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Jean-Baptiste Colbert
Jean-Baptiste Colbert | |||||
Homme politique | |||||
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Dates | 1619 - 1683 | ||||
Tendance | Colbertisme | ||||
Nationalité | France | ||||
Articles internes | Autres articles sur Jean-Baptiste Colbert | ||||
Citation | |||||
Interwikis sur Jean-Baptiste Colbert | |||||
Jean-Baptiste Colbert, né le 29 août 1619 et décédé le 6 septembre 1683, est l'une des figures marquantes de l'histoire de la France au XVIIe siècle. Il est surtout connu pour son rôle en tant que ministre des finances sous le règne de Louis XIV, mais sa carrière et ses actions politiques et économiques vont bien au-delà de ce poste. Colbert était un homme d'État, un administrateur talentueux, et un réformateur critiqué. Son influence sur la France et son impact sur l'économie, la politique, et même la culture du pays ont laissé des traces considérables et pas seulement positives.
La vie de Jean-Baptiste Colbert s'étend sur une période importante de l'histoire de la France. Il est né à une époque marquée par des bouleversements politiques, sociaux et économiques. La France était en train de devenir une puissance mondiale sous le règne de Louis XIV, et Colbert allait jouer un rôle essentiel dans cette transformation. Il a laissé derrière lui un héritage complexe et controversé. Au cours de sa vie, il a occupé divers postes gouvernementaux, contribuant de manière significative à la gouvernance et à l'économie de la France.
Carrière et rôles gouvernementaux
Jean-Baptiste Colbert a commencé sa carrière dans le secteur du commerce et de la banque, un point de départ peu commun pour un homme qui allait devenir l'un des plus puissants ministres du roi Louis XIV. Né dans une famille de commerçants de laine à Reims, Colbert a acquis une solide formation en commerce et en finance dès son plus jeune âge. Cette expérience initiale dans le monde des affaires a jeté les bases de ses futures réformes économiques et de son approche pragmatique des finances publiques.
Le tournant décisif de la carrière de Colbert est survenu en 1661 lorsque le jeune Louis XIV, désireux de moderniser et de centraliser le gouvernement français, l'a nommé intendant des finances. Cette nomination a été rapidement suivie de sa promotion au poste de contrôleur général des finances en 1665, lui donnant un contrôle considérable sur les finances du royaume. Colbert a utilisé cette position pour mettre en œuvre des réformes financières majeures visant à renforcer la situation économique de la France.
Colbert n'a pas été confiné à un seul rôle dans le gouvernement. En plus de ses fonctions financières, il a occupé d'autres postes importants, notamment celui de secrétaire de la marine. À ce poste, il a joué un rôle crucial dans le développement de la marine française, un élément clé de la puissance militaire et commerciale du pays à l'époque. Il a également été surintendant des constructions, supervisant des projets d'ingénierie et d'infrastructure majeurs, dont le Canal des Deux-Mers, qui visait à relier l'océan Atlantique à la mer Méditerranée.
Colbert ne se limitait pas à ses fonctions officielles, il jouait un rôle essentiel dans les conseils royaux de Louis XIV. Sa proximité avec le roi lui a permis d'influencer considérablement la politique et les décisions gouvernementales. En tant que conseiller de confiance, il a contribué à façonner la politique économique, industrielle, et commerciale de la France, laissant une empreinte durable sur le pays et sa destinée. Son rôle significatif dans les conseils royaux a renforcé sa réputation en tant qu'homme d'État influent et visionnaire.
Les réformes économiques de Colbert
Colbert était un fervent défenseur de l'ordre financier dans le royaume de France. Lorsqu'il est devenu contrôleur général des finances, l'une de ses premières priorités a été d'établir des prévisions budgétaires précises pour les recettes et les dépenses futures de l'État. Cette approche a visé à apporter plus de transparence et de gestion responsable des finances publiques. Colbert a tenté de rationaliser les dépenses et de s'assurer que les fonds publics étaient utilisés de manière efficace pour le bien du royaume.
Colbert a reconnu les défis auxquels étaient confrontés les paysans français en raison de lourdes charges fiscales. Il a entrepris des réformes visant à améliorer leur situation en révisant les listes fiscales. Ces révisions avaient pour objectif de rendre le système fiscal plus équitable et de soulager le fardeau fiscal sur les paysans. Cette initiative a contribué à améliorer la vie des agriculteurs et à les encourager à augmenter leur production, ce qui a eu des répercussions positives sur l'économie nationale.
