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Ernest Benn
Ernest Benn | |||||
Éditeur, écrivain et publiciste | |||||
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Dates | 1875 - 1954 | ||||
Tendance | |||||
Nationalité | Royaume-Uni | ||||
Articles internes | Autres articles sur Ernest Benn | ||||
Citation | |||||
Interwikis sur Ernest Benn | |||||
Sir Ernest Benn (Ernest John Pickstone Benn de son nom complet), né le 25 juin 1875 à Oxted, dans le Surrey et décédé le 17 janvier 1954 était un éditeur, écrivain et publiciste politique britannique.
Biographie d'Ernest Benn
Son père, John Benn, est issu de la classe moyenne et fit carrière dans la presse professionnelle, puis la politique locale à Londres. Il est associé au Progressive Party, un parti de centre gauche, proche de la Fabian Society.
Ernest Benn, dernier fils de John Benn, fréquente la Central Foundation Boys' School, une école de Londres à visée sociale. Quand son père est élu au parlement britannique, Ernest reprend la gestion de la petite entreprise familiale d'édition Benn Brothers. Sous l'impulsion d'Ernest, la société se développe et devient Ernest Benn Limited.
Ernest Benn rejoint le ministère des Munitions et de la Reconstruction pendant la Première Guerre mondiale. Fonctionnaire, il est alors proche des idées étatistes, mais se rapproche des idées libérales à la suite de la guerre.
Jusqu'à sa mort en 1954, il développe avec succès l'entreprise d'édition, créant de nouveaux titres de presse professionnelle à destination des primeurs, des électriciens ou des gaziers, puis des livres d'art sous la direction de Victor Gollancz. La société fut rachetée dans les années 1980.
Ernest Benn était également membre du Reform Club et fondateur de ce qui allait devenir ensuite la Society for Individual Freedom, une association de libéraux et libertariens britanniques encore active aujourd'hui.
Il n'était le porte-parole d'aucun intérêt mais celle d'une idée, le libéralisme que nul ne peut ignorer s'il veut rester libre. Il craignait la perspective d'une société sur-organisée et sur-réglementée dont il voyait la montée progressive. Alors, il s'exaspérait que l'État incarne cette ère collectiviste avec l'introduction sans cesse renouvelée de dispositifs socialistes de régulation sociale et économique.
La promotion de l'éducation pour l'esprit d'entreprise et du libre échange
L'entreprise Ernest Benn Limited a permis de mieux faire connaître les grands philosophes comme Thomas d'Aquin, Aristote, Descartes, John Stuart Mill ou Emmanuel Kant auprès du public anglophone. Toujours partisan d'une philosophie de production élevée, de salaires élevés et de prix bas, il a construit un empire de la presse spécialisée ainsi qu'une entreprise d'édition de livres. Doué en marketing, il lance la bibliothèque « six penny » dans les années 1920, précurseurs des livres de poche modernes, dont les recettes comptables revendiquaient des ventes se chiffrant à plusieurs millions.
Génie des affaires et combattant intransigeant pour défendre les idées libérales et une économie saine, il resta jusqu'à sa mort, un polémiste surdoué. Au milieu des années 1920, il n'est plus dupe des méfaits de l'intervention de l'État dans l'économie et il adopte les idées du laissez-faire. Depuis sa conversion au libéralisme classique au milieu des années 1920 jusqu'à sa mort en 1954, il a publié plus de vingt livres et une quantité équivalente de brochures propageant ses idées. Face aux critiques du capitalisme qui se développe dans l'entre-deux guerres, il trouva l'exutoire idéal de ses vues libérales dans des contributions prolifiques à la presse. Entre 1921 et 1926, il a envoyé de nombreux courriers au journal The Times afin de faire valoir son opinion contre la majorité socialiste déferlante.
Il revendiquait une descendance intellectuelle avec l'école de Manchester et les principaux libéraux dont il avait lu les œuvres comme Jeremy Bentham, John Stuart Mill, Herbert Spencer, Frédéric Bastiat ainsi que Richard Cobden. D'ailleurs il recommandait chaudement la lecture du livre de John Morley sur cet auteur favorable au libre échange, The Life of Cobden.
À deux reprises, en 1926 et à nouveau en 1941, Ernest Benn et ses nombreux amis la librairie individualiste et la société des individualistes afin de servir de nouveau média de leur mouvement libéral en constante expansion. Ils ont organisé des réunions réussies dans les principaux centres intellectuels de toute la Grande-Bretagne. Et pendant de nombreuses années, des déjeuners débats réguliers ont réuni des centaines d'invités de marque avec des orateurs du calibre de Lord Leverhulme, président de l'empire Unilever; Lord Perry, président de Fords (en Grande-Bretagne); Sir Carleton Allen, directeur de Rhodes House, à Oxford; Francis W. Hirst[1]; et Greville Poke, éditeur de périodiques.
