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FAQ Incohérence

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"Les libertariens sont incohérents ou hypocrites, car ils critiquent l’État mais profitent cependant de ses services."

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Cette critique est souvent adressée aux libertariens qui se trouvent être fonctionnaires, qui ont des diplômes délivrés par l’État, qui travaillent avec l’État, ou qui utilisent simplement les services publics.

Cette critique est du même ordre que celle qui enjoint les libertariens de quitter le pays dont ils critiquent la structure politique. Elle rappelle la répression des autorités soviétiques à l'égard des dissidents : Andreï Sakharov ou Alexandre Soljenitsyne étaient considérés comme des traîtres à la patrie qui les avait éduqués et à laquelle ils étaient censés devoir tout. L'argument relève du collectivisme, que celui-ci soit lié à l'étatisme ("on doit tout à l’État") ou au nationalisme ("on doit tout à la nation").

On ne peut reprocher à un libertarien d'utiliser les services d'un monopole qu'il réprouve, de même qu'on ne peut reprocher à un prisonnier politique de manger le pain que lui donne son geôlier. L'usage de tels services n'implique pas qu'on approuve leur statut particulier. Ce que le libertarien condamne n'est pas l'existence d'un service quel qu'il soit, c'est sa monopolisation par l’État et son financement par le vol fiscal. Utiliser un service fourni par la contrainte (l'impôt) n'implique pas approbation de la coercition qui y est liée quand aucun autre choix n'est possible. Et même si un autre choix était possible, le libertarien ne se sent pas obligé de devoir payer deux fois pour le même service (cliniques ou écoles privées par exemple, qu'il faut payer après avoir pourtant payé des impôts pour financer la santé ou l'éducation de tous, etc). Dans une société socialiste, tout le monde est fonctionnaire ou quasi-fonctionnaire, le choix est donc entre être fonctionnaire ou mourir de faim.

Accepter de l'argent d'un ennemi (l’État) ne pose un problème de cohérence intellectuelle que pour cet ennemi, pas pour celui qui le reçoit et y trouve son compte, faute de pouvoir abolir le mécanisme de spoliation étatique à la base. Peut-on accuser le libertarien fonctionnaire ou usager des services publics de "recel d'argent public", puisqu'il bénéficie directement ou indirectement de l'argent volé au contribuable ? Ce serait possible s'il en était un bénéficiaire net (assistanat, capitalisme de connivence, protectionnisme...) ; en pratique il subit, comme la majorité des citoyens, une perte nette en étant contraint d'utiliser les services monopolistiques qu'il subventionne en tant que contribuable.

Certains libertariens employés par l’État donnent des justifications qui tiennent davantage de l'opportunisme :

  • les libertariens visent d'abord leur intérêt personnel, peu importe l'employeur lorsque le poste leur convient ;
  • les étatistes n'ont pas plus de droits que les libertariens pour occuper un emploi, même en vertu de leur totalitarisme ;
  • défendre la liberté chez les étatistes est courageux ;
  • l'entrisme permet de lutter contre le totalitarisme étatique ; profiter à fond de la redistribution étatique peut d'ailleurs faire partie des moyens utilisés pour abattre l'Etat redistributeur.

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