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Sin stocks

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Les sin stocks désignent les « actions du vice », ou actions investies par exemple dans le tabac, la pornographie, l'alcool, l'armement, etc. C'est une forme d'investissement contrarien.

Une définition des sin stocks marquée par le flou

Dans une définition simple, les sin stocks sont des actions d'entreprises opérant dans des domaines contraires à l'éthique. Cependant la définition est loin d'être évidente et similaire entre différents acteurs : doit-on inclure l'armement ? Quid de la limite entre l'armement de défense (par exemple pour permettre à l'Ukraine de se défendre face à la Russie en 2023 et l'armement offensif ? Un fabricant de bières serait une sin stock à en croire certains investisseurs voulant suivre la charia, et pas pour un investisseur lambda. La limite est toujours ténue et subjective.

L'un des fonds qui choisit spécifiquement d'investir dans des sin stocks (et exclusivement dans des sin stocks) est le Vice Fund.

Les sin stocks sont-elles de bons investissements ?

La question de l'intérêt d'investir dans des sin stocks est débattu.Ces actions sont souvent présentées comme des paris financiers intéressants. Dans une étude de l'automne 2019 intitulée Sin Stocks Exclusions, UBS a modélisé la performance passée de ces actions, en définissant les sin stocks comme les actions du tabac, de l'alcool et du jeu. Un tel indice aurait surperformé l'indice MSCI World de 4,9 points par an entre 1963 et 2018, soulignant un premium clair. Mais cette prime de risque a nettement diminué depuis 2010 avec même un renversement récent, en défaveur des sin stocks.

Pour les défenseurs de l'investissement dans ces actions :

  • Une partie de la théorie derrière l'intérêt pour les sin stocks tient au fait que ces secteurs sont fuits par les investisseurs, en particulier au nom des critères ESG. Ses actions sont donc souvent moins valorisées que d'autres. La profitabilité de ces entreprises restant identique, le rendement peut être bien supérieur pour les actionnaires.
  • Par ailleurs, ces entreprises dans des secteurs plus risqués que d'autres portent un risque réglementaire ou réputationnel élevé (interdiction de la pornographie, hausse des taxes sur le tabac, etc.). Les investisseurs exigent par conséquent une prime de risque supérieure à un investissement « bon père de famille ».
  • Autre explication possible, la résilience de ses valeurs serait bien meilleure. Pour prendre un cas extrême, un grand drogué ferait tout pour continuer à acheter sa drogue, même si ses revenus baissent. Les consommateurs risqueraient moins de réduire leurs dépenses sur les actions du vice en période de récession
  • D'autres chercheurs ont pointé du doigt un facteur plus évident encore : les sin stocks seraient plus rentables[1].

A l'inverse, on peut supposer que la montée en puissance des critères ESG détourne des flux de ces actions, avec un impact possiblement temporaire (ou un renversement complet même, alors que les gestionnaires de fonds américains comme Blackrock commencent à sortir des critères ESG[2]).

Le Vice Fund, spécialisé sur ces actions, a en tout cas des résultats mitigés[3],[4].

Perspective libérale

A partir du moment où une activité est légale, les libéraux considèrent qu'il n'y a aucune raison de la décourager ou pénaliser de quelque manière que ce soit.

Plus largement, les sin stocks posent la question de la philosophie qui doit guider une entreprise ou un investisseur :

  • Pour Milton Friedman, la « responsabilité sociale d'une entreprise est d'augmenter ses profits »[5] et il ne faut pas confondre morale et capitalisme
  • Pour que l'économie de marché fonctionne bien, l'État ne doit pas chercher à favoriser certaines entreprises et en handicaper d'autres. Il n'y a donc aucune légitimité à ce que l’État tente de « flécher » des investissements, en imposant des quotas d'entreprises ESG par exemple, ou en donnant des incitations fiscales à privilégier certaines entreprises. L'investisseur doit pouvoir conserver sa liberté de choix, à rebours de la pression forte mise par les pouvoirs publics en France et ailleurs pour décider à la place des investisseurs quels sont les « bons » et les « mauvais » investissements.

Notes et références

Voir aussi


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