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Harold Livesay

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Harold C. Livesay est né le 13 juin 1934 à Louisville, dans l'État du Kentucky aux États-Unis. Il était professeur d'histoire du business. À partir de 1971, il a produit un flux ininterrompu de publications sur des sujets portant sur l'histoire économique, sur l'histoire du business et dans d'autres disciplines.

Ses activités académiques

Harold Livesay est arrivé à l'université à l'âge relativement avancé de trente-deux ans. Sa vie intégrait déjà des expériences en tant que petit homme d'affaires. Ses diverses occupations professionnelles lui ont procuré un succès fluctuant. Son dévouement sans faille à sa nouvelle carrière académique lui a valu un premier diplôme universitaire (B.A.) de l'Université du Delaware en 1966. À l'automne 1966, il est entré au programme d'études supérieures en histoire à l'université Johns Hopkins, en compagnie d'un autre célèbre historien des affaires, Glenn Porter qui était également son co-locataire. Ils étaient venus rejoindre l'enseignement de Alfred D. Chandler, qui était une figure universitaire incontournable dans ce domaine. Harold Livesay fut envoyé par son mentor de premier cycle universitaire, Stephen Salsbury de l'Université du Delaware. Il a sondé en profondeur la sociologie de Max Weber et de Talcott Parsons dont Alfred Chandler avait ardemment audité les cours à Harvard.

En 1968, il a commencé à faire des recherches sérieuses avec le célèbre directeur du département portant sur l'incidence de l'oligopole et de la concentration dans le secteur manufacturier de l'économie américaine. Il obtient son Master cette année-là à l'Université Johns Hopkins. Après avoir obtenu son doctorat de l'université Johns Hopkins en juin 1970 en soutenant sa thèse qui traite de l'évolution du système de distribution dans la fabrication américaine de 1815 à 1860, il a accepté un poste au département d'histoire de l'Université du Michigan, où il a travaillé jusqu'en 1978. De là, il est allé à l'Université d'État de New York à Binghamton. En 1981, il a déménagé dans le sud, devenant chef du département d'histoire de l'Institut polytechnique de Virginie et de l'Université d'État de Blacksburg, en Virginie. Ensuite, il est parti en 1987 pour l'Université Texas A&M où il a occupé la chaire Clifford A. Taylor en arts libéraux à partir de septembre 1988 jusqu'en août 2014.

Mise en valeur de l'entrepreneur dans l'histoire du business

Oscar Handlin, éditeur et ancien mentor de Stephen Salsbury à Harvard, l'a invité à écrire un livre sur l'entrepreneur, Andrew Carnegie. Harold Livesay a répondu favorablement avec ce qui est devenu une œuvre classique, Andrew Carnegie and the Rise of Big Business (1975). Cet ouvrage fut un hymne gracieusement écrit sur le rêve américain et une étude d'un personnage au caractère ingénieux. L'histoire de la vie d'Andrew Carnegie représente l'un des triomphes des plus éblouissants de la période du développement économique des États-Unis, hissant son sujet au sommet du monde. Ce livre était aussi un compte rendu implicitement chandlérien de la diffusion des innovations pionnières en matière de management et d'organisation dans le secteur manufacturier des chemins de fer.

Harold Livesay a tenté de retracer l'histoire du business des organisations en mettant plus l'accent sur l'entrepreneur. Il était plus préoccupé de souligner le rôle clé de l'entrepreneuriat dans la réussite ou dans les échecs de l'entreprise que de vouloir explorer les questions analytiques de la motivation et de la psychologie entrepreneuriales. Il déplorait, donc, les recherches des autres historiens du business qui donnaient un poids excessif sur les concepts organisationnels (sans individus apparents à l'intérieur) ou sur des modèles des sciences sociales qui se focalisent sur le pouvoir. Il a progressivement mis l'accent sur l'influence et l'impact des entrepreneurs individuels sur l'économie américaine et la société en général. Il publie, dans la revue Business History Review de l'hiver 1977, un article intitulé « La persistance de l'entrepreneuriat à travers l'ère bureaucratique ». Là, il exprime sa croyance dans le rôle central de l'entrepreneur il appelle les historiens du business de porter plus d'attention à l'individu créatif.

Deux ans plus tard, Harold Livesay développe ce thème dans son livre très personnel, American Made. Il s'agissait d'esquisses des contributions de divers hommes d'affaires américains. Ceux-ci comprenaient Eli Whitney, Cyrus McCormick, Andrew Carnegie, Thomas Edison, Henry Ford, Pierre du Pont, Alfred Sloan, Edwin Land, Henry Ford II et plusieurs autres personnalités du monde industriel. Dans ce livre, il exprime son admiration pour les inventeurs, les industriels (par opposition aux financiers, comptables et bureaucrates), les entrepreneurs familiaux et pour tout ce qu'il considérait comme les liens entre le progrès matériel et la démocratie. Son enthousiasme n'était jamais dépourvu d'un esprit critique ou de nuances. Son écriture reflétait son optimisme natif. Mais, surtout, il exprimait sa croyance en l'individu et sa conviction que le déterminisme historique de Karl Marx est erroné, en partie parce qu'il ferme la possibilité de l'espoir à tout individu.