La dette publique était l'un des problèmes majeurs auxquels Colbert a été confronté en tant que contrôleur général des finances. La France était excessivement endettée à l'époque, ce qui menaçait la stabilité économique et la crédibilité financière du pays. Colbert a entrepris des mesures pour réduire cette dette en contrôlant les dépenses, en augmentant les recettes et en cherchant des moyens de refinancer la dette existante. Sa détermination à réduire la dette publique a démontré son engagement envers une gestion financière saine.
Malheureusement, malgré ses efforts pour réformer les finances, Colbert a pris des mesures drastiques qui ont conduit à une déclaration de faillite qui a nui au crédit public de la France. L'une de ces mesures a été la dévaluation de la monnaie, qui a déclenché une crise financière majeure. Cette décision a eu des conséquences néfastes sur la confiance des investisseurs et des créanciers, affaiblissant la position financière de la France à l'échelle internationale.
Colbert était un fervent défenseur de l'idée d'une unité économique nationale. Il croyait que la France devait devenir une entité économique cohérente et unie, plutôt que d'être fragmentée par de multiples droits de douane et taxes provinciales. Pour atteindre cet objectif, il a promu l'idée de tarifs douaniers uniformes aux frontières, remplaçant ainsi les nombreuses taxes provinciales. Bien qu'il n'ait pas pu réaliser cette politique à grande échelle, ses efforts ont jeté les bases d'une économie plus cohérente et intégrée en France.
Les réformes économiques de Colbert étaient guidées par sa vision d'une France prospère et économiquement unifiée, mais elles n'étaient pas sans leurs défis et contradictions, comme en témoigne la déclaration de faillite et ses conséquences.
La philosophie économique de Colbert
La philosophie économique de Jean-Baptiste Colbert était profondément enracinée dans l'idée que l'économie devait être considérée comme un service public au service de la nation. Il croyait que le gouvernement avait un rôle essentiel à jouer dans la gestion et la régulation de l'économie pour le bien de tous les citoyens. Cette vision reposait sur l'idée que l'État avait la responsabilité de promouvoir la prospérité nationale en veillant à ce que les ressources et les activités économiques soient gérées de manière efficace et équitable.
Il était également un défenseur de la croissance de la population et de la contribution de tous les segments de la société à la richesse nationale. Il souhaitait voir la population de la France augmenter, car il croyait qu'une population plus nombreuse pouvait contribuer de manière significative à l'enrichissement du pays. Il n'a pas seulement encouragé la croissance démographique, mais a également promu la participation de tous les éléments de la population à l'effort économique national.
Malgré ses idées progressistes sur certains aspects de l'économie, Colbert avait également des théories économiques étroites et réactionnaires dans certains domaines. Par exemple, il croyait en une forme de mercantilisme, une doctrine économique de l'époque, aux aspects restrictifs et protectionnistes. Ses politiques, telles que la réglementation stricte et les tarifs douaniers élevés sur les importations étrangères, étaient conformes à cette philosophie économique, même si elles pouvaient être perçues comme restrictives pour le commerce international.
L'une des croyances fondamentales de Colbert était que la richesse d'un État ne pouvait s'accroître qu'aux dépens d'autres États par ce qu'il appelait une guerre de l'argent. Il pensait que les ressources et les richesses étaient limitées, et que pour que la France s'enrichisse, elle devait prendre aux autres nations. Cela a conduit à des politiques agressives envers des pays comme les Pays-Bas, qu'il considérait comme des rivaux économiques, et qu'il cherchait à affaiblir.
La philosophie économique de Colbert était complexe, mêlant des éléments de protectionnisme, de réglementation, et de mercantilisme, avec une vision d'une économie au service de la nation. Ses croyances et ses politiques ont eu un impact significatif sur l'économie française de son époque et ont contribué à façonner la France en tant que puissance économique et politique.
