Vous pouvez contribuer simplement à Wikibéral. Pour cela, demandez un compte à adminwiki@liberaux.org. N'hésitez pas !
John van Sickle
| John van Sickle | |||||
| Économiste | |||||
|---|---|---|---|---|---|
| Dates | 1892-1975 | ||||
| Tendance | Libéral | ||||
| Nationalité | |||||
| Articles internes | Autres articles sur John van Sickle | ||||
| Citation | |||||
| Interwikis sur John van Sickle | |||||
John van Sickle, né en 1892 et décédé en 1975, est un économiste libéral, spécialiste des sujets fiscaux et membre de la Société du Mont-Pèlerin.
Biographie
Entre les deux guerres mondiales, John von Sickle se trouve en Europe, tout d'abord en France, en poste de Directeur associé du Bureau Rockefeller à Paris, puis en Autriche. Il était Lieutenant dans l'armée américaine et aide de camp d'un colonel affecté à Vienne. Comme il avait beaucoup de temps libre, il décida d'étudier les sujets fiscaux, pour avancer sur sa thèse lorsqu'il serait de retour aux États-Unis à l'Université d'Harvard. C'est ainsi qu'il rencontre Ludwig von Mises et qu'il participe à ses séminaires.
Après sa thèse, il enseigne à l'université Vanderbilt à Nashville, dans le Tenessee, puis au Wabash College de 1946 à 1961 (Crawfordsville, Indiana), en compagnie d'un autre économiste, favorable au libre marché, Benjamin A. Rogge. Tous les deux, ils invitent Milton Friedman à partir de juin 1956, à une série de séminaires au Wabash College grâce au financement de la Fondation Volker. Ceci devint la base du futur succès de Milton Friedman, sur la défense de la liberté : Capitalism and Freedom. Il permet aussi à Pierre Goodrich, enseignant au Wabash College, d'être membre de la Société du Mont-Pèlerin.
Fondements philosophiques et économiques
Le point de départ de l’ouvrage qu'il écrit avec Benjamin Rogge, en 1954, réside dans un parti pris assumé. Les auteurs placent la liberté au cœur de leur réflexion, la considérant comme « l’un des rares absolus que le scientifique doit reconnaître ». Ils estiment donc que toute politique ou tout système économique qui en menace l’existence doit être jugé négativement, quels que soient ses objectifs apparents.
À partir de ce principe, ils définissent les trois fonctions essentielles de tout système économique : déterminer ce qui doit être produit et en quelle quantité ; décider de l’affectation des individus et des ressources naturelles aux différentes tâches ; enfin, organiser la répartition des revenus entre les membres de la société.
Deux modèles d’organisation économique s’opposent alors. Dans le premier, les réponses à ces trois questions sont fixées par une autorité centrale, généralement l’État : c’est le modèle de l’économie planifiée. Dans le second, elles émergent des choix individuels coordonnés par le mécanisme des prix, propre à l’économie de marché. Les auteurs rejettent fermement l’idée d’une « voie médiane » entre ces deux systèmes, affirmant qu’elle n’est pas tenable : dès lors que l’État se réserve le droit exclusif de décider de la production, d’affecter les emplois et de distribuer les revenus, l’entreprise privée disparaît nécessairement
Position sur les inégalités et la pauvreté
La critique de Benjamin Rogge et Jon van Sickle (1954) à l’égard des programmes de l’État-providence ne découle pas d’une indifférence aux inégalités sociales, régionales ou internationales, mais d’une conviction inverse : selon eux, ce sont précisément la propriété privée et l’entreprise compétitive qui constituent les instruments les plus efficaces pour les réduire progressivement. Loin d’aggraver les déséquilibres, un système économique fondé sur la libre initiative permet, par ses dynamiques internes, de maximiser à la fois la liberté individuelle et l’accroissement de la richesse globale.
Leur approche du problème de la pauvreté illustre cette logique. Plutôt que de recourir à une redistribution immédiate et égalitariste des biens disponibles, ils considèrent que la véritable solution réside dans l’augmentation de la production au fil du temps. C’est en créant davantage de richesses, et non en égalisant artificiellement ce qui existe déjà, que l’on peut espérer améliorer durablement le sort des plus défavorisés.
Enfin, les auteurs soulignent que la libre entreprise ne saurait être envisagée comme un simple mécanisme de prospérité en temps calme. Elle prend toute son importance dans les périodes de crise : c’est alors que les ressorts de l’initiative privée et la souplesse des marchés deviennent indispensables pour assurer la continuité et l’adaptation du système économique.
La diffusion du pouvoir comme solution politique et économique
Dans la continuité de leur défense du marché, Benjamin Rogge et Jon van Sickle (1954) insistent sur la nécessité de diffuser le pouvoir, qu’il soit économique ou politique. Leur préférence pour le capitalisme privé s’explique par ce rôle de dispersion : loin de concentrer les leviers de décision entre les mains d’un organe unique, il multiplie les centres d’initiative et limite ainsi les risques d’abus.
