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Michael McGinnis

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Michael D. McGinnis était professeur de science politique à l'université d'Indiana. Il est arrivé à Bloomington en 1985 en tant que doctorant fraîchement diplômé en sciences politiques de l'Université du Minnesota, après avoir obtenu un diplôme (B.S.) en mathématiques de l'Ohio State University en 1980. Il a été membre du corps professoral du département de sciences politiques de l'université d'Indiana (IUB) tout au long de sa carrière professionnelle[1]. En 2013, il a été nommé chercheur principal à l'atelier Ostrom[2], un centre de recherche et d'enseignement interdisciplinaire axé sur l'étude des institutions, la gestion des ressources et la gouvernance démocratique. Cette période passionnante fut couronnée par l'attribution du prix Nobel de sciences économiques à Elinor Ostrom en 2009.

Ses recherches ont toujours été interdisciplinaires. Dans sa thèse, il a utilisé les outils mathématiques de la théorie des jeux pour comparer trois cas de rivalités sécuritaires entre les puissances régionales pendant la guerre froide. Il a enseigné et publié sur des sujets liés aux conflits internationaux, au contrôle des armements nucléaires, à la politique du renseignement et de la sécurité, à l'aide humanitaire, au rôle de la religion dans la politique nationale et internationale et à la mise en œuvre des politiques de santé américaine.

L'une des nombreuses leçons qui se dégagent du travail de l'école de Bloomington est le rôle important que joue la communauté. L'impact de la communauté prend des formes à la fois directes et indirectes. Michael McGinnis est particulièrement reconnu pour son analyse institutionnelle en s'appuyant sur l'outil de recherche de la polycentricité. Dans ces recherches, il se concentre sur le développement et l'évaluation du concept de gouvernance dans le sillage des recherches de Vincent et d'Elinor Ostrom. Il présente un large éventail de communautés et d'autorités publiques et privées dont les domaines de responsabilité se chevauchent et interagissent dans des processus apparemment non coordonnés d'ajustement mutuel. Ce processus peut soutenir, selon les circonstances, l'émergence d'un système persistant d'ordre social qui peut aider à maintenir les capacités de liberté individuelle, d'autonomie de groupe et d'auto-gouvernance communautaire.

Dans son essai de 2021, "La Nouvelle économie institutionnelle : construire sur des bases communes", Michael D. McGinnis aborde les idées convergentes entre celles de l'école de Bloomington et celles de la nouvelle économie institutionnelle, telles qu'illustrées par les recherches de Ronald Coase, de Douglass North et d'Oliver Williamson[3]. Michael McGinnis souligne le fait que les deux approches adoptent la notion de rationalité limitée, dans laquelle les décideurs sont présumés faire de leur mieux compte tenu des limites de la cognition humaine plutôt que d'être des optimiseurs efficaces. Il discute également des coûts de transaction et des organisations que les gens créent pour minimiser ces coûts dans le cadre d'un projet partagé. Cependant, les deux approches finissent par interpréter l'activité organisationnelle de manières très différentes. Les chercheurs de la nouvelle économie institutionnelle ont tendance à conceptualiser la politique comme un système d'échanges entre des fonctionnaires et des acteurs privés (citoyens individuels, agents d'entreprises ou représentants de groupes d'intérêts), alors que les chercheurs de l'école de Bloomington rétorquent que la politique englobe un éventail d'expériences beaucoup plus large que le simple échange. Ils y intègrent la co-production des acteurs avec leur implication active. Pour sa part, Michael McGinnis souhaite intégrer plus solidement l'idée de sentier de dépendance dans la compréhension du changement institutionnel.

Notes et références

  1. Il a pris sa retraite le 30 juin 2019
  2. Alors connu sous le nom d'atelier Vincent et Elinor Ostrom en théorie politique et analyse des politiques
  3. Les similitudes entre ces deux approches sont suggérées par le fait qu'Oliver Williamson et Elinor Ostrom se sont partagés le prix Nobel d'économie en 2009.

Publications

  • 1996, avec Elinor Ostrom, "Design principles for local and global commons", In: O. R. Young, dir., "The International Political Economy and International Institutions, vol 2, Brookfield, VT: Edward Elgar, pp465–493
  • 1999,
    • a. dir., "Polycentricity and Local Public Economies: Readings from the Workshop in Political Theory and Policy Analysis", Ann Arbor: University of Michigan Press
    • b. dir., "Polycentric Governance and Development" (Readings from the Workshop in Political Theory and Policy Analysis), Ann Arbor : University of Michigan Press
    • c. avec Vincent Ostrom, "Democratic transformations: from the struggle for democracy to self-governance?";
      • Repris en 2012, In: B. Allen, dir., "The Quest to Understand Human Affairs: Essays on Collective, Constitutional, and Epistemic Choice", vol. 2, Lanham, MD: Lexington Books, 501‒532
  • 2000, dir., "Polycentric games and institutions: Readings from the workshop in political theory and policy analysis", Ann Arbor, MI: The University of Michigan Press
  • 2001, avec John T. Williams, "Compound Dilemmas: Democracy, Collective Action, and Superpower Rivalry", University of Michigan Press
  • 2005, "Beyond individualism and spontaneity: Comments on Peter Boettke and Christopher Coyne", Journal of Economic Behavior and Organization, Vol 57, n°2, pp167-172
  • 2011,
    • a. "An introduction to IAD and the language of the Ostrom workshop: a simple guide to a complex framework", Policy Studies Journal, Vol 39, n°1, pp169–183
    • b. "Networks of adjacent action situations in polycentric governance", Policy Studies Journal, Vol 39, n°1, pp51–78
  • 2012,
    • a. avec Elinor Ostrom, "Reflections on Vincent Ostrom, 'Public Administration, and Polycentricity'", Public Administration Review, Vol 72, n°1, pp15–25
    • b. avec Vincent Ostrom, "Democratic transformations: from the struggle for democracy to self-governance?", In: B. Allen, dir., "The Quest to Understand Human Affairs: Essays on Collective, Constitutional, and Epistemic Choice", vol 2, Lanham, MD: Lexington Books, pp501‒532
  • 2014, avec Elinor Ostrom, "Social-ecological system framework: initial changes and continuing challenges", Ecology and Society, Vol 19, n°2
  • 2015,
    • a. avec D. Cole, dir., "Elinor Ostrom and the Bloomington School of Political Economy", Vol 1: Polycentricity in Public Administration and Political Science, Lanham, MD: Lexington Books
    • b. avec D. Cole, dir., "Elinor Ostrom and the Bloomington School of Political Economy", Vol 2: Resource Governance, Lanham, MD: Lexington Books
  • 2017, "The IAD framework in action: understanding the source of the design principles in Elinor Ostrom’s governing the commons", In: D. Cole, Michael McGinnis, dir., "Elinor Ostrom and the Bloomington Schools of Political Economy", Lanham, MD: Lexington Books, pp87‒108
  • 2019,
    • a. avec D. Cole, G. Epstein, "The utility of combining the IAD and SES frameworks”. International Journal of the Commons, Vol 13, n°1, pp244–275
    • b. "Beyond a precarious balance: improving the scientific rigor and policy relevance of institutional analyses from the Bloomington School", In: Paul Aligica, Peter Boettke, B. Herzberg, dir., "Ostrom’s Tensions: Reexamining the Political Economy and Public Policy of Elinor C. Ostrom", Arlington, VA: Mercatus Center, George Mason University, pp19‒72