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John Chodes
John Chodes | |||||
Historien libertarien | |||||
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Dates | 1939 - 2020 | ||||
Tendance | Libertarien | ||||
Nationalité | États-Unis | ||||
Articles internes | Autres articles sur John Chodes | ||||
Citation | |||||
Interwikis sur John Chodes | |||||
John Jay Chodes, né le 23 février 1939 à New York City, fut un auteur libertarien, photographe réputé[1], historien de l'éducation, dramaturge[2] et conférencier. Il est décédé en juin 2020. Il s'est exprimé devant les membres du Parti libertarien, dont il était le responsable apprécié[3] de la communication dans la ville de New York de 1980 à 1993 sur des sujets allant des critiques libertariennes face à la politique militaro-industrielle d'Abraham Lincoln lors de l'ère de la reconstruction illustrées par les discours de Horatio Seymour, en passant par les principes de libre échange de Richard Cobden jusqu'au système Lancaster d'éducation au début de l'histoire de l'Amérique. Il était également passionné de la course à pieds et de l'athlétisme d'endurance[4].
Une activité professionnelle qui est passée par le journalisme et l'écriture de faits historiques
Durant sa carrière, il fut rédacteur en chef adjoint de la publication "Kauri", à New York (1966-1967) rédacteur en promotion des ventes à New York City de Business Week (1967-1969), de Fortune (1970), de Forbes (1971) et du New York Times (1972-1974). Il fut photographe de presse chez Long Distance Log, à Philadelphie (1961-1963) puis photographe publicitaire à Newsweek, à New York (1960-1961), chez Athletics Weekly, à Londres (1963-1964), Chez Track & Field News, à Los Altos, en Californie (1961-1963), chez Brooklyn Eagle (1997-1999) et chez Brooklyn Heights Press (1998-1999).
Dans pratiquement l'ensemble de ses écrits, mais particulièrement dans son ouvrage écrit en 2012, John Chodes s'oppose à l'évidence forcée de la contre-raison. Il défie les hommes de l'État de prouver leurs allégations concernant l'affirmation que c'est grâce uniquement à un financement gouvernemental que la scolarisation universelle à bon marché est possible, que les soins de santé sont intangiblement protecteurs et que le "filet de sécurité" de la protection sociale peut être assuré. Il prouve le contraire avec la réalité de l'histoire des faits grâce à des exemples qui sont rarement mis en lumière dans les journaux populaires. Ses premières découvertes en tant que chercheur le menèrent dans le champ de l'éducation. Il s'étonne de l'acceptation ordinaire par le peuple de croire en la "bienveillance" de l'État qui distribue généreusement des milliards pour promouvoir une scolarisation qui est en fait financée par les impôts. John Chodes a une interprétation légèrement cynique mais sans doute réelle de cette attitude des hommes et femmes de l'État. Ces gens là ne sont pas bienveillants mais ils se protègent en désirant transformer les esprits et les âmes des enfants du Sud des États-Unis au début de son histoire. Les hommes de l'État originaires du Nord souhaitaient éviter que les enfants deviennent des rebelles contre l'autorité fédérale comme l'avaient été leurs parents ou grands-parents. Il montre que cette forme radicale de programme d'éducation est entrée en vigueur dans les États du Nord dès le début du XXe siècle.
