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Taux de chômage naturel

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Le Taux de chômage naturel ou taux de chômage structurel est un concept économique créé par Milton Friedman et Edmund Phelps dans les années 1960. Les deux économistes se sont vu décerner le Prix Nobel d'économie en particulier pour ces travaux.

Présentation du taux de chômage naturel

La courbe de Phillips qui sous-tend l'analyse du NAIRU

Le taux de chômage naturel correspond au taux de chômage vers lequel l'économie tend sur le long terme. Selon les hypothèses du modèle, en absence de choc et de cycle économiques, les salaires tendent vers un niveau d'équilibre qui égalise offre et demande sur le marché du travail. Le chômage naturel découle alors, pour un niveau de compétence donné, du refus de travailleurs d'accepter un salaire jugé trop faible (concept de chômage volontaire et de salaire de réserve) et du coût excessif pour les firmes de proposer un salaire trop élevé.

Une des grandes variables influant le niveau du taux de chômage naturel est la rigidité du marché du travail concerné, comme l'illustre le cas français avec une rigidité très élevée et un chômage structurellement élevé. Charles Gave écrivait ainsi : « la France est un pays où deux adultes consentants peuvent tout faire ensemble - sauf travailler l'un pour l'autre ». Voulant protéger le plus faible par un salaire minimum très élevé, ces politiques n'arrivent qu'à mettre ces plus fragiles au chômage.

C'est un concept-clef de la théorie néoclassique, s'opposant au taux de chômage n'accélérant pas l'inflation ou NAIRU et à la courbe de Phillips des keynésiens, invalidé par la pratique dès les années 1960. Les économistes keynésiens soutenaient qu'il fallait être prêt à accepter une inflation élevée afin de maintenir le taux de chômage bas. Friedman et Phelps montrèrent les lacunes graves de cette approche et proposèrent à la place cette notion de taux de chômage naturel. La courbe de Phillips n'est pas une courbe mais une droite verticale, et des politique de la demande ne peuvent déboucher, à plus ou moins long terme, que sur de l'inflation et non sur un taux de chômage plus bas. La stagflation des années 1970 devait leur donner raison.

Friedman en particulier expliqua pourquoi temporairement l'inflation pouvait rester contrôlée, par l'illusion monétaire: cette illusion monétaire est le comportement par lequel un agent économique confond une variation du niveau général des prix avec une variation des prix relatifs. Un agent est, par exemple, victime d'illusion monétaire s'il pense que seul son salaire a augmenté (variation d'un prix relatif) en cas de hausse générale des prix, c'est-à-dire d'inflation.

Les agents économiques peuvent donc se laisser abuser temporairement par les politiques publiques et leurs anticipations adaptatives être temporairement trompées par l'action gouvernementale; ces erreurs des agents économiques ne sont corrigées que progressivement. En particulier, les gouvernements trompent les agents économiques en faisant varier de manière discrétionnaire et inattendue la quantité de monnaie. Il faut alors un certain temps pour que les agents comprennent que les variations des prix relatifs qu'ils perçoivent tout d'abord ne sont que le produit d'une variation du niveau général des prix. L'illusion monétaire est donc le produit d'une insuffisance d'information sur la politique économique du gouvernement et non d'une irrationalité des agents économiques[1].

Notes et références

  1. The Optimum Quantity of Money and Other Essays, Macmillan Press, 1969.

Bibliographie

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