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Luis de Molina

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Luis de Molina
Théologien

Dates 1535 - 1600
LuisdeMolina.png
Tendance École de Salamanque
Nationalité Espagne Espagne
Articles internes Autres articles sur Luis de Molina

Citation
Interwikis sur Luis de Molina


Luis de Molina (né à Cuenca 1535- † Madrid 1600) est un jésuite espagnol et un des représentants de l'École de Salamanque.

En 1553 il intègre la congrégation jésuite Compagnie de Jésus fondée par Ignace de Loyola. Plus tard, il fait des études de philosophie et théologie à Coimbra et Evora au Portugal avant de devenir docteur en théologie et enseignant.

Molina et la controverse de auxiliis

En 1588 est publié à Lisbonne l'ouvrage Liberi arbitrii cum gratiae donis, divina praescientia, providentia, praedestinatione et reprobatione Concordia. L’ouvrage déclenche une controverse théologique entre le dominicain Domingo Bañez (1528-1604) et Luis de Molina. Cette controverse soulève la question de l'exercice du libre arbitre en relation avec la prédétermination de la volonté divine. Molina tente de concilier ses deux positions et conduit à une relecture de la pensée augustinienne sur la grâce et le libre arbitre.

Cette dispute se déclencha à la fin du XVIe siècle au sujet de la grâce et de la prédestination, c’est-à-dire sur le fait de savoir comment concilier la liberté humaine et l’omniscience de Dieu. Molina eut pour principal contradicteur le dominicain Domingo Bañez, pour lequel le salut de l'homme ne venait que de la grâce divine, si bien que l'homme n'avait aucune prise sur le cours des événements, toute action étant déterminée selon les desseins de la Providence. Contestant cette vision déterministe et providentielle, le jésuite répondit que la liberté humaine était indispensable à l'octroi de la grâce. Il se justifia en ces termes:

La liberté est nôtre, si incontestablement nôtre qu'avec l'aide des dons de Dieu elle repose sur notre capacité d'éviter tout péché mortel et d'atteindre la vie éternelle.

Cette argumentation sera reprise dans les différentes polémiques opposant les jésuites aux protestants puis aux jansénistes - tant sur le plan théologique que politique.

Ses disputes ont culminé avec la convocation à Rome par le pape Clément VIII des congrégations de auxiliis (1598-1607) où ont été exposées et examinées les différentes thèses liées à la querelle.

Sa pensée économique

Selon lui, une nation est analogue à une société marchande dans laquelle les gouvernants seraient les administrateurs, mais où le pouvoir résiderait dans l’ensemble des administrés considérés individuellement. Cependant, le pouvoir de la société sur l’individu est plus grand que celui de ce dernier sur lui-même, car le pouvoir du gouvernant est une émanation du pouvoir divin.

Partisan de la propriété privée, il la considérait comme une institution aux effets pratiques positifs car, par exemple, les biens sont mieux soignés par un maître que s’ils étaient de propriété commune.

Diego de Covarrubias et Luis de Molina développèrent une théorie subjective de la valeur et du prix qui consiste à dire que, puisque l’utilité d’un bien varie d’une personne à une autre, le prix juste sera celui auquel on arrive par un accord mutuel dans commerce libre (sans monopole, tromperies ou intervention du gouvernement). En l’exprimant dans des termes actuels, les membres de l’École défendirent le marché libre, où le prix juste est donné par l’offre et la demande.

Sa pensée politico-juridique


Citations

  • Si, sans fraude, monopole ou autres irrégularités, une chose s'est trouvée être communément vendue dans une certaine région ou localité à un certain prix, ce prix doit être considéré comme mesure et règle pour estimer le prix juste de cette région.
  • Le prix est dit "naturel" parce qu'il résulte de la chose même sans égard aux lois et décrets, et qu'il dépend de maintes circonstances qui le modifient, telles que les sentiments des gens, leur estimation des différents usages, souvent même selon les humeurs et plaisirs.

Bibliographie

  • 1991, Tratado sobre los cambios, Instituto de Estudios Fiscales, Madrid

Littérature secondaire

  • 1963, Bernice Hamilton, "Political Thought in Sixteenth-Century Spain: A Study of the Political Ideas of Vitoria, De Soto, Suàrez, and Molina", Oxford: Oxford University Press
  • 1974, Frank Bartholomew Costello, "The Political Philosophy of Luis de Molina", Gonzaga
  • 1982, O. Romano, "A difusão do pensamento de Luis de Molina na primeira metade do século XVII", Cultura, História e Filosofia, 1, pp261-287
  • 1985, F. GOMEZ CAMACHO, "Luis de Molina y la metodología de la ley natural”, Miscelánea Comillas: Revista de Teología y Ciencias Humanas, vol 43, pp155-194
  • 1992, José Manuel Moreira, "Luis de Molina e as origens ibéricas da economia de mercado" ("Luis de Molina et les origines ibériques de l'économie de marché"), Actas do Encontro Ibérico sobre História do Pensamento Económico, Lisboa: Cisep, pp41-62
  • 2007, Francisco Gómez Camacho, "Luis de Molina", In: Luis Perdices Blas et Alfonso Sánchez Hormigo, dir., "500 años de economía a través de los libros españoles y portugueses = 500 years of economic writing in Spanish and Portuguese", Madrid, Universidad Complutense, ISBN 978-84-95215-94-0, p33

Ressources


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