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David Lloyd George
David Lloyd George (Manchester, 17 janvier 1863 – Llanystumdwy, Pays de Galles, 26 mars 1945) a été le dernier premier ministre membre du parti libéral du Royaume-Uni et le seul premier ministre d’origine galloise.
David Lloyd George | |||||
Homme politique | |||||
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Dates | 1863-1945 | ||||
Tendance | Libéral de gauche | ||||
Nationalité | Royaume-Uni | ||||
Articles internes | Autres articles sur David Lloyd George | ||||
Citation | |||||
Interwikis sur David Lloyd George | |||||
Histoire du Royaume-Uni | |
L’ascension d’un fils du peuple
Fils d’un maître d’école, mort un an après sa naissance, il est élevé chez son oncle, Richard Lloyd, cordonnier et pasteur baptiste dans le Caernarvonshire, un Gallois de l’église non-conformiste très sensible à la domination anglaise sur le Pays de Galles et qui va avoir une forte influence sur lui. Le gallois est d’ailleurs la langue maternelle de Lloyd George, l’anglais n’étant que sa seconde langue. David George décide de se faire appeler David Lloyd George, ajoutant le nom de son oncle au sien propre. Très intelligent, le jeune garçon est destiné à devenir un avocat après ses études de droit (1884) et se fait une réputation de défenseur du peuple contre les « ducs ». Il épouse le 24 janvier 1888 Margaret Owen, fille d’un fermier aisé et gagne une réputation de prédicateur au sein de la chapelle des Disciples du Christ et comme orateur de la société de tempérance. Il fonde avec d’autres jeunes libéraux gallois le journal Udgorn Rhyddid (La Trompette de la liberté) et défend victorieusement le droit pour les non-conformistes d’être enterré selon leurs rites dans les cimetières paroissiaux.
Il a rejoint le parti libéral et se montre un partisan de la réforme foncière sous l’influence de la lecture des œuvres de Thomas Spense, John Stuart Mill et Henry George mais aussi par les pamphlets de la Fabian Society. Il est élu député en 1890 défendant un programme où l’on trouve l’autonomie galloise, l’égalité religieuse, la réforme foncière, le contrôle de la vente d’alcool, l’impôt progressif et le libre-échange. Plus jeune député des Communes, il devait y siéger pendant 55 ans jusqu’en 1945.
Il attire vite l’attention des chefs du parti libéral par son talent oratoire aux Communes. Son image radicale et son opposition à la guerre des Boers ne l’empêche pas d’être réélu en 1900 à Caernarvon car il apparaît comme le meilleur défenseur des droits des Gallois. Le parti désapprouve aussi la campagne qu’il mène contre l’Education Act de 1902 incitant la population à ne pas payer les taxes sur l’école mais il a désormais une grande réputation politique.
Le ministre progressiste (1906-1916)
L’arrivée au pouvoir des libéraux en 1906 fait de lui le président du Bureau du Commerce puis le chancelier de l’Échiquier (ministre des Finances) en 1908 dans le cabinet d’Herbert Henry Asquith. Il soutient la réduction des dépenses militaires.
Opposant de longue date aux lois sur les pauvres (Poor law), il met en place une loi sur les retraites. Le budget de 1909, surnommé le « budget du peuple » introduit les débuts d’un État-Providence et reçoit le soutien du leader travailliste Ramsay MacDonald. Les dépenses sociales doivent être financés par des taxes sur l’alcool, le tabac, les produits de luxe et les propriétés foncières. Une longue bataille oppose Lloyd George à la Chambre des Lords dominé par les Conservateurs qui rejette le budget. C’est l’occasion pour les Libéraux de réduire sensiblement les pouvoirs de la Chambre Haute par le Parliament Act (1911). Lloyd George peut faire ensuite voter le National Insurance Act (1911) premier système d’assurance maladie et assurance chômage.
Les Conservateurs l’accusent d’être devenu socialiste. Les féministes lui reprochent d’avoir trahi la cause des droits de la femme. Il est compromis dans le scandale Marconi (1913) accusé de délit d’initié, d’avoir spéculer sur les actions de l’entreprise, mais il réussit à se sortir de ce mauvais pas qui aurait pu détruire sa carrière.
Bien qu’opposé à la participation du Royaume-Uni à la guerre qui éclate en 1914, il reste au gouvernement à la demande du premier ministre au grand mécontentement de l’aile gauche du parti. L’agression de la Belgique, une « petite nation » comme le pays de Galles, par l’Allemagne a contribué à le faire changer d’avis. Sa place dans le gouvernement se renforce avec la Grande Guerre et il devient ministre des Munitions, poste stratégique où il se montre très efficace. En juin 1916 il remplace Kitchener comme secrétaire d’État à la Guerre.
