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Benedetto Croce

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Benedetto Croce
Philosophe, homme politique

Dates 1866-1952
Croce3.jpg
Tendance
Nationalité Italie Italie
Articles internes Autres articles sur Benedetto Croce

Citation « On réclame ce que les masses réclament et ce que les masses exigent. Que les masses et les classes soient des abstractions, et qu'elles soient, de ce fait incapable de penser et d'agir (…) comme seul l'individu peut le faire, cela ne vient apparemment même pas à l'esprit de ceux qui s'expriment ainsi. »
Interwikis sur Benedetto Croce

Benedetto Croce (1866-1952) était un philosophe et homme politique italien, qui fut influencé par la pensée de Hegel, d'Antonio Labriola, d'Antonio Gramsci mais il était proche également de la pensée de Giambattista Vico et de Wilhelm von Humboldt. Opposé au fascisme, il a condamné le racisme et le scientisme positiviste. Ses travaux portaient sur l'esthétique, la philosophie de l'histoire et le libéralisme, bien qu'il s'opposât au laissez-faire. En politique, il fut sénateur, ministre de l'Instruction publique et président du Parti libéral italien après la Seconde Guerre mondiale.

Biographie de Benedetto Croce

Benedetto Croce, né le 25 février 1866, décédé le 20 novembre 1952, est un philosophe et homme politique italien. Il s'opposa au fascisme et à l'engagement de son ancien collaborateur Giovanni Gentile. Son opposition opiniâtre au naturalisme et au scientisme positiviste l'amena très tôt à condamner la pensée raciale et les différentes formes du racisme. Les thèmes principaux de son œuvre sont l'esthétique et la philosophie de l'histoire (dite aussi historicisme). Il rapprocha l'esthétique de la philosophie du langage. Ses écrits couvrent donc de nombreux domaines.

En politique, Benedetto Croce a été sénateur en 1910, puis ministre de l'Instruction publique de 1920 à 1921 dans le cabinet du libéral Giovanni Giolitti, ministre sans portefeuille des gouvernements du CLN et devint président du Parti libéral italien au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

La proposition de Benedetto Croce : Distinction entre le 'libérisme' et le libéralisme comme précepte éthico-politique

Benedetto Croce a proposé l'introduction du terme "libérisme" pour distinguer la liberté économique du libéralisme en tant que précepte éthico-politique. Cette proposition reflète une tentative de dissocier la liberté dans le domaine économique de ses implications plus larges dans la sphère politique et sociale.

Selon Croce, le libéralisme, en tant que doctrine éthico-politique, englobe non seulement la liberté économique mais aussi d'autres valeurs telles que l'égalité des droits, la démocratie et la justice sociale. En introduisant le terme "liberismo", il visait à souligner que la liberté économique, bien qu'importante, ne devrait pas être confondue avec l'ensemble des idéaux libéraux.

Ainsi, le "libérisme" désigne spécifiquement la promotion de la liberté dans le domaine économique, tandis que le libéralisme engloberait un ensemble de valeurs et de principes qui vont au-delà de la seule liberté économique. Cette distinction permet de clarifier les débats politiques et philosophiques autour du libéralisme et de ses implications dans différents domaines de la vie sociale et politique.

Perspectives contrastées sur la relation entre liberté politique et économique : Le débat entre Croce et Einaudi

Le débat entre Benedetto Croce et Luigi Einaudi sur la relation entre la liberté politique et économique offre une perspective intéressante sur les nuances du libéralisme au début du XXe siècle en Italie.

Benedetto Croce considérait le libéralisme comme une doctrine éthico-politique englobant la liberté économique ainsi que d'autres valeurs telles que l'égalité des droits et la justice sociale. Pour lui, la liberté politique et économique étaient intimement liées, et la promotion de la liberté économique devait être harmonisée avec les principes démocratiques et les droits fondamentaux de l'individu.

En revanche, Luigi Einaudi, économiste et homme politique, mettait davantage l'accent sur la liberté économique en tant que fondement du libéralisme. Pour lui, la liberté économique était une condition préalable à la liberté politique, et il défendait une approche plus pragmatique et centrée sur le marché pour promouvoir le progrès économique et social.

Ce débat met en lumière les différentes perspectives au sein du libéralisme sur la relation entre la liberté politique et économique. Alors que Croce insistait sur l'importance de concilier les deux aspects pour garantir une société libre et juste, Einaudi soulignait le rôle primordial de la liberté économique dans la réalisation de la prospérité et du bien-être.

