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Corée du Nord
La Corée du Nord — en coréen Puk Chosŏn, 북조선 (hangul), 北朝鮮 (hanja) — officiellement la République populaire démocratique de Corée (RPDC), est un État qui couvre la partie nord de la péninsule coréenne située en Asie orientale. Elle est limitrophe de la Chine au nord et de la Russie au nord-est, ainsi que de la République de Corée au sud. Le Japon, proche voisin maritime, est séparé de la Corée du Nord par la mer du Japon.
Politique
Depuis 1948 (proclamation de la République populaire démocratique de Corée à Pyongyang), le pays est soumis à un régime communiste souvent qualifié de totalitaire et de stalinien ; il a l'un des plus bas niveaux des droits de l'Homme au monde. On évalue à au moins 2 millions le nombre de victimes causées par cet État : famines, exécutions, travail forcé dans les camps, etc. On estime à 200 000 le nombre actuel de prisonniers dans les camps de travail.
Aux dires de hauts fonctionnaires qui l'ont quitté (comme Kim Kwan-jin), le pays fonctionne comme une mafia au profit de la famille régnante (on parle parfois de communisme héréditaire) et de l'élite nord-coréenne (environ 200 000 cadres du parti). Le pays se caractérise surtout par son arsenal atomique, utilisé par Kim Jong Il comme instrument de négociation avec les Américains pour obtenir une aide alimentaire, mais vu par son successeur Kim Jong-un (leader suprême depuis 2011) comme une véritable arme politique.
Après avoir accumulé les provocations (essais de missiles et tests nucléaires menaçant indirectement les États-Unis, le Japon ou la Corée du sud), la Corée du Nord teste en septembre 2017 sa première bombe H (une bombe thermonucléaire 1000 fois plus puissante que la bombe A). La politique nord-coréenne de mad bomber est d'abord une opération de propagande qui flatte le sentiment nationaliste coréen, et cherche à enfoncer un coin entre les États-Unis et la Corée du Sud. Le projet ultime de Pyongyang, ce qui serait sa « victoire finale », est la réunification de la péninsule sous la férule nord-coréenne. La bombe est en même temps une assurance-vie du dictateur face aux tentatives de déstabilisation qui proviendraient de l'étranger.
Le pays est le dernier dans le classement de l'indice de liberté économique de la Heritage Foundation, avec un score très bas de 1,3 sur 100 en 2016, derrière Cuba (29,6).
Bibliographie
- 1993, Eui-Gak Hwang, The Korean Economies: A Comparison of North & South, Oxford: Clarendon
- 2003, Pierre Rigoulot, "Corée du Nord, État voyou",
- 2018, Juliette Morillot, Dorian Malovic, Le monde selon Kim Jong-un, éd. Robert Laffont
Voir aussi
Citations
- Une des raisons qui font que la Corée du Nord est isolée réside dans la politique isolationniste du gouvernement américain. C'est de l'isolationnisme que d'imposer des sanctions, d'interdire aux Américains de faire des affaires, de faire obstacle ou d'interdire aux citoyens américains de voyager dans les pays avec lesquels le gouvernement américain n'est pas d'accord. La Corée du Nord est isolée en partie parce que notre gouvernement l'a isolée. (Ron Paul, Ron Paul's Freedom Report, April 2013)
- La Corée du Nord sera à jamais une tache sur la conscience collective de l'humanité. Un camp de concentration à grande échelle toléré dans notre monde soi-disant civilisé et moral. (Garry Kasparov, 11/12/2016)
- Je crains notre gouvernement bien davantage que la Corée du Nord. Que vous a fait la Corée du Nord ? Qui menace nos libertés ici aux Etats-Unis ? Qui nous taxe ? Qui nous espionne ? Qui veut limiter notre liberté d'expression ? (Ron Paul, entretien avec Lew Rockwell, août 2017)
- Le but du régime était au départ de se sanctuariser grâce à l’arme atomique, et de maintenir une tension régionale coûteuse pour les États-Unis. Le but ensuite a semble-t-il évolué et a été d’exercer une pression sur les États-Unis pour qu’ils abandonnent la région à l’hégémonie de la Chine et pour que la Corée du Sud et le Japon acceptent l’hégémonie chinoise. (Guy Millière, 24/09/2017)
- Le leitmotiv des termes utilisés dans les médias d'une Corée du Nord « État-voyou », « démoniaque », au cœur de « l'axe du mal », « tyrannique », « stalinienne » a fini par convaincre les Américains qu'elle devait être rayée de la carte. Une bonne fois pour toutes, car l'armistice signé en 1953 entre les Nations unies et Pyongyang n'a jamais été que la preuve d'un travail à moitié terminé. Même si elle a permis à l'administration Truman de tripler les budgets militaires, de justifier la vente massive d'armements à ses alliés sud-coréen et japonais mais aussi de prendre position en Asie du Nord face à une Chine qui aujourd'hui menace plus que jamais la puissance Pacifique américaine. (...) Le défi nucléaire nord-coréen que personne n'a voulu voir sert d'abord les velléités américaines de se maintenir à tout prix dans la région, face à une Chine qui ne cesse d'affirmer sa puissance militaire. (Juliette Morillot, Dorian Malovic, Le monde selon Kim Jong-un, 2018)
- La Corée du Nord est le musée de l’idéal communiste : on demeure toujours surpris par la facilité avec laquelle tant d’intellectuels occidentaux y ont succombé, comme si la liberté de l’esprit trouvait ses limites dans la nostalgie des chaînes de la tyrannie. Même chez l’homme le plus insoumis, il reste toujours assez d’étoffe pour faire un esclave. (Roland Jaccard, Sexe et sarcasmes, 2009)
Liens externes
- (en)Human Rights in North Korea (Human Rights Watch)
- (en)Only Morons Believe What The US Government Says About North Korea (Ron Paul, 9 août 2017)
- (fr)La Corée du Nord existe-t-elle ? (Pascal Avot, Contrepoints, 13 août 2017)
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