La remise en question de la théorie marxiste sur les violences racialistes vécues dans les États du sud après la guerre civile
Dans un pamphlet publié en 2016, "Le Ku Klux Klan de Washington : l'Union League pendant la reconstruction du Sud", John Chodes donne un récit effroyable sur le rôle joué par l'Union League, une branche paramilitaire semi-secrète du parti républicain, dans l'initiation et la perpétuation de la violence qui a eu lieu dans le Sud des États-Unis lors de la période de la reconstruction, c'est-à-dire juste après la guerre civile. Cet aspect obscur de la manipulation des foules par de fortes croyances manichéennes est mis en lumière par le chercheur en histoire. Il conteste la version officielle de la reconstruction du Sud selon laquelle la terreur régnait avec des meurtres et des intimidation systématiques menés par la classe dirigeante blanche du Sud laquelle était déterminée à maintenir les personnes de couleur libres dans un état virtuel d'esclavage. Pour John Chodes, la vraie image est beaucoup plus compliquée. Dans cette monographie, il montre que l'agence du gouvernement fédéral, l'Union League, a égalé, voir dépassé si cela est possible, les actions négatives du Ku Klux Klan en termes de brutalité envers les affranchis du Sud. L'Union League, dirigée par les carpetbaggers[5], était une organisation du Nord des États-Unis dont la mission était d'installer et de pérenniser le Parti républicain dans les États du Sud. Ses milices se sont livrées à l'intimidation, au vol, au harcèlement d'innocents et au meurtre. Selon John Chodes, ils ont délibérément provoqué une réaction violente. Leur coercition s'adressait non seulement vis-à-vis des personnes d'origine européenne, mais surtout aux affranchis qui refusaient de soutenir le régime républicain. En d'autres termes, conclut John Chodes, l'Union League a utilisé les méthodes du Ku Klux Klan avant que le Klan n'existe.
La même thèse est poursuivie dans un autre pamphlet publié en 2017, "Ségrégation : politique fédérale ou racisme ?". Il établit une notion étroite et intriquée entre la ségrégation raciale et la conscience racialiste vécue en société. John Chodes affirme que le Sud des États-Unis avant la guerre civile n'était pas ségrégué racialement mais que c'était une société qui affirmait la différence de race parmi ses citoyens. Cette subtilité tend à démontrer que le Sud n'était pas à l'origine raciste mais que sa présence fut inoculée de l'extérieur. Selon lui, le racisme fut institutionalisé par les vainqueurs du Nord qui l'ont imposé dans les États du Sud. Les propos de John Chodes vont donc à contre-courant du discours habituel où le Nord fut vertueux contre le Sud amoral et récalcitrant à l'harmonie sociale entre les citoyens. John Chodes explique que les tenants officiels de l'histoire sont encore détenus aujourd'hui par les historiens marxistes qui voient l'évolution de la société systématiquement sous le prisme des conflits de classe. Les journalistes et la population tiennent pour acquis cette proposition. Selon John Chodes, cette version de l'histoire est clairement une version de la propagande partisane de l'époque. Pour lui, il est important de se poser une question morale sur l'initiateur de la violence. Aussi, il montre que la violence a commencé avec les républicains à travers leur création de l'Union League.
Les critiques libertariennes contre la politique militaro-industrielle de l'État
Dans un ouvrage qu'il a dirigé en 2005, John Chodes remet en perspective le Droit à la sécession. Il a repris et condensé le livre de Jefferson Davis, "The Rise and Fall of the Confederate Government", qui documente le fait que la Constitution des États-Unis n'a été ratifiée qu'à la condition que la sécession soit une alternative acceptée. Cette condition survient quand le gouvernement fédéral outrepasse les pouvoirs qui lui sont conférés.
Cette méfiance vis-à-vis d'un pouvoir central se manifeste concrètement par rapport à la personne qui gouverne le pays. Pendant sa présidence, John Chodes indique que Abraham Lincoln était craint et détesté, non seulement par les sudistes, mais aussi par ses ennemis politiques, les démocrates et, à un degré surprenant, par la base de son propre parti républicain. Les discours de Horatio Seymour, que John Chodes a édités en 2011, "Horatio Seymour, gouverneur de New York, attaque la guerre d'Abe Lincoln", accusent Abraham Lincoln d'être devenu un "dictateur" en transformant les États-Unis en un régime politique militaire permanent.
Dans son ouvrage écrit en 2012, "À la louange du marché libre et de la paix", la dernière partie est totalement consacrée à l'armée américaine. John Chodes rappelle que les pères fondateurs des États-Unis croyaient en un gouvernement limité qui laisse une large place à la liberté et à la libre entreprise. Ils craignaient la permanence d'une grande armée qui finirait par transformer les États-Unis en une dictature militaire et qui réduirait considérablement les libertés et la capacité des citoyens à maintenir une économie de libre entreprise. L'historien rappelle que ces souvenirs doivent être maintenus en vie car il estime qu'une grande partie du négatif dans la société américaine du 21e siècle : la centralisation du pouvoir, l'indifférence politique à la volonté populaire, l'expansion continuelle du "complexe militaro-industriel" remontent à leur point de départ, c'est-à-dire à la présidence d'Abe Lincoln.
