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Impérialisme

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L'impérialisme est une stratégie ou une doctrine politique de conquête visant la formation d'empires. Par extension, impérialisme désigne tout rapport de domination établi par une nation ou une confédération sur un autre pays.

Hannah Arendt analysa l'impérialisme dans les Origines du Totalitarisme (1951). Elle rattache l'impérialisme à la notion d'expansion (à différencier de la conquête, selon elle) comme fin en soi. Selon l'auteur, l'impérialisme est apparu quand l'État-nation devint trop étroit pour le développement de l'économie capitaliste. Son approche a l'intérêt de rattacher l'impérialisme à la genèse du totalitarisme : d'une part il a inauguré une « politique mondiale », d'autre part il a préfiguré la négation de l'État-nation (exactions coloniales, pouvoirs spéciaux dans les colonies...). L'impérialisme a également permis l'apparition des conceptions raciales qui ont été exploitées par le nazisme.

Le concept d'impérialisme a été à la base de la doctrine marxiste, pour théoriser la soi-disant stratégie d'expansion et de conquête des pays capitalistes sur les pays socialistes. Pour autant, si le capitalisme a vaincu le socialisme et s'est imposé sur presque toute la planète, ce n'est pas grâce à l'action des gouvernements occidentaux (qui avaient souvent partie liée avec les entreprises monopolistiques publiques ou privée), mais grâce au libre jeu du marché qui a creusé un écart irrémédiable entre l'Est et l'Ouest. Cet écart, malgré la privation de liberté dont souffraient les peuples opprimés des régimes socialistes, a été le catalyseur de la chute des seuls empires véritablement néo-coloniaux, les empires socialistes.

Les thèses faisant de « l'impérialisme le stade ultime du capitalisme » (Lénine) ont été démontées par plusieurs économistes, en particulier par Peter T. Bauer ou, plus récemment, Jacques Marseille.

Enfin, loin d'être le fruit de la stratégie des gouvernements occidentaux, l'impérialisme a au contraire caractérisé les tentatives d'expansion menées par l'Union soviétique et ses alliés, partout dans le monde, des années trente aux années quatre-vingt. C'est l'expansion de l'État-nation et la volonté politique de contrôler le commerce qui sont les causes de l'impérialisme.

Citations

  • Tout Empire porte en lui les germes de sa propre destruction. Plus un État se rapproche de l’utopie d’un gouvernement mondial, plus il a de raisons d’abandonner son libéralisme intérieur et de suivre sa pente répressive, en exploitant sans limite les habitants productifs qui demeurent sous son autorité. La pénurie de nouveaux tributaires à exploiter et la baisse de la productivité intérieure rendent alors insolvables les politiques intérieures de l’Empire. La crise survient et la perspective d’un effondrement économique pousse à la décentralisation, incite les mouvements séparatistes et sécessionnistes, si bien que l’Empire finit par craquer. (Hans-Hermann Hoppe)
  • La thèse qui veut que derrière chaque aventure impérialiste il y ait de fabuleux gains économiques, des richesses et des trésors indescriptibles, est tellement plausible qu'elle est (quasiment) acceptée universellement même quand elle est totalement niée par les faits. Clairement cette croyance a été commode à l’État quand il a dû trouver des justifications rationnelles pour ses folies de puissance. Mais, en réalité, l'impérialisme, dans son ensemble, a été une aventure extrêmement coûteuse qu'aucun capitaliste sensé n'aurait prise en considération ou réalisée si sa fortune personnelle avait été en jeu. (Gian Piero de Bellis)
  • Une politique impérialiste, guerrière, ne correspond pas aux intérêts du capitalisme ; au contraire. Un système économique qui repose sur la division du travail et l’échange a besoin de la paix s’il souhaite prospérer. L’intérêt objectif et raisonnable des parties prenantes à l’échange est d’exiger la paix. [...]Les porteurs de l’esprit guerrier sont toujours les catégories qui, sociologiquement, sont les plus éloignées du capitalisme. L’anticapitalisme, au sein de l’Europe actuelle, en tant que socialement non constructif, est en même temps le principal vecteur du bellicisme. (Wilhelm Röpke, Impérialisme et capitalisme)
  • L'impérialisme est propension sans objet d'un État à mener une expansion violente pour laquelle il est impossible d'indiquer des limites. (Joseph Schumpeter, Zur Soziologie des Imperialismus, 1919)

Bibliographie

  • 1919, Joseph Schumpeter, Zur Soziologie des Imperialismus (traduction française en 1984 : « Impérialisme et classes sociales », Paris, Champ Flammarion)
  • 1962, Oliver MacDonagh, The Anti-Imperialism of Free Trade, The Economic History Review Second Series, vol. XIV, No. 3, pp489-501



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