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Isolationnisme

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Isolationnisme (politique étrangère)
Définition de Isolationnisme : Doctrine de politique extérieure défendant le non-interventionnisme militaire et diplomatique
Isolationnisme libertarien

Penseurs Murray Rothbard, Albert Jay Nock, etc.
Courants Minarchisme, libéralisme, anarcho-capitalisme
Exemples
Étymologie
Synonymes Neutralité
Antonymes Impéralisme, néo-conservatisme

Citation
Articles internes Autres articles sur Isolationnisme

L'isolationnisme est une doctrine de politique extérieure défendant le non-interventionnisme militaire et diplomatique. C'est une politique étrangère qui se manifeste par le refus des guerres préventives, des alliances militaires, du droit d'ingérence et une attitude de neutralité.

C'est à l'origine une politique d'isolement d'une nation et, particulièrement, des États-Unis à l'égard de l'Europe à certains moments de son histoire. Cette politique peut aller jusqu'au protectionnisme économique ou à l'autarcie. C'est une doctrine de politique extérieure particulièrement forte aux États-Unis. On parle souvent de l'isolationnisme américain, visible dans la doctrine Monroe, les États-Unis de l'entre-deux-guerres. Elle est une tendance forte aujourd'hui au sein du Parti Républicain américain (comme Ron Paul au début du XXIe siècle).

Positions libérales

Pour les libertariens, l'isolationnisme est la position logique qui découle du refus de l'interventionnisme étatique : tant que l'on ne subit pas une agression, il n'y a aucune raison d'intervenir à l'étranger, d'autant plus que cette intervention repose en dernier lieu sur la spoliation fiscale. Le philosophe libertarien américain Murray Rothbard écrivait ainsi[1] :

« La position libérale, en général, consiste à réduire le pouvoir de l'État, à le ramener autant que possible à zéro, et l'isolationnisme est la pleine expression dans le domaine des affaires étrangères de l'objectif de diminution du pouvoir de l'État à l'intérieur du pays.  »

Pareillement, Carlo Lottieri résumait ainsi la position libertarienne[2] :

« La tradition libertarienne est isolationniste : comme l'était l'Old Right de Albert Jay Nock. Une fois que nous avons pris conscience de notre condition de victimes des États (et, donc, de notre condition de sujets), notre prétention est que ces États doivent renoncer à se lancer dans des aventures de type colonial ou humanitaire (et il faut dire qu'il n'est pas toujours facile de discerner les différences.) »

Les libéraux conservateurs et les néo-conservateurs s'opposent généralement à ce point de vue, et voient l'intervention comme un moindre mal. Pour François Guillaumat, il est impossible de poser a priori l'isolationnisme comme seule politique étrangère libertarienne, c'est un refus d'analyser des situations qui peuvent être complexes et risquer une défaite future par inaction[3] :

« Refuser d'employer la violence contre un agresseur alors qu'on pourrait le faire, c'est autoriser ses agressions. Refuser la violence contre les tyrans sous prétexte de ne pas "ajouter la guerre à la guerre", c'est laisser libre cours à la violence agressive, comme si on n'admettait pas que la violence peut et doit être défensive et réparatrice : c'est confondre le libéralisme avec le pacifisme, lequel est une philosophie politique distincte voire contradictoire, puisqu'en condamnant également la violence agressive et la violence défensive, on ne peut fonder la défense d'aucune définition de la justice. »

À cette objection, la réponse individualiste est que, tant qu'on ne subit pas une agression directe, il n'y a aucune nécessité de s'engager dans des entreprises belliqueuses, ni de faire confiance aux politiciens pour décider quelle serait la meilleure politique étrangère, quelle justice il faudrait imposer au monde, quels seraient les « méchants » à combattre et quels seraient les « gentils » à assister. Tant qu'on n'est pas soi-même agressé, il n'y a aucun raison de combattre un mal (par exemple un régime dictatorial) par un autre mal (la conscription, la guerre financée par l'impôt). Les guerres préventives ont non seulement un coût, mais aussi des conséquences en retour qui peuvent être pires que le mal qu'on souhaitait éviter. Elles ne sont ni nécessaires ni assurées d'aboutir au résultat recherché, à la différence d'une riposte lors d'une agression, qui se justifie d'elle-même et oblige à passer à l'action. De même, l'argument de l'usage de la guerre préventive pour « sauvegarder les intérêts de la nation » ne tient pas car l'analyse montre qu'il s'agit toujours des intérêts particuliers de quelques-uns.

Citations sur l'isolationnisme

  • « En termes libertariens, la politique internationale traite par définition de relations complexes entre bandes de criminels. Si on prétend en juger, on doit analyser à chaque fois la situation politique concrète, pour savoir quelle démarche se trouve être la moins nuisible, et quand, et où. » (François Guillaumat[4])
  • « Le contribuable ne pourrait-il pas estimer que le mal qui lui est fait quand on lui prélève des impôts est incomparablement supérieur au mal qu'il y aurait à tolérer des dictateurs étrangers qui pourraient, hypothétiquement, lui nuire ou nuire à son pays ? Et donc qu'il est en droit de souhaiter que ses impôts ne servent pas à mener des guerres préventives ou autres actions belliqueuses à l'étranger, dont la légitimité lui paraît douteuse ? [...] Puisque mon consentement n'est pas demandé, je n'ai à me prononcer ni pour ni contre. Des deux maux, je ne choisis pas le moindre, puisque je n'ai de toute façon pas le droit de choisir. Reconnaître mon impuissance à échapper à la spoliation qu'opère le belliciste est une chose, approuver le belliciste dans ses choix en est une autre. » (Thierry Falissard[5])
  • « L'isolationnisme des États-Unis est, d'après le président Roosevelt, une grande erreur révolue. Mais, passant d'un extrême à l'autre, c'est un système permanent d'intervention qu'il entend instituer de par la loi internationale. » (Charles de Gaulle, Mémoires de guerre, 1956)
  • « Détenir autant d'armements [que les États-Unis], en particulier ceux de nature offensive, ne fait qu'encourager une politique de « guerre préventive » profondément viciée et immorale, « guerre préventive » n'étant qu'une expression pour dire « agression ». » (Ron Paul, Liberty Defined, 2011)
  • « Je suis le contraire d'un isolationniste. Je crois que nous devons nous confronter avec le reste du monde, mais pas par la force ni par les armes, ni par des interventions dans leur évolution politique interne. Nous devons nous confronter avec le reste du monde avec nos idées, afin de rassembler les peuples plutôt que construire des murs ou des zones démilitarisées pour les séparer. » (Ron Paul, Ron Paul's Freedom Report, April 2013)
  • « Si vous vous mêlez des affaires d'autres pays, vous ne devez pas vous surprendre si, en plus de quelques amis, vous vous faites également plusieurs ennemis. » (Hans-Hermann Hoppe)

Informations complémentaires

Notes et références

Bibliographie

  • 1983, Wayne S. Cole, "Roosevelt and the Isolationists, 1932–1945", Lincoln, Neb.: University of Nebraska Press

Voir aussi

Liens externes


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