Le système d'éducation de Lancaster incroyablement performant et alternative crédible à l'éducation publique forcée et couteuse de l'État
Dans les années 1980, John Chodes s'entretient dans une vidéo[6] avec Mark Axinn, le président du Parti libertarien de New York, à propos de Joseph Lancaster et de son système d'enseignement privé qui fut un système de marché libre dans l'éducation au XIXe siècle sans implication aucune de l'État. Ce système fut ingénieux au niveau didactique, de qualité au niveau pédagogique avec de très faibles coûts sur le plan économique.
La méthode d'enseignement reposait sur un principe récursif, car un élève était récompensé pour avoir réussi à transmettre la connaissance à un autre élève de niveau inférieur. Ce même élève pouvait intervenir dans un autre cadre d'enseignement auprès de l'élève moniteur qui l'avait fait progresser préalablement. Cette méthode est maintenant connue sous le nom de tutorat par les pairs, d'apprentissage par l'enseignement ou de classe inversée.
John Chodes met en valeur l'aspect précurseur de Joseph Lancaster en indiquant que ce dernier cherchait les moyens didactiques de motiver ses élèves. L'éducateur a fait ressortir leur esprit d'entreprise grâce à des prémisses d'une pédagogie à valeur entrepreneuriale. Il leur a donné des éléments de littératie financière en leur apprenant à gérer l'argent dès l'âge de dix ans. L'époque était celle des premières étapes de la révolution industrielle. Or, précise John Chodes, la plupart des élèves et leurs parents avaient rarement traité directement du problème de la monnaie auparavant. De plus explique John Chodes, les enfants consolidaient, dès leur plus jeune âge, un énorme sens pour l'autonomie, la réalisation de soi, la confiance en soi et le sens des responsabilités que beaucoup d'adultes souhaiteraient radicalement avoir.
Malheureusement, au fur et à mesure de l'implication de l'État dans l'éducation, les écoles lancastériennes tombèrent peu à peu sous le contrôle de l'État.
Les parents d'aujourd'hui pensent qu'ils sont piégés parce qu'ils n'auraient pas d'alternative à l'éducation publique. Il est vrai que les enfants sortent souvent du système scolaire sans être préparés au monde réel. Pourtant d'autres alternatives existent avec des écoles privées, des écoles religieuses ou des écoles associatives mais elles sont extrêmement chères, réglementées ou contrôlées de façon vicieuse par l'État à cause de la perversion des subventions publiques. La plupart des parents ne peuvent pas se permettre d'envoyer leurs enfants dans ces écoles, alors ils se sentent piégés. L'ascension et la chute du système Lancaster, conclut John Chodes, présentent une leçon douce amère pour tous ceux qui s'intéressent aux alternatives du système d'éducation étatique d'aujourd'hui.
Informations complémentaires
Notes et références
- ↑ Il a fréquenté la Germain School Photography de New York dont il sortit diplômé en 1963. Il fut récipiendaire du prix d'excellence journalistique du Road Runners Club of America, en 1974. Il a été répertorié comme un photographe et écrivain remarquable par le "Marquis Who's Who".
- ↑ Sept pièces de John Chodes ont été jouées Off-Broadway à New York.
- ↑ Il a obtenu le Prix du service exceptionnel par le Parti libertarien de New York, en 1988
- ↑ Il était membre du Road Runners Club. Il a écrit un livre en 1974 sur le coureur de fond, Ted Corbitt. Il s'agit d'une biographie du premier coureur afro-américain à participer à un marathon olympique. C'est un hommage et un remerciement à un homme qu'il considérait être bien plus qu'un grand athlète. Il lui a fait découvrir la course à pied et lui a transmis la passion de ce sport durant toute sa vie. Il était son mentor et son père spirituel qui, sans le conseiller directement, mais en suivant son exemple l'a aidé à poursuivre une vie productive. Ce livre lui a permis de devenir conseiller technique auprès de l'acteur Dustin Hoffman dans le film, "Marathon Man", produit par la Paramount Pictures. Il a également co-écrit avec Gary Wohl, un ouvrage en 1977 sur le décathlonien et champion olympique, Bruce Jenner.
