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Stanley Milgram
Stanley Milgram | |||||
Psychologue | |||||
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Dates | 1933 - 1984 | ||||
Tendance | |||||
Nationalité | États-Unis | ||||
Articles internes | Autres articles sur Stanley Milgram | ||||
Citation | |||||
Interwikis sur Stanley Milgram | |||||
Stanley Milgram, né le 15 août 1933 et mort le 20 décembre 1984, est un psychologue social américain. Il est principalement connu pour l'expérience de Milgram (sur la soumission à l'autorité) et l'expérience du petit monde. Il est considéré comme l'un des psychologues les plus importants du XXe siècle. Milgram a fait une découverte surprenante en montrant qu'une majorité de sujets normaux, sans pathologie d'agressivité ni signe de psychopathie apparente, sont prêts à donner une série de chocs électriques de plus en plus douloureux et nocifs à un autre être humain, malgré les cris de la victime.
La mise en scène de l'expérience de Milgram
L'expérience fut une mise en scène où la pièce maîtresse était une machine à chocs électriques très réaliste. Mais, en réalité, c'était une fausse machine constituée en façade par une rangée de trente commutateurs, qui, lorsqu'ils étaient pressés, étaient supposés délivrer des chocs de plus en plus intenses, allant de 15 volts jusqu'à un maximum de 450 volts.
La tâche du testeur consistait à enseigner une liste d'adjectifs et substantifs par paires pour les faire mémoriser au sujet. Chaque fois que le sujet faisait une erreur, le testeur augmentait la tension à l'étape et à l'erreur suivante. L'apprenant était de connivence avec l'expérimentateur et ne recevait effectivement pas les chocs, feignant la souffrance. Le véritable testé était le testeur. Le déclenchement des électrocutions est factice et les personnes supposées subir les sanctions sont des comédiens. Mais, les « cobayes », ceux qui appuient sur le bouton ne le savent pas. Les comédiens ont différentes réactions proportionnelles aux chocs électriques qu'ils sont supposés subir.
Ils ont tout simplement obéi parce qu'ils étaient commandés par une autorité supérieure qui leur demandait de participer à une expérience sur les effets de la punition sur l'apprentissage. Ils ont accompli leurs actes en dépit du fait que l'expérimentateur n'avait aucun moyen coercitif pour faire appliquer ses ordres et que la personne à laquelle ils faisaient subir les chocs électriques était une victime innocente qui n'avait rien fait pour mériter une telle punition. De façon surprenante, environ les deux tiers des sujets ont pleinement obéi à l'expérimentateur. Cette expérience démontre que le degré d’assujettissement des individus à l'autorité ne dépend pas de la force. Dans le totalitarisme ou dans la démocratie, des mécanismes d'obéissance peuvent facilement être mis en situation pour aboutir à l’obéissance de personnes normales et qui sont tout autant des systèmes coercitifs sans en avoir l'apparence à première vue.
Les limites de l'expérience de Milgram
La conclusion de l'expérience est choquante d'un point de vue éthique. Certains sont prêts à infliger des douleurs très sévères à d'autres personnes si les scientifiques l'ordonnent. D'un point de vue épistémologique, un comportement peut être manipulé par le scientifique lorsqu'il place ses sujets dans un cadre d'observation bien déterminé. Nous ne pouvons rien conclure sur la motivation réelle des testés. Nous apprenons que dans une situation donnée, face à l'ignorance, ils préfèrent déléguer une partie de leur information à une « autorité » (scientifique, militaire, politique) qui s'arroge le titre d'expert, et qui est donc reconnue par la communauté. Cela n'indique en rien que les êtres humains soient naturellement constitués pour se soumettre sans contestation à une autre autorité humaine. Stanley Milgram parvient seulement à nous démontrer que dans des situations particulières, le scientifique peut manipuler des facteurs humains de motivation.
Hélas, l'expérience ne dévoile pas la résistance de ceux qui ont fait preuve d'une forme de désobéissance civile face à l'autorité de l'expérimentateur. Des leaders comme Gandhi, prônant la résistance non violente, ne constituent pas la majorité des personnes ; pourtant ils réussissent à renverser la force physique et mentale des foules et à vaincre les plus grandes armées au monde, par leur leadership authentique ou leur leadership spirituel.
Publications
- 1956, "Group pressure and action against a person", Journal of Abnormal and Social Psychology, Vol 25, pp115-129
- 1961, « Nationality and Conformity ; with a Biographical Sketch », Scientific American, 205 (34), pp45-51
- 1965,
- a. "Some Conditions of Obedience and Disobedience to Authority", Human Relations, Vol 18, pp57-76
- b. "Liberation effects of group pressure", Journal of Personality and Social Psychology, Vol 1, pp127-134
- 1974, "Obedience to Authority: An Experimental View", New York, Harper & Row
Littérature secondaire
- 2008, Thomas Blass, "What can Milgram's obedience experiments contribute to our understanding of followership?", In: Ira Chaleff, Jean Lipman-Blumen, Ronald E. Riggio, dir., "The art of followership: How great followers create great leaders and organizations", John Wiley and Sons Ltd, pp195-208
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