Vous pouvez contribuer simplement à Wikibéral. Pour cela, demandez un compte à adminwiki@liberaux.org. N'hésitez pas !
« Athéisme » : différence entre les versions
Ligne 29 : | Ligne 29 : | ||
* [[Max Stirner]] | * [[Max Stirner]] | ||
* [[Michel Bakounine]] | * [[Michel Bakounine]] | ||
* [[Arthur Schopenhauer]] | |||
* [[Friedrich Nietzsche]] | * [[Friedrich Nietzsche]] | ||
Version du 21 mai 2011 à 06:51
L'athéisme est une attitude ou une doctrine philosophique qui affirme l'inexistence ou ne conçoit pas l'existence de quelque dieu, divinité ou entité surnaturelle que ce soit, contrairement par exemple au déisme et au théisme qui soutiennent cette existence, et à l'agnosticisme qui la considère comme indécidable.
Athéisme philosophique
À quelques nuances près, la réflexion philosophique occidentale tend en général à naturaliser le divin, à le ramener dans le monde, comme chez Spinoza (Deus sive Natura). Elle prépare ainsi la voie à un athéisme fondé sur une doctrine philosophique, l'athéisme philosophique.
Il trouve son origine chez le philosophe matérialiste grec Démocrite, et s'appuie sur des arguments variés, du domaine du relativisme, du rationalisme, du nihilisme, et même de la morale. L'athéisme refuse de postuler l'existence d'entités dont l'existence n'est ni prouvée ni observable, et souligne également l'immoralité éventuelle de cette existence ("la seule excuse de Dieu, c'est qu'il n'existe pas", Stendhal). Il n'y a pas d'arguments valables pour soutenir la croyance en l'existence d'un dieu quelconque, qu'il soit conçu par l'homme (anthropomorphique) ou qu'il soit une abstraction métaphysique.
À partir des Lumières, qui s'inspirent de l'antiquité gréco-romaine, et jusqu’à aujourd'hui, plusieurs philosophes parvinrent à disserter avec liberté sur l'hypothèse de l'existence de Dieu ou des dieux, soit pour la remettre entièrement en cause, soit pour la reformuler. L'œuvre de Baruch Spinoza (notamment le Traité théologico-politique et l’Éthique) constitue l'une des critiques les plus remarquables du phénomène religieux.[1]. Arthur Schopenhauer, dans le même ordre d'esprit, défend un athéisme tenté de mysticisme, analogue à celui que l'on peut trouver dans les philosophies orientales.
L'affaire Galilée est sans doute l'une des sources, si ce n'est la principale, de l'athéisme philosophique du VIIe siècle et des siècles suivants, car elle remit en cause les fondements et la classification des connaissances posés par la scolastique au XIIIe siècle[2].
Dans le Drame de l'humanisme athée (1944, réédité en 1998), Henri de Lubac identifie quatre philosophes qui ont nié le plus radicalement l'existence de Dieu au cours du XIXe siècle :
- Auguste Comte, rarement cité, avec sa philosophie et sa religion positivistes, dont la loi des trois états conduit à un monde sans religion, et même sans métaphysique,
- Ludwig Feuerbach, « L'homme créa Dieu à son image »[3], Dieu comme projection des désirs de l’homme,
- Karl Marx, avec sa théorie de la lutte des classes,
- Friedrich Nietzsche, avec ses concepts de surhomme et de volonté de puissance.
L'athéisme philosophique peut aller d'une critique radicale de la religion jusqu’à une attitude de recherche ou d'interrogation constructive sur l'existence de Dieu, ce qui fait partie de la légitime spéculation philosophique. Ce peut être aussi de la simple indifférence ou du nihilisme.
En Europe, l'athéisme philosophique est la première forme d'athéisme qui fut tolérée par les autorités catholiques et la première reconnue par les intellectuels comme un « athéisme positif ». Le Dictionnaire de l'Académie française (8e et 9e éditions) définit d'ailleurs seulement l'athéisme comme une « doctrine philosophique qui nie l'existence de Dieu ».
Penseurs libéraux athées
- Nicolas Machiavel
- Thomas Hobbes
- Baruch Spinoza
- Pierre Bayle
- Baron d'Holbach
- Max Stirner
- Michel Bakounine
- Arthur Schopenhauer
- Friedrich Nietzsche
Citations
- « Si Dieu est, l'homme est esclave; or l'homme peut, doit être libre, donc Dieu n'existe pas. », Dieu et l'État, Bakounine
- « S'il y avait un Dieu, je n'aimerais pas être ce Dieu, la misère du monde me déchirerait le cœur. » (Arthur Schopenhauer)
Voir aussi
Notes et références
- ↑ Pour un exposé didactique sur la philosophie de Spinoza et son impact historique, voir Les Lumières radicales. La philosophie, Spinoza et la naissance de la modernité (1650-1750) (Éditions Amsterdam, Paris, 2005)
- ↑ Descartes et les principes de la philosophie, 1644
- ↑ Ludwig Feuerbach: Vorlesungen über das Wesen der Religion, XX. Vorlesung, Leipzig 1851. (Cours sur l'Essence de la religion, XXes cours)
![]() |
Accédez d'un seul coup d’œil au portail sur les sujets de société. |
![]() |
Accédez d'un seul coup d’œil au portail philosophie et épistémologie du libéralisme. |