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Mark Packard

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Mark Packard
Enseignant chercheur en management

Dates
Mark-packard.jpg
Tendance École autrichienne
Nationalité États-Unis États-Unis
Articles internes Autres articles sur Mark Packard

Citation
Interwikis sur Mark Packard

Mark D. Packard est professeur assistant de management à l'université du Nevada, dans la ville de Reno, aux Etats-Unis. Il a effectué ses études en ingénierie informatique (B.S., Brigham Young University) et en management (Ph. D. à l'université du Missouri).

Ses recherches sont principalement centrées sur la nature et la source de l'entrepreneuriat : l'épistémologie interprétiviste de l'entrepreneuriat, le jugement entrepreneurial en situation d'incertitude et l'école autrichienne d'économie. Il explore comment des entrepreneurs réussissent à générer des idées en recherchant les sources de leurs idées innovantes, les raisons du démarrage de nouvelles entreprises et la prise de décision impliquée. Il enseigne la stratégie d'entreprise à des étudiants de premier cycle.

La souveraineté du consommateur est à l'origine de toutes les actions entrepreneuriales

Mark Packard a eu l'originalité d'introduire, dans sa thèse de doctorat en management, la théorie de la souveraineté du consommateur dans l'étude concernant le processus entrepreneurial. Il évoque la perspective de la souveraineté du consommateur préconisée par l'école autrichienne d'économie afin de replacer le rôle primordial du consommateur dans la théorie entrepreneuriale. Plus précisément, il redéfinit le concept d'opportunité entrepreneuriale en termes de besoins non satisfaits des consommateurs. Le consommateur est effectivement à l'origine de ces opportunités entrepreneuriales. L'esprit d'entreprise est universellement axé sur le consommateur. Autrement dit, les consommateurs sont toujours impliqués dans l'esprit d'entreprise car, dans chaque action entrepreneuriale, il y a toujours, à l'origine, un consommateur qui est insatisfait et donc, l'entrepreneur tente de résoudre cette insatisfaction en proposant un bien ou un service.

Mark Packard postule que l'entrepreneuriat comprend trois processus distincts et nécessaires mais qui, pris individuellement, sont insuffisants. Ces étapes concernent la reconnaissance des opportunités à partir des sources d'observation sur le consommateur. La deuxième étape repose sur un processus d'innovation qui apporte des connaissances techniques à un besoin perçu du consommateur. Et, finalement, la troisième étape repose sur le jugement entrepreneurial, c'est-à-dire la viabilité économique d'une innovation et du choix sur l’utilisation efficace des ressources. Selon Mark Packard, l'action entrepreneuriale ne se réalise qu'une fois ces trois processus terminés.

L'auteur précise une caractéristique supplémentaire dans le jugement entrepreneurial. Le jugement, exprime-t-il, est au cœur de la théorie de l'entrepreneuriat. Jusqu'à présent, cependant, les chercheurs ont décrit le jugement en fonction de ses antécédents (prise de décision) ou de ses résultats (action). Mais, le jugement n'a pas encore été dévoilé avec précision, ni la révélation de son essence ou ce qui se produit ou change lorsque le jugement est rendu. En s'appuyant sur le concept d’intentionnalité issue de la philosophie de la phénoménologie, Mark Packard indique que le jugement est défini comme le déplacement de l’intentionnalité vers de nouvelles fins. C’est un changement d’orientation par lequel les actions sont dirigées. Par conséquent, le jugement est entrepreneurial lorsque les intentions sont déplacées vers la recherche d’une nouvelle valeur économique par le moyen de la réallocation des capacités subjectives de ressources à la disposition potentielle de l'entrepreneur.

