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Fonds monétaire international

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Introduction

Le Fonds monétaire international (FMI) est une institution internationale multilatérale, créée par la suite des accords de Bretton Woods en 1944, regroupant et financée par 187 pays, dont le rôle, selon ses statuts, est de « promouvoir la coopération monétaire internationale, de garantir la stabilité financière, de faciliter les échanges internationaux, de contribuer à un niveau élevé d’emploi, à la stabilité économique et de faire reculer la pauvreté ».

Le FMI a ainsi pour fonction d'assurer la stabilité du système monétaire international et la gestion des crises monétaires et financières. Pour cela, il fournit des crédits aux pays qui connaissent des difficultés financières telles qu'elles mettent en péril l'organisation gouvernementale du pays, la stabilité de son système financier (banques, marchés financiers), ou les flux d'échanges de commerce international avec les autres pays.

Son rôle est d'être une sorte de « banque centrale des banques centrales et trésors publics » (bien qu'il n'ait pas officiellement ce rôle de banque centrale mondiale que Keynes aurait voulu lui conférer à l'origine). Il a un rôle de prêteur en dernier ressort pour les pays qui subissent des difficultés graves de balance des paiements (autrement dit, qui sont surendettés), auxquels en contre-partie il impose des politiques économiques d’ajustements structurels. Avec ce rôle de renflouement des États défaillants mal gérés, le FMI s'écarte quelque peu de sa mission d'origine, le maintien de la stabilité monétaire internationale, l'aide monétaire n'ayant été conçue que comme temporaire et de portée très limitée.

Le FMI compte environ 2500 fonctionnaires et un budget de 376 milliards de dollars (au 25 mai 2011).

Une institution controversée et le point de vue libéral

Certains libéraux, comme Henry Hazlitt, ont critiqué le système monétaire issu des accords de Bretton Woods, mis en vigueur après la Seconde Guerre mondiale : d'inspiration keynésienne, les accords de Bretton Woods sont une gigantesque machine de l'inflation mondiale, ce qui, par conséquent, rend le système monétaire vulnérable et instable. Une augmentation considérable de réserves mondiales, de liquidités, entraîne la dévaluation des monnaies et la perte de leur pouvoir d'achat, réduisant considérablement la propension à épargner.

Pour diverses autres raisons, le FMI ne peut pas être considéré comme une institution libérale :

  • Le FMI, cartel de spoliateurs monétaires, est plutôt la manifestation du contrôle de la production de monnaie monopolisant sa redistribution, orientant les flux de revenu en fonction d'intérêts politiques et étatiques ;
  • Ses rôles de prêteur en dernier ressort et de gestionnaire des crises monétaires et financières encouragent l'irresponsabilité des gouvernements (la gabegie étatique et la sanction des marchés sont présentées comme des fatalités extérieures qui provoquent des problèmes de balance des paiements que le FMI est chargé de régler) ;
  • Son intervention est nuisible, soit que les programmes de restructuration ou d'ajustement aboutissent à aggraver les problèmes (aux problèmes de finance des États surendettés s'ajoute un surcroît d'interventionnisme étatique causé par le FMI), soit que ses prêts ne soient pas remboursés (ce qui est le plus souvent le cas) et qu’ils perpétuent donc les causes foncières de la faillite ;
  • Le FMI détourne des ressources financières vers les pays les plus mal gérés, à rebours de toute bonne gestion bancaire ;
  • Une telle institution est au service principalement d'un seul pays (en l'occurrence les États-Unis, son principal actionnaire, avec droit de veto) ; en seconde position, par leur quote-part, viennent les pays d'Europe ; curieusement, ces pays, qui sont les plus endettés au monde, prétendent donner des leçons de bonne gestion au reste du monde ;
  • Les prêts et subventions accordés, souvent traduits en plans d'austérité, poussent les différents gouvernements à l'augmentation des impôts, provoquant un cercle vicieux de dépendance à l'endettement, rendant les citoyens et les contribuables dépendants de leur gouvernement, lavé et blanchi.

Citations

  • « D’aucuns s’étonnent sans doute qu’en 1961 j’aie, presque seul dans le monde, osé évoquer les dangers qu’impliquait, dans son état du moment, le système monétaire international. » Jacques Rueff
  • « On peut enfin noter qu’il est étrange que le FMI – de même que la Banque mondiale – soit souvent présenté comme le symbole de la « mondialisation capitaliste », alors qu’il en est exactement le contraire, puisqu’il s’agit d’une institution publique représentant les États et qu’il est donc l’instrument d’un interventionnisme public et mondialisé regrettable. Il faut donc souhaiter la disparition du FMI. » (Pascal Salin)
  • « Le FMI est un échec complet. Il a peut-être empêché certaines crises. Il a surtout eu pour effet de les multiplier. » (Milton Friedman)
  • « Dans les années 1980, le FMI assortissait ses prêts de recommandations, dites « conditions », destinées à remettre les cancres sur le chemin du développement. Ces conditions furent souvent critiquées, mais ceux qui les suivaient (Corée du Sud, Turquie et de nombreux pays africains) guérirent de l'inflation et de la stagnation. Le FMI était indépendant, il avait une doctrine vérifiée par l'expérience : c'était avant que Dominique Strauss-Kahn ne le transforme en une boutique de relations publiques avec l'ambition folle d'en faire un gouvernement mondial. » (Guy Sorman)
  • « Si Milton Friedman était encore des nôtres, il rappellerait comme il le faisait déjà dans les années 1970, que le FMI fut créé en 1945 pour empêcher les dévaluations compétitives des années 1930 : près d’un siècle plus tard, ce problème n’existe plus et le FMI est avant tout une bureaucratie en quête désespérée d’une mission. » (Guy Sorman)
  • « Depuis une vingtaine d’années, le Fonds monétaire international (FMI) est la cible de graves critiques. On lui reproche, en effet, d’être un instrument de soumission des pays du tiers monde, de freiner le développement de ces pays (en Afrique et ailleurs), de les aliéner politiquement et économiquement à ceux de l’Occident. On réclame alors une réorientation de ses politiques en dehors de la « logique marchande ». Toutes ces critiques font preuve d’une intuition saine, mais elles dérivent rarement d’une analyse de fond. Le FMI n’est pas nuisible parce qu’il propage le système capitaliste occidental, mais parce que, au contraire, il détruit les fondements du développement capitaliste. La dépendance politique et économique de l’Afrique ne provient pas de la mauvaise orientation des politiques en vigueur du FMI et elle ne saurait être redressée par un changement de ces politiques. C’est la nature même du FMI, institution monétaire étatique, qui entraîne toutes ces conséquences néfastes. » (Jörg Guido Hülsmann, Pourquoi le FMI nuit-il aux Africains ?)
  • « Pourquoi clamer que l’État ne doit pas intervenir pour contrôler les marchés, en affirmant que les marchés fonctionnent bien, et pourtant intervenir sur les marchés monétaires ? » (Joseph E. Stiglitz, Relève de la garde au FMI)
  • « Il faut quelque audace intellectuelle pour avoir fait du FMI le fourrier du libéralisme dans le tiers monde. Dénoncer son néocolonialisme, si l'on veut, mais son libéralisme, non ! L'institution du FMI participe au contraire à la naissance d'une catégorie nouvelle de l'interventionnisme public : l'intervention publique internationale.  » (Philippe Simonnot, La monnaie : histoire d'une imposture, Perrin)

Bibliographie

Liens externes


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