L'éthique du profit dans la société capitaliste est bénéfique à tous
En 1921, il effectue sa première visite aux États-Unis où il est impressionné par la philosophie éducative et le modèle capitaliste. À son retour, il écrit que toute la force de l'opinion publique en Amérique est dirigée vers l'enseignement à son peuple afin de grandir alors qu'il ne se console pas que celle de l'Europe semble se préoccuper d'enseigner au peuple de s'incliner en face de l'autorité.
Ses Confessions d'un capitaliste ont été initialement publiées en 1925 puis réimprimées vingt ans plus tard après s'être vendues à un quart de million d'exemplaires. Il y rejette la théorie de la valeur-travail et soutient que la richesse est un produit dérivé de l'échange. Dans la préface de la 13ème réédition de son livre, il fait la remarque que le système capitaliste était l'objet de critiques et de calomnies en 1925 lors de la première parution. Mais, précise-t-il, au cours de trois périodes de gouvernement socialiste, beaucoup de gens ont examiné de nouveau les principes sur lesquels repose la prospérité anglaise d'antan. Il indique également que le taux des dépenses publiques ont énormément augmenté et les arguments en faveur de l'entreprise privée ont été renforcés entre 1925 et 1948. Son livre vise à expliquer le fonctionnement de l'entreprise privée à une nouvelle génération et à encourager l'esprit de risque et d'effort personnel qui ne manque jamais de se manifester en période d'adversité. Il y confirme être un partisan impénitent de l'entreprise privée qui offre un avantage matériel que nul autre système n'ai déjà apporté à l'humanité. Aussi, l'affirmation des instances politiques qui proposent la création de richesse est un piège et une illusion. Assez marqué dans sa critique, l'auteur anglais ne voit aucune différence essentielle entre le bolchevik de la Russie et les nombreux types de socialistes modérés : « Tous deux sont attachés à l'abolition de l'entreprise privée, et tous deux sont donc des destructeurs du confort humain ».
Citation
- « La politique est l'art de chercher des ennuis, de les trouver qu'ils existent ou non, d'en donner un diagnostic erroné, puis d'appliquer les mauvais remèdes »[2]. La citation anglaise ("Politics is the art of looking for trouble, finding it whether it exists or not, diagnosing it incorrectly, and applying the wrong remedies" est souvent attribuée de manière incorrecte à Groucho Marx[3].
Informations complémentaires
Notes et références
- ↑ Francis W. Hirst occupa le poste de rédacteur en chef de la revue The Economist de 1907 à 1916. Il a commencé l'expansion et la modernisation de la revue et a contribué à en faire l'entreprise internationale qu'elle est aujourd'hui. Il était un ardent défenseur des marchés libres et faisait partie de la dernière génération de libéraux, qui comprenait des personnalités telles que Hilaire Belloc. Il a aussi écrit des biographies sur les libéraux : William Gladstone, John Morley, Thomas Jefferson et Adam Smith.
- ↑ Henry Powell Spring, What is Truth?, Orange Press, 1944, p. 31
- ↑ Gyles Brandreth, Word Play: A cornucopia of puns, anagrams and other contortions and curiosities of the English language, Coronet, 2015.
Publications
- 1917,
- a. "The Trade of To-morrow", London: Jarrolds Publishers
- Nouvelle édition en 1918, "The Trade of To-morrow", New York: E. P. Dutton & Co.
- b. "The Trade as a Science", London: Jarrold & Sons
- a. "The Trade of To-morrow", London: Jarrolds Publishers
- 1918, "Trade parliaments and their work", London: Nisbet & co., ltd
- 1924, "Nonsens", Berlin: Deutsch Literarisches Institut
- 1925, "The Confessions of a Capitalist", London: Hutchinson
- 13ème édition en 1948, "The Confessions of a Capitalist", London: Ernest Benn Limited
- Traduction en allemand en 1926 par Else Baronin Werkmann, "Bekenntnisse eines Kapitalisten", Verlag: München Verl. Bruckmann
- Traduction en français par Marie Salomon en 1927, "Les confessions d'un capitaliste", Paris: Albin Michel
- 1926, "If I were a labour leader", London: Ernest Benn Limited
- 1927, "The letters of an individualist to the Times, 1921-1926", London: Ernest Benn Limited
- 1928,
- a. "The return to laisser faire. The foundation of prosperity", London: Ernest Benn Limited
- b. "Britain's Industrial Future", London: Ernest Benn Limited
- 1929, "The case of Benn v. Maxton being a corespondence on Socialism to which is appended the report of a broadcast debate", London: Ernest Benn Limited
- 1930,
- a. "About Russia", New York: D. Appleton and Co.
- b. "Account Rendered, 1900-1930", London: Ernest Benn Limited
- c. "Unemployment and work", London: Faber & Faber
- 1932, "Honest Doubt", London: Ernest Benn Limited
- 1936,
- a. "Modern government "as a busybody in other men's matters"", London: G. Allen & Unwin
- b. dir., "Freedom", London : Allen and Unwin
- 1938, "Debt: Private and Public, Good and Bad", London: Ernest Benn Limited
- 1941, "The profit motive", London: The Individualist bookshop Ltd.