Relations avec l'étranger
Détestation des Pays-Bas en raison de leur contrôle des métaux précieux et du tonnage commercial
Jean-Baptiste Colbert entretenait une profonde aversion envers les Pays-Bas, principalement en raison de la position prédominante de ce pays dans le contrôle des métaux précieux et du tonnage commercial. À l'époque, les Pays-Bas étaient considérés comme un acteur économique majeur en Europe, et ils étaient le centre financier de l'occident, stockant une grande quantité de métaux précieux comme l'or et l'argent, ce qui les rendait essentiels pour le commerce international.
Pour Colbert, cette situation était problématique car la France dépendait en grande partie des importations de métaux précieux pour soutenir sa monnaie et son économie. Les Pays-Bas étaient également un marché essentiel pour le capital français. La dépendance de la France vis-à-vis des Pays-Bas pour ces ressources stratégiques était perçue comme une faiblesse, et Colbert était déterminé à réduire cette dépendance en favorisant l'accumulation de métaux précieux en France.
Opposition au commerce avec l'Orient en raison de préoccupations concernant l'exportation de l'or
Colbert a également manifesté une forte opposition au commerce avec l'Orient, en particulier avec les pays de l'Asie, en raison de ses préoccupations concernant l'exportation de l'or. À l'époque, le commerce avec l'Orient impliquait souvent l'exportation d'or pour acheter des produits exotiques, des épices et des matières précieuses.
Tout en reconnaissant l'attrait de ces produits, il était convaincu que l'exportation d'or était préjudiciable à la stabilité financière du royaume. Il considérait l'or comme un actif essentiel pour la stabilité monétaire et économique de la France. Par conséquent, il a cherché à limiter le commerce avec l'Orient pour préserver l'or du royaume, privilégiant ainsi l'accumulation de richesses précieuses en France au lieu de les exporter.
Bien que mises en place pour renforcer l'indépendance économique de la France, ses politiques ont également eu des conséquences géopolitiques et commerciales significatives, créant des tensions avec d'autres puissances européennes et influençant les choix commerciaux et financiers du pays à l'époque.
Réformes économiques et industrielles
Colbert a mis en œuvre des politiques visant à empêcher l'exportation de matières utiles et à attirer des matières premières de l'étranger. Il considérait que la France devait conserver ses ressources précieuses pour stimuler la croissance économique intérieure. Pour ce faire, il a promulgué des lois et des réglementations destinées à décourager l'exportation de matières premières essentielles, telles que les métaux, les textiles et d'autres ressources.
Simultanément, il a cherché à attirer des matières premières de l'étranger pour stimuler l'industrie nationale. Il a encouragé l'importation de matières premières nécessaires à la production, ce qui a alimenté la croissance de certaines industries en France. Colbert a reconnu l'importance de développer de nouvelles industries en France pour stimuler la croissance économique. Pour encourager la création de ces industries, il a offert des incitations aux travailleurs qualifiés. Les artisans et les ouvriers qui possédaient des compétences particulières étaient encouragés à s'installer en France et à participer à la croissance de nouvelles industries. Ces politiques ont contribué à l'émergence de secteurs clés, tels que la soie, la verrerie et la porcelaine, renforçant ainsi la base industrielle du pays.
Colbert a joué un rôle central dans la création de manufactures royales en France. Ces manufactures étaient des établissements gérés soit par l'État, comme les célèbres Gobelins, soit par des fabricants privilégiés, qui bénéficiaient d'une plus grande liberté par rapport aux réglementations strictes imposées aux guildes et aux artisans. Cette approche a favorisé l'innovation et la compétitivité dans la production de biens de haute qualité, ce qui a renforcé la réputation de la France pour ses produits artisanaux.
Colbert a également joué un rôle central dans le rétablissement de la réputation de la France pour ses produits à l'échelle nationale et internationale. Il a imposé une réglementation stricte sur la production et la qualité des biens, ce qui a garanti des normes élevées. Des inspections rigoureuses ont été mises en place pour s'assurer que les produits français étaient de la plus haute qualité, ce qui a renforcé la confiance des consommateurs et des marchés étrangers.
En combinant ces réformes, Colbert a contribué à moderniser et à diversifier l'économie française, à stimuler la production nationale et à améliorer la réputation de la France en tant que producteur de biens de qualité, créant ainsi une base solide pour la croissance économique à long terme.
