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Marchandise
Pour les libéraux, qui prônent la suprématie du Droit, la marchandise existe pour satisfaire les besoins des consommateurs. Tout objet peut être matière à échange, du moment que les droits de chacun, producteur, vendeur, consommateur, sont respectés.
L'homme est-il une marchandise ?
Pour un libéral, l'homme n'est pas une marchandise, car il ne peut faire l'objet d'un droit de propriété. Comme philosophie politique opposée à l'esclavage et à la servitude, le libéralisme ne cautionne donc pas l'idée selon laquelle un individu pourrait être cédé ou vendu comme le serait un produit commercialisé. A ceux qui assimilent le salariat à l'esclavage, il convient de répondre qu'en tant que salarié un individu est payé pour le service qu'il rend à son employeur, et non pas parce qu'il aurait loué ou, a fortiori, vendu son corps. Ensuite, le contrat de travail a été signé librement par celui qui a accepté de devenir employé.
Considérer l'homme comme une chose ou comme un moyen est le propre des régimes totalitaires, pour lesquels l'individu s'efface devant le collectif ou l'État. On pourrait dire que le collectivisme est le stade ultime de la marchandisation du monde, où l'individu n'est plus qu'un outil de production au service de l’État.
Accuser les libéraux de considérer l'homme comme une marchandise fait partie des manœuvres rhétoriques de victimisation qu'affectionnent les collectivistes (voir aussi loi du plus faible).
Certains cas où l'homme semble traité comme une marchandise (aux dires de certains), quand on les analyse, n'en sont pas, en réalité. Par exemple, dans le récit Aux champs de Maupassant, des parents sont accusés d'avoir "vendu" leur jeune enfant, alors qu'il ne s'agit que d'une adoption monnayée (qui de plus s'avère très profitable, en fin de compte, à l'enfant qui a été ainsi "vendu", qui grâce à ses parents adoptifs bénéficie d'une meilleure éducation que les autres enfants "non vendus"). Qu'on le veuille ou non, il existe un "marché de l'adoption", de même qu'il existe un "marché du travail" ; cela ne signifie pas pour autant que l'homme y soit considéré comme une marchandise. De même, la vente d'organes est légitime dès lors que le consentement du donneur ne fait aucun doute. Une législation qui déclare que certaines choses ou certains services ne sauraient en aucun cas être des marchandises, et donc faire l'objet d'échanges libres, n'a pour effet que de restreindre la liberté individuelle au nom de principes éthiques infondés.
La santé (la culture, la justice, le bonheur, l'amour...) sont-ils des marchandises ?
Les collectivistes n'ont de cesse de vouloir retirer du "secteur marchand" toutes sortes de biens ou de services pour les confier au secteur public, feignant d'ignorer que ces biens ou ces services ne tombent pas du ciel, mais résultent du travail de spécialistes qu'il faut bien rémunérer à proportion de leur compétence et de leur utilité sociale, ce que seul le marché permet de faire, la concurrence étant le plus sûr moyen d'obtenir la qualité dans tous les domaines. Un médecin exerce son métier peut-être par vocation, mais aussi dans l'espoir d'en retirer un bénéfice personnel, et le transformer en fonctionnaire (ce qu'a réussi peu ou prou la Sécurité sociale dans certains pays), afin de ne pas "marchandiser" la santé, aboutit à privilégier la pénurie, la mauvaise qualité, les files d'attente, l'irresponsabilité, sous le prétexte idéologique de supprimer le "profit".
Le refus de considérer tel bien ou service comme une marchandise, et par conséquent la volonté d'exiger sa "gratuité", reviennent en fait à exiger que d'autres paient à la place des consommateurs de ces biens ou services, au nom d'une "solidarité" mal comprise.
Curieusement, conscients malgré tout de leur incohérence, les collectivistes ne proposent pas de "démarchandiser" certains secteurs beaucoup plus cruciaux pour notre vie de tous les jours que la santé, la culture ou la justice, comme l'alimentation, l'habillement ou le bâtiment (on peut se passer, la plupart du temps, de médecin ou d'avocat, mais pas d'aliments, d'habits ou de toit).
Les libéraux ne sont pas opposés à la "démarchandisation" de secteurs de la vie économique et sociale, à condition que celle-ci ne soit pas coercitive. Rien n'interdit à des associations à but non lucratif de proposer des services de santé, de culture, etc., à condition qu'elles ne s'appuient pas sur la coercition étatique et ne vivent pas de l'impôt.
A ceux qui dénoncent une « omnimarchandisation du monde », Alain Wolfelsperger (L’ultra-antilibéralisme ou le style paranoïde dans la critique) répond :
- que cette prétendue « omnimarchandisation » n'est rien d'autre qu'une « désétatisation » qui résulte de la supériorité du mode marchand de gestion et de fourniture des biens sur le mode administratif, et qu' une telle évolution est peut-être le comble de l'horreur pour ceux qui considèrent qu'il revient seul à une élite (ou, ce qui revient au même, aux interprètes qualifiés du « mouvement social ») de se prononcer à ce sujet mais elle risque de paraître au commun des mortels comme quelque chose de tout à fait supportable, voire de souhaitable ;
- que cet état de choses est un résultat de la démocratie libérale ; si le résultat était à ce point nocif et intolérable, cela signifierait soit que la population et la classe politique seraient stupides, soit qu'elles seraient manipulées (explication « inusable et typiquement paranoïde »).
Voir aussi
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