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George Mason
George Mason | |||||
Homme politique | |||||
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Dates | 1725-1792 | ||||
Tendance | |||||
Nationalité | États-Unis | ||||
Articles internes | Autres articles sur George Mason | ||||
Citation | |||||
Interwikis sur George Mason | |||||
Histoire des États-Unis |
George Mason, né le 11 décembre 1725 dans le comté de Fairfax en Virginie et décédé le 7 octobre 1792 également en Virginie, est une figure de la Révolution américaine. Délégué de la Virginie à la Convention constitutionnelle américaine, il a été surnommé le « père du Bill of Rights ».
Premières années
Né dans la plantation de ses parents George et Ann Thomson Mason en Virginie, il se retrouve orphelin après la mort accidentelle de son père en 1735. Il est alors élevé par son oncle, John Mercer, qui possède une vaste bibliothèque de plus de 1500 ouvrages dont un tiers est consacré au droit, ce qui va pousser George dans cette voie.
À l’âge de 19 ans, il hérite officiellement de la responsabilité de la gestion du domaine de ses parents, nommé Gunston Hall, au bord du Potomac et devient l’un des plus riches planteurs de Virginie. Le 4 avril 1750, il épouse Ann Eilbeck, fille d’un important planteur du Maryland, alors âgée de 16 ans, avec laquelle il aura 12 enfants dont neuf survivront jusqu’à l’âge adulte.
En 1752 il prend une participation dans l’Ohio Company, une entreprise qui spécule sur les terres de l’Ouest encore sauvage à cette époque. Lorsque la couronne britannique révoque les droits de la compagnie en 1773, Mason, alors trésorier, écrit son premier texte Extracts from the Virginia Charters, with Some Remarks upon Them pour défendre les intérêts d’une compagnie dont il devait rester actionnaire jusqu’à sa mort.
Parallèlement, Mason commence une carrière politique. En 1758, il est élu à la chambre basse du gouvernement de Virginie pour représenter le comté de Fairfax. Il garde ce mandat jusqu’en 1761.
Le libelliste de la période pré-révolutionnaire
Il s’oppose au Stamp Act de 1765 par une lettre ouverte, signée « Un Planteur de Virginie » destinée aux marchands de Londres, expliquant le point de vue des coloniaux et demandant leur soutien. Durant l’été 1765, les colonies organisent un boycott de tous les documents officiels pour protester contre la nouvelle loi et Mason utilise ses talents de juriste pour trouver des solutions permettant d’éviter de payer les taxes.
En 1766, en réponse à une lettre ouverte des marchands londoniens attaquant les coloniaux, il répond encore une fois par une lettre, publiée dans plusieurs journaux de la capitale, toujours sous la même signature. Le 18 mai 1769, George Washington présente à la Chambre des Bourgeois de Virginie une série de Résolutions, écrites par Mason, préconisant le boycott total des importations de la Grande-Bretagne tant que les réclamations des colons ne sont pas prises en compte. Le texte reprend l’exigence d’une représentation des colons au Parlement et l’Assemblée réclame pour elle-même le privilège de voter l’impôt. Mason revendiquait aussi le droit pour les colonies de pétitionner et d’en appeler au souverain « en faveur des droits bafoués de l’Amérique » contre les abus du Parlement.
Pendant les années 1770 à 1772, Mason se retire provisoirement de la vie politique pour s’occuper des affaires de l’Ohio Company, achetant notamment pour celle-ci plusieurs terrains.
Le 9 mars 1773, sa femme, Ann Eilbeck Mason, décède. Il se trouve par hasard à Williamsburg lorsque la Chambre des Bourgeois décréta le 1er juin 1774 journée de prière et de jeûne en réponse à la fermeture du port de Boston décidée par le gouvernement anglais suite à la Boston Tea Party. Aussitôt, le gouverneur de Virginie, Lord Dunmore, dissout l’assemblée. Une partie des membres expriment le désir de réunion d’un Congrès des colonies : la première assemblée se tient le 1er septembre 1774 à Philadelphie. En parallèle, Mason et Washington publient, le 18 juillet 1774, les Fairfax County Resolves où ils préconisent de ne plus se contenter de protester contre les « agressions » britanniques, mais de mettre sur pied un véritable plan de défense général pour la préservation des droits communs. Mason refuse cependant de participer à la première session de la Convention de Virginie en août 1774.
L’inspirateur de la Constitution de la Virginie
Lorsque la révolution éclate officiellement, le 19 avril 1775, Mason fait partie du comité de défense de Fairfax. Le second congrès des colonies nomme, en août 1775, Washington commandant des forces armées et propose à Mason le siège de représentant de la Virginie. Mason refuse pour rester au comité de la Convention de Virginie, véritable gouvernement de la colonie depuis le départ du représentant de la couronne, Lord Dunmore.
