire des États-Unis en Corée en 1950, soulignant que cette action avait été entreprise sans une déclaration officielle de guerre par le Congrès. Taft considérait cela comme un contournement dangereux des processus démocratiques et une violation de la Constitution américaine, qui réserve au Congrès le pouvoir de déclarer la guerre. Il argumentait que la nécessité d'une déclaration de guerre par le Congrès n'était pas seulement une formalité légale, mais une garantie de délibération et de consensus national avant d'engager des troupes dans des conflits étrangers. Pour lui, ce processus servait à empêcher les engagements militaires précipités et à garantir que de telles décisions reflètent véritablement la volonté du peuple américain.
  • . Critique de la création et du rôle des Nations Unies. Robert Taft était sceptique quant à la création des Nations Unies et se montrait critique envers ses interventions internationales. Il voyait l'ONU comme une organisation potentiellement intrusive qui pourrait contraindre les États-Unis à des engagements militaires ou politiques contraires à leurs intérêts nationaux. Plutôt que de compter sur une organisation supranationale comme l'ONU, Taft préconisait des solutions basées sur le droit international et la résolution des conflits par le biais de cours internationales. Il croyait que ces mécanismes étaient mieux adaptés pour respecter la souveraineté nationale tout en promouvant la paix et la justice internationales.
  • . Défense de la souveraineté nationale. Robert Taft exprimait une grande méfiance envers les traités et accords internationaux susceptibles de limiter l'autonomie des États-Unis. Il craignait que ces engagements ne compromettent la capacité des États-Unis à prendre des décisions indépendantes en matière de politique étrangère et de sécurité nationale. Fidèle à la doctrine Monroe, Taft soutenait que les États-Unis devaient éviter de s'impliquer dans les affaires européennes et se concentrer sur les affaires de l'hémisphère occidental. Il voyait l'isolationnisme traditionnel comme un moyen de protéger les intérêts américains sans s'engager dans des conflits lointains et complexes.
  • . Politique étrangère basée sur l'intérêt national. Robert Taft critiquait vigoureusement les politiques interventionnistes et impérialistes, affirmant qu'elles allaient à l'encontre des principes fondateurs des États-Unis. Il considérait que l'engagement dans des aventures impérialistes risquait de dilapider des ressources précieuses et de compromettre la sécurité nationale. Pour Taft, la politique étrangère devait avant tout servir les intérêts économiques et sécuritaires des États-Unis. Il prônait une politique commerciale active qui privilégie les accords bilatéraux avantageux et protège les industries américaines. Taft estimait que la stabilité économique nationale était un pilier de la sécurité globale et qu'il fallait éviter les engagements militaires coûteux et incertains pour préserver cette stabilité.

En synthèse, l'isolationnisme de Robert Taft était fondé sur une méfiance profonde envers les engagements internationaux contraignants et une volonté de préserver la souveraineté nationale et les intérêts économiques des États-Unis. Il voyait dans l'isolationnisme un moyen de garantir la liberté et la prospérité américaines tout en évitant les pièges des conflits étrangers et des alliances militaires complexes.

Informations complémentaires

Publications

  • . 1952, "A Foreign Policy for Americans", New York: Doubleday

Littérature secondaire

  • 1967, Russell Kirk, James McClellan, "The Political Principles of Robert A. Taft", New York: Fleet Press
  • 1972, James T. Patterson, "Mr. Republican: A Biography of Robert A. Taft", Boston: Houghton Mifflin
  • 1976, James T. Patterson, "Robert A. Taft and American Foreign Policy, 1939–1945", In: Leonard Liggio, James J. Martin, dir., "Watershed of Empire: Essays in New Deal Foreign Policy", Colorado Springs, CO: Ralph Myles


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