Son article, « Dominance entrepreneuriale dans les entreprises grandes et petites, passées et présentes », paru en 1989, examine un certain nombre de cas au cours des dernières décennies, en particulier il montre le rôle des petites entreprises sidérurgiques telles que Nucor. Il fait valoir que les petites entreprises sont généralement plus créatives et plus innovantes que les grandes entreprises. Et les succès des grandes entreprises après la seconde guerre mondiale dépendaient habituellement de l'apparition d'individus vitaux et dynamiques dans ces industries, et non à cause de nouveaux organigrammes, de nouveaux contrôles statistiques ou grâce à des bureaucrates anonymes. Harold Livesay a énoncé avec force son argument en faveur d'un retour à l'étude du rôle central de l'individu créatif dans l'histoire des entreprises.

Le succès de ses ventes et les critiques positives sur ses thèses, ont conduit en peu de temps à la deuxième contribution de Harold Livesay à la série des biographies de l'éditeur Little, Brown. Il s'agissait d'une enquête sur Samuel Gompers[1] et du mouvement syndical en Amérique (1977). Il a rendu compte clairement des luttes acharnées des syndicats américains. Le livre était particulièrement convaincant pour expliquer comment et pourquoi tant de batailles ouvrières étaient des luttes intestines et stériles. Et, bien sûr, il a apporté sa contribution à la question toujours présente de Werner Sombart : pourquoi n'existe-t-il pas de socialisme aux États-Unis ?

Informations complémentaires

Notes et références

  1. Samuel Gompers (1850-1924) était un fabricant de cigares d'origine anglaise qui a complètement réorganisé le syndicat des fabricants de cigares. Il a été président de l'AFL depuis sa fondation en 1886 jusqu'à à sa mort en 1924. Le succès de Samuel Gompers est arrivé grâce à un aveuglement des besoins de tous ceux qui sont laissés à l'extérieur du syndicat. Harold Livesay avance qu'une partie de la raison de cette limitation était due au racialisme, au sexisme et au nativisme qui imprégnaient la direction de la Fédération américaine du travail. En conséquence, l'AFL s'est avérée incapable ou peu disposée à inclure dans le mouvement ouvrier les travailleurs non qualifiés et semi-qualifiés qui constituaient une grande partie de la main-d'œuvre industrielle.

Publications

  • 1968, "The Lobdell Car Wheel Co., 1830-1867", The Business History Review, Vol 42, n°2, pp171-194
  • 1971,
    • a. "Marketing Patterns in the Antebellum American Iron Industry", The Business History Review, Vol 45, n°3, pp269-295
    • b. avec Glenn Porter, "Merchants and Manufacturers: Studies in the Changing Structure of Nineteenth-Century Marketing", Baltimore: The Johns Hopkins Press
  • 1972, commentaire du livre de Robert Higgs, "The Transformation of the American Economy, 1865-1914: An Essay in Interpretation", The Business History Review, Vol 46, n°4, Winter, pp503-504
  • 1973, avec Robert Higgs, "The Editor's Corner", The Business History Review, Vol 47, n°2, Summer, pp277-278
  • 1975, "Andrew Carnegie and the rise of big business", Boston : Little, Brown
  • 1977, "Entrepreneurial Persistence through the Bureaucratic Age", The Business History Review, Vol 51, n°4, Winter, pp415-443
  • 1978, "Samuel Gompers and organized labor in America", Boston : Little, Brown
    • Nouvelle édition en 1993, Prospect Heights, Ill. : Waveland Press
  • 1979, "American made : men who shaped the American economy", Boston : Little, Brown, 1979.
  • 1980, "The corporation and the world economy", Binghamton, N.Y. : State University of New York at Binghamton, Collection: Working papers. Seminar 1 / Fernand Braudel Center for the Study of Economies, Historical Systems, and Civilizations
  • 1982, "Entrepreneurial history", In: C. Kent, D. L. Sexton, K. H. Vesper, dir., "Encyclopedia of entrepreneurship", Englewood Cliffs, NJ: Prentice-Hall, pp7-14
  • 1989,
    • a. "Entrepreneurial Dominance in Businesses Large and Small, Past and Present", The Business History Review, Vol 63, n°1, Spring, pp1-21
    • b. avec Marcia L. Rorke, David S. Lux, "Technical Development and the Innovation Process", Journal of Product Innovation Management, Vol 6, n°4, pp268-281
  • 1995, "Entrepreneurship and the growth of firms", Aldershot ; Brookfield, Vt. : E. Elgar
  • 2017, "American Made : Shaping the American Economy", London ; New York : Routledge

Littérature secondaire

  • 1974, John L. Bernardi, commentaire du livre de Harold Livesay et Glenn Porter, "Merchants and Manufacturers: Studies in the Changing Structure of Nineteenth-Century Marketing", The Journal of Economic History, Vol 34, n°2, June, pp517-517