La politique commerciale de Colbert
Colbert était déterminé à réduire la dépendance de la France à l'égard du commerce étranger. Il croyait que la France devait être économiquement autonome et ne pas dépendre excessivement des échanges internationaux pour ses besoins essentiels. Cette approche visait à renforcer la stabilité économique du pays et à préserver les richesses nationales. Pour ce faire, il a cherché à développer des industries nationales, à stimuler la production intérieure et à réduire les importations de biens qui pouvaient être produits localement. Cette politique était une réponse à la croyance de Colbert en la guerre de l'argent, selon laquelle un État ne pouvait s'enrichir qu'aux dépens des autres par le biais d'un commerce international agressif.
Colbert a encouragé la création de sociétés commerciales avec des souscriptions en capital. Il croyait que de telles sociétés, établies par décret, permettraient de contrôler et de réguler le commerce. Ces sociétés pouvaient être créées avec une structure financière spécifique, déterminant la quantité de capital que chaque actionnaire devait souscrire. Cette approche permettait au gouvernement de contrôler les entreprises et de s'assurer qu'elles fonctionnaient conformément aux politiques économiques établies. C'était une manifestation de l'approche interventionniste de Colbert dans le domaine commercial.
Colbert avait une perspective particulière sur les colonies. Il les considérait comme des objets d'exploitation par l'État impérial. Pour lui, les colonies étaient avant tout des territoires à exploiter au profit de la France. Il a encouragé le développement de colonies françaises en Amérique du Nord, aux Antilles et en Afrique pour accroître la richesse de la nation. Cependant, cette politique était centrée sur l'exploitation des ressources coloniales au profit de la métropole, plutôt que sur le développement équilibré des colonies elles-mêmes.
L'approche de Colbert en matière de politique commerciale a eu un impact significatif sur l'économie française de l'époque. Ses efforts pour renforcer l'indépendance économique de la France et sa vision d'un État impérialiste l'ont conduit à mettre en œuvre des politiques qui ont laissé une marque durable sur l'histoire économique et politique du pays.
Fondation de la Compagnie française des Indes orientales en 1664
En 1664, Jean-Baptiste Colbert, le célèbre ministre de Louis XIV, a joué un rôle majeur dans la création de la Compagnie française des Indes orientales. Cette entreprise coloniale avait pour mission de naviguer et de négocier dans les régions de l'océan Indien, et plus précisément depuis le cap de Bonne-Espérance, en Afrique du Sud, presque partout dans les Indes et les mers orientales. Cette initiative avait des implications significatives tant pour le royaume de France que pour l'histoire de la colonisation.
1. Contexte colonial français : à l'époque, de nombreuses puissances européennes, notamment les Pays-Bas et l'Angleterre, étaient déjà impliquées dans le commerce et la colonisation en Asie et dans l'océan Indien. Colbert cherchait à positionner la France dans cette compétition coloniale en créant une entreprise spécifiquement dédiée à la région orientale.
2. Objectif de contrôle commercial : la création de la Compagnie française des Indes orientales visait principalement à consolider et à étendre les intérêts commerciaux de la France dans ces régions riches en ressources et en opportunités commerciales. Elle avait pour but de garantir un accès aux marchés lucratifs de l'Asie et de favoriser le commerce français dans la région.
3. Exploration et expansion : la compagnie avait pour mission de naviguer vers des destinations diverses, notamment les comptoirs commerciaux en Inde, en Indonésie, en Chine et d'autres régions orientales. Cela a ouvert la voie à l'exploration, à l'établissement de postes commerciaux et au développement de relations commerciales avec des partenaires locaux.
4. Impact économique : la Compagnie française des Indes orientales a contribué à l'enrichissement de la France en facilitant le commerce de matières précieuses, d'épices, de textiles et d'autres produits exotiques. Elle a également encouragé l'expansion de l'industrie française en important des matières premières de l'étranger.
5. Concurrence internationale : cette initiative a placé la France en concurrence avec d'autres puissances coloniales, notamment les Néerlandais et les Anglais, qui détenaient déjà une influence significative dans la région. Cela a conduit à des rivalités coloniales et à des conflits géopolitiques, notamment avec la Compagnie néerlandaise des Indes orientales.
6. Héritage colonial : la création de la Compagnie française des Indes orientales a contribué à jeter les bases de la présence coloniale française en Asie et dans l'océan Indien, et elle a ouvert la voie à l'expansion coloniale ultérieure de la France dans la région.
