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Vladimir Poutine

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Vladimir Poutine
Autocrate

Dates 1952 -
Vladimir Poutine.jpg
Tendance Antilibéralisme
Nationalité Russie Russie
Articles internes Autres articles sur Vladimir Poutine

Citation
Interwikis sur Vladimir Poutine

Vladimir Poutine (de son nom complet Vladimir Vladimirovitch Poutine, en russe : Влади́мир Влади́мирович Пу́тин), est un homme d'État russe, né le 7 octobre 1952 à Léningrad (actuel Saint-Pétersbourg). Depuis 1999, il est la figure centrale de l’exécutif russe, alternativement comme chef du gouvernement et président.

Biographie

Fils d'un fonctionnaire du parti communiste d'URSS, il nait en URSS et fait ses armes au sein des services de renseignement soviétiques (le fameux KGB). Dans ce cadre, lors de la chute du mur de Berlin il est en poste sous couverture à Dresde (Allemagne) pour y recruter des espions. Il entame par la suite une carrière politique à la mairie de Saint-Pétersbourg, se rapproche de Boris Eltsine, alors président de la Fédération de Russie. Avec cet appui, il entame une ascension rapide et devient en 1998 directeur du successeur du KGB, le Service fédéral de sécurité (FSB). Dès l'année suivante, il est nommé par Elstine président du gouvernement de la Russie.

Depuis lors, il n'a plus jamais quitté le sommet de l'État : il est alternativement président du gouvernement (1999-2000 et 2008-2012) et président de la fédération de Russie (par intérim de 1999 à 2000, de plein exercice de 2000 à 2008, ainsi que depuis 2012). Alors que la Constitution russe lui interdit de se présenter pour un troisième mandat en 2008, il s'assure que Dimitri Medvedev le remplace comme président de la fédération de Russie. Dans l'immédiate suite de son élection, Medvedev nomme Poutine président du gouvernement. Dès 2012, Medvedev se retire à nouveau pour permettre de la réélection de Vladimir Poutnie.

Grâce à une politique appréciée d'une partie de la population mais aussi grâce à un contrôle total des médias, à l'absence de liberté de la presse et à une persécution des opposants politiques, il bénéficie d'une indéniable popularité en Russie. Le recours de plus en plus évident à la fraude électorale est néanmoins largement documenté depuis 1999[1] et semble s'amplifier, avec une fraude électorale estimée à 13,7 millions de voix en 2021 selon des observateurs indépendants[2].

Malgré un réseau élaboré de prête-noms et de sociétés écrans, les principaux organismes anti-corruption lui attribuent une fortune considérable, nourrie par la prédation des richesses de la Russie. En 2020, elle est estimée entre 40 et 200 milliards de dollars[3].

Influences

Sa pensée et son action s'inscrivent dans l'antilibéralisme et l'étatisme extrême :

  • Pratique purement verticale du pouvoir (le terme est de Poutine), avec le mythe d'un homme fort, providentiel, pour sauver son peuple
  • Mépris profond pour les libertés individuelles
  • Bellicisme intense (Tchétchénie, Géorgie, Syrie, Ukraine, etc.) et mépris des règles de la guerre
  • Mise au pas de la religion au service de l'État et mélange des genres entre le spirituel et le temporel

De manière générale, l'individu doit s'effacer devant la nation, le pays ou l’Église, la société est mise au pas par les autorités, ce qui n'a plus grand-chose à envier à la période soviétique. Comme l'écrit la Polonaise Agnieszka Plonka dans le journal libéral Contrepoints en parlant de Poutine, « Le KGB n’est pas mort en 1991, il dirige toujours la Russie. La Russie moderne n’a pas honte de son héritage soviétique »[4]. Obnubilé par la « grandeur de la Russie », Poutine tente d'unifier dans un melting pot idéologique nationaliste tout ce qui est considéré comme ayant contribué à la grandeur passée du pays, de l'URSS à l'Église orthodoxe. Cela va jusqu'à une réhabilitation du tyran sanguinaire que fut Staline, sur fond de réécriture de l'histoire[5].

Une de ses principales influences en la matière est le penseur russe controversé Alexandre Douguine[6].

En dépit de son nom, le Parti libéral-démocrate de Russie, allié à Vladimir Poutine et du dirigeant dont Vladimir Poutine était très proche, n'est « ni libéral, ni démocrate »[7] mais d'extrême droite, ultra-nationaliste, voire fasciste, un terme contesté.

Bilan social et sociétal

La liberté de la presse est extrêmement limitée voire inexistante dans la Russie de Vladimir Poutine. L'ONG Reporters sans frontières classe le pays 155e sur 180 dans son classement mondial de la liberté de la presse, derrière même des États comme la Biélorussie, la Turquie ou Hong Kong et côtoyant des pays comme la Chine, la Syrie ou le Venezuela[8].

