Vous pouvez contribuer simplement à Wikibéral. Pour cela, demandez un compte à adminwiki@liberaux.org. N'hésitez pas !
Libéral fascisme
« Libéral-fascisme » est une insulte antilibérale qui tente de rapprocher les idées libérales du fascisme. Pas le moindre auteur sérieux, quel que soit son bord politique, ne reprend pareille assimilation. L'insulte ne se rencontre que dans les milieux où l'inculture en dispute à la confusion intellectuelle. L'expression est ainsi révélatrice d'une certaine mentalité.
Hannah Arendt écrivait dans La crise de la culture :
“ | Dans mes travaux sur le totalitarisme, j'ai tenté de montrer que le phénomène totalitaire, avec ses traits antiutilitaires frappants et son étrange dédain pour les faits, est basé en dernière analyse sur la croyance que tout est possible - et non seulement permis, d'un point de vue moral ou d'un autre point de vue, comme c'était le cas avec le premier nihilisme. Les systèmes totalitaires tendent à démontrer que l'action peut être basée sur n'importe quelle hypothèse et que, dans le cours d'une action conduite de manière cohérente, l'hypothèse particulière deviendra vraie, deviendra réelle, d'une réalité de fait. | ” |
- Hannah Arendt, La crise de la culture[1]
Ainsi des antilibéraux s'imaginent que leur hypothèse d'un libéral-fascisme, répétée suffisamment de fois, au mépris des faits et de la logique, peut devenir vraie.
Libéralisme et fascisme
Il est aisé de démontrer que le fascisme est aux antipodes du libéralisme :
- le fascisme repose avant tout sur une conception holiste et autoritaire de l'État et de la nation, au détriment des droits individuels revendiqués par les libéraux
- le fascisme développe une violence d'État, alors que pour le libéralisme la violence n'est justifiée que pour prévenir l'agression
- le fascisme est belliciste, autarcique et protectionniste, contrairement aux vœux libéraux d'une société ouverte
- le fascisme ne conçoit l'économie que dans un cadre administré par l'État, conduisant au corporatisme et au capitalisme de connivence
On peut expliquer ainsi la mentalité de celui qui porte l'accusation de "libéral fascisme" (ou d'ultralibéralisme) : il ressent l'économie de marché comme une contrainte extérieure insupportable, sans comprendre que son inverse, la planification autoritaire, relève précisément du "social fascisme", qui ne peut exister qu'en s'immisçant dans la vie des gens pour réduire les libertés essentielles.
Notes et références
- ↑ Hannah Arendt, La crise de la culture, p.117 de l'édition française de 2008
Voir aussi
Accédez d'un seul coup d’œil au portail sur les sujets de société. |