Le 15 mai 1776 le congrès des colonies propose à celles-ci d’établir leurs propres gouvernements. En réponse, la Virginie vote une résolution demandant au congrès de s’engager officiellement pour l’indépendance. Dans le même temps, un groupe de travail, dirigé par Mason, est chargé d’établir une déclaration des droits (bill of rights) ainsi qu’une constitution pour la Virginie. Fin mai, Mason propose une première version de sa déclaration des droits qui est soumise au vote de la convention le 27 mai. Dans l’attente de ce vote, Mason écrit une première ébauche de la Constitution. Le 12 juin 1776, la Déclaration des droits de Virginie est approuvée et le 28 juin, la convention adopte la Constitution de la Virginie.
Dans le même temps, les autres colonies suivante le mouvement lancé par la Virginie et travaillent également à l’établissement de leurs actes fondateurs en s’inspirant largement des travaux de Mason.
En 1777, George Mason est élu au nouveau gouvernement de la Virginie où il reste jusqu’en 1780. Cette même année, il épouse en secondes noces Sarah Brent. Il se retire officiellement de la vie publique en 1781, l’année de la fin de la révolution, pour des raisons de santé.
Un antifédéraliste à la Convention de 1787
Malgré sa santé défaillante et son aversion pour les voyages, Mason part en 1786 pour la Convention fédérale de Philadelphie en tant que représentant de la Virginie. De mai à septembre 1787, il travaille à la création de la Constitution. Cependant, il fait partie des trois délégués qui refusent de signer la Constitution, principalement en raison de l’omission de la déclaration des droits au sein de celui-ci. Il va être ainsi le premier antifédéraliste : « Ce gouvernement va instituer dès le départ une aristocratie limitée ; nul ne sait à terme, si elle ne conduira pas à une monarchie ou à une aristocratie corrompue, tyrannique et oppressive. Sans doute hésitera-t-il quelques années entre les deux, pour terminer par l’une ou l’autre. »
Après la fin de la Convention, il continue à se battre pour l’adjonction de cette déclaration, ce qui lui coûte sa longue amitié avec George Washington. Il refuse, toujours pour des raisons de santé, une place au Sénat. Finalement le 15 décembre 1791, le Bill of Rights est ajouté à la Constitution sous la forme de dix amendements.
La question de l’esclavage
Comme planteur virginien, Mason possédait de nombreux esclaves noirs. Comme certains autres propriétaires d’esclaves, George Washington et Thomas Jefferson, il avait bien conscience du caractère immoral de l’institution, lent poison contaminant l’âme et l’esprit du peuple américain, selon ses propres mots et il se montre favorable à l’interdiction du commerce des esclaves mais sans souhaiter l’abolition de l’esclavage. Le 17 juin 1788, lors de la convention de Virginie, il souhaitait le renoncement à cette infamie diabolique qui ne pouvait qu’affaiblir les États. Il a cependant tenu sur le sujet des propos très contradictoires, et s’il est rangé parfois parmi les abolitionnistes, d’autres historiens lui dénient ce titre.
Le souvenir de Mason
Mason décède chez lui, le 7 octobre 1792. Quelques mois auparavant, malgré sa santé défaillante, il accueille le président Thomas Jefferson dans sa demeure de Gunston Hall qui est aujourd’hui une attraction touristique.
Un mémorial, le George Mason Memorial a été érigé en sa mémoire le 9 avril 2002 dans un parc de Washington proche de celui de Thomas Jefferson. L’un des ponts principaux reliant la capitale à l’État de Virginie est appelé George Mason Memorial Bridge en son honneur. De même, l’université George Mason University à Fairfax en Virginie porte son nom, tout comme trois comtés dans le Kentucky, en Virginie-Occidentale et en Illinois.
Informations complémentaires
Littérature secondaire
- 1961, Robert A. Rutland, "George Mason: Reluctant Statesman", New York: Holt, Rinehart, & Winston
- 1971, Florette Henri, "George Mason of Virginia", New York: Crowell-Collier Press
- 1975, Helen Hill Miller, "George Mason: Gentleman Revolutionary", Chapel Hill: University of North Carolina Press
- 1977, Willie E. Nelms, "George Mason and Individual Rights", The Freeman, September, Vol 27, n°9, pp560-563
- 1992, Gary Williams, "George Mason and the Bills of Rights. A powerful reasoner, a profound statesman, and a devoted republican", The Freeman, May, Vol 42, n°5, pp174-177
- 2003, Bernard Cottret, La Révolution américaine. La quête du bonheur, Perrin, 525 p.
- 2008, Robert McDonald, "Mason, George (1725–1792)", In: Ronald Hamowy, dir., "The Encyclopedia of Libertarianism", Cato Institute - Sage Publications, p321
Voir aussi
Citations
- Désarmer le peuple est le meilleur et le plus efficace moyen de l'asservir.
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