Informations complémentaires

Publications

  • 1900, Materialismo storico ed economia marxistica,
  • 1901, "Sul principio economico. Replica all'articolo del prof. Pareto", Giornale degli economisti, febbraio, n°1, pp121-130
  • 1902, L'Estetica come scienza dell'espressione e linguistica generale", Florence: Sandron
    • Traduit en anglais par Douglas Ainslie en 1921, "Aesthetic: As science of expression and general linguistic", London: Heinemann & New York: Noonday
  • 1909,
    • a. "Logica come scienza del concetto puro", Florence: Sandron
      • Traduit en anglais en 1917 par Douglas Ainslie, "Logic as the Science of the Pure Concept", London: Macmillan
    • b. "Filosofia della pratica. Economia ed etica", Bari, Laterza
      • Traduit en anglais en 1917 par Douglas Ainslie, "Philosophy of the Practical, Economic and Ethic", London: Macmillan
  • 1913,
    • a. "Breviario di estetica", ("Bréviaire esthétique"), Naples: Laterza
      • Traduit en anglais par Hiroko Fudemoto, en 2007, "Breviary of Aesthetics: Four Lectures", Toronto: University of Toronto Press
    • b. Saggio sul Hegel,
  • Teoria e storia della storiografia, 1917
  • 1925,
    • a. Racconto degli racconti,
    • b. Manifesto of Anti-Fascist Intellectuals, 1er Mai, 1925 in La Critica
    • c. "Elementi di politica"
      • Repris en 1931, In: "Etica e politica"
        • Nouvelle édition en 1967, Bari, Laterza, pp169-307
  • 1930,
    • "Carducci, Giosuè", In: Edwin R. A. Seligman, dir., "Encyclopaedia of The Social Sciences", Vol III, New York: MacMillan
      • Nouvelle édition en 1937, New York: MacMillan
      • 10ème édition en 1953, "Carducci, Giosuè", In: Edwin R. A. Seligman, dir., "Encyclopaedia of The Social Sciences", Vol III, New York: MacMillan, p224
  • La poesia, 1936
  • La storia come pensiero e come azione, 1938
  • 1941, "Il carattere della filosofia moderna",
  • 1943, "Libertà e giustizia"
    • Repris en 1959, In: "Discorsi di varia filosofia", I, Bari, Laterza, pp261-268
  • 1949, My Philosophy and Other Essays, London, Allen and Unwin
    • Traduction italienne en 1993, La mia filosofia, Milano, Adelphi
  • 1949, Filosofia e storiografia
  • 1952, "Dewey’s Aesthetics and Theory of Knowledge", The Journal of Aesthetics and Art Criticism, Vol 11, n°1, pp1–6 (traduit par F. Simoni)

Littérature secondaire

  • 1917, H. W. Carr, "The Philosophy of Benedetto Croce", London: Macmillan
  • 1919, B. Bosanquet, "Croce’s Aesthetic", Proceedings of the British Academy, Vol IX, pp261–288
  • 1945, G. Tagliacozzo, Croce and the Nature of Economic Science, Quarterly Journal of Economics, may
  • 1956, J. Hospers, "The Croce-Collingwood Theory of Art", Philosophy, Vol 31, n°119, pp291–308
  • 1959,
    • Carlo Antoni, "Croces Philosophie der Freiheit", ("La Philosophie de la Liberté de Benedetto Croce"), In: Albert Hunold, dir., "Erziehung zur Freiheit", ("Éducation sur la liberté"), Erlenbach-Zürich: E. Rentsch
    • A. Scaglione, "Croce’s Definition of Literary Criticism", The Journal of Aesthetics and Art Criticism, Vol 17, n°4, pp447–456
  • 1961, G. Orsini, "Benedetto Croce: Philosophy of Art and Literary Critic", Carbondale: Southern Illinois University Press
  • 1962, R. B. Patankar, "What Does Croce Mean by ‘Expression’?", The British Journal of Aesthetics, Vol 2, n°2, pp112–125
  • 1966, Carlo Antoni, Raffaele Mattioli, dir., "Cinquant'anni di vita intellettuale italiana, 1896-1946; scritti in onore di Benedetto Croce per il suo ottantesimo anniversario", ("Cinquante ans de vie intellectuelle italienne, 1896-1946; écrit en l'honneur de Benedetto Croce pour son quatre-vingtième anniversaire"), 2 Vols, Naples: Edizioni scientifiche italiane
  • 1968, A. de Gennaro, "Benedetto Croce and Herbert Read", The Journal of Aesthetics and Art Criticism, Vol 26, n°3, pp307–310
  • 1970, G. H. Douglas, "A Reconsideration of the Dewey-Croce Exchange", The Journal of Aesthetics and Art Criticism, Vol 28, n°4, pp497–504
  • 1985, M. Paton, "Getting Croce Straight", The Brit Journal of Aesthetics, Vol 25, n°3, pp252–265
  • 1987, M. E. Moss, "Benedetto Croce reconsidered: truth and error in theories of art, literature, and history", London: University of New England Press
  • 1988, R. Shusterman, "Croce on Interpretation: Deconstruction and Pragmatism", New Literary History, Vol 20, n°1, pp199–216
  • 2003,
    • Domenico da Empoli, "Benedetto Croce and Luigi Einaudi: Liberalism versus Liberism?", In: Jürgen Backhaus, Wim Heijman, Andries Nentjes, Johan van Ophem, dir., "Economic Policy in an Orderly Framework – Liber Amicorum for Gerrit Meijer", Münster: LIT Verlag, pp143-145
    • G. Kemp, "The Croce-Collingwood Theory as Theory", The Journal of Aesthetics and Art Criticism, Vol 61, n°2, pp171–193
  • 2011, R. Peters, "History as Thought and Action: The Philosophies of Croce, Gentile, de Ruggiero and Collingwood", Exeter: Imprint Academic
  • 2012, M. Vittorio, "Reflections on the Croce–Dewey exchange", Modern Italy, Vol 17, n°1, pp31–49
  • 2017, Massimo Verdicchio, dir., "A Croce Reader: Aesthetics, Philosophy, History, and Literary Criticism", Ontario: University of Toronto Press

Citations

  • « Toute histoire est contemporaine »
  • « Si fait défaut la liberté de l'esprit aucune institution ne sert à rien, et si cette liberté de l'esprit existe, les institutions les plus variées peuvent, selon les époques et les lieux, rendre de bons services » (Il carattere della filosofia moderna)
  • « On réclame ce que les masses réclament et ce que les masses exigent. Que les masses et les classes soient des abstractions, et qu'elles soient, de ce fait incapable de penser et d'agir (…) comme seul l'individu peut le faire, cela ne vient apparemment même pas à l'esprit de ceux qui s'expriment ainsi. » (La concezione delle classi come entità reali)