Les recherches en management ont de plus en plus démontré le rôle important de l'incertitude dans la détermination de la réussite commerciale et entrepreneuriale. Cependant, la compréhension de l'incertitude est souvent confondue avec diverses notions d'imprévisibilité ou de risque. Cela n'est pas surprenant, nous dit Mark Packard (2014b), en raison de la nature de l'incertitude, dans la mesure où il est difficile de comprendre ce que l'on ne sait pas encore. Mark Packard présente un système de classification novateur de l’incertitude qui s’appuie sur la distinction de Frank Knight entre le risque et l’incertitude. Il relie les divers types d’incertitude aux caractéristiques et aux résultats de l’entreprise et du marché. Il ressort de cette typologie des implications concernant la nature de l'entrepreneuriat, la recherche du succès et de l'avantage concurrentiel, et sur le processus de décision individuel.

Les ressources internes de l'entreprise propices à l'innovation

Selon Mark Packard, les idées innovantes dans l'entreprise sont le résultat d’un processus cognitif par lequel deux types de connaissances se croisent : la connaissance des besoins des consommateurs (révélation d'un problème) et une connaissance de certaines ressources ou de technologies avec les possibilités de se les procurer (la solution par affordance : l'accessibilité cognitive des ressources). L'auteur fait l'hypothèse que c'est seulement là où ces deux types de connaissances sont présents que l'innovation peut émerger. Cependant, le processus de combinaison des connaissances est modéré par d'autres facteurs clés, à savoir la personnalité et l'engagement de l'entrepreneur. En testant ses hypothèses dans un cadre expérimental, Mark Packard montre que l'innovation augmente là où les besoins en connaissances et en connaissances techniques sont élevés.

Mark Packard a étudié également comment le design organisationnel à l'intérieur de l'entreprise affecte la collaboration entre employés dans la poursuite de l'entrepreneuriat d'entreprise ou autrement appelé l'intrapreneuriat. Il montre comment le marché intra-entreprise des idées et des ressources peut être stratégiquement configuré pour encourager ou empêcher l'innovation collaborative. Cela passe par les dimensions structurelles clés de l'autonomie, du parrainage et des incitations. Les complémentarités entre ces dimensions créent des retombées qui produisent des résultats d'innovation uniques et originaux en atténuant les obstacles à la collaboration tels que les problèmes de connaissances, les contraintes de ressources et la motivation des employés. L'apport de cette recherche vise à concevoir des configurations organisationnelles qui proposent des suggestions sur l'alignement stratégique des structures organisationnelles avec les stratégies intrapreneuriales.

Le thème de l'innovation est très présent dans les recherches de Mark Packard. Partant du constat au sein des débats critiques des experts en management que les grandes entreprises dépendent des petites entreprises pour le développement innovant, on suppose généralement que des déséconomies d'échelle pour l'innovation surviennent lorsque les entreprises deviennent trop grandes, créant des inefficacités qui entravent la production innovante. Par réflexion symétrique, les mêmes experts présentent les petites entreprises, comme des agents qui évitent ces inefficacités. Celles-ci ont donc des avantages à générer et à développer des idées innovantes par rapport aux grandes entreprises. Mark Packard défend l'idée, cependant, que des facteurs critiques tels que la stratégie commerciale et la structure organisationnelle doivent être pris en compte. Les grandes entreprises qui sont configurées spécifiquement pour l'innovation plutôt que pour l'efficacité sont plus innovantes que les petites entreprises. Cela est dû en grande partie à l'ensemble plus large de ressources disponibles qui peuvent être utilisées pour explorer et exploiter de nouvelles idées.

L'approche interprétiviste de l'entrepreneuriat

Mark Packard propose une approche interprétiviste de l'entrepreneuriat moderne. Une telle perspective est plus appropriée compte tenu de la nature individualiste de l'entrepreneuriat. Les méta-théories réalistes souffrent des difficultés d'une définition et d'une délimitation du champ de l'entrepreneuriat compte tenu de l'incommensurabilité des paradigmes.

L'interprétivisme est une méthodologie scientifique qui considère l'ordre social comme émergeant uniquement de l'action individuelle et des interactions intentionnelles entre individus. Cette approche s'oppose aux scientifiques qui essaient d'appliquer les méthodes des sciences naturelles aux concepts sociaux. Mark Packard dénomme ces autres méthodes, les approches fonctionnalistes. Ces dernières, prédominantes dans les unités de recherche en management, ont jusqu'à présent été infructueuses pour produire une théorie générale robuste, c'est à dire un cadre d'analyse qui capture tous les types d'entrepreneuriat. Sans une base supposée solide et cohérente, précise Mark Packard, le développement théorique naissant en entrepreneuriat reste entravé. La définition même de l'esprit d'entreprise, par exemple, reste remarquablement insaisissable. Mark Packard préconise un changement radical de paradigme.

