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Herbert Henry Asquith
Herbert Henry Asquith, 1er comte d'Oxford et Asquith, (Morley, Yorkshire, 12 septembre 1852 - Sutton Courtenay, Berkshire, 15 février 1928) est un homme politique britannique. Premier ministre de 1908 à 1916, il incarne le libéralisme progressiste qui met en place l’État-providence au Royaume-Uni. Ses conflits avec David Lloyd George ont contribué au déclin du parti libéral.
Herbert Henry Asquith | |||||
Homme politique | |||||
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Dates | 1852-1928 | ||||
Tendance | libéral de gauche | ||||
Nationalité | Royaume-Uni | ||||
Articles internes | Autres articles sur Herbert Henry Asquith | ||||
Citation | |||||
Interwikis sur Herbert Henry Asquith | |||||
Histoire du Royaume-Uni | |
Un avocat talentueux
Issu de la classe moyenne, d’une famille de négociants congrégationaliste, orphelin de père à sept ans, il est élevé dans la maison de son grand-père, puis envoyé chez un oncle à Londres où il fait ses études (1863-1870) avant d’entrer à Oxford (Balliol College).
Avocat au barreau (1876), il voit ses affaires prospérer. Il épouse en 1877 Helen Kelsall Melland, fille d’un médecin de Manchester : elle meurt de la typhoïde en 1891 après lui avoir donné cinq enfants.
En 1894, il se remarie avec Margot Tennant, fille de Sir Charles Tennant. Les deux enfants issus de ce mariage sont devenus célèbres : Elisabeth Charlotte Lucy comme femme de lettres (la princesse Bibesco) et Anthony comme réalisateur de film. L’actrice Helena Bonham Carter est également une de ses descendantes.
L’homme politique libéral (1886-1908)
Élu député libéral en 1886, il devient ministre de l’Intérieur en 1892 dans le gouvernement de Gladstone puis dans le cabinet de Archibald Primrose. Les Libéraux renvoyés dans l’opposition, il renoue avec son activité d’avocat.
Chancelier de l’Échiquier (1905-1908), il montre son engagement en faveur du libre-échange tout en tentant d’introduire le projet d’une modeste pension de retraite pour les plus de 70 ans, qui échoue face à l’hostilité des Lords.
Il succède à Henry Campbell-Bannerman en 1908 qui a du abandonner le pouvoir en raison de son état de santé : Edouard VII refusant de quitter sa résidence de vacances de Biarritz, Asquith est contraint de gagner la France pour être officiellement nommé Premier ministre.
Le Premier ministre libéral (1908-1916)
Il devait rester Premier ministre pendant dix ans, soit la plus longue durée au XXe siècle jusqu’au gouvernement de Margaret Thatcher. Mais sa faiblesse et ses hésitations comme chef du gouvernement pendant la guerre vont effacer les réussites précédentes de son gouvernement.
Ce gouvernement est marqué par la mise en œuvre d’un programme social qui préfigure l’État-providence associé au nom du chancelier de l’Échiquier, David Lloyd George. Le « Budget du peuple » se propose en 1909 de faire payer ce programme social par les riches, plus particulièrement les propriétaires terriens. L’intervention de la Chambre des Lords, dominée par les grands propriétaires, dans cette question financière provoque une crise constitutionnelle qui amène des élections générales en 1910.
Les Libéraux n’ayant que deux sièges de plus que les Conservateurs sont obligés de s’allier avec le Parti nationaliste irlandais. À la suite de nouvelles élections en décembre 1910, Asquith peut mener une réforme, le Parliament Act (1911) qui brise le pouvoir de la Chambre des Lords. Bien qu’appartenant à l’aile droite du Parti libéral, Asquith soutient la politique progressiste mené par David Lloyd George. Le soutien des Irlandais l’oblige par ailleurs à un nouvel Home Rule qui va être à l’origine de la guerre civile en Irlande, retardée par l’éclatement du conflit mondial.
Le Traité de Londres (1839) garantissant la neutralité de la Belgique et des accords secrets avec la France (1905) amènent le gouvernement britannique à déclarer la guerre à l’Empire allemand le 4 août 1914.
Les deux figures dominantes de ce cabinet de guerre sont Winston Churchill, Premier lord de l’Amirauté, et lord Kitchener, secrétaire d’État à la Guerre. La crise des munitions et l’échec de la bataille de Gallipoli provoquent un remaniement du cabinet en 1915 : les conservateurs font leur entrée, Balfour remplaçant Churchill et Kitchener se voyant dépossédé d’une grande partie de ses attributions au profit notamment de David Lloyd George. Accusé de mollesse, de préférer jouer au golf ou au bridge plutôt que de mener le pays avec l’énergie nécessaire, Asquith se voit reprocher les Pâques sanglantes d’Irlande (avril 1916) et l’échec de la bataille de la Somme, où son fils Raymond est tué. La mise en place de la conscription est mal acceptée par les Libéraux. En conflit avec Lloyd George, qui souhaite conduire la Guerre avec un comité réduit, Asquith démissionne et refuse de servir avec un autre Premier ministre, peut-être persuadé que nul n’était capable de lui succéder.
Les dernières années (1916-1928)
Resté chef du Parti libéral, il lui est difficile de mener officiellement une politique d’opposition au cabinet de David Lloyd George en ces temps de guerre. Le Parti libéral se déchire en 1918 quand il s’avère que le Premier ministre a affaibli les forces britanniques sur le front occidental, contribuant ainsi au succès de l’offensive allemande au printemps.
Devenu impopulaire, Lloyd George apparaissant comme l’artisan de la victoire, Asquith perd son siège de député aux élections de 1918 et ne le retrouve qu’à l’occasion d’une élection partielle en 1920.
En 1923, le Parti libéral se retrouve en troisième position derrière le Parti travailliste, et Asquith contribue à la nomination de Ramsay MacDonald comme Premier ministre travailliste. Les élections de 1924 sont fatales pour les Libéraux et pour Asquith qui perd de nouveau son siège. Il est élevé à la pairie en 1925 et cède la direction du parti à son vieil adversaire Lloyd George en 1926.
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