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Candace Allen
Candace Allen | |||||
Économiste | |||||
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Dates | |||||
Tendance | Libérale classique | ||||
Nationalité | États-Unis | ||||
Articles internes | Autres articles sur Candace Allen | ||||
Citation | |||||
Interwikis sur Candace Allen | |||||
Candace Allen, épouse du prix Nobel d'économie, Vernon Smith, fut membre affiliée de la faculté économique de l'université du Southern Colorado et enseignante à Pueblo, au Colorado. Elle a remporté plusieurs prix au niveau national, régional et local en reconnaissance de son professionnalisme . Ses nombreuses récompenses comprennent le prix "Enterprising Teacher" dans le Colorado en 1989, le prix Milken, en 1993, pour honorer ses approches novatrices en éducation et dans la gestion de la qualité totale en salle de classe. Elle a obtenu aussi le deuxième prix, en 1995, par la Fondation de l'enseignement en économie. Toutes ces récompenses témoignent de son amour pour l'enseignement.
Candace Allen a enseigné les arts du langage et les études sociales, avec un accent particulier en économie et en psychologie. Elle est active dans plusieurs organisations professionnelles et elle est présente au conseil d'administration de l'Association de l'éducation de l'entreprise privée. Elle est également proche du mouvement lancé par Marshall Fritz sur la séparation de l'école et de l'Etat.
Une brillante intellectuelle, pédagogue, active et Sakharoviste
Dès l'âge de huit ans, Candace Allen a désiré devenir enseignante. Elle a passé plus de vingt ans de sa carrière dans les écoles publiques et elle a beaucoup discuté et écrit sur la réforme nécessaire de l'éducation Nationale. Elle a œuvré pour le changement dans le corps professoral et de ses représentants syndicaux. Optimiste de nature, elle pensait qu'elle pouvait réformer le système éducatif tout en travaillant en son sein et en essayant de surmonter la mentalité bureaucratique de l'éducation nationale. Toutefois, expérimentant l'impossibilité de réussir de l'intérieur, elle se rendit compte que le système syndical scolaire empêchait de prendre toutes les mesures favorables au changement.
A l'image du prix Nobel de la paix en 1975, Andreï Sakharov, qui dénonça courageusement les échecs du communisme en Union Soviétique, à l'intérieur de son propre pays, Candace Allen est devenue une éducatrice Sakharoviste, en témoignant de sa prise de conscience sur l'impossibilité du changement réel dans le système éducatif. Une première attitude adoptée par Candace Allen fut de rompre l'état d'esprit des enseignants et des administrateurs scolaires qui, pour beaucoup, s'érigent en "seigneurs" de l'éducation de nos enfants asservissant les élèves et leurs parents à leur "noblesse éducative" et en nous assénant d'arguments souvent fallacieux d'une prétendue expertise ou d'une délégation à leur pouvoir éducatif déresponsabilisant ainsi les acteurs principaux que sont les parents et les élèves.
Briser ce "contrat" immoral a nécessité du courage de la part de Candace Allen qui a du solliciter les parents pour les convaincre de devenir les défenseurs de leurs propres enfants. Ce changement profond dans sa réflexion l'amena à se poser cette question éthique et économique tous les jours : « Si je devais travailler directement pour les parents, seraient-ils prêts à me payer aujourd'hui ?». Puisque les parents ne dépensent pas leur argent directement aux établissements scolaires, ils n'ont pas d'impact direct sur le système d'enseignement. Le système reste entièrement financé indépendamment du niveau de satisfaction des parents. Cette non affectation par la globalisation des budgets publiques favorise le statu quo. Les enseignants et les représentants syndicaux ne sont pas hostiles au changement mais ils sont devenus les prisonniers d'un système qui les bloque dans une mentalité du "nous contre eux" avec l'émergence facile de la doctrine politique qui trouve facilement une argumentation de classe sociale à proposer. Le système du financement de l'éducation tel qu'il est réalisé condamne toute alternative possible et tout espoir de changement profond. Cela rend malheureux de nombreux professeurs qui se rendent compte, bon an mal an, qu'ils sapent involontairement la qualité de leur travail. Cette éthique du travail qui les a fait se former et s'impliquer comme une vocation dans le corps professoral tend peu à peu à s'effacer.
Ce point de vue de l'économie de l'enseignement, qui reposerait sur un marché libre pour l'éducation est indispensable pour amener les enfants vers une pédagogie adaptée individuellement à la progression de chaque individu, de sa responsabilisation et de son implication dans un contexte économique et culturelle de changement mondial irréversible. L'élimination du financement public obligatoire permettrait aux enseignants de travailler pour les parents et les enfants plutôt que pour l'Etat et de rétablir ainsi un lien fort, sincère et coordinateur entre tous les acteurs en présence. L'espoir de Candace Allen est de renouer avec la place importante et nécessaire de l'enseignant pour qu'il redevienne notre héro du 21ème siècle.