Cette logique s’étend également à l’organisation politique. Les auteurs affirment leur préférence pour les États fédérés et leurs subdivisions plutôt que pour le gouvernement central. Selon eux, les collectivités locales demeurent soumises à la discipline de la concurrence interrégionale et interétatique, ce qui empêche une accumulation excessive de pouvoir et favorise une meilleure adaptation aux réalités économiques.
Toutefois, William Curtiss (1955)[1], dans sa critique du livre, observe une limite implicite à ce raisonnement[2]. Même diffusé, le pouvoir demeure un instrument potentiellement contraignant, et l’adhésion rigoureuse au principe de liberté absolue aurait pu conduire les auteurs à remettre en cause l’existence de ce pouvoir lui-même, quelle que soit sa forme ou son degré de dispersion.
Informations complémentaires
Notes et références
- ↑ * 1955, William Curtiss, "Minus the Jargon", commentaire du livre de John Van Sickle et Benjamin Rogge, "Introduction to Economics", The Freeman, January, Vol 5, n°1, pp277-278
- ↑ Si l’ouvrage se distingue par la clarté de ses principes et la vigueur de sa défense de la liberté, il n’échappe pas, à certaines incohérences. Les discussions relatives au système publique de la retraite, à la politique monétaire et aux droits de succession semblent en effet entrer en tension avec les idéaux proclamés. Les auteurs, tout en se réclamant d’un attachement intransigeant à la liberté, tolèrent ou justifient des mesures de politique publique qui paraissent difficilement conciliables avec leur ligne directrice de défense de la liberté.
Bibliographie
- 1926, The Fallacy of a Capital Levy, The Journal of Political Economy, Vol. 34, No. 2 (Apr., 1926), pp181-196
- 1942, Public works, economic stabilization and the rural South, Nashville, Tenn., Vanderbilt university press
- 1944,
- a. Has Private Enterprise a Future?, The Journal of Capital Management - mai
- b. Reform of the Federal Taxes on Personal and Corporate Income, The American Economic Review, Vol. 34, No. 4 (Dec.), pp847-849
- 1945, Regionalism: A Tool of Economic Analysis, American Economic Review - mai
- 1946,
- a. Geographical Aspects of a Minimum Wage, Harvard Business Review,. XXIV (Spring), 288
- b. The International Labor Office: An Appraisal, Southern Economic Journal, Vol. 12, No. 4 (Apr.), pp357-364
- c. Regional Aspects of the Problem of Full Employment at Fair Wages, The Southern Economic Journal, juillet, Vol 13, pp36-45
- 1947, commentaire du livre de Sumner H. Slichter, The Challenge of Industrial Relations: Trade Union Management and the Public Interest, American Sociological Review, Vol. 12, N°6, Dec. pp726-727
- 1954, avec Benjamin A. Rogge, Introduction to Economics, Van Nostrand: New York
- 1962, "Economic Growth vs. “ Growth ” Economics", New Individualist Review, Vol 2, n°3, Autumn
- Repris en 1981, In: Ralph Raico, dir., New Individualist Review, Indianapolis: Liberty Fund
- 1969, Freedom in jeopardy; the tyranny of idealism, New York, World Pub. Co.
- 1971, "What Mises Did for Me", In: Floyd A. Harper, Henry Hazlitt, Leonard Read, Gustavo R. Velasco, Friedrich August von Hayek, dir., "Toward Liberty: Essays in Honor of Ludwig von Mises", vol 2, Menlo Park: Institute for Humane Studies
Littérature secondaire
- 1943, Albert S. Keister, commentaire du livre de John Van Sickle, Planning for the South, Southern Economic Journal, Vol 10, N°2, (Oct.), pp160-162
- 1944,
- Loyal Durand, Jr., commentaire du livre de John Van Sickle, Planning for the South: An Inquiry into the Economics of Regionalism, American Sociological Review, Vol. 9, No. 3, Recent Social Trends in the Soviet Union (Jun.), p333
- Marshall Harris, commentaire du livre de John Van Sickle, Planning for the South, The Journal of Land & Public Utility Economics, Vol. 20, No. 1 (Feb.), pp81-83
- 1947, R. B. Schwenger, commentaire des livres de John Van Sickle, The Stake of the Cotton South in International Trade e t d'O. B. Jesnessby, The Dairy Farmer and World Trade, The Journal of Political Economy, Vol. 55, No. 1 (Feb.), pp88-89
- 1955, William Curtiss, "Minus the Jargon", commentaire du livre de John Van Sickle et Benjamin Rogge, "Introduction to Economics", The Freeman, January, Vol 5, n°1, pp277-278
| Accédez d'un seul coup d’œil au portail économie. |