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Crypto-libéralisme
Le crypto-libéralisme (néologisme créé en 2002 par Faré) désigne la doctrine, ou l'attitude, qui consiste à défendre des idées contraires au libéralisme, tout en se réclamant du libéralisme. Quelques exemples de crypto-libéralisme :
- contestation à la marge de certaines règles et lois sous couvert de revendication de liberté, en dissociant les libertés des individus de celles des opérations marchandes, que le crypto-libéral tient à contrôler ;
- revendication de justice sociale et critique de l'ultralibéralisme.
Les crypto-libéraux sont menés par un principe opportuniste, et croient pouvoir faire passer des idées de liberté en s'alliant avec les adversaires naturels de la liberté. Faré décrit ainsi la conduite d'un homme politique crypto-libéral, tel qu'Alain Madelin :
- Reconduisant d'année en année des alliances tactiques à court terme, il n'a trouvé que la voie de la compromission. En refusant de diffuser ses idées et les faire avancer, il croit qu'il sera plus facile de réaliser leurs conséquences, mais il se leurre, car les électeurs rejettent et rejetteront toujours ces conséquences qui vont contre leurs préjugés, et dont il refuse de défendre les seules justifications possibles sur le plan des principes. Il croit se prémunir contre la défaite, il ne fait que l'accélérer, la rendre plus complète. Il croit faire de la realpolitik, il ne fait que perdre son âme.
Certains parlent aussi (par opposition avec ce qu'on appelle ultralibéralisme) d'infra-libéralisme, « libéralisme cauteleux, honteux, subreptice »[1].
Pseudo-libéralisme
Tout comme on parle parfois d'écologie pastèque pour désigner un socialisme pseudo-écologique, on peut parler de pseudo-libéralisme chez certains libéraux (du monde politique ou universitaire) qui ont une idée bien particulière de ce que serait le libéralisme : ce serait pour eux une doctrine instaurée par une constitution, ou qui émanerait de certaines institutions étatiques ; cette doctrine imposerait une redistribution des richesses, une solidarité obligatoire, un assistanat ; elle requerrait un service public étendu, etc. Loin d'être critique de l’État, ce libéralisme repose entièrement sur une confiance aveugle en l’État, un État de préférence fort, et l'absence de remise en question des missions qu'il s'arroge.
En France, un critère pour repérer les crypto-libéraux et les pseudo-libéraux est d'examiner leur position vis-à-vis de l'abrogation du monopole de la Sécurité sociale : ils désapprouvent la fin du monopole en adoptant une attitude purement légaliste, prônant la soumission au pouvoir français qui cherche à maintenir le monopole à tout prix. Également, ils ne critiquent jamais le principe de l'impôt, il ne cherchent qu'à en discuter les modalités, dans un débat démocratique. Il s'agit donc d'un étatisme qui n'est libéral qu'à la marge, pour des raisons électorales ou politiciennes.
La différence entre le crypto-libéral et le pseudo-libéral est que le premier a une vision assez claire de ce qu'est le libéralisme (mais il la dévoie par compromission politique), tandis que le dernier a une vision très biaisée du libéralisme, influencée probablement par la sphère anglo-saxonne et le sens nouveau qu'ont pris au XXe siècle les mots liberal et liberalism aux États-Unis.
Notes et références
Citations
- Le "libéralisme avancé" est le dernier pseudonyme du socialisme le plus arriéré. (Pierre Gaxotte à propos de Giscard d'Estaing, Le Figaro, 1978)
- On s’étonne avec raison que la cause libérale rencontre des obstacles si tenaces, et que ses progrès soient si lents. Cela vient sans doute en grande partie de ce que naviguent sous son pavillon des corsaires qui n’ont d’elle aucune lettre de marque, et sont au contraire ses plus dangereux ennemis. (Jacques-Henri Serment, Le Libéralisme)
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