Le premier ministre (1916-1922)
En décembre 1916, il s’entend avec les Conservateurs pour évincer le trop faible Herbert Henry Asquith ce qui provoque la scission du parti libéral. Comme Clemenceau en France, il est vu comme l’énergique chef du gouvernement qui a mené l’Empire britannique à la victoire. Il s’efforce de d’influencer la stratégie militaire britannique notamment par l’attaque de l’Empire ottoman et la conquête de la Palestine. Il est largement responsable de la Déclaration Balfour en faveur de l’établissement d’un « foyer national » pour les Juifs en Palestine.
A la fin du conflit son prestige est immense. Un conservateur déclare : « Il peut être dictateur à vie s’il le souhaite. » Il réclame le jugement de Guillaume II pour les atrocités commises pendant la guerre et la nécessité pour l’Allemagne de payer une forte indemnité de guerre. Il s’oppose à Clemenceau à l’occasion des négociations de la paix l’accusant d’être trop dur à l’égard des vaincus et de vouloir jeter l’Allemagne et une grande partie de l’Europe dans les bras du bolchévisme mais tout autant à Wilson qu’il considère comme trop indulgent à l’égard des Allemands. Il devait déclarer qu’il ne s’en était pas trop mal tirer à la conférence de la paix « considérant que j’étais assis entre Jésus-Christ et Napoléon. »
Lors des élections de 1918, il promet des réformes dans les domaines de l’éducation, du logement, de la santé et des transports mais prisonnier du parti conservateur, il doit endurer trois années de frustration politique : les conservateurs contrôlent les 2/3 des sièges de la coalition libérale nationale. Sont votées cependant l’Education Act (1918), le Housing and Town Planning Act (1919) et le Unemployment insurance Act (1920) qui généralise l’aide aux chômeurs et le National Health Insurance Act (1920) en dépit de la réduction des dépenses publiques. Il accorde également l’indépendance à l’Irlande en 1921 et une autonomie limitée (self-government) en Inde ce qui irrite une partie des conservateurs. Son soutien au projet de la « Grande Grèce », qui s’achève par un désastre militaire pour les Grecs, joue un rôle dans la chute de son gouvernement. Sa majorité était trop hétérogène et les conservateurs décident de rompre avec Lloyd George en 1922.
Fin de carrière
Même s’il devient le chef du parti libéral (1926-1931), celui-ci devenu le « troisième parti » est trop affaibli pour revenir au pouvoir. Le retour aux affaires de Lloyd George est souvent évoqué dans les années 20 mais il ne devait pas se réaliser. Ne pouvant plus s’appuyer sur un grand parti, Lloyd George, écarté du pouvoir, doyen de la Chambre en 1929, doit se contenter de promouvoir ses idées par le biais de divers rapports : Coal and Power (1924), Towns and the Land (1925), Britain's Industrial Future (1928) et We Can Conquer Unemployment (1929). Converti aux idées de Keynes, il défend un « New Deal » en 1935 sur le modèle américain. Mais la majorité des conservateurs s’y oppose.
Bien qu’admiratif devant Hitler, « le plus grand Allemand vivant », suite à une visite en Allemagne en septembre 1936 à la demande du gouvernement britannique, et redoutant la perspective d’une Allemagne communiste, il s’oppose à la politique d’apaisement menée par le gouvernement britannique. Sa dernière grande intervention parlementaire en mai 1940 contribue à affaiblir Chamberlain et à faciliter l’arrivée au pouvoir de Winston Churchill. Il refuse néanmoins d’entrer dans le gouvernement de ce dernier, persuadé de la nécessité d’une paix de compromis avec l’Allemagne. Il se montre si pessimiste le 7 mai 1941 que Churchill le compare à Philippe Pétain !
Cet homme à femmes, à qui l’on prête de nombreuses conquêtes, devenu veuf en 1941, se remarie en octobre 1943 avec sa secrétaire et maîtresse, Frances Stevenson. Il est fait pair du royaume au début de l’année 1945 comme comte Lloyd-George of Dwyfor et Vicomte Gwynedd mais il décède, d’un cancer, à l’âge de 82 ans avant de siéger à la Chambre Haute.
Un de ses fils, Gwilym, a fait une carrière de parlementaire au parti conservateur et sa fille Megan au parti travailliste.
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