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Charles-Albert de Savoie

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Charles-Albert de Savoie (ou de Sardaigne) né à Turin le 2 octobre 1798 et mort à Porto (Portugal) le 28 juillet 1849, a été roi de Sardaigne, roi titulaire de Chypre et de Jérusalem, prince du Piémont, duc de Savoie et duc de Gênes de 1831 au 23 mars 1849. Il a porté également les titres de prince de Carignan et comte de Barge. Son nom est lié à la promulgation du Statut fondamental de la Monarchie de Savoie du 4 mars 1848, dit Statut Albertin qui fait du royaume de Sardaigne puis de l’Italie, une monarchie constitutionnelle.

Charles-Albert de Savoie
Homme politique

Dates 1798-1849
King Carlo Alberto.jpg
Tendance
Nationalité Italie Italie
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Citation
Interwikis sur Charles-Albert de Savoie

Un prince libéral

Fils de Charles-Emmanuel de Savoie-Carignan et de Marie-Christine de Saxe, il appartient à une branche secondaire de la famille royale de Sardaigne. Ses parents favorables aux idées libérales adoptent une attitude pro-française. Orphelin de père à l’âge de deux ans, le jeune prince est éduqué en France où il est fait comte d’Empire par Napoléon. À Genève en 1812, il est éduqué par un pasteur protestant, Jean-Pierre Étienne Vaucher, un fervent admirateur et disciple de Rousseau. Nommé lieutenant de dragons par Napoléon en 1814, il tombe en disgrâce avec la Restauration.

Les décès dans la famille royale ont fait de lui l’héritier du trône de Sardaigne, et il rentre à Turin où l’on s’efforce de le ramener à de bons principes. Proche des carbonari, il est hostile à la présence de l’Autriche en Italie et se montre favorable à une Constitution inspirée de la Constitution espagnole de 1812. Le 30 septembre 1817, il épouse Marie-Thérèse de Habsbourg-Toscane, fille du grand-duc Ferdinand III de Toscane qui lui donne trois enfants dont le futur Victor-Emmanuel II.

En mars 1821, une insurrection éclate à Turin provoquant l’abdication de Victor-Emmanuel Ier. Devenu régent, Charles-Albert promulgue une Constitution, mais les émeutiers réclament aussi la guerre contre l’Autriche. Le nouveau roi Charles-Félix lui ordonne de le rejoindre puis l’envoie en exil à Florence auprès de son beau-père après l’écrasement du mouvement constitutionnaliste.

Pour se réhabiliter aux yeux du roi qui songe à l’écarter du trône au profit de son fils Victor-Emmanuel, Charles-Albert participe à l’expédition française d’Espagne de 1823 aux côtés du duc d’Angoulême, ce qui lui donne la réputation de renégat aux yeux des libéraux italiens. Pour rentrer à Turin, il doit jurer de maintenir l’absolutisme (1824). Esprit curieux, il a une vaste culture, notamment économique, et il parle couramment le français, l’allemand et l’anglais.

Le roi de Sardaigne

À la mort de Charles-Félix, le 27 avril 1831, Charles-Albert devient roi de Sardaigne et semble avoir abandonné ses idées libérales. Hostile à la Monarchie de Juillet, il conclut une alliance avec l’Autriche (1836) et le prince héritier Victor-Emmanuel épouse sa cousine Marie Adélaïde de Habsbourg-Lorraine en 1842. Charles-Albert mène une politique répressive contre les carbonari, notamment contre la conspiration de la jeune Italie (1833), signant de nombreuses condamnations à mort, dont celle par contumace de Mazzini.

Puis progressivement, il se montre plus libéral, ouvrant le Piémont aux réformes sous l'influence de gens comme Vincenzo Gioberti et Massimo d'Azeglio. Intéressé par les chemins de fer, il favorise la construction de la ligne Turin-Gênes-Milan et le développement de l’industrie sidérurgique. Il mène une politique de libre-échange : réduction de la taxe sur le blé, libre exportation de la soie grège, suppression des droits sur les soies travaillées. Il va peu à peu conclure des traités de commerce avec d’autres pays européens.

En Sardaigne, il abolit les droits féodaux (1838). Le Code civil, promulgué en 1837 s’inspire du Code Napoléon et le nouveau Code pénal (1838) prévoit, entre autres, l'abolition de la torture et la profanation des cadavres des condamnés. Il établit le service militaire pour rendre plus efficace l’armée piémontaise. La censure est pratiquement abolie en 1847, permettant la publication de journaux politiques.

D’abord hostile à l’idée d’une Constitution, il change d’avis avec l’annonce d’une Constitution accordée par le roi Ferdinand II des Deux-Siciles. Le 4 mars 1848, le Statut fondamental de la Monarchie de Savoie, « loi fondamentale perpétuelle et irrévocable » s’inspire de la Charte de 1830 et de la Constitution belge de 1831 transforme le Piémont-Sardaigne en monarchie constitutionnelle. La liberté religieuse est finalement accordé aux Vaudois (17 février) et aux Juifs (29 mars) et l’égalité en droits, quel que soit le culte pratiqué affirmé en juin 1848.

La première guerre d’indépendance

Le Piémont-Sardaigne décide d’entrer en guerre contre l’Autriche le 24 mars 1848, le roi souhaitant venir en aide aux milanais insurgés. C’est le début de la première guerre d’indépendance. L’armée sarde reçoit le soutien de volontaires venus de toute la péninsule et entre dans Milan. Le roi annonce un plébiscite pour ratifier l’annexion de la Lombardie au Piémont-Sardaigne.

Après des succès trompeurs en mai, l’armée sarde est battue par le maréchal de Radetzky à Custoza (25 juillet). Milan est évacué et Charles-Albert signe un armistice à Salasco (9 août 1848).

Un an plus tard, sous la pression du gouvernement et du Parlement, Charles-Albert tente de prendre sa revanche par la reprise des hostilités. La guerre déclarée le 20 mars va être brève : Radetzky écrase les Piémontais à Novare le 23 mars 1849. Le roi cherche en vain la mort dans la bataille. Les conditions posées par les Autrichiens étant très dures, Charles-Albert décide d’abdiquer en faveur de son fils.

Il part en exil au Portugal sous le titre de comte de Barge. Malade, épuisé par ses campagnes militaires et le voyage, le roi déchu meurt quelques mois plus tard. Sa dépouille rapatriée à Turin reçoit un hommage populaire le 13 octobre 1849.

Avec son long visage pâle et sévère et sa grande taille, il avait un physique impressionnant. Il a reçu divers surnoms : le Magnanime pour sa politique libérale, l'Hamlet italique (Carducci) en raison de ses hésitations et l’archevêque de Turin, qui ne l’aimait pas, l’avait surnommé Cavolus Albertus.

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