- ↑ Le terme de carpetbagger est un terme très péjoratif, plus fort que le mot traduit en français de parachuté utilisé en politique. Il désignait une personne originaire du Nord des États-Unis (ex-Union) qui migrait dans le Sud (ex-Confédération) après la guerre de Sécession, qui avait l'intention de mettre en place des hommes politiques républicains liés au gouvernement fédéral (Abraham Lincoln, puis Andrew Johnson et ensuite Grant) en les faisant élire dans le Sud par tous les moyens légaux et illégaux alors que ce dernier était fortement lié au parti démocrate. Le fossé politique entre républicains et démocrates, particulièrement fort lors de l'élection de Lincoln avant la guerre, fut l'un des éléments déclencheurs de la Sécession des États du Sud.
- ↑ "The Lancaster system : talkings between John Codes and Mark Axinn", entretien entre John Codes et Mark Axinn dans l'émission Hartfire dans les années 1980. Cette présentation a été confirmée par un article paru dans Reason Magazine en 1987.
Publications
- 1972, "The Myth of America's Military Power", Boston: Branden Press
- 1974, "Corbitt: The Story of Ted Corbitt, Long-Distance Runner", Los Altos, Calif.: Tafnews Press
- Nouvelle édition en 2010, "Corbitt: The Story of Ted Corbitt, Long Distance Runner", Ishi Press
- 1977, avec Gary Wohl, "Bruce Jenner : The Gold Medal Olympics Decathlon Winner!", Grosset & Dunlap
- 1987, "Schooling for Shillings. How a 19th-century reformer brought the three Rs to the poor", Reason Magazine, March
- 1990, "Friendly Societies: Voluntary Social Security - And More. How voluntary self-help associations provided a "safety net" for working class families", The Freeman: Ideas on liberty, March, Vol 40, n°3, pp95-98
- 1991, "State subsidy to private schools: A case history of destruction", The Freeman, March
- Repris en 1993, "State subsidy to private schools: A case history of destruction", In: Hans Sennholz, dir., "Public Education and Indoctrination", Irvington-on-Hudson, NY : Foundation for Economic Education, pp55-62 [lire en ligne]
- 1993, "Richard Cobden: Creator of the Free Market", The Freeman, March
- Repris en 1996, In: Burton W. Folsom, dir., "The Industrial Revolution and Free Trade", Irvington-on-Hudson, N.Y. : Foundation for Economic Education, Ch 4, pp34-42
- 1995, "Land Control as Mind Control", The Freeman, February, Vol 45, n°2, pp93-102
- 2005, dir., "Destroying The Republic Jabez Curry And The Re Education Of The Old South", Algora Publishing
- 2011, dir., "Horatio Seymour, New York's Governor, Attacks Abe Lincoln's War", Ishi Press
- 2012, "In Praise of the Free Market and Peace", Ishi Press
- 2015, "Abe Lincoln's Secret War Against The North", Algora Publishing
- 2016, "Washington's KKK: The Union League During Southern Reconstruction", Shotwell Publishing LLC, préface de Clyde N. Wilson
- 2017, "Segregation: Federal Policy or Racism?", Shotwell Publishing LLC
Liens vidéos
- "The Lancaster system : talkings between John Chodes and Mark Axinn", entretien entre John Chodes et Mark Axinn dans l'émission Hartfire le 10 août 2011.
- "New York: le 12e État confédéré? (Les vrais gangs de New York)" partie 1, La première des trois parties de la conférence de John Chodes sur les émeutes de New York en juillet 1863. Lincoln appela New York un « État confédéré ».
- New York: The 12th Confederate State? (The Real Gangs of New York)" partie 2, La deuxième des trois parties de la conférence de John Chodes sur les émeutes de New York en juillet 1863. Lincoln appela New York un « État confédéré ».
- "New York: The 12th Confederate State? (The Real Gangs of New York)" partie 3, La troisième des trois parties de la conférence de John Chodes sur les émeutes de New York en juillet 1863. Lincoln appela New York un « État confédéré ».