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Samuel Blumenfeld
Samuel L. Blumenfeld, né en 1926 à New York[1], décédé en 2015 à Waltham, était un écrivain américain libéral conservateur, spécialiste des problématiques sur l'éducation et un partisan de l'enseignement à domicile. Il a combattu en Italie dans l'armée américaine pendant la Seconde Guerre mondiale au cours des dernières semaines de la campagne d'Italie.
Il est diplômé du City College de New York en 1950, puis a passé 10 ans comme éditeur de livres et de magazines. Il a également enseigné dans des écoles publiques et privées, dont une pour les enfants ayant des troubles d'apprentissage et des problèmes de comportement. En 1970, il se tourne vers l'écriture dont la passion lui prenait tout son temps[2].
Il a passé une grande partie de sa carrière à enquêter sur le déclin de l'alphabétisation américaine[3] et sur l'augmentation des troubles d'apprentissage chez les enfants américains. Il fut également actif sur la question de la paternité des œuvres de Shakespeare, en théorisant, en 2008, "The Marlowe-Shakespeare Connection" pour attribuer à Christopher Marlowe, de nombreuses œuvres originellement attribuées à Shakespeare.
La disparition de l'excellence éducative à l'école
Dans un essai paru dans la revue Imprimis, en 1985, Samuel Blumenfeld s'interroge sur la disparition de l'excellence à l'école. Pour lui, la solution réside dans l'abandon de l'éducation étatique et le transfert de toutes les ressources éducationnelles au secteur privé, élargissant ainsi la liberté, les opportunités et l'esprit d'entreprise en matière d'éducation. Mais pour ce faire, il indique qu'il faut balayer tous les obstacles à l'excellence que les éducateurs influencés par la psychologie béhavioriste ont érigés devant eux. Il indique que si l'exode des enfants des écoles publiques a déjà commencé, des millions d'autres enfants qui restent dans les écoles publiques sont en danger de devenir des analphabètes fonctionnels, la sous-classe de demain.
Il rappelle comment l'éducation en est arrivée ainsi. Il divise l'histoire de l'éducation américaine en trois périodes. Chacune représente une vision du monde particulière et puissante. La première période est dominée par l'éthique calviniste[4]. La deuxième période reflète la mentalité hégélienne[5] et il considère la troisième période, qu'il dénomme "l'ère progressive"[6], née principalement, juge-t-il, grâce à la nouvelle psychologie comportementale développée dans les laboratoires expérimentaux.
Informations complémentaires
Notes et références
- ↑ Il a grandi dans le sud du Bronx
- ↑ Ses articles et chroniques furent publiés dans le New York Times, le Herald Tribune, Reason, American Opinion, the New American, Inquiry, Imprimis, the Chalcedon Report, Insight, Education Digest, American Education, American Legion Magazine, The Teaching Home, Practical Homeschooling, Home School Digest et Boston Magazine, entre autres.
- ↑ Il a fréquemment donné des conférences en faveur de l'enseignement systématique de la phonétique dans l'enseignement de la lecture.
- ↑ La première période commence à l'époque coloniale américaine jusqu'aux années 1840. Le niveau d'alphabétisation était très élevé car l'acquisition de la lecture biblique était considérée comme la fonction spirituelle et morale primordiale de l'éducation. Le latin, le grec et l'hébreu étaient étudiés car ces langues étaient à l'origine de l'écriture de la Bible et de la littérature théologique.
- ↑ La deuxième période s'étend des années 1840 jusqu'à la Première Guerre mondiale environ. Samuel Blumenfeld considère la propagation de la philosophie étatiste-idéaliste de G. F. Hegel dans le monde occidental comme une pandémie intellectuelle maligne. Dans cette vision philosophique, le but de la vie est de glorifier l'État qui sans lui ne permettrait pas à l'homme d'exercer son pouvoir. La vision panthéiste de l'univers implique que chaque élément de la nature ou du social est en train de se perfectionner à travers une lutte dynamique et sans fin qu'Hegel appelle la dialectique. Par conséquent, l'esprit de l'homme est considéré comme la plus haute manifestation de Dieu dans l'univers. Ceci explique que le latin et le grec ont été étudiés car ils étaient les langues des classiques païens. Les écoles publiques se sont développé en faisant disparaître progressivement la Bible dans les salles de classe.
- ↑ La troisième période va selon lui, de la Première Guerre mondiale à nos jours. Samuel Blumenfeld cite les laboratoires expérimentaux de Wilhelm Wundt à l'Université de Leipzig en Allemagne comme particulièrement influents. Certaines personnalités américaines qui ont étudié dans ces laboratoires telles que James McKeen Cattell, G. Stanley Hall, Charles H. Judd et James Earl Russell ont importer ces idées dans l'enseignement américain. Derrière ces expériences, le matérialisme dialectique a supplanté l'idéalisme dialectique de Hegel en tant que processus par lequel le progrès moral de l'homme peut se réaliser. L'américain, G. Stanley Hall, a passé les années 1868-1870 à étudier en Allemagne dans le laboratoire de Wundt à Leipzig. Il a créé en 1882 le premier laboratoire de psychologie américain à l'Université Johns Hopkins. Deux de ses étudiants étaient James McKeen Cattell et John Dewey. Cattell se rendit à Leipzig en 1884 où il passa deux ans à étudier sous la direction du professeur Wundt. Il est retourné aux États-Unis et a créé le premier département de psychologie au monde à l'Université de Pennsylvanie en 1887.
Publications
- 1972, "How to Start Your Own School and Why You Need One"
- 1973,
- a. "The New Illiterates"
- b. "How to Tutor", New Rochelle, N.Y.: Arlington House
- 1974, dir., "Property Rights in a Humane Economy", La Salle, Illinois: Open Court Publishing Company [lire en ligne]
- Nouvelle édition en 1978, "Property in a Humane Economy", La Salle, ILL: Open Court
- 1981, "Is Public Education Necessary?" (L'auteur critique la vision utopique de l'école obligatoire à destination d'amélioration sociétale depuis les fondateurs du système scolaire public. Il cite notamment Horace Mann qui promettait que les écoles publiques réduiraient la criminalité de 90 pour cent ou plus aux États-Unis. Les résultats sont complétement opposés aux promesses nous dit Samuel Blumenfeld)
- seconde édition en 1985, Boise, ID: Paradigm Company
- 1983, "Alpha-Phonics: A Primer for Beginning Readers"
- 1984, "N.E.A.: Trojan Horse in American Education", Phoenix, Ariz.: The Paradigm Company
- 1985, "Who Killed Excellence?", Imprimis, September, Vol 14, n°9
- Repris en 1992, "Who Killed Excellence?", In: Lissa Roche, dir., "In the first place: 20 years of the most consequential ideas from Hillsdale College's monthly journal Imprimis", Michigan: Hillsdale College, pp18-27
- 2014, avec Alex Newman, "Crimes of the Educators: How Utopians Are Using Government Schools to Destroy America's Children," WND books
Littérature secondaire
- 1974, Melvin Barger, Commentaire du livre d'Allan E. Harrison, "How to teach children twice as much", et celui de Samuel Blumenfeld, "How to tutor", The Freeman, June, Vol 24, n°6, pp379-383
- 1976, Brian Summers, Commentaire du livre coordonné par Samuel Blumenfeld, dir., "Property in a Humane Economy",The Freeman, April, Vol 26, n°4, p256 [lire en ligne]
- 2015, Bryan Marquard, "Samuel Blumenfeld, at 89; conservative writer and phonics advocate", The Boston Globe, August 27