Alors que la Russie envahit l'Ukraine en 2022, il fait voter une loi punissant de 15 ans, non seulement les journalistes mais aussi tout individu partageant de « fausses informations » dans les médias et sur les réseaux sociaux, une loi largement considérée comme un moyen de faire taire ses opposants[9].

Depuis 1999, de nombreux opposants ont été assassinés ou sont morts dans des circonstances suspectes, tandis que d'autres sont en prison pour des raisons largement jugées arbitraires par les observateurs. En 2020, le dissident et farouche dénonciateur de la politique de Poutine Alexeï Navalny est empoisonné avec une « preuve sans équivoque » de l'utilisation d'un agent neurotoxique de type Novitchok, arme fréquente des services secrets russes[10]. Il échappe de peu à la mort et est emprisonné en 2022 sur fond d'accusations largement considérées comme trafiquées. En 2015, c'est l'opposant Boris Nemtsov qui est assassiné à Moscou. D'autres encore ont du fuir. Ainsi du champion d'échecs Garry Kasparov, arrêté plusieurs fois à Moscou en 2007 et 2012. Craignant pour sa vie, il a quitté définitivement la Russie pour vivre à New York.

Sans officiellement interdire l'homosexualité, Poutine fait passer en 2013 une loi visant à « protéger les enfants des informations qui favorisent le déni des valeurs traditionnelles de la famille » et interdisant de facto toute visibilité publique de l'homosexualité. La loi a été condamnée par le Conseil de l'Europe, le Comité des droits de l'enfant de l'ONU ou des groupes comme Amnesty International et Human Rights Watch.

Bilan économique

Depuis l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine l'économie russe reste marquée par une très faible liberté. Les classements de la Heritage Foundation font référence sur le sujet : la Russie est classée en 113e position en 2022, avec 56,1 points sur 100[11]. Cela la place en antépénultième position des pays d'Europe en termes de liberté économique, en 43e position sur 45 pays d'Europe.

Lors de sa première présidence, Poutine s'entoure initialement de conseillers économiques relativement libéraux, simplifiant en particulier la fiscalité russe avec la mise en place d'une flat tax. Il évolue rapidement vers un interventionnisme toujours plus fort et à l'opposé des idées libérales en économie. En 2022, l'économie russe est marquée par un contrôle omniprésent de l'État sur des pans entiers de l'économie, dont les hydrocarbures, les banques, l'industrie, etc. et un système économique marqué par la prédation. Le contrôle de l'État s'exerce de manière directe, par des sociétés publiques, ou de manière indirecte, par des oligarques sous contrôle strict de Vladimir Poutine et ses alliés.

Le PIB par habitant russe s'est néanmoins nettement amélioré depuis sa première accession au pouvoir en 1999, grâce à ses réformes initiales, mais la progression qui s'ensuit tient essentiellement à l'évolution des cours du pétrole, dont la Russie est le plus gros exportateur au monde avec plus de 5 millions par jour (avant les sanctions internationales suite à l'invasion de l'Ukraine). En 2014, selon le Harvard Atlas of Economic Complexity, plus de 80 % des exportations russes étaient des matières premières.

Politique internationale

Les présidences de Vladimir Poutine ont été marquées par un interventionnisme militaire poussé, en Syrie pour défendre le dictateur Bachar El Assad, ou pour tenter d'annexer des pans de l'Ukraine voisine (Crimée en 2014, invasion du reste de l'Ukraine en 2022). Les méthodes déployées par l'armée russe avec l'aval du pouvoir ont été largement dénoncées par les organisations de défense des droits de l'Homme pour leur barbarie, visant par exemple des civils de manière indifférenciée, en Syrie ou en Ukraine par exemple.

La Russie de Poutine mène aussi une guerre informationnelle intensive dans le reste du monde, passant par la création de médias pro-russes dans les principaux pays qu'elle souhaite influencer et des tentatives plus ou moins réelles ou fantasmées d'influencer les élections démocratiques, par exemple lors de l'élection de Donald Trump.

Sa politique domestique et internationale visant à restaurer la grandeur de la Russie n'a abouti qu'à une isolement chaque jour plus grand du pays, dont les plus proches alliés sont désormais des dictatures ou des régimes autocratiques antilibéraux tels la Syrie ou le Venezuela, la Chine ou la Corée du Nord qui soutiennent le pays sur certains sujets internationaux, de même que certains pays d'Afrique et du Moyen-Orient où la Russie tentent d'exercer une influence informationnelle et militaire, parfois indirecte via des mercenaires comme le Groupe Wagner.

Bibliographie

Notes et références

Liens externes


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