- Repris en 1960, In: Deryck Abel, "Ernest Benn: Counsel for Liberty", London: Ernest Benn Ltd., Annexe II
- Repris et condensé en 1960, "The profit motive", The Freeman, August, Vol 10, n°8, pp36-52
- 1942, "More murmurings", London: The Individualist Bookshop Ltd.
- 1947, "When I Am on My Own", American Affairs, January, Vol 9, n°1, p23
- 1948, "Governed to Death", London: Society of Individualists
- Nouvelle édition en 1949, New York: National Economic Council
- 1949, "Happier Days: Recollections and Reflections", London: Ernest Benn Limited
- 1953, "The state, the enemy", London: Ernest Benn Limited
Littérature secondaire
- 1926, D. H. Robertson, commentaire du livre d'Ernest Benn, "The Confessions of a Capitalist", The Economic Journal, Vol 36, n°141, Mar., pp99-101
- 1927, Henri Hauser, commentaire du livre d'Ernest Benn, traduit en français par Marie Salomon, "Les confessions d'un capitaliste", Revue d'économie politique, Vol 41, n°1, p175
- 1928,
- Gerhard Albrecht, commentaire du livre d'Ernest Benn, "Confession d'un capitlaiste" traduit en allemand "Bekenntnisse eines Kapitalisten", Jahrbücher für Nationalökonomie und Statistik / Journal of Economics and Statistics, troisième série, Vol 73 (128), n°6, p923
- Paul F. Gemmill, commentaire du livre d'Ernest Benn, "The Confessions of a Capitalist", Journal of Political Economy, Vol 36, n°5, Oct., pp634-636
- Paul F. Gemmill, commentaire du livre d'Ernest Benn, "If I Were a Labour Leader", Journal of Political Economy, Vol 36, n°1, Feb., pp173-174
- H. Reynard, commentaire du livre de Hartley Withers, "Money" et du livre d'Ernest Benn, "Trade", The Economic Journal, Vol 38, n°150, Jun., pp319-320
- 1929, F. C. B., commentaire du livre d'Ernest Benn, "Britain's Industrial Future", Pacific Affairs, Vol 2, n°4, Apr., pp226-227
- 1931,
- Anonyme, "The Other Side of the Picture", commentaire du livre d'Ernest Benn, "Account Rendered, 1900-1930", Charity Organisation Quarterly, New series, Vol 5, n°3, July, pp131-134
- J. E. A., commentaire du livre d'Ernest Benn, "Account Rendered, 1900-1930", Journal of the Royal Statistical Society, Vol 94, n°1, pp105-106
- Michael Florinsky, "Soviet Russia", commentaire du livre d'Ernest Benn, About Russia" et du livre de Henri Barbusse, "Russia", Current History (1916-1940), Vol 34, n°3, June, ppXIX-XX
- 1932, Anonyme, commentaire du livre d'Ernest Benn, "Honest Doubt", Charity Organisation Quarterly, New series, Vol 6, n°3, July, pp128-133
- 1933, Barbara Wootton, commentaire du livre d'Ernest Benn, "Honest Doubt", The Economic Journal, Vol 43, n°169, Mar., p163
- 1936,
- L. M. Fraser, commentaire du livre de William Beveridge, "Planning under Socialism and other Addresses", du livre de Fred Henderson, "Capitalism and the Consumer" et du livre d'Ernest Benn, "Modern Government "as a Busybody in other Men's Matters'", The Economic Journal, Vol 46, n°184, Dec., pp712-713
- Grayson Kirk, commentaire du livre d'Ernest Benn, "Modern Government "As a Busybody in Other Men's Matters"", The Annals of the American Academy of Political and Social Science, Vol 187, Railroads and Government, Sep., pp227-228
- Meston, commentaire du livre dirigé par Ernest Benn, "Freedom", International Affairs (Royal Institute of International Affairs 1931-1939), Vol 15, n°6, Nov. - Dec., pp912-913
- 1949, Andrew McFadyean, commentaire du livre d'Ernest Benn, "Happier Days: Recollections and Reflections", International Affairs (Royal Institute of International Affairs 1944-), Vol 25, n°4, Oct., p496
- 1953, R. G. Hawtrey, commentaire du livre d'Ernest Benn, "The State the Enemy", International Affairs (Royal Institute of International Affairs 1944-), Vol 29, n°4, Oct., p477
- 1960,
- Deryck Abel, "Ernest Benn: Counsel for Liberty", London: Ernest Benn Ltd.
- Wilfred Altman, commentaire du livre de Deryck Abel, "Ernest Benn: Counsel for Liberty", The Freeman, Vol 10, n°4, April, pp57-59
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