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Économie culturelle

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L'économie culturelle est une branche de l'économie dont le domaine d'étude s'intéresse à la façon dont un contexte culturel soutient ou dissuade les membres d'une communauté à entreprendre. Elle se différencie de l'économie de la culture qui recherche à comprendre le fonctionnement de la valorisation de l'art au travers de ses œuvres artistiques (peinture, sculpture, livre, cinéma, etc.) par l'intermédiaire du marché de l'art. L'économie culturelle, quant à elle, étudie comment la culture façonne les institutions et comment les règles du jeu peuvent s'appliquer favorablement à l'esprit d'entreprise, par exemple comment les droits de propriété sont légitimés au sein d'un contexte culturel particulier. Cette discipline a été lancée dans les années 1990 par Don Lavoie[1] et Emily Chamlee-Wright. Ils ont écarté l'approche de l'économie politique qui a tendance à concevoir l'économie culturelle comme une liste de traits culturels dont il s'agit de cocher pour savoir si un pays est culturellement déterminé à un développement économique. Au contraire, l'approche plus fondamentale de l'économie culturelle explore les façons dont la culture façonne le caractère de l'entrepreneuriat dans une société.

La Définition de la Culture

La culture peut être définie comme un ensemble de significations historiquement transmises, partagées par un groupe de personnes et apprises par les nouveaux membres lorsqu'ils intègrent ce groupe. Contrairement à un outil ou une ressource (comme un bien capital), la culture constitue l'environnement au sein duquel les individus agissent et expérimentent le monde qui les entoure. Elle représente la lentille à travers laquelle les individus interprètent la réalité.

La culture n'est pas seulement un concept abstrait ; elle exerce une influence profonde sur la manière dont les individus pensent, réagissent et interagissent avec leur environnement. Elle façonne leurs perspectives, leurs valeurs et leurs comportements, créant ainsi une dimension fondamentale de l'identité individuelle et collective.

Les chercheurs de l'économie culturelle estiment que les tentatives antérieures (du style de Max Weber avec la culture protestante) de lier une doctrine religieuse avec des indicateurs de points de croissance sont trop globalisantes et floues méthodologiquement lorsque la culture est considérée de façon statistique, comme une variable indépendante du développement. C'est le contexte culturel d'arrière-plan qui rend intelligible, pour un observateur plus ou moins proche de l'action, l'ensemble des significations complexes de l'action humaine.

L'économie culturelle s'intéresse à la façon dont la communauté scientifique mais aussi la connaissance populaire considèrent la découverte. Christophe Colomb et les autres grandes explorations des navigateurs européens du XVIe et du XVIIe siècle ont découvert l'emplacement des terres précédemment inexplorées. Mais, pour être plus précis, ils découvrent quelque chose jusqu'alors inconnue de leur propre culture. Car, ces nouvelles régions étaient déjà connues de certains peuples. Prétendre que les Européens ont découvert le nouveau monde (les Amériques, l'Afrique, l'Océanie etc.) est un peu euro-centrique. En fait, la découverte de ces territoires représentent en réalité, pour beaucoup de ceux-ci, des contacts culturels plutôt que de véritables découvertes faites par l'humanité. Ces contacts culturels s'effectuent dans un cadre institutionnel d'échanges économiques déjà pré-existants à la rencontre. De nombreux arbres, fruits, légumes et plantes furent "découverts" par les Européens et sont devenus des produits de base importants sur le marché, notamment le poivre, la cardamome et d'autres épices, la quinine, le caoutchouc, l'opium, le tabac, les fruits tropicaux (bananes, tomates), les légumes (pommes de terre), les agrumes (oranges) et le chocolat. Les pommes de terre, les cacahuètes, les courges, les piments, l'ananas et le coton étaient cultivés dans l'Empire Inca bien avant l'arrivée des Espagnols. Bien sûr, les populations locales utilisaient tous ces produits avant que les Européens ne viennent lire leur emploi possible sur le marché européen.

Bibliographie

  • 1997,
    • Emily Chamlee-Wright, "The Cultural Foundations of Economic Development: Urban Female Entrepreneurship in Ghana", New York, NY: Routledge
    • Emily Chamlee-Wright, "Markets as an extension of culture", In: "The Cultural Foundations of Economic Development: Urban Female Entrepreneurship in Ghana", New York, NY: Routledge
  • 2005, Nils Goldschmidt, Bernd Remmele, "Anthropology as the basic science of economic theory. Towards a cultural theory of economics", Journal of Economic Methodology, Vol 12
  • 2006, Emily Chamlee-Wright, "The development of cultural economy: foundational questions and future direction", In: Jack High, dir., "Humane Economics: Essays in Honor of Don Lavoie, New Thinking in Political Economy", Edward Elgar Publishing, pp181-198
  1. Don Lavoie, 1991, "The Discovery and Interpretation of Profit Opportunities: Culture and the Kirznerian Entrepreneur", In: Brigitte Berger, dir., "The Culture of Entrepreneurship", San Francisco: Institute for Contemporary Studies, pp33-51
    • Repris en 2015, In: Laura E. Grube, Virgil Henry Storr, dir., "Culture and Economic Action", Northhampton, MA: Edward Elgar, pp48–67
    • Traduction en espagnol en 1993, "El descubrimiento e interpretación de oportunidades deganancias: la cultura y el empresario kirsneziano", In: Brigitte Berger, dir., "La cultura empresarial", México, Gernika
    • Traduction en français en 1994, "La découverte et l'interprétation des possibilités de profit : la culture et l'entrepreneur selon Kirzner", In: Brigitte Berger, dir., "Esprit d'entreprise", cultures et societes, Paris: Maxima, ch 10