L'interprétivisme met en évidence la source de l'entrepreneuriat chez les individus plutôt que dans les marchés abstraits, en mettant l'accent sur l'émergence plutôt que sur la présomption de l'existence d'opportunités. Il montre que les théories des processus de l'entrepreneuriat sont alignées sur la méta-théorie interprétiviste d'où son effort de rendre cette dernière encore plus explicite.

Publications

  • 2013, "Innovative Dependence? Revisiting the Effects of Firm Size on Innovation", Academy of Management Proceedings, Vol 1, janvier
  • 2014,
    • a. "Consumer Sovereignty: A Demand-Side Theory of the Entrepreneurial Process", Academy of Management Proceedings, Vol 2014, n°1, Janvier
    • b. avec Peter Klein, Brent B. Clark, "An Exploration into the nature of entrepreneurial uncertainty", Academy of Management Proceedings, Vol 2014, n°1
  • 2015, avec Per Bylund, "The Relationship between Inequality and Entrepreneurship: A Conceptual Model and Preliminary Tests", Academy of Management Proceedings, Vol 2015, n°1
  • 2016, "Needs and Technologies: Combining Knowledge for Innovation", Academy of Management Proceedings, Vol 2016, n°1
  • 2018,
    • a. "Why I am not a performativist (yet)", Journal of Business Venturing Insights, Vol 9, pp39-44
    • b. avec Per Bylund, "On the relationship between inequality and entrepreneurship", Strategic Entrepreneurship Journal, Vol 12, n°1, pp3-22
    • c. avec Per Bylund, "Back To The Future? How Counterhistory Can Be A Means For Progress In Management And Entreprise Theory", Academy of Management Proceedings, Vol 2018, n°1
    • d. avec L. Brown, Per Bylund, "Judgment, fast and slow: toward a judgment view of entrepreneurs’ impulsivity”, Journal of Business Venturing Insights, Vol 10, pp1–6
  • 2019,
    • a. "Entrepreneurship: toward the Nirvana state of rest", MISES: Interdisciplinary Journal of Philosophy Law and Economics São Paulo, Vol 7, n°3, pp1-21
    • b. avec Peter G. Klein, Karen Schnatterly, "Collaborating for innovation: The role of organizational complementarities", In: J. J. Reuer, S. Matusik, "Oxford Handbook of Collaboration and Entrepreneurship", Oxford University Press, New York, NY.
    • c. avec Per Bylund, "Truth and Knowledge in Management: Toward a Modern Rationalist Approach", Academy of Management Proceedings, Vol 2019, n°1
    • d. avec Per Bylund, "What is Entrepreneurial Judgment, Anyway?", Academy of Management Proceedings, Vol 2019, n°1
  • 2020, avec B. B. Clark, "Probability Logic Fails in Immitigable Uncertainty, But Strategic Logic Does Not", Acad Manag Rev, Vol 45, pp704–707
  • 2022,
    • a. avec Per L. Bylund, "Back to the Future: Can Counterhistory Accelerate Theoretical Advancement in Management?", Academy of Management Perspectives, Vol 36, n°2, pp801–819
    • b. avec David Lucas, Caleb Fuller, "Made to be broken? A theory of regulatory governance and rule-breaking entrepreneurial action☆", Journal of Business Venturing, Vol 37, n°6, November
    • c. avec Per L. Bylund, "Subjective value in entrepreneurship", Small Business Economics, Vol 58, n°3, pp1243–1260
    • d. avec Christopher Lingle, Per Bylund, "Politicised revisionism: comment on Lopes (2021)", Cambridge Journal of Economics, Vol 46, n°3, May, pp609–612