Le voyage de l'entrepreneur héroïque en trois étapes
En s'appuyant sur les travaux de Joseph Campbell[1] qui présente le héros dans un voyage en trois étapes, Candace Allen tente de donner une définition complète du Héros. Toutes les cultures dans le monde, quelle que soit son époque a fait valoir son besoin de héros. Principalement parce que les héros reflètent les valeurs que nous vénérons, les réalisations que nous respectons et les espérances qui donnent du sens à notre vie. Le héros n'est pas seulement une force dynamique du présent, il crée une perspective et un espoir sur l'avenir et il nous donne la possibilité de rendre hommage à notre passé.
Dans se recherche d'aventure, le héros représente une personne qui se détache d'un environnement familier et confortable pour se projeter dans l'inconnu et affronter l'échec ou sa propre perte. Le héros est motivé par une idée ou un but et il est armé de sa force, de son courage et de sa bravoure. Il s'agit là de la deuxième étape, la rencontre des difficultés et des défis. Puis, le héros revient dans la communauté en y rapportant une nouveauté ou une amélioration à l'existant. En fin de compte, le héros est le fondateur d'une nouvelle ère, d'une nouvelle religion, d'une nouvelle ville, d'un nouveau mode de vie ou d'une nouvelle façon de protéger le village contre le mal, ou en introduisant de nouveaux procédés ou produits qui rendent les gens plus à l'aise dans leurs vies.
A l'image de combattants de dragons, Candace Allen présente les entrepreneurs comme des créateurs de richesses tout autant exemplaires, audacieux, déterminés et courageux. L'entrepreneur est un voyageur dans le monde de l'inconnu. Ses motivations sont multiples : quitter un monde ordinaire, souhaiter devenir riche ou célèbre, se réaliser, faire le bonheur de sa famille ou de sa communauté, chercher l'aventure ou remettre en question ses propres limites. Optimiste et légèrement rêveur, il estime qu'il peut fournir au monde quelque chose de meilleur, en utilisant l'existant et en tentant de réorganiser les moyens qui sont à sa disposition. Il est en quête d'aller au-delà de la satisfaction du présent. Comblé par une énergie débordante, l'entrepreneur est à l'affût, il guette de nouvelles opportunités pour changer le statu quo, et souvent il échappe à l'échec en développant un sens supérieur pour l'apprentissage et pour le "timing" (l'équilibre entre la patience et l'action immédiate). "A ce stade, l'entrepreneur se trouve dans l'incertitude d'un territoire inexploré". Son confort et sa sécurité immédiate deviennent des éléments secondaires. Par l'usage de sa ressource temps affectée vers une imagination, il se sacrifie. La quête héroïque implique une intense force motrice et une conviction dans ses capacités pour réorganiser des ressources existantes et les présenter comme disposant d'une grande valeur aux yeux des autres. Une grande énergie est nécessaire dans ces moments de doutes où la situation n'atteint pas encore ses promesses et qu'il faut construire avec ténacité ses produits ou ses services. Dans cette étape, le héros doit combattre les intérêts spéciaux de ceux qui contrôlent le statu quo. Lorsque l'entrepreneur parvient à la troisième étape de son voyage héroïque classique, il présente tous ses espoirs à la communauté, à son public ou à sa clientèle potentielle pour qu'ils acceptent son produit, son procédé ou son service. Ses clients lui donnent ou non le statut d'entrepreneur qui réussit.
A la simple différence d'un hommes d'affaires dont les principales priorités sont de cumuler des profits, d'éviter des pertes ou de chercher à maintenir sa part de marché, l'entrepreneur héroïque, lui, continue d'anticiper ce que l'avenir exigera de lui. Il n'est pas un homme d'affaires ordinaire[2].
Plus les profits sont générés, plus la valeur de la richesse est produite. Les bénéfices sont la récompense de l'augmentation des prestations aux personnes dans la société, et en qualité de créateur de richesses, l'entrepreneur devient un bienfaiteur social. Et il ne cherche ni de subvention du gouvernement, ni un statut de monopole. Pour lui, la quête est de s'aventurer encore et encore dans l'inconnu pour créer et pour ramener ce que les particuliers valorisent le plus.
L'entrepreneur : un héros injustement dénigré
Candace Allen tente d'expliquer, alors, pourquoi les entrepreneurs sont fustigés et pourquoi la fonction entrepreneuriale n'est pas saluée comme une fonction héroïque. Une des raisons est que le grand public estime que le profit obtenu par l'entrepreneur est un jeu à somme nulle. En d'autres termes, il obtiendrait un gain au détriment des autres. Il s'agit là d'une vision éthique et économique du profit qui n'est pas réaliste puisqu'elle considère l'économie en position statique et que l'échange entre individus est disproportionnée. Or, s'il existe un échange c'est que chacune des parties y trouve un avantage.
