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Assurance chômage

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L'assurance chômage, ou assurance perte d'emploi, est un type d'assurance qui verse des prestations en cas de chômage, partiel ou total, ou de suspension du travail pour diverses raisons. Elle permet à l'assuré de maintenir son niveau de vie et de pouvoir faire face à ses engagements (par exemple remboursement d'échéances de prêt immobilier) en cas de période de chômage.

Situation française

En France, depuis 1958, les Assedic (Association pour l'emploi dans l'industrie et le commerce), l'Unedic (Union nationale interprofessionnelle pour l'emploi dans l'industrie et le commerce) et le Garp (Groupement des Assedic de la région parisienne) sont les organismes à but non lucratif qui gèrent le système d'assurance chômage des salariés involontairement privés d'emploi. L'Unedic fédère l'ensemble des Assedic. Il s'agit d'un système géré paritairement par les syndicats d'employeurs et de salariés et financé par des cotisations obligatoires.

Comme l'"assurance maladie", l'"assurance chômage" n'a rien d'une assurance puisqu'elle ne repose pas sur l'identification du "risque de chômage", sur l'évaluation en monnaie de celui-ci et sur une prime ou cotisation calculée en fonction de cette évaluation. C'est un système règlementaire obligatoire.

Comme dans le cas de l'assurance maladie, on veut faire croire dans le cas de l'assurance chômage qu'il y a une cotisation "employeur" et une cotisation "salarié" obligatoires. À la vérité, il y a le prix du marché du travail qu'est le salaire, et ce prix payé par l'employeur à l'employé est amputé deux fois : une fois en toute connaissance de cause de l'employé (cotisation "salarié"), une fois en toute ignorance de celui-ci (cotisation prétendument employeur).

Le système a été complété depuis le début de la décennie 1970 par un régime de solidarité, financé par l'État (les impôts) pour les personnes qui ne sont plus couvertes par le système d'assurance chômage car leur durée sans emploi a atteint la durée maximum d'indemnisation par ce dernier.

Critique libérale

Le système actuel de protection sociale connaît un déséquilibre comptable qui ne peut que s'accroître (plus personne pour payer les retraites, assurance chômage en déficit, trou inéluctablement béant de l'assurance maladie, etc.), mais il est surtout foncièrement injuste pour ne pas reposer sur le consentement libre des individus et être ailleurs que dans le processus de marché.

Tel est particulièrement le cas de l'assurance chômage. Quelle justification à un système qui se veut obligatoire, monopolistique, géré par des syndicats (dont on sait la représentativité dérisoire) et totalement non négociable ? Pourquoi entraver la concurrence sur un marché qui n'est finalement rien d'autre qu'un compartiment du marché de l'assurance ?

On nous dit que le chômage n'est pas un risque comme un autre et qu'en conséquence son assurance n'est pas une assurance comme une autre. Or en réalité, oui, l'assurance chômage est une marchandise, dans le sens où elle est un panier de services qui s'échange à un prix. À partir de là, il n'y a aucune raison valable pour que le marché, qui s'avère être ce qui se fait de mieux dès lors que des échanges sont en jeu et qu'on désire connaître leur prix (même si parfois le prix se conçoit mal, mais c'est un autre problème), ne fonctionne pas pour ce service. Les marchés de l'assurance auto, habitation, responsabilité civile fonctionnent tous et, bien qu'entravés par des règlementations, i.e. plus ou moins concurrentiels, ils permettent aux gens d'être assurés selon leurs souhaits.

Dans un marché de l'assurance chômage non entravé, les principaux inconvénients observables du système actuel disparaîtraient.

Tout d'abord le prix de l'assurance. Les assureurs n'étant pas des philanthropes, et compte tenu qu'ils assumeraient seuls le risque (ou en relation avec des réassureurs), on peut être certain que les primes ou cotisations pures seraient en relation directe avec le risque et les couvertures ou garanties.

La liberté de choix ensuite. Chaque salarié acquerrait la capacité de choisir son assureur : à couverture donnée, ce serait l'assureur qui pratiquerait le "chargement" le moins élevé, ce qui comme sur tout marché concurrentiel pousserait à une baisse des prix (cf. la téléphonie).

Mais les garanties, justement, ne seraient pas forcément égales. Un grand nombre de types de contrats seraient sans doute proposés aux salariés, en fonction de leurs souhaits d'assurance. Ainsi certains pourraient se couvrir presque complètement, quitte à payer une "prime chargée" élevée, d'autres au contraire, préfèreraient une couverture plus légère. Certains pourraient choisir d'être indemnisés modérément mais longtemps en cas de difficulté à retrouver du travail, d'autres pourraient vouloir au contraire une courte période d'indemnisation mais à 100% du salaire etc. Certaines personnes peu qualifiées pourraient signer des contrats très généreux ayant comme contre-partie qu'elles sont obligées d'accepter toute offre qui se présente dans un domaine et un bassin d'emploi donné. Type de contrat qui ne conviendrait pas forcément à un ingénieur très exigeant sur le poste qu'il recherche. On peut tout imaginer, y compris des contrats sur mesure, au même titre que votre banquier peut vous faire un crédit sur mesure.

Bref, l'abandon de la prétendue assurance chômage règlementaire permettrait de mettre un terme à l'effondrement financier du système mais aussi et surtout d'offrir une réelle liberté de choix et ainsi d'ouvrir la porte à l'innovation, source de véritables économies.

Bibliographie

  • 1993, David R. Francis, "Unemployment Insurance", In David R. Henderson, dir., "The Fortune Encyclopedia of Economics: 141 Top Economists Explain the Theories, Mechanics, and Institutions of Money, Trade, and Markets", New York: Time-Warner Books, Inc., pp302-305 [lire en ligne]

Voir aussi


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