En résumé, la fondation de la Compagnie française des Indes orientales en 1664 sous l'impulsion de Colbert a été une étape majeure dans l'histoire coloniale de la France. Elle a marqué l'engagement de la France dans la compétition coloniale en Asie et dans l'océan Indien, tout en ouvrant de nouvelles opportunités commerciales et en façonnant l'héritage colonial français dans la région.
Législation et Unification des Lois
Jean-Baptiste Colbert a joué un rôle significatif dans la législation et l'unification des lois en France. Sa contribution à la législation a touché plusieurs domaines, contribuant ainsi à l'ordre juridique et à la cohérence légale du royaume. Voici comment il a influencé ce domaine :
1. Ordonnances sur la procédure civile et criminelle : Colbert a contribué à l'unification des lois en France en promulguant des ordonnances qui régissaient la procédure civile et criminelle. Ces ordonnances visaient à rationaliser et à harmoniser les pratiques judiciaires dans l'ensemble du royaume, ce qui a contribué à une plus grande cohérence dans l'administration de la justice.
2. Ordonnances sur les voies navigables et les forêts : il a également été impliqué dans la législation liée aux voies navigables et aux forêts. Les ordonnances sur ces sujets ont contribué à la gestion plus efficace des ressources naturelles du pays, tout en créant un cadre juridique pour leur exploitation durable.
3. Ordonnance de la marine : Colbert a joué un rôle central dans l'élaboration de l'Ordonnance de la marine, un document législatif crucial pour la marine française. Cette ordonnance a établi un cadre juridique pour la gestion des affaires maritimes, la construction navale, la réglementation de la navigation et la discipline en mer. Elle a renforcé la puissance navale de la France et a influencé la législation maritime ultérieure.
4. Code noir : bien que le Code noir ait été promulgué après la mort de Colbert en 1685, il porte sa marque idéologique et administrative. Ce code régissait la vie des esclaves dans les colonies françaises, établissant des règles strictes pour leur traitement et leur statut juridique. Il a été élaboré pour réglementer l'esclavage dans les colonies françaises et a eu un impact déplorable sur les relations raciales et la société coloniale.
5. Codification des lois existantes : Colbert a également œuvré pour la codification des lois existantes. Son objectif était de rassembler et de structurer les lois en vigueur en France pour créer un système juridique plus cohérent et accessible. Cette démarche visait à simplifier l'accès à la justice et à renforcer l'application de la loi.
6. Création d'académies et d'institutions juridiques : Colbert a également contribué à la création d'académies et d'institutions juridiques, telles que l'Académie des inscriptions et belles-lettres, qui jouaient un rôle dans la recherche, la préservation et la diffusion des connaissances juridiques, historiques et littéraires.
L'influence de Colbert en matière de législation et d'unification des lois a eu des répercussions durables sur le système juridique français. Ses efforts pour rationaliser et codifier les lois ont contribué à une plus grande stabilité et cohérence juridique dans le royaume, ce qui a renforcé l'autorité de l'État et facilité l'administration de la justice. Ses contributions ont laissé une empreinte durable dans l'histoire juridique de la France.
Critique des libéraux à l'encontre de Colbert
Les critiques à l'encontre de Colbert sont principalement liées à sa politique économique interventionniste et à son rôle en tant que principal architecte du mercantilisme en France. Les libéraux, qui prônent la liberté économique et la non-intervention de l'État dans les affaires commerciales, ont plusieurs objections à l'égard de Colbert et de son influence sur la politique économique de la France à l'époque. Voici quelques-unes des critiques courantes :
1. Interventionnisme excessif : les libéraux critiquent Colbert pour son interventionnisme excessif dans l'économie. Ils estiment que son rôle centralisé dans la planification et la régulation économique a entravé la liberté d'entreprise et freiné l'innovation. Pour les libéraux, l'interventionnisme de Colbert a étouffé la concurrence et a limité les opportunités commerciales pour les entrepreneurs.
2. Protectionnisme : Colbert était un partisan du protectionnisme, favorisant des tarifs douaniers élevés pour protéger les industries nationales de la concurrence étrangère. Les libéraux considèrent que ces politiques ont entravé le commerce international et ont nui à l'efficacité économique en empêchant les marchandises de circuler librement.