Une autre raison du dénigrement de l'entrepreneur provient de la non compatibilité entre le pouvoir politique et l'esprit entrepreneurial. L'entrepreneur politique recherche la stabilité et l'entrepreneur économique recherche l'innovation. La théorie de la destruction créatrice de Joseph Schumpeter montre que les entrepreneurs qui réussissent font des sauts audacieux en délaissant un ensemble de procédés et de produits obsolètes. L'homme politique feint de comprendre l'entrepreneur économique en le dénigrant devant ses électeurs comme étant une des raisons de son échec. C'est la raison entre autres qu'au cours de ces dernières décennies, le contrôle étatique s'est fait de plus en plus fort dans l'économie impliquant un dénigrement de l'esprit d'entreprise. La destruction créatrice est cependant essentielle au progrès général, même si chaque acte de cette destruction nuit à certains individus ou à des groupes d'individus dont la richesse est capitalisée dans le statu quo. Ces personnes vont préférer intervenir auprès des hommes politiques pour se protéger et faire en sorte que les coûts qu'ils devraient subir soient reportés sur d'autres. Mais, au final, tout le monde profite moins de l'évolution économique qu'il n'aurait pu l'obtenir sans l'intervention de l'Etat. Et plus l'intervention de l'Etat est grande et plus celui-ci devient une menace contre le progrès. Même si le talent de l'entrepreneur est puissant afin d'attirer un grand nombre de clients existants pour ses produits ou ses services, il n'est malheureusement pas arrivé, jusqu'à aujourd'hui, à mobiliser un grand nombre de citoyens contre les obstacles gouvernementaux à la concurrence.
Par manque de connaissance du monde économique, peu de gens comprennent comment fonctionne le capitalisme, le monde de la concurrence, les interactions des innovations et la plupart des gens ont tendance à voir les coûts qui sont infligés par la concurrence du marché mondial comme une conséquence du capitalisme. Beaucoup de personnes qui n'ont pas une culture d'entreprise résistent à l'idée que le système économique récompense ceux qui créent de la richesse. Comme le concluait Ludwig von Mises, de l'école autrichienne d'économie, il existe chez l'être humain une forme d'envie et de mauvaise foi anti-capitaliste. Il est difficile pour certains de reconnaitre que le succès économique des autres est mérité à la juste proportion de la création de richesses que ces entrepreneurs héroïques ont générée comparativement à celle qu'eux-mêmes ont plus ou moins produite. Se sentant inéquitablement traités par le marché, les individus préfèrent nier la répartition de la richesse par le marché sans l'entrave de l'Etat. Le monde politique n'agit pas seul, il prend appui également sur l-influence des "intellectuels". Or, il se trouve que peu de chercheurs en sciences sociales et humaines se contentent d'observer, de décrire et d'expliquer la réalité sociale et économique. Dès que l'occasion leur est donnée par le monde médiatique (interviews télé, radio, papier, internet) ou par le monde politique (création de missions ad'hoc), ils endossent avec délectation, ce que Thomas Sowell à appelé leur rôle "d'intellectuel oint"[3], en commentant et en présentant des mesures gouvernementales nécessaires pour favoriser le progrès social et économique. L'obtention d'une distinction académique ou d'un adoubement politique poussent de nombreux experts à cette irrépressible vanité éphémère ou répétée pour ce conformisme interventionniste.
Informations complémentaires
Notes et références
- ↑ Joseph Campbell est considéré comme un expert de renommée mondiale sur la mythologie et la littérature
- ↑ Bienfaiteur social et pourvoyeur d'emplois, le créateur d'entreprise fournit les trois quarts des nouveaux emplois chaque année dont les structures juridiques ne durent pas plus de quatre ans.
- ↑ Dans son livre paru en 1944, Civitas Humana, Wilhelm Roepke dénommait ce phénomène comme l'arrogance de l'intellectuel ("The hubris of the intellectual") et, en 1974, Friedrich A. Hayek, lors de son discours du Prix Nobel d'économie, l'appelait la prétention de la connaissance ("The Pretense of Knowledge".
Publications
- 1995,
- a. "Fortunately, It’s Just a Game. Lessons from Monopoly", The Freeman, April, Vol 45, n°4, pp227-230 [lire en ligne]
- b. "A Report Card on Charter Schools", The Freeman, October, Vol 45, n°10, pp640-644 (L'auteure s'interroge pourquoi les meilleures innovations des écoles publiques échouent avec les autres).
- 1996,
- a. avec Dwight R. Lee, "A Good Conversation and the Marketplace", The Freeman, October, Vol 46, n°10
- b. avec Dwight R. Lee, "The Entrepreneur as Hero", Journal of Private Enterprise, Vol 12, Fall, pp1–15
- 1997,
- a. "The Entrepreneur as Hero", Economic Insights (Federal Reserve Bank of Dallas), Vol 2, n°1
- b. avec Dwight R. Lee, "The Entrepreneur on the Heroic Journey. Why Are Entrepreneurs Seldom Viewed as Heroes?", The Freeman, April, Vol 47, n°4, pp188-191 [lire en ligne]
- 1998,
- a. avec Dwight R. Lee, "In Defense of Markets and Misers. People Don't See the Value of Dispersed Benefits", (Pour la défense des marchés et des avares. Les gens ne voient pas la valeur des gains dispersés), The Freeman, April, Vol 48, n°4
- b. avec Dwight R. Lee, "In Defense of Misers. Markets and Misers Provide More Benefits Than They Are Credited. Candace Allen and Dwight R. Lee respond", The Freeman, June, Vol 48, n°6
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