3. Théories mercantilistes : les libéraux s'opposent aux théories mercantilistes promues par Colbert, en particulier à l'idée que la richesse d'une nation repose sur l'accumulation de métaux précieux. Ils estiment que cette vision étroite de la richesse ignore les avantages de l'innovation et de l'échange commercial.
4. Absence de liberté économique : les libéraux reprochent à Colbert d'avoir créé un environnement économique caractérisé par une réglementation excessive, des monopoles royaux et des entraves à la libre entreprise. Ils estiment que la liberté économique est essentielle pour encourager la croissance et le développement économique.
5. Impact sur les droits de propriété : les libéraux sont préoccupés par le fait que les politiques de Colbert, telles que la création de manufactures royales, ont empiété sur les droits de propriété et ont accordé des privilèges spéciaux à certaines entreprises. Ils estiment que cela a nui à l'égalité des chances et à la concurrence équitable.
6. Dépendance de l'État : les libéraux critiquent Colbert pour avoir renforcé la dépendance de l'État envers l'économie. Ils considèrent que l'interventionnisme étatique excessif a créé un climat où les entreprises dépendaient des faveurs et des subventions de l'État plutôt que de la qualité de leurs produits ou services.
En résumé, les libéraux critiquent Colbert pour sa politique économique interventionniste, sa promotion du protectionnisme, ses théories mercantilistes et son impact sur la liberté économique et les droits de propriété. Ils estiment que ces politiques ont entravé la croissance économique et ont nui à la prospérité à long terme de la France. Ces critiques reflètent les différences philosophiques fondamentales entre les partisans du libéralisme économique et les partisans de l'interventionnisme étatique.
Informations complémentaires
Littérature secondaire
- 1773, Jacques Necker, "Éloge de Colbert", ouvrage couronné par l'Académie française.
- 1846, Pierre Clément, "Histoire de la vie de Colbert et de son administration", Paris
- 1861, Pierre Clément, "Lettres, instructions et mémoires de Colbert", Vol 1, Paris
- 1870, Pierre Clément, "Lettres, instructions et mémoires de Colbert", Vol 7, Paris
- 1877, Alfred Neymarck, "Colbert et son temps", 2 vols, Paris
- 1892, Pierre Clément, "Histoire de Colbert", 2 vols, Paris, 3ème édition
- 1898, G. H. Hecht, "Colbert’s politische und volkswirtschaftliche Grundanschauungen", (« Les conceptions politiques et économiques fondamentales de Colbert »), In: "Volkswirtschaftliche Abhandlungen der Bayerischen Hochschulen", ("Traités économiques des universités bavaroises"), Freiburg, Vol 1, pp201-269
- 1912,
- J. H. Bridges, "France Under Richelieu and Colbert", London
- S. L. Mims, "Colbert*s West India Policy", Yale Historical Studies (New Haven), n°1
- 1926, Henri Sée, "Que faut-il penser de l’œuvre économique de Colbert ?", Revue historique, Vol CLII, pp184-194
- 1929, S. Elzinga, "Le tarif de Colbert de 1664 et celui de 1667", Economisch-lnstonsch jaarboek, Vol XV
- 1930,
- Henri Hauser, "Colbert; Jean-Baptiste (1619-83)", In: Edwin R. A. Seligman, dir., "Encyclopaedia of The Social Sciences", Vol III, New York: MacMillan
- Nouvelle édition en 1937, New York: MacMillan
- 10ème édition en 1953, "Colbert; Jean-Baptiste (1619-83)", In: Edwin R. A. Seligman, dir., "Encyclopaedia of The Social Sciences", Vol III, New York: MacMillan, pp626-627
- Henri Hauser, "Colbert; Jean-Baptiste (1619-83)", In: Edwin R. A. Seligman, dir., "Encyclopaedia of The Social Sciences", Vol III, New York: MacMillan
- 1931, E. C. Lodge, "Sully, Colbert, and Turgot", London: Methuen & Co.
- 1939, Charles W. Cole, "Colbert and a Century of French Mercantilism" (2 vols.; New York)
- 2000, William Doyle, "Colbert et les offices", Histoire, économie et société, Vol 19, n°4, pp469-480, [lire en ligne]
- 2002, Anthony de Jasay, "Between Colbert and Adam Smith", Cato Journal, Vol 21, n°3, Winter
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